Saints invoqués dans la folie et leurs pèlerinages |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
L'hagiothérapie
repose sur un présupposé : l'attribution à un saint
-ou une sainte- d'un pouvoir thaumaturgique. Le saint est invoqué
pour obtenir par son intercession auprès de Dieu la guérison d'une maladie.
|
Dans
les temps les plus anciens se pratiquaient des manuvres d'exorcisme,
visant à extirper le Mal en expulsant le Malin.
|
Un site internet se consacre à l'Inventaire des sanctuaires et lieux de pèlerinage chrétiens en France (recensement dirigé par le Centre d'Anthropologie Religieuse européenne) |
saint Acaire À
Haspres, près de Valenciennes, le sanctuaire de saint Acaire ou
saint Achaire est fréquenté dès le XIIème
siècle vraisemblablement, puisqu'un hôpital destiné
aux pélerins y est construit en 1218 (parmi les saints patrons d'Haspres, « St Aycard et St Hugues » tiennent la première place).
|
saint Adelphe (Lorraine) Les
reliques de saint Adelphe furent déposées à Neuwiller
(Bas-Rhin) en l'an 836
|
sainte Aldegonde Vierge et abbesse de Maubeuge |
saint Amable Amable
(Amabilis) fut enterré à Riom (Puy-de-Dôme), en l'église
de Saint-Bénigne-martyr. Saint Grégoire de Tours rapporte
avoir vu un énergumène délivré devant
le tombeau du saint. |
saint Avertin dans le village de Saint-Avertin (Indre-et-Loire), près de Tours. Avertin, nom francisé d'Aberdeen, diacre ermite en Touraine, guérit les avertineux, cousins germains des acariastres [voir Acaire], selon H. Estienne, 1566. |
saint Bernard Saint invoqué contre l'épilepsie. Une peinture de Jörg Breu der Ältere [vers 1500] conservée à Zwettl (Basse-Autriche) le représente exorcisant une femme épileptique. |
saint Bertaud Saint Bertaud, ou saint Bertaut, évêque d'Arras, était invoqué contre les possessions diaboliques et contre la folie à Château-Porcien, sur l'Aisne (Ardennes): il était qualifié de Cacodmon profligator (qui chasse les démons). |
sainte Berthe à
Avenay (Avenay-Val-d'Or dans le département de la Marne), sainte
Berthe fonda en 660 une abbaye bénédictine, qui sera totalement
rasée à la Révolution. Dans l'Eglise Saint-Trésain
d'Avenay, des vitraux du XIVème siècle rappellent des épisodes
des vies de sainte Berthe et de saint Trésain. Au XVIIIème
siècle, le tombeau de saint Trésain fut également
fréquenté par les pélerins et propice aux guérisons
miraculeuses. |
saint Blaise, à Chartres Un
"berceau", appelé le "Berceau de Saint-Blaise"
fut installé dans la crypte de l'église de Saint-Maurice-les-Chartres,
dite "Grotte de Saint-Blaise". |
saint Briac saint
Briac (nom issu du celtique "bri", considération) est
invoqué contre l'épilepsie, la rage et la folie, et fêté
le 18 décembre. |
saint Cado Saint Cado ou saint Cadoc, dit "saint Cado le Sage", généralement représenté chassant des serpents, est également invoqué pour la guérison de la surdité (à Saint-Cado, dans le pays d'Auray, Morbihan). |
saint Caprais
Saint Caprais est ou a été vénéré |
sainte Catherine d'Alexandrie A Sainte-Catherine-de-Fierbois, dans le Poitou (canton de Sainte-Maure-de-Touraine, en Indre-et-Loire) |
saint Christophe Saint
Christophe fut invoqué contre l'épilepsie et pour la folie.
|
saint Colomban A
Locminé (Morbihan), des pèlerinages ont eu lieu pendant
plusieurs siècles dans la chapelle
de Saint-Colomban, qui communiquait avec l'église du village.
Les personnes atteintes du "mal de saint Colomban" et furieuses
y étaient enchaînées pendant leur neuvaine. Cette
pratique fut interdite en 1818, malgré les protestations du clergé. |
saint Cyriaque Cyriaque, diacre et martyr, était invoqué contre les possessions diaboliques et contre l'épilepsie. Une peinture de Matthias Grünewald conservée au musée historique de Francfort le représente guérissant la fille de l'Empereur Dioclétien, prénommée Artémie. |
saint Dizier Le pèlerinage est attesté dans le village de Saint-Dizier ou Saint-Dizier l'Evèque (Haute-Marne) dès 1303, mais il est sans doute beaucoup plus ancien (VIIIème siècle selon certains auteurs). |
sainte Dymphne, à Gheel, en Belgique L'ancienneté, l'importance et le renom de ce pèlerinage, dans le village de Gheel ou Geel dans la Campine belge, aux confins de la Belgique et des Pays-Bas lui font mériter d'être présenté sur ce site. Il aurait débuté au VIIème siècle et restait très fréquenté au début du siècle dernier. |
saint Ennemond à Lyon, pour les épileptiques |
saint Evroul ou saint Evroult (Ebrulphus) Les ruines de l'Abbaye de Saint-Évroult en Ouche (diocèse de Lisieux) sont dans le village de Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois (Orne) |
saint Florentin dans l'église de Saint-Florentin de Bonnet (Meuse), près de Montiers. |
saint Gibrien Les premiers miracles attribués à saint Gibrien ont eu lieu à Saint-Remi de Reims en 1145. |
saint Gildas à
Saint-Gildas-des-Bois (Loire-Atlantique) où l'on venait invoquer
saint Gildas, dit le sage, et se presser autour d'une fontaine miraculeuse
située non loin de la route de Sévérac. |
saint Gilles invoqué contre la folie et les frayeurs nocturnes à Oberlarg (Alsace) |
saint Gorgon Saint invoqué contre l'épilepsie, et patron des ... notaires. Le pèlerinage avait lieu dans la commune du Frety, dans les Ardennes. |
saint Grat Saint
Grat était célébré dans le Rouergue, à
Vailhourles (Aveyron), près de Villefranche. Au cours de la neuvaine,
le pélerin, chargé de lourdes chaînes, devait porter
sur sa tête le casque de saint Grat, une cloche de 35 cm
de haut sans battant selon certains, une armure de tête du Xème
siècle pour d'autres. |
saint Guillaume Firmat Guillaume
Firmat était invoqué à Mortain, diocèse d'Avranches
(Manche), pour les convulsions des enfants, les maux de tête, et
la folie. |
saint Guy invoqué contre la folie, l'épilepsie, et bien entendu, la Danse de Saint-Guy (ou chorée) |
saint Hermès Il
fait l'objet d'un pélerinage en Flandre orientale dans la ville
de Renaix (Ronse), en Belgique, entre Tournai et Audenarde. Renaix fut
- et serait encore parfois- appelé "la cité des fous".
|
saint Hildevert A
Gournay-en-Bray (Seine-Maritime) se dresse une magnifique Collégiale
, où rien ne permet aujourd'hui au visiteur de savoir qu'elle fut
le lieu pendant plusieurs siècles d'un pèlerinage très
fréquenté par les insensés et autres aliénés
d'esprit .
|
saint Jacut à Saint-Jacut-de-la-Mer, en Bretagne (Côtes d'Armor) |
saint Julien En
Anjou, saint Julien guérissait de la folie dans deux sanctuaires,
l'un à Grez près de Grez-Neuville, et l'autre à Fontaine-Guérin,
en Baugeois (Maine-et-Loire).
|
saint Léonard Il
existe plusieurs villages et chapelles portant le nom du saint: |
sainte Livrade à
Mazères, à la limite du Gers et des Hautes-Pyrénées
et à Sainte-Livrade sur Lot (?).
|
saint Loup Réputé guérir l'épilepsie, saint Loup fut invoqué notamment à Sens et à Troyes. |
sainte Marie-Madeleine à Sainte-Madeleine d'Aranhe, sur la commune de Tardets (La Madeleine de Tardets), dans les Pyrénées Atlantiques |
saint Mathieu Prêtre et confesseur à Sens, saint Mathieu fut réputé guérir l'épilepsie, les hystériques et les lunatiques. |
saint Mathurin Saint
Mathurin est invoqué à Larchant (Seine-et-Marne), lieu d'un
très important pèlerinage à partir du Moyen-Âge.
|
saint Méen Disciple de saint Samson. Un pélerinage avait lieu à l'abbaye de Saint-Méen près de Montfort en Bretagne |
saint Menoux à
Saint-Menoux, dans le Bourbonnais, département de l'Allier, et
sa très célèbre débredinoire, (ou débeurdinoire)
ouverture dans le cénotaphe où les bredins engageaient
la tête pour se libérer de leur bredinerie: bredin
désigne en patois bourbonnais le fou ou simple d'esprit (appelé
aussi bredignot, comme le porte le titre d'un ouvrage de J. Georges-Julien,
Au pays des Bredignots, Moulins, éd. de la Nouvelle Province
Littéraire)
|
saint Nazaire à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais), dont les ruines de l'église restent le seul vestige du village d'avant la Grande Guerre. |
saint Nymphase confesseur à Cahors (Lot), Nymphase était réputé guérir l'épilepsie |
sainte Quitterie ou
sainte Quiterie fut invoquée pour la méningite et pour l'angoisse...
|
saint Romain Il passait pour avoir des pouvoirs sur les serpents, donc sur les démons, et aurait été invoqué pour exorciser les possédés. |
saint Samson Saint Samson, l'un des plus grands saints gallois, était invoqué à Dol, en Bretagne (Ille-et-Vilaine), pour le traitement de la folie. Il existe en outre une fontaine Saint-Samson, à Rouvray Catillon, en Normandie, et un pèlerinage à Boisyvon dans la Manche. |
saint Saturnin Saint
Saturnin ou saint Sernin a donné son nom à de très
nombreuses localités. D'importantes reliques sont conservées
dans l'église qui porte son nom (Saint-Sernin) à Toulouse.
Il a été invoqué pour la guérison des fous et simples
desprit dans plusieurs régions (entre autres en Corse, à
Ajaccio).
|
saint Séréné Séréné était l'un des saints protecteurs du Maine et de l'Anjou. Un pélerinage eut lieu à Saulges (Mayenne), dès le VIIIème siècle, en un oratoire situé sur les bords de l'Erve. |
saint Sever Un pèlerinage s'est longtemps déroulé en l'Abbaye de Saint-Sever, fondée au XIème ou au XIIème siècle, «en laquelle abbaye len maine les demoniacles». Elle se trouve dans le village de Saint-Sever-Calvados. |
saint Séverin de Noricum [province romaine de Norique], invoqué contre l'épilepsie. Une peinture d'autel, datée de 1300 et conservée au Musée Horne de Florence [Italie], représente San Severino exorcisant le démon chez une jeune femme. |
saint Théofred Saint Théofred, Théofrède ou Théoffroi, également appelé saint Chaffre, est -ou était- invoqué au Monastier, près du Puy-en-Velay (Haute-Loire), selon Sylvie Sternschuss, 1977. |
saint Tibery ou Thibery Les neuvaines avaient lieu dans une abbaye bénédictine située entre Agde et Pézenas (Hérault). L'expression Il a barré le verrou de Saint Tibery, qui signifiait Il est fou, faisait allusion au verrou qui fermait la cellule où les fous les plus agités étaient enfermés. |
saint Ubald de Gubbio souvent confondu avec saint Théobald, ou Thibaut, ou Thiébault... Un pèlerinage a commencé vers 1320 à Thann. Une sculpture de Matthias Faller (couvent de Saint-Märgen en Forêt Noire) représente saint Ubald, et à ses pieds un personnage atteint d'une crise convulsive. |
saint Urbain Près de Blois (Loir-et-Cher), se trouvait une fontaine dédiée à saint Urbain, dont l'eau était réputée pour ses vertus chez les simples d'esprit. |
saint Valentin Invoqué pour ramener à elle une personne évanouie et surtout contre l'épilepsie. Un prieuré lui fut dédié en 1183 à Rouffach (Alsace), auquel fut annexé un hôpital pour épileptiques en 1486. |
saint Veran Sur son tombeau, situé à Fontaine-de-Vaucluse (Vaucluse), étaient conduits des énergumènes dont on attendait la délivrance, et des forsenés dont on espérait la guérison. |
saint Victurnien Un petit hôpital fut fondé à Saint-Victurnien par les seigneurs de Rochechouart (Limousin, Haute-Vienne). Le tombeau du saint, conservé dans l'église de la paroisse, serait encore « l'objet d'une dévotion pour lutter contre la folie » (Isabelle Julien) |
saint
Vrain
Un
pèlerinage pour les insensés s'est pratiqué sous l'Ancien Régime au village de
Saint-Vrain
dans le Perthois (Marne), entre Vitry-le-François et Saint-Dizier.
|
saint Willibrord Des pèlerinages avaient lieu à Echternach (Luxembourg) pour les épileptiques, dont les processions dansantes ont été représentées par Brueghel l'Ancien. |
saint Wulfran Saint Wulfran ou saint Vulfran, était de son vivant (VIIe-VIIIe siècle) archevêque de Sens. Ses reliques ont été déposées dans la collégiale gothique de Saint-Vulfran-en-Ponthieu, à Abbeville (Somme). |
Notre-Dame d'Avioth (Meuse) La
magnifique basilique Notre-Dame
d'Avioth se trouve dans le village du même nom, dans le département
de la Meuse, où l'on conduisait « possédés obsédés,
insensés, frénéticques et aultres troublés
d'esprit ».
|
Notre-Dame des fous, à Escoeuilles (Pas-de-Calais) Également dénommée Notre-Dame des Affligés, la vierge d'Escoeuilles fut, jusqu'en 1793, invoquée pour la guérison des aliénés. |
Notre-Dame
de Vassivière, en Auvergne
Le
sanctuaire, à quelques kilomètres à l'Ouest de Besse-en-Chandesse
(Puy-de-Dôme), aurait été bâti au XVIème
siècle. La statuette de la Vierge Noire qu'elle abritait fut détruite
sous la Révolution, et remplacée plus tard par une copie
(conservée derrière le maître-autel de l'Eglise St-André,
à Besse, elle est traditionnellement portée à la
chapelle de Vassivière le 2 juillet, lors de la Fête de la
Montée, et redescendue le dimanche suivant le 21 septembre,
lors de la Fête de la Dévalade). |
Michel
Caire, 2007-2019 |