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Addiction

du latin addictio de ad et dico (-ere) « dire pour, approuver » et « adjuger »

En français, addiction vient d'un terme de droit romain synonyme d'adjudication, ordre d'un magistrat par lequel un créancier reçoit le droit de saisir son débiteur, et de le traiter comme sa chose : l'addictus est un esclave pour dette.

Dans son sens actuel, addiction s'est substitué, par effet de mode et sous l'influence anglo-saxone, à dépendance ou assuétude (en référence à la toxicomanie), tout en prenant un sens plus étendu : l'addiction est une dépendance qui peut toucher les substances stupéfiantes (la pharmacodépendance) comme toute autre substance ingérable (alcool, tabac, aliments), les objets de consommation courante (achats compulsifs) et bien au-delà, peut toucher des comportements : le jeu pratiqué compulsivement, en particulier les jeux vidéos, les jeux de hasard et d'argent, la télévision (la télé-addiction), internet (cyberdépendance ou web-addiction), le sexe, le sport, le travail, etc...

Il vient même d'être identifiée l'addiction au bronzage (soleil ou cabine), baptisée tanorexie.

Dans ce vaste champ de l'addictologie, dont le spécialiste est un addictologue, l'appétence du sujet (inclination, appétit, aspiration, désir, penchant impérieux) associé à la conscience de l'abus, et au sentiment de perte de liberté due à une passion dévorante, aliénante, se complique des réactions au "toxique" : tolérance, accoutumance et dépendance.

L'adjectif addict, dans le sens de dépendant, est aussi entré dans le langage, mais dans un usage plus familier que médical.

Michel Caire, 2009-2011
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