Fondateur, propriétaire
et directeur sous l'Ancien Régime et la Révolution d'un établissement
de "bains-douches de vapeur Quay d'Orsay" à Paris.
Ces bains médicinaux, dont le projet initial remonte à 1769, ont
été agréés en 1783 par la Faculté de médecine
de Paris. Installés quai de la Grenouillère (plus tard quai d'Orsay,
devenu ensuite quai Anatole France) "au coin de la rue de Belle-Chasse",
ils sont ouverts "à toute heure du jour et de la nuit". Le
Musée d'Orsay occupe pour une part leur emplacement.
Louis-Sébastien Mercier dans son Tableau de Paris (1788)
vante ces "Bains du Sieur Albert", ses bains de vapeur et de fumigation,
ses douches descendantes et latérales, et surtout "une douche curieuse,
unique en Europe", la douche ascendante, "clystère perpétuel"
qui en deux heures de temps fait "ce que douze garçons apothicaires
n'opèreraient pas en quinze jours" avec leurs pistons et leurs canules.
Ce système, inventé par Albert, a été honoré
par l'Académie Royale de médecine en 1784, comme moyen de guérir
les ulcères de la matrice et prévenir la fistule.
Mais c'est la fréquentation de cette maison privée par des aliénés
d'esprit -le traitement de la folie par les bains remonte à l'Antiquité-
qui justifie qu'elle ait, avec son directeur, leur place dans l'histoire de
notre spécialité.
En sa qualité de directeur des bains du quai d'Orsay, Albert est nommé
en 1797 membre de la Commission administrative de la "Maison du Refuge
de Charenton" ou "hospice civil des insensés de Charenton",
-avec Thouret (Directeur de l'École de médecine), Villot de Fréville
(ancien magistrat, qui se fait alors prudemment appeler Vilot, ou Vilot-Fréville)
et Cadet de Vaux (chimiste et réformateur des hôpitaux).
Il s'agit là de la reconnaissance officielle de son expertise dans le
domaine de ce que l'on ne nomme pas encore la "santé mentale"...
Michel Caire, 2008 |