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Magnus HUSS
Torp (Suède) 22 octobre 1807 / Stockholm (Suède) 22 avril 1890


Elu membre correspondant étranger de l'Académie Nationale de Médecine le 10 janvier 1888

Médecin suédois. Professeur de clinique à l'École de médecine de Stockholm.

Inventeur du néologisme « alcoolisme », et descripteur des polynévrites alcooliques en 1852.

Travaux

- Chronische Alkoholskrankheit oder Alcoholismus chronicus. Stockholm, 1852.

- « Sur les maladies endémiques de la Suède ». Archives générales de médecine, 1853, n°1 ; 517-521 [Résumé de Om Sveriges endemiska sjukdomar, Stockholm, 1852, 131 p.]

« Qu’il me soit permis, en terminant, d’indiquer encore, comme une annexe aux maladies épidémiques de mon pays, la passion pour les boissons spiritueuses, qui, depuis quarante ou cinquante ans, domine de plus en plus les classes ouvrières et conduit aux plus déplorables conséquences.

C’est un préjugé de croire que l’habitant du Nord a besoin, pour résiter à la rigueur du climat, d’excitants dont il n’abandonnerait pas imunément l’usage ; mais, si rien n’est moins prouvé que cette prétendue nécessité hygiénique, il n’en est pas moins vrai que les climats froids développent à un haut degré le goût pour les spiritueux.

L’expérience prouve surabondamment que l’usage immodéré de l’eau-de-vie se répand davantage à mesure qu’on avance vers le nord de l’Europe, dans la Russie septentrionale, dans la Scandinavie, dans l’Écosse ; ce serait une erreur que d’en accuser la civilisation peu avancée des classes ouvrières de la Suède ou l’affaiblissement des sentiments religieux et moraux ; l’éducation intellectuelle et le sens moral du paysan suédois ne le placent pas à un rang inférieur dans l’échelle des nations.

La faute en est plutôt une législation défectueuse, qui encourage la fabrication de l’eau-de-vie, au lieu de la modérer par un régime sage et prévoyant ; le prix des spiritueux s’est abaissé à un tel point, que la consommation s’est accrue dans des proportions extrêmes.

Quand on calcule les tristes suites qu’entraîne cet état de choses, n’est-il pas légitime de nourrir l’espoir qu’une législation nouvelle et d’autres vues d’économie politique sauvegarderont l’avenir, et porteront un remède efficace à cet abus, que j’ai la douleur d’inscrire comme une maladie parmi les maladies épidémiques : la passion de l’eau-de-vie et ses conséquences inévitables ?
» [pp.520-521]


Michel Caire, 2014
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