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Louis-Francisque LELUT
Gy (Haute-Saône) 15 avril 1803 / Gy (Haute-Saône) 25 janvier 1877

Médecin aliéniste

Docteur en médecine de de l'Université de Paris (1827). Interne des hôpitaux de Paris

Médecin de l’hospice de Bicêtre, division des aliénés (1831) puis de la Salpêtrière, division des aliénées (1841), médecin des condamnés de la Roquette

Membre de l'Académie des Sciences (1844) et de l’Académie de médecine (1863)

Officier de la Légion d’honneur

« M. Lelut est un des médecins de notre époque qui s’occupent d’une manière exclusivement scientifique de l’étude des maladies mentales. Doué d’un esprit sceptique, imbu d’opinions qui tournent trop évidemment au spiritualisme pur, il se laisse malheureusement guider dans cette étude bien plus souvent par son imagination que par l’observation pure et simple des faits.

Aussi ses travaux  appartiennent-ils plutôt à la science psychologique qu’à la médecine proprement dite, et sont-ils d’une bien faible utilité pour le médecin qui s’occupe comme praticien du traitement des maladies mentales.

Les ouvrages de M. Lelut sont : 
- Qu’est-ce que la phrénologie, ou essai sur la signification et la valeur des systèmes de psycologie en général, et celui de Gall en particulier ; 1 vol. in-8°, 1836.
- Le démon de Socrate ; Spécimen d’une application de la science psychologique à celle de l’histoire ; 1 vol. in-8°, 1836. M. Lelut ne tend à rien moins, dans cet ouvrage, qu’à démontrer que Socrate était fou.
- Inductions sur la valeur des altérations de l’encéphale dans le délire aigu et dans la folie ; in-8°, 1836. Cette valeur y est presque réduite à rien.
- Enfin, de l’Organe phrénologique de la destruction chez les animaux, ou examen de cette question : les animaux carnassiers ou féroces ont-ils, à l’endroit des tempes, le cerveau et par suite le crâne plus large proportionnellement à sa longueur que ne l’ont les animaux d’une nature opposée ? Broch. In-8°, avec fig. 1838.
La question y est résolue par la négative. Les personnes les moins disposées à adopter les opinions de Gall dans leurs détails, s’accordent cependant à regrader la différence marquée qui existe entre la conformation de la tête des carnassiers et celles des herbivores, comme un des faits qui déposent le plus en faveur de la doctrine de ce physiologiste ; ce qu’en dit M. Lelut est peu propre à ébranler leur croyance. »

C. Sachaile, Les médecins de Paris jugés par leurs œuvres, ou statistique scientifique et morale des médecins de Paris. Paris, l'auteur, 1845

Nécrologie, in : Annales Médico-psychologiques 1877

« Louis-François Lélut, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, et de l’Académie de médecine, ancien député au Corps législatif, ancien médecin de la Salpêtrière, officier de la Légion d’honneur, est décédé à Gy (Haute-Saône), le 25 janvier 1877, dans sa 74e année.

Lélut, ancien interne des hôpitaux de Paris, avait été nommé successivement, en 1831, médecin-surveillant de la division des aliénés de Bicêtre, et en 1840, médecin titulaire de l’une des trois sections de la division des aliénées de la Salpêtrière, où il a conservé sa résidence jusqu’au moment de sa retraite en 1861.

En 1844, Lélut a été nommé membre de l’Académie des sciences morales et politiques, section de philosophie. En 1863, il a été élu membre de l’Académie de médecine.

C’est en 1869 que notre cher maître commença à ressentir les atteintes de l’affection nerveuse qui le força à renoncer aux travaux intellectuels auxquels il avait consacré sa vie. Au commencement de 1870, il prit le parti de se retirer dans son pays natal qu’il n’a plus quitté depuis cette époque.

Lélut était un travailleur infatigable : il a laissé notamment une très-riche collection d’observations, qui, nous l’espérons bien, ne seront pas perdues pour la science ; les principaux travaux qu’il a publiés sont les suivants :

Lélut a publié de plus un certain nombre de mémoires dans plusieurs recueils de médecine, notamment dans la Gazette médicale et les Annales médico-psychologiques, dont il a été l’un des principaux collaborateurs de 1843 à 1855, et auxquelles il était resté attaché en qualité de membre du comité de rédaction. »

Voir la notice biographique de René Sémelaigne, Les pionniers de la Psychiatrie française... vol.1, 286-294, et, sur le site de la B.I.U.S. (Paris) : Serge Nicolas, Un médecin philosophe : Louis Francisque Lélut (1804-1877)

Un manuscrit de Lélut conservé à la B.I.U.S. (cote : MS 5570) : Histoire clinique de la folie. (Paris 1831-1847) (d'après les observations recueillies pendant dix ans dans la division des aliénés de l'Hospice de Bicêtre, et pendant sept ans dans celle de l'Hospice de la Salpêtrière) ms de 1124 f. in-4

Michel Caire, 2012-2013
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