Pieter
Brueghel, dit Brueghel
l'Ancien
ou Pieter Bruegel, autrefois Pierre Breughel le Vieux, ou le Drôle
Bruegel vers 1528 - Bruxelles 1569
L'excision de la Pierre de folie. Huile sur bois, réplique ancienne
d'après un tableau perdu, 77 cm sur 107 cm. Musée de l'hôtel
Sandelin, Saint-Omer, Pas-de-Calais, depuis 1881, auparavant à Budapest,
Hongrie, collection Palugyan.
Sous l'étagère, une feuille porte l'inscription suivante :
Ghy lieden van Malleghem wilt nu wel syn gesint,
Ick vrouw Hexe wil hier ook wel worden bemint.
Om u te genesen ben ick gecomen hier
Tuwen dienste, met myn onder meesterken hier.
Compt vry den meesten met den minsten sonder verbeyen
Heb dy de wesp int hooft, oft loteren u de keyen.
ce que l'on peut traduire par :
Vous, habitants de Malleghem, soyez bien d'accord
Moi, femme sorcière, je veux que vous m'aimiez.
Pour vous guérir, j'arrive ici
A votre service, avec mes aides, fièrement.
Entrez librement, les grands et les humbles, venez sans retard,
Avez-vous le taon dans la tête, ou les pierres vous gênent-elles
?
Le taon, ou guêpe de Hollande, était jadis en France un hanneton
(ce « hanneton dans l'coco » qu'évoque Georges Feydeau, dans
La puce à l'oreille), et aujourd'hui une araignée...
Une gravure de Brueghel représente une scène très proche,
inversée.
L'Excision
des pierres de folie ou le Doyen de Renaix en Flandres.
Gravure de 28 cm sur 20,5 cm, conservée notamment au Rijks Museum d'Amsterdam.
On
peut y lire deux inscriptions, l'une qui précise le nom de l'inventeur
et date la gravure : « BRVEGEL INVENT 1557 »
et son sous-titre : « Den Denken van Ronse in Vlaedere »
Dans cette "clinique" du Doyen de Ronse, trois chirurgiens officient : l'un muni d'une grosse tenaille, extirpe la pierre du crâne d'un malheureux personnage que les aides peinent à contenir, sous le regard d'un malade récemment opéré, un autre, coiffé d'un étrange bonnet cylindrique, incise le front d'un patient, tandis que le troisième opère au fond de la pièce.
Il existe une autre version de cette gravure, conservée à la Bibliothèque
Albert 1er à Bruxelles, Belgique, où n'apparaissent ni le chien,
ni le chirurgien à robe courte, au premier plan, tenant une pierre de
la main droite et une paire de pinces de la gauche.
Un
dessin du même Brueghel le Vieux représente une scène fantaisiste
plus confuse encore. La Sorcière de Malleghem, gravure de 35,5
cm sur 47,5 cm est conservée à la Bibliothèque Albert 1er
à Bruxelles, Belgique.
On y lit le nom du graveur, Hieronymus Cock :
« H. COCK EXCVD CUM PRIVILEGIO 1559 »
Cette gravure fantasmagorique est également connue sous le nom de Les arracheurs de
pierres de tête (voir Meige, VIII, pl. XLVII et J. Vié, Histoire
générale de la médecine, III, p.331).
Michel
Caire, 2008-2014 |