du grec para, à côté de, et mnêmê, mémoire, mnêsis, souvenir

Le terme aurait été inventé et utilisé pour la première fois en 1843 par le professeur montpelliérain Jacques Lordat [1773-1870] pour désigner une perte de mémoire des mots et de leurs signes, et constituant un des symptômes de l'aphasie [Analyse de la Parole pour servir à la Théorie de divers cas d'Alalie et de Paralalie que les Nosologistes ont mal connus. Leçons tirées du cours de physiologie de l'année scolaire 1842-1843. Journal de la Société de médecine pratique de Montpellier, 1843].

Puis le sens du mot a évolué : une paramnésie ou fausse mémoire est une production imaginaire prise pour un authentique souvenir, résultant d'une falsification mnésique où le présent est confondu avec le passé, le réel avec l’imaginaire.

On a distingué classiquement la paramnésie de reconnaissance ou illusion du déjà vu et la paramnésie de réduplication, qui est le « dédoublement perpétuel de tous les objets de la perception » (Pick), symptomatique de lésions bifrontales, où le patient peut avoir la conviction de duplication d'une personne, où le double coexiste avec l'original.

[On attribue parfois et à tort l'invention du mot à Emile Boirac, dans L'Avenir des Sciences Psychiques, 1917, où le terme est employé comme quasi-synonyme de 'déjà vu', 'déjà vécu' ou ecmnésie].