Sophie MORGENSTERN née KABATCHICK
Grodno (Pologne) 1er avril 1875 / Paris 13 juin 1940
Psychiatre et psychanalyste, pionnière de la psychanalyse des enfants.
Membre de la Société Psychanalytique de Paris.
C’est à Zürich (Suisse) que Sophie Kabatchick [ou Kabatchnick] entreprend en 1906 ses études de médecine, dans une Faculté qui accueille nombre d’étudiantes d’origine juive de Russie et de Pologne.
Elle y épouse Abraham Morgenstern, et y soutient sa thèse de doctorat en 1912 : Sur quelques éléments minéraux des glandes thyroïdes.
Après un bref séjour en Russie, elle revient à Zürich et obtient un poste au Burghölzli, où elle travaille avec Eugen Bleuler. Puis elle est nommée à l’asile de Munsterlingen, dans le canton suisse de Thurgovie.
Peu après son arrivée à Paris en 1924, elle entreprend une analyse avec Eugénie Sokolnicka. L'année suivante, elle est chargée, sous la direction de Georges Heuyer, des traitements psychanalytiques à la Clinique annexe de neuropsychiatrie infantile de la Salpêtrière, ce qui fait du docteur Morgenstern la première psychiatre psychanalyste à exercer en milieu hospitalier en France. Elle occupe ce poste jusqu'à sa mort en 1940.
Le docteur Morgenstern, qui avait peu auparavant perdu sa fille unique, Laure [morte en 1936 des suites d'une intervention chirurgicale, et dont le très savant ouvrage intitulé Esthétiques d'Orient et d'Occident avait paru en 1937], avait quelques raisons de craindre les nazis, non seulement pour sa carrière, mais aussi pour sa vie. Elle se suicide le jour de l'entrée de l'armée allemande dans Paris.
Notice parue in L’Evolution Psychiatrique, 1947, 1, pp.12-13 Sophie MORGENSTERN
Le 13 juin 1940 au moment où les armées d'invasion faisaient leur entrée dans Paris, s'éteignait notre collègue Madame Morgenstern.
Georges PARCHEMINEY |
Sophie Morgenstern est l'auteur d’ouvrages et de nombreux articles, parus notamment dans l’Encéphale, la Revue Française de Psychanalyse, et la Gazette médicale de France.
Quelques publications de Sophie Morgenstern
« Un cas de mutisme psychogène ». Revue française de psychanalyse, 1927, 1 (3), 492-504 |
Michel Caire, 2013 |