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avec l'aimable autorisation de la BIUM Hippolyte BERNHEIM
Mulhouse 17 avril 1840 / Paris 22 février 1919

Alsacien, élève brillant de Mathieu Hirtz, Bernheim est reçu en 1869 au concours d'agrégation de la Faculté de Strasbourg. Ses thèses de doctorat et d'agrégation révèlent des qualités d'observation et de dialectique, un sens clinique qui annoncent une œuvre originale. En 1879, il est nommé professeur titulaire de clinique médicale à la Faculté de Nancy.

Séduit par les recherches d'un modeste praticien de génie nommé Antoine Liébault sur l'hypnotisme et son application au traitement des maladies, Bernheim fonde avec Liébault ce qui devient l'École de Nancy, de renommée internationale, où sera établi le rôle de la suggestion dans les phénomènes hypnotiques.

Bernheim se pose ainsi en grand rival de Charcot, qui faisait de l'hypnotisme un état morbide particulier. La controverse entre les partisans du maître de la Salpêtrière et ceux de l'Ecole de Nancy s'exprimera notamment lors du procès de Gabrielle Bompard (l'Affaire Gouffé).

Pour y parfaire sa propre technique, Freud séjournera quelques temps en 1889 dans le service de celui qui peut être considéré comme l'un des pères de la psychothérapie.

Son premier ouvrage, paru en 1886, est intitulé De la suggestion et de ses applications à la thérapeutique.

Hypnotisme, suggestion et psychothérapie (1891) connaît plusieurs réédition. Dans sa 3e édition, en 1901, Bernheim distingue nettement la suggestion de la persuasion, concept peu auparavant développé par le docteur Dubois, de Berne.

Le texte de son ouvrage paru en 1913 chez O. Doin et fils (collection «Encyclopédie scientifique»), L'hystérie : définition et conception, pathogénie, traitement est consultable en ligne sur le site de la B.N.F.

L'année précédent sa disparition, Bernheim publie une dernière œuvre, Automatisme et suggestion, « sorte d'abrégé philosophique de doctrines uniquement fondées sur l'observation clinique », écrit Henri Aimé dans un petit article nécrologique qu'il conclut en ces termes :
« Disciples et amis, tous ont goûté le charme de ses entretiens primesautiers, où tant de bonté indulgente et de compassion humaine s'associaient à une parfaite maîtrise des idées générales, et puisé dans son enseignement généreux, tempéré par un scepticisme clairvoyant, des ressources intellectuelles solides et fécondes ».


Sur Bernheim, voir notamment l'article de Christophe Bormans.

Michel Caire, 2008-2010
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