Paul (Louis) BROUSSE
Montpellier (Hérault) 23 janvier 1844 / Paris 1er avril 1912
Médecin
et homme politique.
Opposant déterminé à l'Empire, Paul Brousse s'engage tôt
dans le mouvement socialiste, adhère à la Ière Internationale
et participe activement à la Commune.
Après la Semaine sanglante, il se réfugie à Barcelone,
puis en Suisse, où il est un des dirigeants de la Fédération
Jurassienne, et fonde l'Avant-Garde avec Kropotkine et Elisée
Reclus. Condamné puis expulsé de Suisse, il part s'installer à
Londres, dernière étape de son exil.
A son retour en France, il revient dans sa ville natale et y termine ses études
de médecine débutées sous le Second Empire. Le 18 août
1880, il soutient sa thèse : Quelques mots sur l'étude des
fruits, et s'installe ensuite à Paris.
S'éloignant alors de l'Anarchisme, il fonde avec Jules Joffrin et Jules
Guesde le Parti Ouvrier Possibiliste Parlementaire.
En 1887, Paul Brousse est élu au Conseil Municipal de Paris. Vice-président
(1888-1889) puis Président de l'Assemblée (1905), il en est délégué
au Conseil Général de la Seine. En 1906, il entre à la
Chambre des députés, où il siègera quatre ans.
La biographie de Paul Brousse mérite à plusieurs titres de figurer
sur notre site d'histoire de la psychiatrie : en tant que Président de la 3ème Commission du
Conseil Général de la Seine (Assistance Publique), il se consacre
pendant de nombreuses années à l'étude des questions concernant
les aliénés et fut, 15 ans durant, rapporteur du budget des asiles d'aliénés de la Seine à l'Assemblée
départementale. Le 30 décembre
1898, en sa qualité de conseiller général, il est en outre nommé membre de la Commission de surveillance des
asiles publics d'aliénés de la Seine, un mandat qu'il conserve jusqu'à sa nomination à Ville-Evrard.
En 1898, il publie une « Note sur une assistance familiale des aliénés »
et en 1910 un article sur « Le décret du 2 février 1910 sur
le personnel médical des asiles d'aliénés » (Nevers, Impr. Tribune, 9 p.).
Grâce notamment à l'appui de Justin de Selves, Ministre des Affaires étrangères
du Cabinet Caillaux, il est nommé directeur administratif de l'asile
d'aliénés de Ville-Evrard en novembre 1911, où il remplace
le docteur Léon Piettre.
Décédé quelques mois plus tard, Brousse est inhumé
au Père-Lachaise, face au Mur des Fédérés.
Le 12 décembre de l'année suivante, le président Raymond
Poincaré inaugure l'hospice Paul-Brousse, établissement
du département de la Seine dont le docteur Brousse avait défendu
le projet au Conseil municipal de Paris. Son nom a encore été
donné à une rue du quartier des Épinettes (XVIIème
arrondissement de Paris), où il vécut.
Sur Paul
Brousse et l'assistance aux aliénés, voir l'article de Gérard
Massé, paru dans Le Journal de Nervure en mars 2004.
Michel Caire, 2008-2012 |