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Henri Ey
Banyuls-dels-Aspres (Pyrénées-Orientales) 10 août 1900 / Banyuls-dels-Aspres 7 novembre 1977

Psychiatre français.

Henri Ey étudie la médecine aux facultés de Toulouse et de Paris, où il est reçu à l'internat en 1925 et nommé chef de clinique (service du professeur Henri Claude) en 1931.

Médecin chef de l'asile -puis hôpital psychiatrique- de Bonneval (Eure-et-Loir) de 1933 à 1970, le docteur Henri Ey fonde l'Association mondiale de psychiatrie, dont il est le secrétaire général de 1961 à 1967.

Rédacteur en chef de la revue L'Évolution psychiatrique de 1945 à 1974, le docteur Ey est l'auteur de nombreux ouvrages de psychiatrie, notamment les Etudes psychiatriques (1948-1954), La conscience (1963), un Manuel de psychiatrie (en collaboration avec les docteurs Paul Bernard et Charles Brisset) qui fut la référence de plusieurs générations de psychiatres, et un Traité des hallucinations (1973).

Son nom a été donné à l'hôpital de Bonneval, et à la Bibliothèque de Sainte-Anne (Paris), qui lui doit beaucoup, comme l'hôpital lui-même où il anima à partir de 1932 et durant près de 40 ans des conférences intitulées "les Mercredis de Sainte-Anne".

Un numéro spécial de la revue l'Évolution psychiatrique lui est consacré en 1977. L'on y trouvera une bibliographie complète des œuvres de l'inventeur et du théoricien de l'organodynamisme.

Cette bibliographie est également consultable sur le site de l’Association pour la fondation Henri Ey, qui propose en outre et parmi bien d'autres choses une biographie de ce grand psychiatre du XX° siècle (qui) éclaire notre XXI° siècle.

Lire également ces trois hommages :
- Jean Ayme et Paul Bernard, “Henri Ey (1900-1977). L'Information Psychiatrique, 53, 10, 1977; 1143-1144
- Cyril Koupernik, “Henri Ey (1900-1977)”. Confrontations psychiatriques, n°16, 1978; 9-16
- Michel Gourevitch, “Aux mânes d'Henri Ey”. Perspectives psychiatriques, 1978, 16, 65; 5-6
et l'ouvrage de Patrick Clervoy, Henri Ey, 1900-1977: cinquante ans de psychiatrie en France. Les Empêcheurs de penser en rond, 1997; 301 p. (reprise de sa thèse de doctorat en médecine : Henri Ey: cinquante ans de lumière en psychiatrie. Bordeaux II, 1984)

Henri Ey, historien de la psychiatrie


Sa vie durant, Henri Ey porta le plus grand intérêt à l'histoire de sa discipline. Sa mort interrompit la préparation d'une Histoire générale de la psychiatrie, à laquelle il travaillait depuis plusieurs années.

Il a toutefois laissé divers écrits :

- deux articles généraux : l'un publié en 1955 dans l'Encyclopédie Médico-Chirurgicale, Psychiatrie (37005 A-10) où il consacre 10 pages à l' “Histoire de la psychiatrie. Généralités. Introduction”; l'autre en 1977, pour le Centenaire de l'Hôpital du Vinatier, intitulé “La naissance de la psychiatrie” et paru dans les Actualités Psychiatriques, 1977, 7, N°5 ; 9-24

- une très importante contribution aux Journées de l'Evolution psychiatrique tenues à Toulouse en décembre 1969 (qui portaient comme titre : La conception idéologique de «L'Histoire de la folie» de Michel Foucault ) : “Commentaires critiques sur "l'Histoire de la Folie" de Michel Foucault”, publié in : L'Évolution Psychiatrique, 1971, 36, 2; 243-258 et 295-298

Citons encore deux articles sur des aspects particuliers de la psychiatrie française des premiers âges :

- «Esquirol et le problème des hallucinations» L'Évolution Psychiatrique, 1939, I; 21-41

- «La notion de "maladie morale" et de "traitement moral" dans la psychiatrie française et allemande du début du XIXème siècle (les péripéties d'une contradictio in adjecto)». Perspectives psychiatriques, 1978, 16, 65; 12-36

Signalons enfin (après l'auteur anonyme de l'article : «Henri Ey (1900-1977)», Annales médico-psychologiques, 2007, 165; 74-77) cette réunion organisée par Ey et tenue à Bonneval en août 1942 sur le thème de L'esquisse du plan de l'histoire naturelle de la folie : les notes prises à cette occasion par Jacques Delmont ont été publiées par J. Chazaud et L. Bonnafé, Paris, L'Harmattan en 2005.

Une œuvre d'historien étudiée en particulier par H. Bernard, «L'histoire de la psychiatrie selon Ey (sa forme et son sens, le mythe)». Revue Internationale d'Histoire de la Psychiatrie, 1, n°1, 1983; 59-77


«Psychiatre de renommée internationale
LE DOCTEUR HENRI EY EST MORT

Nous venons d'apprendre le décès du docteur Henri Ey.
La place qu'a tenue le docteur Ey dans l'évolution de la psychiatrie des quarante dernières années a été considérable. Très attaché à son hôpital de Bonneval, où il effectua toute sa carrière, il avait tenu à rester à l'écart des postes officiels et honorifiques.
Il n'en a pas moins enseigné la psychiatrie pendant plus de vingt ans, dans un cercle qu'il réunissait chaque semaine à l'hôpital Sainte-Anne et qui attirait une assistance très assidue. La revue l'Evolution psychiatrique et la société du même nom qu'il a animées pendant de très longues années contribuèrent à créer un pont entre les cercles psychanalytiques et les milieux psychiatriques «classiques», jusque-là extrêmement peu ouverts aux notions psychanalytiques.

La conception qu'avait le docteur Henri Ey des structures mentales reposait sur ce qu'il dénommait l'«organodynamisme» : il faut, expliquait-il, tenir compte tout autant du «socle» biologique que des facteurs sociaux et des éléments proprement psychiques dans l'organisation de la vie de l'esprit, donc dans sa décomposition.

Dans son rôle de médecin chef, il a largement contribué au grand mouvement de réforme qui a ouvert les hôpitaux psychiatriques et contribué à l'élaboration de ce qui est devenu, en 1960, la politique «de secteur» du ministère de la santé.

Le docteur Ey, par son caractère chaleureux, parfois ombrageux, toujours ouvert, par sa puissante intelligence, s'était attiré l'affection et l'admiration de très nombreux psychiatres, tant en France qu'à l'étranger. C.B.»
(Le Monde, 8 novembre 1977)


Michel Caire, 2008
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