de drapeta, esclave fugitif [Plaute, Curculio], qui vient du grec drapetos, vagabondage

Drapetomania est un terme inventé par un médecin américain, le docteur Samuel A. Cartwright, en 1851, pour désigner le désir morbide, la tendance maladive de certains esclaves à vouloir s'enfuir, s'échapper, fuir loin de leur maître.

Ce qui n'est rien de plus qu'un comportement humain parfaitement adapté, est pour l'auteur de l'article « Report on the diseases and physical peculiarities of the Negro Race » [publié dans The New-Orleans Medical and Surgical Journal, may 1851, pp.691-715] une pathologie mentale.

Cette forme très particulière de la pathologie du voyage ou du voyage thérapeutique, si tant est qu'elle ait une quelconque valeur scientifique, trouverait place aux côtés de l'impulsion à la déambulation d'Emile Duponchel, de la dromomanie d'Emmanuel Régis, de la manie ambulatoire de Henry J. Berkley, de la poriomanie de Julius Donath, &c. &c.

Il semble qu'aucun autre médecin, américain ou autre, n'a jamais accordé crédit à cette pseudo-pathologie, cette aberration de l'esprit qu'est l'invention toute personnelle de Cartwright.