Deuxième
classe. La Manie : caractère, symptômes et différences
de la Manie
La
Manie est un délire constant, sans fièvre ; car sil
survient quelque fièvre aux Maniaques, elle ne dépend pas
de laffection du cerveau mais de toute autre circonstance que le
hasard fait naître. Les Maniaques ont pour symptômes une force
de corps surprenante, la possibilité de supporter la faim, la veille
et le froid beaucoup plus longtemps que les autres hommes sains ou malades
; leur regard est menaçant, leur figure sombre, desséchée
et famélique : les ulcères aux jambes leur sont familiers,
leurs excrétions sont très souvent supprimées ; ils
ont le sommeil rare, mais profond ; leur veille est agitée, turbulente,
pleine de visions, dactions déréglées et souvent
très dangereuses pour ceux qui les environnent. Quelques-uns ont
des intervalles assez tranquilles ; dautres ont des accès
continus ou très fréquemment redoublés.
On trouve le cerveau des Maniaques sec, dur et friable ; quelquefois la
partie corticale est jaune ; dautres fois on y observe des abcès
; enfin, les vaisseaux sanguins sont gonflés dun sang noir,
variqueux, tenace dans certains endroits et dissous dans dautres.
Causes diverses de la Manie
Ces différents désordres dans lorgane du cerveau ont
plusieurs causes : tantôt cest un noyau inflammatoire qui
na pu se résoudre, comme lorsque la manie succède
à la frénésie vraie ; tantôt cest la
métastase dune humeur morbifique quelconque, comme dans la
fausse frénésie ; la chaleur, linanition, les poisons,
les passions, les chutes produisent directement la manie ; et daprès
ces causes multipliées, on ne doit point être étonné
que ce genre de folie soit si commun.
Traitement général de la Manie
La manie qui succède à la frénésie, celle
qui est produite par une métastase sanguine, ou même par
une métastase humorale, chez les gens robustes ; celle qui est
causée par la chaleur ou qui doit son origine à une passion
violente ou à une chute, doivent dabord être traitées
comme la frénésie vraie : des saignées répétées,
des purgatifs, des bains tièdes, des douches froides, des cautères,
des sétons ou des ulcères artificiels, voilà la marche
générale ; mais il y a cependant une grande différence
dans la manière dappliquer ces divers remèdes dans
la frénésie ou la manie.
Remarques sur la saignée
1° Quoique les saignées doivent être faites avec hardiesse
dans la manie, il faut pourtant y mettre plus de restriction que dans
la frénésie qui est une maladie très aiguë et
commençante ; cette restriction sera dautant plus nécessaire
que la maladie sera ancienne. Quand on saigne outre mesure dans la manie,
on voit, à la vérité, la fureur se dissiper mais
cette amélioration apparente est un soulagement perfide ; ce mieux
nest dû quà laffaiblissement du sujet,
et il tombe souvent dans une imbécillité incurable : néanmoins
la saignée doit être regardée comme un excellent remède
dans la manie quand on nexténue pas le malade et quon
tire du sang des lieux convenables.
Comme il est plutôt question de dégorger le cerveau que de
diminuer la masse des liqueurs, on préférera de tirer du
sang de la tête, soit en ouvrant la temporale ou la jugulaire, soit
en appliquant des sangsues ou des ventouses.
Hildan rapporte plusieurs cas de guérisons subites par louverture
de lartère temporale, ou lapplication des sangsues
à la même partie ; mais ceux dans lesquels la saignée
paraît le plus constamment triomphante, sont ceux dont la manie
est due à la suppression dun flux sanguin.
Sur les purgatifs
2° Ladministration des purgatifs est encore bien plus essentielle
que la saignée ; car il est bien des manies qui peuvent se guérir
sans tirer du sang, tandis quil en est fort peu qui naient
besoin de purgations même répétées, pour abattre
la raréfaction du sang, atténuer et expulser les humeurs
poisseuses et épaissies. Mais pour que les purgatifs puissent produire
leffet quon en attend, il faut quils soient précédés
de boissons tempérantes et fondantes, dun régime humectant
et des bains tièdes, qui rentrent dans la même indication
: on administrera ensuite les purgatifs graduellement, en commençant
par les plus doux, qui sont des cathartiques ; viendront ensuite les plus
forts, dont on augmentera la dose, pour aller jusquaux drastiques
; en observant toutefois de corriger la secousse produite par ces remèdes
actifs, en donnant le jour même un ou deux grains dopium.
Les Médecins de tous les âges se sont réunis pour
applaudir à cette conduite : les Anciens commençaient par
prescrire lépithyme, lagaric et quelques autres remèdes
semblables : mais ces purgatifs nétaient, pour ainsi dire,
que préparatoires et ils faisaient consister le point essentiel
de la cure dans lusage de lellébore, comme tout le
monde le fait. Ils préparaient à Antycire, île de
lArchipel, lellébore noir et blanc de manière
à corriger leur qualité trop mordante : ce quil y
a de certain, cest quils guérissaient beaucoup plus
de Maniaques que nous ; et cest vraisemblablement pour ce sujet,
dit Lorry, quils nétaient pas obligés denfermer
ces malheureux comme nous le faisons. Quelques exemples heureux de lapplication
de ce remède, dans des cas désespérés, observés
par ce savant Médecin ; plusieurs autres tentatives également
favorables dans la main des Charlatans, par le moyen de ce même
médicament, sont des faits authentiques et puissants qui doivent
nous engager à recourir aux préparations dellébore,
quand les malades auront été bien préparés
et que les premiers purgatifs auront échoué.
Sydenham a obtenu de grands succès dans la cure de ces maladies,
en faisant un fréquent usage de la racine de bryone, dont les propriétés
sont très analogues avec celles de lellébore. Ce célèbre
Médecin donnait un gros de racine de bryone dans du lait, ou une
demi-once infusée dans du vin. Un Chirurgien de Paris, qui sannonça
il y a quelques années pour guérir les Fous, traita à
Bicêtre plusieurs Maniaques, dont quelques-uns reçurent un
soulagement très notable, quoique peu durable ; le remède
quil administrait était un fort purgatif et il aurait peut-être
eu plus de succès sil eût persévéré
dans cette administration.
Les bornes de cette instruction ne permettent pas dexposer les moyens
sur lesquels on pourrait sappuyer pour démontrer la nécessité
de revenir à lellébore : on les trouvera dans plusieurs
Auteurs, entre autres dans le savant Traité de Lorry, de Melancholia,
où il est prouvé que la manie a souvent son siège
dans le ventre et dans la tête.
Il suffit de dire que lellébore noir peut être administré
de plusieurs manières : dabord on peut donner lextrait
de Rudius du Codex de Paris, à la dose de trente-six grains ou
deux scrupules, dans une solution de manne ; ensuite on pourra prescrire
linfusion dune once dellébore noir dans un verre
de vin, à prendre en deux fois ; potion quon borne à
demi-dose si leffet est considérable : enfin la meilleure
manière de donner lellébore est den prendre
dix-huit grains ou un scrupule, de les triturer avec un morceau de sucre
et un jaune duf, et dy verser cinq onces deau
bouillante et une once dhuile danis. On ne conseille lellébore
blanc que pour les malades qui seraient insensibles ou peu émus
par lellébore noir ; on le donne à douze grains.
Sur les bains et les douches
3° Les bains et les douches seront longtemps continués pour
les Maniaques, et le moyen de les rendre efficaces est de les alterner
avec les purgatifs, cest-à-dire de purger un jour et de baigner
lautre.
On voit dans les Mémoires de lAcadémie royale des
Sciences, des exemples frappants de leffet des applications froides
sur la tête : un Auteur Anglais rapporte quun Maniaque fut
guéri par lapplication dun bonnet rempli de neige.
De tous les faits quon peut recueillir, il faut conclure que la
meilleure méthode est de plonger le malade dans un bain modérément
chaud, avec de la glace ou de la neige sur la tête, et de la tenir
ainsi deux heures, au bout desquelles on la découvrira pour lui
donner là douche à leau très froide.
Sur les cautères et les sétons
4° Les cautères, les sétons, les ulcères artificiels
seront utiles dans tous les cas, en suppléant aux évacuations
qui se font difficilement ; mais ils seront très recommandables,
surtout quand la manie aura été produite par la métastase
dune humeur virulente : on a tenté dans ce cas dinoculer
la gale, et cette vue nest point à négliger.
Division des malades traités en trois classes
Lorsque les différents Maniaques ci-dessus désignés
auront été soumis au traitement que lon vient de détailler,
on observera leffet que ce traitement aura produit sur eux, et daprès
leffet du traitement, on pourra les diviser en trois classes ; ceux
dont les accidents seront dissipés, ceux qui nauront éprouvé
que du soulagement, enfin ceux chez lesquels le traitement naura
pas opéré damélioration.
Les guéris, ce quil faut leur faire
Les malades de la première classe, ou les convalescents, seront
tout à fait séparés des Insensés : on leur
donnera une sorte de liberté, ils seront mis à lusage
des bains froids ; on leur continuera les douches de temps en temps, en
les éloignant toujours de plus en plus ; on les mettra à
lusage des sucs anti-scorbutiques, pour rafraîchir leur corps
épuisé et desséché ; on leur prescrira de
loin en loin des purgatifs moyens et on finira par les mettre à
lusage du lait.
Les soulagés, ce quil faut leur faire
Ceux de la seconde classe, ou les soulagés, seront mis pendant
quelque temps à lusage des bouillons ou des apozèmes
apéritifs, animés avec un sel neutre, tel celui de Glauber,
ou bien on leur prescrira une eau minérale, qui remplira les mêmes
indications : on continuera les bains tièdes fréquemment,
on fera usage des bols savonneux pour concourir à procurer de la
fluidité aux humeurs. Au bout dun certain temps, si la saison
est favorable, on recommencera le premier traitement : alors si les symptômes
de pléthore et de sécheresse persistent, on insistera encore
sur les saignées ; si la mélancolie ou la bile dépravée
paraît dominer, et que le sujet ne soit pas vigoureux, on fera fort
peu de saignées, ou même on nen usera point du tout.
Les malades rebelles, ce quil faut leur faire
On mettra dans la troisième classe ceux qui auront déjà
été soumis plusieurs fois au traitement actif sans succès,
et qui ne pourraient plus léprouver sans danger. La Médecine
présente peu de véritables ressources pour ces malades :
on a vanté beaucoup de médicaments comme très puissants
dans ces sortes de cas, tels sont le cinabre, le mouron, laigremoine,
la mélisse, le millepertuis : lanarcade surtout a été
préconisée comme étant douée de propriétés
merveilleuses mais elle a fort peu de qualités actives ; et lexpérience
dailleurs na pas décidé en sa faveur, on lappelait
autrefois lantidote des Sages ; Hoffmann la nommée
lantidote des Fous.
Lexpérience a été plus décisive en faveur
de quelques autres remèdes, tels que le musc, le camphre et les
narcotiques. Le musc donné à forte dose, cest-à-dire
jusquà un scrupule ; le camphre administré à
demi-gros par jour, ont été employés avec efficacité
par les Médecins Anglais et Allemands ; et lefficacité
de ces remèdes, dans toutes les autres maladies nerveuses, autorise
encore la confiance quinspirent ces faits. Sydenham vantait les
calmants unis aux cardiaques, mais seulement, pour être donnés
après les purgatifs violents quil conseillait. Wepfer avait
bien plus de confiance aux calmants ; car il donnait lopium tous
les jours aux Maniaques et, après lavoir commencé
à la dose de deux grains, il finissait par en donner quinze. Cet
excellent Observateur assure avoir guéri plusieurs Maniaques par
cette méthode, sans avoir été obligé de faire
précéder les saignées.
Enfin, le hasard a servi à faire connaître les bons effets
des narcotiques prescrits à forte dose. On lit dans les Actes des
Érudits de Leipsick, le fait suivant : on avait donné à
une fille maniaque une once donguent dans lequel il y avait un scrupule
dopium, pour quelle sen frottât les tempes : lInsensée
avala cet onguent, et fut subitement guérie.
Les bains de mer ont été aussi célébrés,
tant dans la manie que dans lhydrophobie : ils ne produisent cependant
autre chose quun effroi plus nuisible quutile. On pourrait
conseiller les bains froids dans une autre indication, qui serait de susciter
une fièvre artificielle, comme on a conseillé les bains
de terre dans la phtisie : cette idée mériterait dautant
mieux dêtre suivie quon a vu la manie guérie
par la fièvre ou par une autre maladie ; et que lorsque les Maniaques
sont attaqués de la maladie dont ils doivent mourir, la raison
leur revient au moment où souvent les autres hommes la perdent
dans les mêmes cas.
Lélectricité a produit quelques variations sur les
Maniaques, mais on ne peut encore citer de cures opérées
par ce moyen.
Si le traitement que nous venons dexposer convient, avec les exceptions
qui y sont ajoutées, pour le plus grand nombre des Maniaques, il
est quelques espèces de cette maladie pour lesquelles il serait
très souvent nuisible.
Espèces de Manies qui exigent une modification particulière
dans le traitement
Ces espèces de manie qui exigent encore des modifications plus
particulières dans le traitement peuvent se rapporter à
trois : celle qui vient dinanition, celle qui est produite par les
passions de lâme et celle qui est causée par les poisons.
Manie dinanition
Sydenham est le premier qui ait remarqué la manie produite par
inanition ; elle succède à la fièvre quarte ou à
la fièvre intermittente automnale, ou à telle autre maladie
pour la cure de laquelle les saignées et les évacuations
auront été trop fréquentes. Les malades portent sur
leur figure tous les signes de lépuisement ; mais on reconnaît
principalement cette manie en ce que les plus légères évacuations
laugmentent et la renouvellent. Un simple lavement de lait, au jugement
de Sydenham, peut guérir cette manie, en relâchant le ventre
: il est donc évident quil faudra chercher les remèdes
convenables à cette espèce de manie dans les analeptiques,
tels que le riz, le gruau, les ufs frais ; les cordiaux, tels que
le bon vin et les eaux distillées cordiales ; les toniques, comme
le quinquina ; les fortifiants unis aux calmants, comme la thériaque.
Sauvages rapporte quun Anatomiste de réputation, à
Montpellier, âgé de soixante ans et tombé dans cette
espèce de manie, ne fut guéri que par le diascordium et
lextrait de jusquiame.
Manie de passions
Toutes les passions trop actives ou trop prolongées peuvent produire
la manie ; mais il en est particulièrement qui ont ce triste pouvoir
: létude continuelle mène à lextase et
de lextase à la manie il ny a quun pas.
Van-Swieten a observé que la colère ou le chagrin étaient
fréquemment la cause de la manie qui naît dans les femmes
en couche. Les Hôpitaux sont remplis dinfortunés à
qui lambition ou des idées mystiques ont fait perdre la tête
: la plupart de ces manies sont tristes et sombres ; il en est quelques
autres de gaies. La manie que fait naître lamour prend toutes
sortes de caractères ; tantôt elle est vive et gaie, tantôt
elle est sombre et mélancolique, quelquefois elle devient furieuse.
Dans chacune de ces espèces, il faut appliquer les règles
prescrites pour le traitement de la manie, avec les modifications suivantes
pour chacune delles.
Dans les femmes attaquées de manie pendant les couches, lorsque
la maladie nest pas ancienne et quelles jouissent dune
certaine force, la saignée est nécessaire et doit même
être répétée plusieurs fois si les lochies
sont supprimées, la violence du mal exigeant alors de faire plus
dattention à leffet quà la cause : dans
celles dont la maladie est plus ancienne, ou qui sont moins pléthoriques,
les purgatifs seront plus efficaces ; et au bout de fort peu de temps,
si elles ne sont pas guéries, les unes et les autres rentreront
dans la classe des Maniaques dont on a parlé ci-dessus.
Lérotomanie arrive presque toujours chez les jeunes gens,
et la marche active y est nécessaire ; mais il vaut mieux multiplier
les douches que de faire des saignées trop fréquentes et
trop fortes. Il y a encore une autre précaution bien essentielle,
cest de veiller attentivement sur ces malades : la salacité,
qui est un symptôme commun à tous les Maniaques, est portée
à un point extrême dans ceux-ci et sils sy abandonnent,
ils tombent dans une faiblesse qui les rend incurables. Les remèdes
qui abattent leffervescence du sang et la fougue de limagination,
les saignées, les bains, les douches, les boissons froides émulsionnées,
seront les premiers employés ; ensuite on aura recours aux délayants,
aux fondants apéritifs et aux purgatifs qui donnent de la fluidité
aux humeurs. Souvent, dit Lorry, la gale, les dartres ou toute autre affection
impétigineuse, ont guéri cette manie. On renouvelle facilement
cette observation chez les femmes affectées de la fureur utérine
; car chez la plupart de ces infortunées, le mal a commencé
par le dépôt dune matière âcre et irritante
sur les parties de la génération.
Nécessité plus urgente disoler ces malades
Cest particulièrement les Maniaques qui ont perdu la raison
par les passions, quil faut isoler et récréer autant
quil sera possible ; car ils sont plus exposés que tous les
autres à la contagion de limitation. Vanhelmont dit avoir
appris de plusieurs Maniaques intermittents, que laccès commençait
par la contemplation dune idée unique qui les poursuivait
partout et quils voyaient sans cesse malgré eux, comme si
elle leur était présentée dans un miroir ; et il
est tout naturel de croire que cette image unique et menaçante
est plus forte encore chez ceux dont la manie a eu une source morale.
Manie des poisons
Ce que les passions font germer dans nos veines, les plantes vénéneuses
et les autres poisons peuvent le produire subitement ; le suc de stramonium
et de jusquiame, les baies de solanum, le bois de couleuvre, produisent
réellement un délire passager chez les gens les plus robustes,
et une forte manie chez les gens délicats ; les personnes qui en
ont pris une forte dose sont dabord égarées et Maniaques,
et tombent ensuite dans un assoupissement ou dans des convulsions mortelles
: quand on a pris une dose moyenne, la manie est passagère, surtout
si lon y remédie promptement. Les symptômes de cette
manie sont tour à tour effrayants et risibles, les malades enflammés
par une imagination bizarre courent après des êtres chimériques
; quelquefois ils dansent, ils chantent et se déguisent dune
manière grotesque ; dautres fois ils sont furieux, se font
des blessures mortelles et ne ménagent pas davantage ceux quils
rencontrent. Livresse de notre pays indique fort bien le premier
degré de cette manie, tandis que le dernier degré ne se
voit guère quen Orient où des Musulmans fanatiques
senivrent dopium, au point quils sortent comme des furieux,
pour égorger tous ceux qui se trouvent sous leurs pas. Le traitement
de cette sorte de manie dans les premiers instants consiste dans ladministration
des vomitifs, et ensuite dans la boisson très abondante dacides
végétaux : si la maladie était portée à
un degré fort grave, il faudrait la traiter comme une apoplexie,
saigner une ou deux fois, insister sur les lavements purgatifs, donner
une décoction de séné pour boisson et appliquer plusieurs
vésicatoires.
On ne dit rien sur la manie produite par un défaut organique, ni
sur celle causée par les vers dans le cerveau, parce que le diagnostic
en est aussi difficile que la cure en est impossible. La manie héréditaire
est dans le même genre, à moins quelle ne soit le produit
de la faiblesse, ce qui la ferait rentrer dans le cas de la manie de faiblesse
de Sydenham. On pourrait cependant ajouter dans cette hypothèse
lusage des eaux thermales sulfureuses, à lintérieur
et à lextérieur.
La manie qui est à la suite dun coup et dune chute
doit dabord être traitée par la méthode générale
; et si lon avait quelque signe de carie, ou quelque soupçon
dabcès, on pourrait tenter le trépan
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