du grec laleo, lalô, parler, discourir, qui a donné le latin lallare, et mania, folie
La lalomanie se traduit par une loquacité extraordinaire, une logorrhée irrésistible et sans suite qui caractérise une forme particulière de manie.
[Elle ne doit pas être confondue avec la lallation ou lambdacisme, difficulté de prononcer la lettre L [Littré et Robin, Dictionnaire de médecine, de chirurgie et de pharmacie, 1873]. La lallation désigne aujourd'hui le babillage de l'enfant dans la phase prélinguistique, entre celles du vagissement et du préverbiage]
« Cette intempérance du langage qui, dans quelques cas, et particulièrement chez les femmes, forme le caractère principal de la maladie [l'état maniaque], a reçu, par quelques auteurs, le nom de lallomanie. C'est un flux de paroles sans suite et sans but, n'ayant entre elles aucun rapport. » (Henri Dagonet, Traité élémentaire et pratique des maladies mentales, 1862)
Le terme smble avoir été inventé par l'aliéniste allemand de renom G.-H. Bergmann, directeur de l'asile d'Hildesheim, près de Hanovre : « Ist auch diese Erscheinung bei gewissen Geisteskranken oft sehr charakteristisch, so darf man doch die Zustände, bei denen sir sich findet, darnach nicht als besondere Formen der Manie ansprechen, und sie mit den Namen Lallomanie und Kenologie belegen, wie diess von Bergmann geschehen ist. » [Joh. Wilhelm Arnold, Lehrbuch der pathologischen Physiologie des Menschen, Partie 2, paragraphe 1412. Zürich, 1839]
Dans une de ses publications de 1853, Bergmann évoque cette « Manie mit Lalomania und Mania hilaris » [Dr. Bergmann, « Die Irrenheil und Pflegeanstalt zu Hildesheim, im Jahre 1853 ». Medicinisches Conversations u. Correspondenzblatt, Hannover, n°13, 1854, p.97]
Gottlob (ou Gottlieb) Heinrich Bergmann, né à Erichshagen le 12 juin 1781, docteur à Göttingen en 1804, aliéniste réformateur, dirige l'asile d'Hildesheim jusqu'en 1855, et meurt le 29 octobre 1861 à Hildesheim. Il est l'auteur de Neue Untersuchungen über die innere Organisation des Gehirns [Nouvelles recherches sur l'organisation intime du cerveau, pour servir de base à la physiologie et à la pathologie de ce viscère, 1831].
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Michel Caire, 2023 |