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Joseph Millet
Saffloz (Jura) 7 décembre 1851 / Blois (Loir-et-Cher) 10 juillet 1886

Interne des asiles de la Seine, médecin adjoint des asiles d'aliénés.

Joseph est né dans un petit village jurassien proche du lac de Chalain, dans une famille de pauvres paysans. Son père, Désiré, cultivateur et sa mère, Stéphanie Baricod, agricultrice lui offrent cependant la possibilité de faire des études secondaires puis des études à la Faculté de médecine de Nancy et de Paris.

En 1877, il passe avec succès le concours de l'externat des Hôpitaux de Paris. Externe à Beaujon en 1878, à Lariboisière en 1879, il est faisant fonction d'interne à Tenon en 1879 et à Lariboisière en 1880, année où il soutient sa thèse à Paris De l'influence étiologique de l'alcoolisme sur la paralysie générale progressive.

Reçu 2ème au concours de 1880 de l'internat en médecine des asiles de la Seine, il est successivement chez Eugène Billod à l'asile de Vaucluse et à Ville-Evrard avant d'être détaché comme chef de clinique adjoint à Sainte-Anne [Professeur Benjamin Ball] de juillet à septembre 1881, pendant les congés d'Emmanuel Régis.

Sa réussite au concours de l'adjuvat le conduit en décembre 1882 à l'asile de Prémontré où il remplace Henry Boubila 1845-1927, puis à l'asile de Blois (Loir-et-Cher) dont Gabriel Doutrebente 1844-1911 est le directeur médecin en chef.

Il meurt en son domicile Route d'Oucques à Blois, à l'âge de 35 ans, célibataire, « à la suite d'une longue et douloureuse maladie » comme le précise l'aritcle nécrologique que lui consacrent les Annales médico-psychologiques.

Un long résumé du mémoire qui lui avait valu le prix Esquirol 1883 de la Société médico-psychologique a été publié dans les Annales du même nom en 1884, « Des vertiges chez les aliénés », pp.38-51 et pp.204-219.


Nécrologie
Dr Millet

[Annales médico-psychologiques 1886, 4; 328-329]

« Le Dr Millet, médecin adjoint de l'asile des aliénés de Blois, vient de mourir à l'âge de trente-cinq ans, à la suite d'une longue et douloureuse maladie contre laquelle il a lutté jusqu'au dernier jour, avec le plus grand courage et une énergie vraiment extraordinaire.

Notre jeune confrère était l'homme du devoir et du dévouement, il se savait perdu, mais il n'en continuait pas moins à remplir les devoirs de sa profession et, c'est seulement pour obéir aux ordres formels de son directeur et ami, le Dr Doutrebente, qu'il consentait parfois à prendre quelques jours de repos.

Millet, Joseph, naquit à Saffloz (Jura), le 7 décembre 1851; il étudia d'abord la médecine à la faculté de Nancy, où il devint aide de botanique et d'histoire naturelle médicale, le 24 mars 1876; plus tard, il vint à Paris pour y étudier les maladies mentales; le 27 avril 1880, il est nommé interne des asiles de la Seine à la suite d'un concours, et passe successivement dans les asiles de Vaucluse, Ville-Evrard et Sainte-Anne.

Le 25 janvier 1881, il est nommé au concours chef adjoint de clinique de pathologie mentale à la Faculté de médecine de Paris, et successivement, médecin adjoint de Prémontré, le 30 décembre 1882, et médecin adjoint de l'asile de Blois, le 19 janvier 1884.

Les principales publications scientifiques de notre regretté confrère, sont les suivantes :
De l'influence étiologique de l'alcoolisme sur la paralysie générale progressive (Thèse de doctorat, Paris, 1880)
Des bains prolongés chez les aliénés agités (in L'Encéphale, 1883)
Des vertiges chez les aliénés (in Annales médico-psychologiques, 1884)

Enfin, il avait obtenu pour ses travaux : deux médailles d'argent de la Faculté de médecine de Nancy (1875 et 1877); une mention honorable de la Faculté de médecine de Paris, pour sa thèse de doctorat, le 4 novembre 1880, et le prix Esquirol, décerné par le Société médico-psychologique, en 1883. »


Michel Caire, 2022
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