Ananabasie partage avec ananastasie la rare particularité d’avoir deux étymologies, et deux sens différents.

1- du grec an, privatif, et anábasis, action de monter, ascension.

Emmanuel Régis, inventeur du mot dans cette étymologie, donne l’exemple d’un prêtre incapable de franchir les marches de l’autel au moment de dire la messe (Les neurasthénies psychiques : obsessions émotives ou conscientes. Lyon, 1891, p.35).

L’ananabasie est donc la peur de monter, une obsession inhibitoire (Régis) ou aboulique. Comme dans l’ananastasie, qui peut s’y associer, le désir d’agir est inhibé par l’angoisse.

Il est permis d'utiliser le terme au sens figuré, où l'ananabasie représenterait en quelque sorte une névrose d'échec (René Laforgue), dans laquelle l'intéressé est empêché d'accéder à un statut, une situation supérieure à celle qu'il occupe.


2- Selon Littré et Larousse, ananabasie vient de ana, « de nouveau », indiquant le renouvellement, et abasie, impossibilité de marcher normalement (terme créé par Charcot).

Dans ce sens, l’ananabasie est une abasie accompagnée d’angoisse survenant par crises intermittentes, marquées par la peur de tomber pendant la marche. L'abasie s'associe souvent à l'astasie : Charcot a décrit de nombreux cas d'astasie-abasie, impossibilité de se tenir debout et de marcher.