de scalpellum,
de scalpele, inciser et philein, aimer.
Terme proposé en 1982 par M. Schachter comme alternative au syndrome
de Münchhausen, inventé par Richard Asher en 1951, du nom du
fameux baron "amoureux" du bistouri.
La scalpelophilie -ou scalpelomanie- est le désir impérieux et
inassouvi, la demande obsédante et impérative d'être opéré,
exprimée par une personne a priori saine de corps.
Cette demande étant généralement itérative, Schachter
la désigne aussi sous le terme de poliopéromanie (sic, pour polyopéromanie).
Bien auparavant, Charcot parlait de la « mania operativa » : «
Vous comprendrez aisément que lorsque ces malades atteints de mania
operativa passiva comme l'a dit Textor, se sont, pour leur malheur, trouvés
en présence de chirurgiens affectés d'une manie analogue, mais
active cette fois, mania operativa activa (de Stromeyer) les opérations
les plus fantastiques soient résultées de cet imprudent conflit
» (Leçons sur les maladies nerveuses à la Salpêtrière,
Paris, 1887, 3, p.373).
Et H. Roger, J. Alliez et J. Paillas présentaient en 1936 devant la Société
médico-psychologique le cas d'une « chirurgicomane » (Annales
Médico-psychologiques, 1936, pp. 883-889).
Dans quelques cas atypiques, la demande du scalpelophile renvoie à un
préoccupation dysmorphophobique.
La scalpelophile est à l'automutilation ce que l'euthanasie est au suicide
Voir :
M. Schachter, « La demande itérative-névrotique d'être
opéré (« Poliopéromanie », « chirurgicomanie
», syndrome de Münchhausen », « scalpelophilie »).
Profil clinique et psychopathologique ». Annales médico-psychologiques,
1982, 140, 5; 485-492
Léon Chertok, « De la manie chirurgicale (les polyopérés)
». Annales médico-psychologiques, 1972, 130, 2, 4; 491-506
Richard Asher, « Münchhausen's syndrome ». The Lancet, 1951,
1; 339-341
Michel Caire, 2011 |