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Pathomimie

Du grec pathos, maladie, souffrance, passion et du latin mimus, qui vient du grec ancien mîmos, « acteur de farce », « qui imite », de mimeîsthai (« imiter »).

Terme créé en 1908 par l’écrivain Paul Bourget à la demande du professeur Georges Dieulafoy pour désigner un « état morbide voisin de la mythomanie, caractérisé par le besoin qu'éprouvent ceux qui en sont atteints de simuler une maladie, parfois même au prix d'une automutilation ».

Plusieurs formes ont été décrites :
- l’apotemnophilie (voir ce mot), désir d'être amputé d’une partie saine de son corps, dont le cas princeps de Dieulafoy semble avoir été atteint,
- la thermopathomimie, par manipulation du thermomètre (banale chez l'enfant) ou en provoquant une infection,
- la dermopathomimie ou dermatopathomimie, pathomimie cutanée qui cause des lésions au niveau des parties découvertes, excoriations, ulcérations,
- les hémorragies provoquées, par ponctions veineuses en général : le syndrome de Lasthénie de Ferjol décrit en 1967 par le professeur Jean Bernard, hématologue, et qui provoque une anémie ferriprive hypochrome.
- les hypoglycémies provoquées, etc.

Une de ses variantes les plus connues est le syndrome de Münchhausen, baptisé ainsi par Richard Asher en 1951 en référence au roman de Rudolf Erich Raspe et à son héros, le baron Hieronymus von M. Le syndrome de Münchhausen par procuration consiste à provoquer des symptômes chez un tiers, qui miment une pathologie d'origine mystérieuse. Ce tiers est généralement un enfant, parfois victime de sévices physiques.

Pour la CIM10 (OMS, Classification Internationale des Maladies, 10e révision), il s’agit de la « Simulation répétée de symptômes, sans objectifs évidents, avec parfois automutilation dans le but de provoquer des signes ou des symptômes. Les motifs ne sont pas clairs, et probablement internes, visant à obtenir un rôle de malade et s’accompagnent souvent d’une perturbation nette de la personnalité et des relations. »

La pathomimie est considérée comme un "trouble factice" : certes, les troubles allégués sont factices, mais ils n’en révèlent pas moins des troubles graves de la personnalité.

Michel Caire, 2013
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