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Léon (Louis) ROSTAN
Saint-Maximin [-la-Sainte-Baume] (Var) 16 mars 1790 / Paris 4 octobre 1866


Léon [son seul prénom de baptême] Rostan, d'origine provençale, est le fils de Maximin Rostan, bourgeois et de Rose, née Sivan. Il épousera en 1847 Valentine-Léonie Harmand d'Abancourt, de vingt-sept ans sa cadette, et de leur union naît l'année suivante une fille prénommée Louise, sans descendance connue.

Interne des Hôpitaux de Paris, concours 1809, il est reçu docteur à Paris le 18 mai 1812, avec une thèse sur le charlatanisme.

C'est dans le service de Philippe Pinel [1745-1826] son illustre maître qu'il trouve matière à son principal ouvrage, Recherches sur le ramollissement du cerveau.

A la Salpêtrière, où il se lie d'amitié avec Etienne Georget [1795-1828] et Guillaume Ferrus [1784-1861], il exerce pendant près de vingt années les fonctions de médecin interniste au sens actuel.

Le 30 décembre 1818, Léon Rostan, médecin surveillant des élèves de l'hospice de la Salpêtrière et « qui a remplacé successivement et avec un zèle digne d'éloges MM. Pinel et Landré-Beauvais pendant leurs maladies », est nommé médecin adjoint des infirmeries en remplacement d'Augustin-Jacob Landré-Beauvais [1772-1840], démissionnaire pour raison d'infirmités.

“Doué d'un extérieur agréable et d'un esprit cultivé” (Lachaise), il est élu en 1823 membre de l'Académie de médecine [qu'il présidera en 1854] et nommé professeur à la Faculté de médecine de Paris, avec la chaire de clinique médicale à l'Hôtel-Dieu.

Dans son service du vieil hôpital parisien, il accorda au curieux personnage qu'est le baron Jules Dupotet de Sennevoy [1796-1881], adepte des théories fluidiques de Franz Mesmer [1734-1815], la possibilité de pratiquer des démonstrations de magnétisme. Ce qui lui valut quelques critiques dont Claude Lachaise [Les médecins de Paris jugés par leurs œuvres] se fait l'écho en 1845 :

Les esprits forts lui font un crime d'avoir "donné" dans le magnétisme, tandis que les vrais croyans lui reprochent d'avoir été un peu trop "facile" dans le choix de ses somnambules, et de s'être laissé trop grossièrement abuser; de telle sorte qu'il n'aurait à cet égard contenté ni les uns ni les autres. Hélas! c'est le sort commun à tous ceux qui, en abordant des sujets nouveaux, cherchent plus à s'instruire pour eux-mêmes qu'à sacrifier à une coterie

Sur Léon Rostan, voir la riche notice publiée sur le site du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques

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Rostan repose avec son épouse [1817-1886] au Cimetière Montmartre. La tombe est ornée d'un haut-relief qui porte une inscription de 5 lignes :

LÉON ROSTAN. MÉDECIN DES HÔPITAUX. PROFESSEUR À LA FACULTÉ. MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE. OFFICIER DE LA LEGION D'HONNEUR. ST MAXIMIN XV MARS MDCCXC - PARIS IV OCT. MDCCCLXVI.

Ce haut relief en bronze, œuvre du sculpteur Louis Jean Désiré Schroeder [1828-1898], représente Rostan en pied, de face, en costume de professeur, tenant un papier de la main gauche, la main droite faisant un geste démonstratif ; au-dessus, une croix, une coupe où viennent boire deux serpents et une couronne de laurier.

Nous ignorons pourquoi les dépouilles du couple n'ont pas été transférées dans le monumental tombeau que leur fille Eugénie Louise Valentine a fait élever à Saint-Mard (Aisne) entre 1891 et 1898.

Ce cénotaphe, qui intègre un haut relief réalisé par le même Schroeder en 1867, est placé dans le bras sud du transept de l'Église paroissiale Saint-Médard. Ainsi que la notice publiée sur le site Plateforme ouverte du Patrimoine [Ministère de la Culture) le précise, il est « est inscrit sous un cadre architectural de plâtre composé de quatre colonnes soutenant un dais à trois pans. L'effigie en haut-relief du défunt, intégrée dans une maçonnerie de pierre, est signée et datée. Le soubassement de pierre dans lequel porte une dalle de marbre blanc sur laquelle est gravée l'épitaphe. L'ensemble est entouré d'une clôture de monument funéraire en fer forgé. Léon Rostan est représenté debout, revêtu de la robe de professeur de la Faculté de médecine de Paris ».

L'épitaphe porte : ' In nomine parentum suorum / Leonis ROSTAN / in facultate medica parisiensiiam professoris / qui ad MDCCXC natus apud s. mariminum in provincia / obiit parisiis anno MDCCCLXVI / nec non / Valentinae Leoniae harmand d'ABANCOURT / quae ad MDCCCXVII / octa Tutelae anno MDCCCLXXXVI Cannis defuncta est / ad memoriam quoque suorum omnium quos servat vitâ presens / vel melioriam suscepit / ad Eugenia Ludovica Valentina ROSTAN / hanc ecclesiam ab anno / MDCCCXCI ad annum MDCCCXCVIII / propriis sumptibus ac pietate feliciter instaurare curavit / Pro ipsa suisque Deum. '.

Ajoutons que Schroeder est également l'auteur du buste en marbre qui se trouve à la Faculté de médecine de Paris, dont un autre exemplaire est conservé à l'Académie de médecine. Ce buste a figuré au Salon de 1867. Rostan est vêtu de la robe de professeur portant des palmes brodées et la croix de la Légion d'honneur.

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