L'hôpital de Saint-Jean de Dieu (Rhône)
et ses médecins |
Médecins de l'asile privé des Frères de Saint-Jean de Dieu à Lyon
Jean Raymond de Montrouge, médecin de la Maison de 1824 à 1826
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![]() ![]() A partir de la loi de 1838, la maison de santé privée, propriété de l'ordre, fera fonction d'asile public, recevant des hommes placés d'office [P.O.] ou en placement volontaire [P.V.]. Elle est restée habilitée à recevoir des malades en hospitalisation sous contrainte [H.O. et H.D.T.], en soins sans consentement [S.D.R.E. et S.D.T.]. Certains malades paient une pension, mais après 1838, les séjours relèvent pour la plupart d'un prix de journée règlé par le département. Il est par ailleurs intéressant de remarquer la présence d'enfants dans la population des malades internés dès les premières années de la maison : entre 1824 et 1840, Élisa Vial en comptabilise dix-huit de moins de quinze ans, dont le plus jeune n'a que sept ans [Accueillir et soigner les aliénés..., 2019, p.67]. Jusqu'en 1980, la gestion de l'hôpital est assurée par les frères de l'Ordre hospitalier Saint-Jean de Dieu. Elle est depuis confiée à l'Association du Rhône pour l'hygiène mentale, devenue la Fondation ARHM. Le Centre Hospitalier Saint Jean de Dieu est aujourd'hui un établissement privé d'intérêt collectif affilié à la FEHAP, toujours spécialisé en psychiatrie et chargé des missions de la sectorisation dans le sud du département du Rhône et le 7ème arrondissement de Lyon. Il est utile de préciser que les médecins qui font l'objet de ces courtes notices sont tous des laïcs [ces médecins ont pu dans les premières années de l'existence de la maison être assistés d'un frère instruit et présenté comme médecin, comme en 1827 le frère Paulin, de son nom civil Louis Dénion, mais il est tout à fait improbable que ce frère ait été docteur en médecine : voir E. Vial, pp.93-94]. Selon Jacques Fleury, à la fin des années 1820 et au début des années 1830, « quelques frères étudiaient la médecine et la chirurgie sous la direction du médecin et du chirurgien de l'établissement. Ceux-ci ne séjournaient pas à l'hospice : ils s'y rendaient alternativement environ trois fois par semaine. » Parmi ces médecins laïcs, plusieurs font partie de ce que l'on a appelé la dynastie Carrier, l'une de celles que Hervé Guillemin recense dans son ouvrage de 2006, avec Adam à Bourg, Hospital à Clermont, Longy à La Cellette, Rougé à Limoux, mais nulle n'est plus nombreuse que celle de Lyon, surtout si l'on y ajoute les Carrier de la Maison de Saint-Vincent-de-Paul. Quelques références bibliographiques |
Né à Montbrison [Loire] le « troisième brumaire an six de la République française une et indivisible », c'est-à-dire le 24 octobre 1797, Jean Raymond est le fils de Jean-Marie Demontrouge, tel qu'indiqué sur son acte de naissance : Jean-Marie Chirat de Montrouge, qui préfère en l'an VI dissimuler sa particule, était quelques années auparavant président du tribunal criminel du département de la Loire, son frère avait été reçu en 1785 Chevalier de Malte, et leur père Jean Raymond 1731-1798 fut lieutenant criminel au Présidial de Montbrison.
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Antoine Joseph Adéodat, né à Besançon le 17 mars 1795, est le fils de Louise Gabrielle Françoise Bellamy [1776-1849] et d'Antoine Faivre [1768-1844], monarchiste condamné par le Tribunal révolutionnaire, incarcéré à Paris dans l'attente de son exécution, sauvé par la chute de Robespierre. Il émigre ensuite à Fribourg d'où il rentre en 1805 pour s'installer à Lyon où il poursuit ses travaux de publiciste, de traducteur et d'auteur, restant fidèle aux Bourbons sous Napoléon. Le grand-père paternel d'Adéodat, Pierre Antoine Faivre, seigneur d'Arcier [1713-1771], né à Pontarlier et mort à Besançon, était négociant et marchand quincaillier à Besançon.
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Alexandre, qui succède à Adéodat Faivre en 1829, est né à Lyon le 22 septembre 1789, où il s'installe après avoir soutenu à Strasbourg une thèse de médecine intitulée Dissertation sur le Délivrance. |
Jean-Baptiste naît le 13 novembre 1800 au Grand-Abergement (Ain) et décède le 20 octobre 1872 à Lyon (3e arrondissement).
De son mariage le 24 juin 1829 avec Fleurie Lallemand 1808-1875 est issue une extraordinaire dynastie médicale lyonnaise aujourd'hui encore en exercice.
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Jean-Baptiste Albert, fils de Jean-Baptiste, naît à Lyon le 20 mai 1841, et y meurt le 12 novembre 1908. Il épouse Marcelle Pourcelot 1844-1924 le 24 août 1868. Deux de leurs fils, Georges et Henri, docteurs en médecine, exerceront dans la maison de santé.
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Jean Joseph Georges, fils d'Albert Carrier, naît à Lyon, 2e arrondissement le 2 février 1872 et décède en son domicile du 192bis route de Vienne le 10 août 1918. Il a épousé le 6 février 1901 Jeanne Marie Louise Borne [1881-1969].
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Stanislas Francis, fils de Jean-Baptiste Devay, docteur médecin et de Marie Amélie Poulin est né à Chaponost, lieu de la Côte de l'Air (Rhône) le 1er juillet 1865. Il merd son père à l'âge de vingt ans, et s'engage dans des études de médecine.
« Un médecin aliéniste vient encore de payer de son sang et, bien peu s’en est fallu, de sa vie, son dévouement à ses malades.
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Marie Auguste Henri, fils d'Albert Carrier, est né le 15 novembre 1875 à Lyon (2e), et décédé le 22 mai 1930 à Lyon (7e)
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Édouard Félix Armantaire, fils de Félix Armantaire Larrivé, docteur en médecine et de Marie Victorine Gailly, est né à Meyzieu le 20 juin 1900, et décédé le 17 février 1992. Il a épousé Paulette Devay [1903-1992] le 26 février 1927 à Lyon (7e), que nous supposons être la fille de Francis Devay.
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André Georges Barthélémy, fils de François-Joseph Mestrallet 1868-1922 et de Jeanne Honorine Minot Ballet 1877-1961, est né à Lyon (2e) le 24 mars 1902, et décédé à Lyon (6e) le 8 octobre 1992.
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Né à Privas (Ardèche), René Mathon fait ses études de médecine à Lyon et trouve matière à sa thèse à la Clinique neurologique et psychiatrique du Professeur Lépine, et la soutient à Lyon en 1935, sous le titre : Contribution à l'étude des formes mentales des tumeurs cérébrales.
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Jean Charles Georges, fils d'Henri et de Marie Pauline Audry, est né à Lyon (3e) le 1er avril 1912, et meurt à Lyon (8e) le 1er octobre 1984. Il épouse à Lyon le 20 novembre 1939 Paulette Simonne Maria Brunet [1912-2001].
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Christiane Pelotat, épouse Péchiné, est née le 2 février 1941.
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Jean-Pierre Vignat est né le 9 février 1940.
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Mohamed Attia, « Prendre soin par la culture. La fresque de Saint-Jean-de-Dieu ». Vie Sociale et Traitements 2005/4, n°88, pp.54-57
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Michel
Caire, 2023 |