Les contributions des Britanniques sont nombreuses. Les personnes citées dans notre ouvrage sur l'histoire des traitements médicaux en psychiatrie ne sont pas moins de 161, en presque totalité des hommes de l'art de guérir.

Thomas Allen
?-1684
Thomas Allen fit ses études comme pensioner of Trinity college de Cambridge en décembre 1648, puis au Caius College, dont il devint membre. Il fut reçu bachelor of medicine en 1654 puis docteur en médecine le 5 juillet 1659 et il fut admis comme Candidate au College of Physicians le 30 septembre 1659 et comme Fellow le 30 septembre 1671. Il fut nommé Censor en 1674, 1679 et 1682. Il est mort d'hydropisie en 1684.
la Société royale de Philosophie de Londres avait projeté d'en faire l'expérience sur les insensés de Bedlam (Bethlem hospital), ce qui fut refusé par Thomas Allen, médecin de l'asile. Ce qui a pu être porté à son crédit, comme une prise de position humanitaire et respecteuse de ses aliénés. Ce qui a aussi laissé les Français, avec Jean-Baptiste Denis, être les premiers à transfuser du sang à un homme.
[Soigner les fous, page 63, Chapitre La xénotransfusion]

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Charles Alston
1683-1760
Alston est un médecin et botaniste écossais né en 1683 à Eddlewood (now part of Hamilton), et décédé le 22 novembre 1760 à Edimbourg.
C. Alston a fait des études à Glasgow (Écosse) puis à Leyde (Hollande) avec Borrhaave [1668-1738], où il rencontre Alexander Monro [1697-1767]. De retour avec Monro at Edinburgh, il est nommé Super-intendant of the Royal Garden (jardin botanique), puis de 1738 à sa mort Professor of Botany and the Materia Medica à l'Université d'Edimbourg.
En 1740, il publie un Index of the Plants in the Edinburgh Garden et en 1753 : Tyrocinium Botanicum Edinburgense où il se démarque de la classification de Linné.
Sur Alston, voir l'Advertisement par John Hope, 12 avril 1770, de :
Lectures on the Materia medica : Containing the Natural History of Drugs, Their Virtues and Doses: Also Directions for the Study of the Materia Medica; and an Appendix on the Method of Prescribing. Published from the Manuscript of the Late Dr Charles Alston, Professor of Botany and the Materia Medica in the University of Edinburgh, By John Hope, M.D., Professor ef Medicine and Botany in that University. In two volumes. London, Edinburgh
Dans le volume II, lecture XLIX, p.41, en référence à P. Albinus (Albino), Alston parle de la strychnine, alcaloïde hautement toxique de la noix vomique [vomic nut), Strychnos nux vomica, dangereux cathartique qui a pu être prescrite comme narcotique chez les maniaques résistants aux opiacés : voir
[Soigner les fous, page , Chapitre Les alcaloïdes des solanées et de la noix vomique]

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William Ross Ashby
1903-1972
Neuropsychiatre britannique né à Lewisham, Londres le 6 septembre 1903, décédé à Tockington le 15 novembre 1972, Ashby est considéré comme un pionnier de la cybernétique.
Il a exercé comme psychiatre au London County Council puis au St Andrew's Hospital de Northampton, avant de servir deux ans en Inde dans le RAMC. Puis il est nommé directeur de recherches du Barnwood House Hospital de Gloucester de 1947 à 1969, directeur du Burden Neurological Institute de Bristol avant d'être nommé professeur à l'Université de l'Illinois at Urbana-Champaign.
W. Ross Ashby, en collaboration avec George H. Collins et Margaret Bassett, a mené des études contrôlées qui ont infirmé les conclusions du psychiatre canadien Abram Hoffer sur l’effet thérapeutique de la vitamine B3 dans la schizophrénie : des doses massives d'acide nicotinique et de son dérivé la nicotinamide ont été administrées à 39 schizophrènes versus placebo, pendant 24 semaines, et l'analyse des résultats n'a révélé aucune preuve de l’influence du traitement sur les troubles des patients [« The effects of nicotinic acid, nicotinamide and placebo on the chronic schizophrenic ». The Journal of Mental Science 1960, 106 ; 1555-1559].
[Soigner les fous, page 353, Chapitre Les vitamines B]

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Robert Baker
1843-1910
Né à Thirsk (Yorkshire), Robert Baker est reçu docteur en médecine à Édimbourg en 1864. Le 16 octobre 1867, il épouse Jane Martha Packer qui lui donnera trois enfants.
Il exerce dans le privé à Thirsk, s'installe à York et travaille en 1872 dans l'asile privé de Lawrence House (l'ancienne résidence de Samuel Tuke, où avait déménagé le Fern Hall Asylum, d'Osbaldwick, York).
Puis Baker succède à John Kitching [1812-1878] en 1874 comme Superintendent de The Friends' Retreat in York, le célèbre asile fondé par la Society of Friends [Quakers] et connu plus communément sous le nom de « York Retreat ». Durant près de vingt ans, il modernise et agrandit l'institution, introduit le Hospital Villa system en ouvrant the Gentelmen's Lodge en 1876 pour 30 higher-class males, Belle Vue en 1879, the East Villa en 1881, Gainsbrough House en 1887, the West Villa en 1890. Retraité en 1892 et remplacé par Bedford Pierce [1861-1932], il continuera à consulter à la York Retreat jusqu'à sa disparition le 18 août 1910.
Pendant le mandat de Baker, The Retreat s'est éloignée du traitement moral de son fondateur William Tuke et Baker eut plutôt recours aux médications, au régime alimentaire et à l'hydrothérapie avec ces fameux bains turcs dont la création avait été suggérée par Kitching lors de son départ en retraite et qui seront conçus par Baker en collaboration avec l'architecte Edward Taylor [1831-1908].
Baker fut par ailleurs resident physician mais aussi resident surgeon de l'Edinburgh Royal Infirmary.
Il a publié d'autres articles dans le Journal of mental Science et d'autres périodiques spécialisés : « Notes on Asylum Specialities in use at the Retreat, York ». Journal of mental Science 36 (1890), 51-53 (dont un urinoir sans odeur, un pare-feu autobloquant et des bottes pour les chaises) et « Description of a New Hospital Villa Recently Erected in the Grounds of the York Retreat ». Journal of mental Science, 37(1891), 386-38.
Baker fut membre de la Royal Medical Society (Edinburgh) et de la Medico-Psychological Association britannique (rebaptisée en 1926 The Royal Medico-Psychological Association, aujourd'hui The Royal College of Psychiatrists) dont il est élu président en 1892, et organise cette année-là la réunion annuelle de l'association à The Retreat.
Sur le docteur J. Baker, voir l'article nécrologique du British Medical Journal, 17 September 1910, p.824, et un beau portrait in : Paul Dryburgh, Katherine Webb, Alexandra Mould, « Dr Robert Baker (1843-1910) : the fourth Superintendent of The Retreat, York »
Et sur la Retraite d'York : Louise Wannell, Writing the Asylum : Madness, Culture and Subjectivity at the York Retreat, c.1875-c.1940. Thèse de doctorat en histoire, History Department, University of York, august 2005
Lorsqu'il prend ss fonctions de Superintendent de la York Retreat, les Turkish bath sont installés depuis dix ans, et sont utilisés comme agent curatif et palliatif. Baker en précise les modalités et les indications dans : « Notes of Ten Years' Experience in the use of the Turkish Bath in the Treatment of Mental Ill-health ». The Journal of mental Science, july 1889. vol.35, Issue150; 184-189 [Résumé in Annales médico-psychologiques 1893, I, 130-131]
[Soigner les fous, page 46, Chapitre Le bain de vapeur et de fumigation]

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Isaac Baker Brown
1812-1873
I. Baker Brown, né le 8 juin 1812 à Colne Engaine, Essex et décédé à Londres le 3 février 1873, est un gynécologue-obstétricien et chirurgien anglais de réputation internationale dans le traitement des déchirures du périnée et surtout des kystes de l’ovaire.
Il fut moins inspiré lorsqu'il se hasarda dans le domaine de la médecine mentale : il a été le principal promoteur de la clitoridectomie dans le traitement des maladies mentales dont la cause alléguée est une excitation périphérique du nerf honteux ou pendudal, elle même due à la masturbation clitoridienne. Une hypothèse qu’il considère comme « confirmée » par ses 68 guérisons post-opératoire [Baker Brown, On the Curability of certain Forms of Insanity, Epilepsy, Catalepsy and Hysteria in Females. London, Robert Hardwicke, 1866 ; 99 p.].
La révélation des conditions dans lesquelles il pratiqua souvent l'amputation -plus que le procédé lui-même- provoqua un scandale : elle avait souvent été exécutée dans la London surgical Home sans consulter l'avis du médecin traitant ni d'un quelconque spécialiste, sans que les intéressées fussent averties de la nature de l'opération, et sur des femmes mariées sans que leur mari eût été prévenu
Il fut jugé par la Société obstétricale de Londres, et condamné : son nom en fut rayé de la liste des Fellows (voir le compte-rendu de la séance où Brown a été radié dans le Medical Times and Gazette du 6 avril 1867)
[Soigner les fous, page 225, Chapitre La clitoridectomie comme traitement de la masturbation et de la mythomanie]

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John Balmanno
1775-1840
Né et mort à Glasgow, Lanarkshire, John Balmanno est un chirurgien écossais de Glasgow.
Fils d'une apothicaire de Trongate, il entreprend des études de médecine à Édimbourg et s'installe comme pharmacien et reprend l'apothicairerie de sa mère vers 1890. Reçu au doctorat en 1798, il rejoint la Faculty of Physicians and Surgeons de Glasgow qu'il a présidé à plusieurs reprises. En 1801, il est nommé médecin du Glasgow Royal Infirmary, puis succède en 1818 à Robert Cleghorn [1855-1821] comme médecin du Royal Asylum for Lunatics de Gartnavel (Glasgow).
On lui prète l'invention d'un appareil en forme de seringue employé pour l'alimentation forcée, appelée la Balmanno's Syringe. Il a par ailleurs recommandé l'utilisation de machines rotatoires, notamment la whirling chair, indiquée pour les aliénés ralentis, inhibés, catatoniques... [Hospice de lunatiques à Glasgow, par le docteur Otto ». Nye Hygea, déc. 1824, in Bulletin des sciences médicales 1825, V ; 79]
[Soigner les fous, page 104, Chapitre Les machines rotatoires et oscillatoires]

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Anthony T. Barker
1950-
Né en 1950 à Morley (Leeds, Royaume-Uni), docteur en électronique médicale à l'Université de Sheffield en 1976, Barker a travaillé de 1976 à 1990 comme physicien au Royal Hallamshire Hospital de Sheffield, et enseigné comme maître de conférences à l'Université de Sheffield. Depuis 1999, il est professeur agrégé à l'Université de Sheffield et Consultant Clinical Scientist au département de physique médicale et d'ingénierie clinique du Royal Hallamshire Hospital.
Son rôle dans le développement de la stimulation nerveuse magnétique (MNS) qui a donné lieu à de très nombreuses publications, lui a valu plusieurs prix (Prix de la British Institution of Electrical Engineers et de l'Institute of Physical Sciences in Medicine). Dans le domaine médical, l'application principale de la MNS est la Transcranial Magnetic Stimulation.
La « stimulation magnétique transcrânienne répétée » ou « rTMS », de l'anglais repeated ou repetitive Transcranial Magnetic Stimulation a été inventée en Angleterre en 1985 par le « groupe de Sheffield », du nom de l’hôpital anglais où Anthony Barker a conduit les premières expériences.
[Soigner les fous, page 268, Chapitre L'électrostimulation cérébrale externe]

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Margaret Bassett
20e siècle
Margaret Bassett est la co-autrice avec W. Ross Ashby et George H. Collins d'études contrôlées qui ont infirmé les conclusions du psychiatre canadien Abram Hoffer sur l'effet favorable de vitamine B3 dans la schizophrénie : des doses massives d'acide nicotinique et de son dérivé la nicotinamide ont été administrées à 39 schizophrènes versus placebo, pendant 24 semaines, et l'analyse des résultats n'a révélé aucune preuve de l’influence du traitement sur les troubles des patients
[« The effects of nicotinic acid, nicotinamide and placebo on the chronic schizophrenic ». The Journal of Mental Science 1960, 106 ; 1555-1559].
[Soigner les fous, page 353, Chapitre Les vitamines B]

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John Hughes Bennett
1812-1875
John Bennett, né le 31 août 1812 à Londres et mort le 25 septembre 1875 à Norwich, est surtout connu comme ayant été le premier à définir la leucémie comme une maladie du sang (hémopathies malignes), sous le nom de leucocythemia.
Il suit des études à la Mount Radford School (Exeter) et des études de médecine à Édimbourg où il est reçu docteur en 1837 avec une thèse intitulée The Physiology and Pathology of the Brain. Il entreprend ensuite un voyage d'étude qui le conduit à Paris où il fonde la English-speaking Medical Society, à Heidelberg et à Berlin.
De retour à Édimbourg, il publie en 1841 un Treatise on Cod-liver Oil as a Therapeutic Agent, et enseigne l'histologie et la polyclinical medicine. En 1843, il est élu membre de la Royal Society of Edinburgh et professor of the Institutes of Medicine de la ville. Il fut par ailleurs membre de nombreuses autres sociétés savantes, énumérées, ainsi que quelques-uns de ses nombreux travaux, sur la page Wikipedia qui lui est consacré.
Il a été élu en 1873 à l'ANM membre correspondant étranger pour la division de pathologie médicale.
Son fils Alexander Hughes Bennet [1848-1901] est un éminent neurologue, auteur de A Practical Treatise on Electro-Diagnosis in Diseases of the Nervous System (1882).
Bennett, étudiant les effets supposés de la métallothérapie, et du burquisme en particulier, établit que l’action des métaux est inconstante, et surtout que leurs effets ne sont pas dus à une vertu métallique spéciale, puisqu’ils peuvent être remplacés par des disques ou des boutons de bois : pour Bennett, qui rappelle judicieusement que l’hystérie est cause de bien des erreurs d’appréciation, il s’agit bien d’une « action mentale » [« Metalloscopy and metallotherapy ». Brain, octobre 1878, III ; 331-339].
[Soigner les fous, pages 86, 87, Chapitre Le burquisme]

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John Birch
1745 ou 1749-1815
Né en 1745 ou 1746, J. Birch débute sa carrière comme chirurgien militaire puis il nommé le 12 mai 1784 surgeon to St. Thomas's Hospital de Londres où il exerce ses fonctions jusqu'à sa mort le 3 février 1815. Il est connu pour avoir été aussi actif à s'opposer à la vaccination jennerienne que pour promouvoir l'électricité médicale.
Il s'est en effet distingué parmi les médecins qui expérimentent l’électrothérapie chez leurs patients mélancoliques et aliénés : John Birch rapporte dans une Letter on Medical Electricity écrite à George Adams [An essay on electricity. London, 1792 (4th éd.), Hindmarsh] les succès de cures électriques de mélancolie pratiquées à l’hôpital londonien de Saint-Thomas.
Birch est l'auteur de
- Considerations on the efficacy of electricity in removing female obstruction, to which is now added a description of the manner of applying it. London, 1779 plusieurs fois réédité
- An Essay on the Medical Applications of Electricity, 1802
- Pharmacopœia Chirurgica in usum nosocomii Londinensis S. Thomæ. London, 1803
[Soigner les fous, page 77, Chapitre L'électricité dans les asiles]

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James Blundell
1790-1878
J. Blundell est né à Holborn, Londres le 27 décembre 1790, et décédé le 15 janvier 1878 au St George Hanover Square, Londres.
C’est sous la direction de son oncle, John Haighton, célèbre obstétricien et physiologiste qu’il entreprend des études de médecine dans les hôpitaux de United Borough.
Reçu docteur à Edimbourg le 24 juin 1813 avec une thèse intitulée de Sensu, quo Melos sentitur, il s’installe à Londres où il donne des cours sur la maïeutique en collaboration avec son oncle, et sur la physiologie. Puis il succède au docteur Haighton comme professeur au Guy’s hospital de Londres et dirige pendant de nombreuses années l’enseignement de l’obstétrique. Il cessa de donner des cours en 1836. Le docteur Blundell est entré comme Licentiate au College of Physicians le 25 juin 1818 et en fut élu membre (Fellow) le 6 août 1838.
On a de lui :
Researches, Physiological and Pathological, instituted principally with a view to the improvement of Medical and Surgical Practice. Lond. 1825
“ Observations on Transfusion of Blood ”. The Lancet, 13 June 1829. 12 (302): 321–324
Et sous la direction de Thomas Castle, M.D. :
- Principles and Practice of Obstetricy; with notes. Lond. 1834.
- Observations on some of the more important Diseases of Women. Lond. 1837.
Voir la notice signée William Munk.
Le traitement de l’aliénation mentale par la transfusion sanguine a connu une longue période d’abandon et d’oubli jusqu’aux expériences de James Blundell en 1818, chez l’animal puis chez l’homme.
Cette année-là, Blundell transfuse une femme atteinte d'une hémorragie cataclysmique du post-partum, avec le sang de son époux. Cette transfusion est considérée comme la première transfusion inter-humaine à être effectuée dans cette indication. Il mit ensuite au point son « gravitator », un dispositif composé d’un récipient maintenu au-dessus du transfusé pour injecter le sang du donneur au receveur.
Il exposera ses Observations on Transfusion of Blood dans le Lancet en 1829
[Soigner les fous, page 65, Chapitre Le traitement de l'aliénation mentale par la transfusion sanguine aux XIXe et XXe siècles]

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Harold Bourne
1923-2018
Né le 9 avril 1923 et décédé le 6 novembre 2018 à Londres, Harold est le fils aîné de Jack Bourne et de Rachel, née Oster, issu d'une famille juive ashkénaze traditionnelle de l'East End de Londres.
Il étudie à la Medical school of University College London et acquiert le LRCP MRCS (Conjoint Diploma) en 1945. Après son service militaire à l'hôpital Banstead, il est junior doctor au Netherne Hospital, puis au Fountain Hospital for the mentally handicapped. En 1953, il obtient le MB BS de l'Université de Londres et le diplôme en Psychological Medicine.
Son expérience à Netherne le conduit à penser que les comas insuliniques (cure de Sakel) sont inefficaces dans la schizophrénie, ce qu'il expose dans son célèbre article, The Insulin Myth [Lancet 1953; ii:964–8].
En 1955, Harold est nommé maître de conférences en Psychological Medicine à l'University of Otago à Dunedin, Nouvelle-Zélande.
De 1974 à sa retraite en 1988, il est de retour à Londres où il occupe un poste de consultant du NHS en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent au Charing Cross Hospital.
Voir le New Zeeland Medical Journal, 18 January 2019, Vol 132 No 1488; 75-76
[Soigner les fous, page 188, Chapitre L'insulinothérapie]

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James Braid
1795-1860
James Braid est né à Portmoak, Kinross-shire (district de Fife) le 19 juin 1795 et mort à Manchester le 25 mars 1860. Il obtient le diplôme de Licentiate du Royal College of Surgeons de la ville d'Édimbourg en 1815. Il fait son apprentissage auprès de Thomas et Charles Anderson, dex chirurgiens de Leith, et fréquenté l'Université d'Édimbourg de 1812 à 1814.
Il est nommé surgeon to Lord Hopetoun's mines à Leadhills, dans le Lanarkshire, en 1816. En 1825, il ouvre un cabinet privé à Dumfries. Trois ans plus tard, il déménage à Manchester où il exerce jusqu'à sa mort en 1860.
James Braid est l’introducteur mondialement connu du terme d’hypnotisme, d’hypnos, sommeil [terme que certains ont dit « forgé par le baron Etienne Félix d’Hénin de Cuvillers en 1819 ». A. Bioy, L. Crocq, M. Bachelart, Annales médico-psychologiques 2013, 659]
Il a tenu un rôle essentiel dans les développements médicaux de l’hypnose, en ce qu’il en est l’un des principaux théoriciens et le promoteur de son application thérapeutique. Son intérêt pour le magnétisme lui était venu des démonstrations que Charles Lafontaine, disciple de Puységur fit à l’Athenæum de Manchester en novembre 1841.
Son influence à partir de la publication de son ouvrage en 1843 fera que l'hypnose médicale prendra le nom de « braidisme » [Neurypnology, or The Rationale of Nervous Sleep, Considered in relation with Animal Magnetism : illustrated by numerous cases of its successful application in the relief and cure of disease. London, 1843, paru dans sa traduction française de G. Simon à Paris en 1883 sous le titre de Neurypnologie. Traité du sommeil nerveux ou hypnotisme]
L’un des apports majeurs de l’Ecossais, avec la mise en évidence du rôle de la suggestion, est l’abandon - mais il n’était pas le premier- de la théorie mesmérienne d’un fluide universel ‘canalisé’ par le magnétiseur : seuls la ‘volonté’, l’’affirmation’, le ‘prestige’, le ‘pouvoir’ du médecin sont capables de produire les effets propres à l’hypnose et par ailleurs l’abandon de ce que certains magnétiseurs appelaient l’« intuitive », qui donnait la possibilité au sujet de connaître son corps, sa maladie et même celle des autres.
Sur l'hypnose au Royaume-Uni, voir Histoire de l'hypnose en Angleterre, du Dr Paterson, de Londres, Société Moreau de Tours, séance du 19 mars 1972, signalée in Annales médico-psychologiques 1972, II, p.162, avec les travaux d'Elliotson 1791-1878, de Braid, de Sir George Savage, de Bramwell et de McDongall, d'Oxford.
[Soigner les fous, pages 95, 96, Chapitre L'hypnotisme et l'hypnose médicale ou braidisme]

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James Brindley
1716-1772
Né en 1716 à Tunstead, décédé le 27 septembre 1772 à Turnhurst, Angleterre, James Brindley est un ingénieur de grand renom en son temps, membre de la Lunar Society.
C’est, dit-on, d’une conversation qu’il eut avec lui qu’Erasmus Darwin [grand-père de Charles] eut l’idée de la machine rotatoire thérapeutique : Brindley avait vu s'endormir un meunier étendu sur la grande pierre d'un moulin à maïs lorsque celle-ci commença à tourner [E. Darwin fait référence à Brindley dans sa Zoonomia; or, the Laws of Organic Life. London, 1794, vol. I ; 218].
Même si Fodéré supposait que c’est « d’après des phénomènes de mal de mer » que vint à Darwin cette idée d’introduire le tournoiement dans l’usage de la médecine [Traité du délire. 1817, II, p.154]...
Sur la Rotation therapy, voir aussi : Sheila Dickson, « Rotation therapy for maniacs, melancholics and idiots: theory, practice and perception in European medical and literary case histories ». History of Psychiatry 2018, Vol. 29(1) 22–37
[Soigner les fous, page 101, Chapitre Les machines rotatoires et oscillatoires]

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Carl Hamilton Browning
1881-1972 (Ecosse)
Né le 21 mai 1881 à Glasgow, décédé le 22 janvier 1972 à Glasgow, Hamilton Browning est un bactériologiste et immunologiste écossais.
Il est l’un des ceux -avec notamment Ivy Mac Kenzie- qui ont pratiqué des injections intra-spinales de sérum de paralytique général -supposé être ‘hyperimmunisé’ contre le spirochète- pour le traitement de la méningo-encéphalite syphilitique.
Comme le sérum malarique employé par les Italiens E. Mariotti et M. Sciuti, le sérum de Browning aurait une action tréponémicide d’autant plus efficace qu’il est injecté au plus près du foyer attaqué par l’agent de la syphilis. Ce qui conduit Maurice Ducosté à pratiquer l’impaludation intra-cérébrale.
[Soigner les fous, page 180, Chapitre La malariathérapie]

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Lewis Campbell Bruce
1866-1945 (Ecosse)
Lewis C. Bruce, docteur de l’University of Edinburgh et alors médecin du Royal Edinburgh Asylum (il sera ensuite affecté au Perth District Asylum de Murthly) est à la fin du XIXème siècle l’un des partisans de l’« alimentation thyroïdienne » comme traitement de la ‘folie’, et en particulier dans les ‘folies pubère, climatérique et puerpérale’.
Il considère que la substance est salutaire par le « mouvement fébrile » que son administration provoque, et la réaction qui suit la fièvre [L. C. Bruce, « Observations of the effect of thyroid feeding in some forms of insanity ». The Journal of Mental Science 1895, january, 41 ; 50-71]
Précisons que la glande peut être ingérée per os, en nature : un demi à un lobe de thyroïde animale, haché et mélangé à du bouillon ou du thé, sous forme d’extrait acqueux, de ‘pulpe thyroïdienne’ ou encore de poudre desséchée.
Bruce, « M.D., F.R.C.P.E., F.R.S.E., Ainslie Place, Edimbourg (Ecosse) » est l’un des participants au Congrès de Bruxelles en 1903
[Soigner les fous, page 286, Chapitre L'opothérapie thyroïdienne]

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Sir Thomas Lauder Brunton
1844-1916 (Ecosse)
Né à Hiltonshill, Roxburghshire le 14 mars 1844, décédé à Londres le 16 septembre 1916, l’Écossais Thomas Brunton est diplômé de M.B, C.M. à l'Université d'Édimbourg en 1866 et de B.Sc. en 1867.
Alors qu’il est interne à l’Edinburgh Royal Infirmary, il soutient une thèse de doctorat remarquée sur la digitaline, où il établit que le nitrite d’amyle soulagerait la douleur de l’angine de poitrine et abaisser la tension artérielle. Ayant obtenu une bourse Baxter en 1868, il effectue une longue tournée médicale européenne, qui le conduit à Vienne, Berlin, Amsterdam, Leipzig. De retour en 1870, il est nommé professeur de médecine et de pharmacologie au Middlesex Hospital où il crée son propre laboratoire de recherche pharmacologique. L’année suivante, une mute en la même qualité à St. Bartholomew’s, où il est nommé assistant physician en 1875 et médecin titulaire en 1895.
En 1885, il publie son Textbook of Pharmacology and Therapeutics, ouvrage très estimé en son temps.
Brunton sera élu membre de la Royal Society et du Royal College of Physicians. Il a été fait chevalier en 1900 et obtint le titre de baronnet en 1909.
Pour en savoir plus sur la vie et l’œuvre de Thomas L. Brunton, voir la notice rédigée par G. H. Brown, en référence à « Lancet, 1916; B.M.J., 1916; D.N.B., 1912-21, 75 »
C’est donc grâce à ses travaux que le nitrite d’amyle, synthétisé en 1844 par le Français Antoine-Jérôme Balard, s’est révélé un très puissant vaso-dilatateur, ce qui en a fait le traitement de choix de la crise d’angor. Il a été expérimenté et utilisé dans diverses affections du système nerveux et mentales, supposées dues à une vasoconstriction, dont tout particulièrement et avec succès par Theodor Meynert dans la mélancolie, afin de dilater les artères cérébrales.
[Soigner les fous, page 347, Chapitre Le nitrite d'amyle dans la mélancolie et l'épilepsie]

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John Charles Bucknill
1817-1897
Né à Market Bosworth, Leicestershire le 25 décembre 1817, décédé à Bournemouth le 19 juillet 1897, John Bucknill est le fils aîné d’un chirurgien du même nom. Il fait ses études à Rugby sous la direction du Dr Arnold et à la Market Bosworth Grammar School. À l'âge de dix-huit ans, il s’inscrit à l'University College de Londres, à l'époque de Liston et de John Elliotson. Diplômé en 1840, il est nommé chirurgien interne à l'University College Hospital.
C’est en 1844 qu’il fut choisi pour être le premier medical superintendent du nouveau Devon County Asylum.
Il fait partie de ces grands réformateurs humanistes, avec Conolly de Hanwell et Hack Tuke. Et c'est ce dernier qu'il publie le Manual of Psychological Medicine (1858) dont l'influence sera grande dans le lmilieu aliéniste britannique et européen. Il a également fondé et dirigé de 1853 à 1862 le Journal of Mental Science.
Après avoir pris sa retraite du Devon County Asylum en 1862, il fut nommé avec le docteur Hood medical visitor in lunacy, charge qui le conduit à abandonner son poste de rédacteur en chef et d'éditeur du Journal of Mental Science. Par ailleurs, il continua à exercer en pratique privée et contribua à la fondation de la revue Brain en 1878. La même année, il prononce des conférences au Royal College of Physicians, dont il était Censor.
Voir la notice rédigée par G. H. Brown en référence à « Lancet, 1897; B.M.J., 1897; D.N.B., 1st Suppl., i, 331 »
Il apparaît dans notre ouvrage pour avoir recommandé l’emploi du croton tiglium en application externe, en référence à la doctrine de la contre-irritation : l’huile de sa semence de ce purgatif très violent est administrée en friction sur la tête de l’aliéné, « à la période critique, où la folie aiguë est sur le point de devenir chronique, ainsi que dans la mélancolie chronique avec délire ». Par ailleurs, il fait partie de ces nombreux praticiens qui, au XIXe siècle, ont fait état de succès de l’électrisation ou électro-galvanisme dans les mélancolies, tout particulièrement dans la mélancolie simple et dans la mélancolie avec stupeur.
[Soigner les fous, page 16, Chapitre Les purgatifs]
[Soigner les fous, page 77, Chapitre L'électricité dans les asiles]

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George Man Burrows
1771-1846
Né en 1771 à Chalk, près de Gravesend, et décédé le 29 octobre 1846 et inhumé au cimetière de Highgate.
Il étudie à la King’s school de Canterbury puis entre en apprentissage chez un chirurgien apothicaire de Rochester du nom de Richard Thompson. En 1793, il entre aux Guy’s and St. Thomas’s hospitals et, après avoir été admis comme membre de la Corporation of Surgeons and of the Society of Apothecaries, exerce à Londres. En collaboration avec certains de ses collègues, il crée et préside l’Association of Surgeon-Apothecaries of England and Wales, dont l'objectif était « to improve the education and render more respectable their own body ». Les efforts de l’Association aboutissent à l’adoption de l’Apothecaries Act de 1815.
A partir de 1816, il abandonne la médecine générale et se consacre au traitement des aliénés : il ouvre un petit asile à Chelsea et, en 1823, un autre établissement plus grand, the Retreat, à Clapham. Le 3 juillet 1824, il est reçu docteur en médecine à l'université de St. Andrew's et, le 30 septembre suivant, il fut admis comme Licentiate au College of Physicians.
En 1828, il publie son principal ouvrage, Commentaries on the Causes, Forms, Symptoms and Treatment, Moral and Medical, of Insanity. London. Il fut l'un des fondateurs en 1814 et l’un des principaux rédacteurs du London Medical Repository.
On lui doit aussi :
- Observations on the Comparative Mortality of London and Paris. Londres, 1815.
- Cursory Remarks on Legislative Regulation of the Insane. Londres, 1819.
- An Inquiry into Certain Errors relative to Insanity and their Consequences, Physical, Moral and Civil. Londres, 1820.
- Commentaries on the causes, forms, symptoms, and treatment, moral and medical, of insanity. London, Thomas and George Underwood, 1828
- A Letter to Sir Henry Halford, Bart., K.C.H. Londres, 1830.
George Man Burrows, « M.D., F.L.S. Fellow of the Phys.-Med. Soc. of the University of Erlangen; Member of the Royal Society of Edinburgh; of the Atheneum of Medicine of Paris; of the Mineralogical Society of Jena »
ne doit pas être confondu avec Sir George Burrows [1801-1887], auteur de : The disorders of the cerebral circulation, président du Collège Royal de Médecine, médecin du St Bartholomew's Hospital de Londres, que le professeur Jean-Martin Charcot rencontre lors d’un voyage à Londres en 1861 ou 1862 [lettre à Rayer, citée par Jean Théodoridès, « Charcot dans le sillage de Rayer ». Histoire des Sciences Médicales 1994, XXVIII, 4, p.316].
Voir la notice rédigée par William Munk.
Burrows est cité dans notre livre en tant que partisan de l’emploi du sulfate de mercure, qui a cet effet intéressant de provoquer une hypersalivation, que Burrows, après Benjamin Rush tient pour utile dans le traitement de la folie, au même titre que les sternutatoires.
Surtout, il est l’un des devanciers de la convulsivothérapie des affections mentales, et il a été reconnu comme tel par von Meduna, son principal promoteur : dès 1828, George Burrows avait eu recours au camphre pour traiter par des convulsions un cas de manie. Il a ainsi constaté non seulement l’effet convulsogène du camphre mais aussi l’effet thérapeutique du produit [Commentaries on the causes, forms, symptoms, and treatment, moral and medical, of insanity].
Dans ce même ouvrage de 1828, il dit aussi l’intérêt thérapeutique d’une curieuse méthode mise au point par son compatriote Caleb Hillier Parry, la compression des carotides comme moyen de lutte contre les troubles supposés dus à un afflux excessif de sang dans le cerveau.
[Soigner les fous, page 22, Chapitre Les sternutatoires]
[Soigner les fous, page 193, Chapitre Les premières convulsivothérapies chimiques : le camphre]
[Soigner les fous, page 342, Chapitre L'asphyxie thérapeutique]

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Donald Ewen Cameron
1901-1967 (Ecosse)
Né le 24 décembre 1901 à Bridge of Allan, Stirling et décédé le 8 septembre 1967 à Lake Placid, États-Unis, D. E. Cameron est un éminent psychiatre d’origine écossaise, qui a fait carrière au Canada.
Il fut successivement président de l'American Psychiatric Association en 1952-1953, président de la Canadian Psychiatric Association en 1958–1959 et président de la World Psychiatric Association de 1961 à 1966.
D. Ewen Cameron s’est intéressé à la chromatothérapie et publié un article sur le traitement par les rayons rouges, sous forme de bains de lumière, intitulé « Red light therapy in schizophrenia ». British Journal of Physical Medicine 1936, 10 ; 11. Après avoir recommandé l’érythrothérapie, il en a admis l’inefficacité réelle.
Cameron est surtout l’un des premiers à relever le rôle de l’amnésie quelle qu’en soit sa cause en tant que moyen de traitement de troubles psychiques graves, consécutive au coma hypoglycémique de la Cure de Sakel, à la crise comitiale de la convulsivothérapie et à tout autre moyen.
[Soigner les fous, page 186, Chapitre L'oubli thérapeutique]

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John Archibald Campbell
?-1906 (Ecosse)
Né à Argyllshire (Argyll, Écosse), le docteur Campbell est mort le 26 octobre 1906 à St. Helier, Jersey.
Après ses études à l'Université de Glasgow où il est reçu docteur en médecine en 1865, il fait un stage à l'Argyll District Asylum alors dirigé par John Sibbald [1833-1905],
Il est ensuite nommé médecin assistant au Durham County Asylum (Winterton Hospital, Sedgefield, England) dont Robert Smith était le Medical Superintendent.
En 1867, année où il est élu membre de la Medico-Psychological Association of Great Britain and Ireland, il prend les fonctions d'Assistant Medical Superintendent de l'asile Carlisle dirigé par T.S. Clouston [1840-1915], auquel il succède en 1873 lorsque Clouston devient Superintendent of the Royal Edinburgh Asylum.
John A. Campbell sera jusqu'en 1898 le Medical Superintendent, Cumberland and Westmorland Asylum, Garlands, Carlisle [aussi connu sous les noms de Counties Asylum, Carlisle, de Garlands Asylum, Carlisle, et de Lunatic Asylum at Garlands, Cumberland].
Voir l'article nécrologique in The British Medical Journal, 10 novembre 1906, p.1340
Voir aussi : The Case of Dr. J. A. Campbell. Journal of Mental Science, Vol. 45 , Issue 188 , January 1899, 117 - 119
En 1889, Campbell signale la circoncision chirurgicale pour « calmer le désir sexuel » et comme moyen très accessoire de traitement de la « folie causée par l’onanisme », après la bonne alimentation, les toniques, l’exercice au grand air et une douche le matin [« Considérations générales sur le traitement des aliénés. Quinze années d’expérience dans la direction d’un asile d’aliénés ». Annales médico-psychologiques 1889, I ; p.385].
Dans le même article, on signale une autre méthode prônée par J.A. Campbell, qui applique à la « folie sénile » un « traitement » associant « de la propreté, de la nourriture, de la chaleur et l’emploi judicieux du malt et des boissons alcooliques », et recommande « dans quelques cas » de donner à l’insomniaque « ce qu’on appelle familièrement son bonnet de nuit, c’est-à-dire un peu de whiskey dans de l’eau chaude » [ibid., pp. 388 et 390].
Par ailleurs, des « expériences » menées par notre médecin en chef montrent que la teinture de jusquiame, hyoscyamus, est un sédatif certain de l’excitation maniaque, comme le chloral, qui agit plus rapidement et produit plus sûrement le sommeil [John A. Campbell, « The relative efficacy of Tincture of Hyoscymus, Bromide of Potassium, and Chloral, in single doses, on Maniacal Excitement ». The Journal of Mental Science 1872, 80 ; 519-525]
Et parmi bien d'autres publications de Campbell, signalons :
- “The Necessity for Careful Physical as Well as Mental Examination Prior to Sending Patients to Asylums”, The Lancet (1882), 119: 3070, 1069–1070
- « On the appetite in insanity ». Carlisle Meeting of the Medico-Psychological Association, The Journal of Mental Science, July, 1886
- « Note of a case of the brain the result of an apoplexy ». The Lancet, 13 février 1892, n°3572, p.357
[Soigner les fous, page 224, Chapitre Cautérisation, circoncision et psychrophore]
[Soigner les fous, page 309, Chapitre La jusquiame]
[Soigner les fous, page 414, Chapitre Les boissons alcoolisées]

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Archibald Campbell Clark
1852-1901 (Ecosse)
Campbell Clark, médecin directeur de l’asile de Bothwell, est l'inventeur d'une méthode originale de lutte contre le désir vénérien, œstrum venerum en général, et la masturbation en particulier.
L’appareil génital étant sensible au régime alimentaire, l’aliéniste écossais conduit des expériences diététiques sur des masturbateurs, et parvient à provoquer et éteindre à volonté leur « instinct lubrique » en leur donnant de la viande, ou des fruits
[« The Sexual and Reproductive Functions, Normal and Perverted, in Relation to Insanity ». The Journal of Mental Science 1888, 34, 147 ; 383-393].
[Soigner les fous, page 154, Chapitre Onanisme et abstinence]

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David Hazell Clark
1920-2010
David H. Clark est né le 28 août 1920 et décédé le 29 mars 2010. Il a été medical Superintendent au Fulbourn Hospital de 1953 à 1983.
Pour des renseignements biographiques sur D. H. Clark, voir la notice Wikipedia
David Clark a développé une politique de soins communautaire et institutionnelle - sa thèse de doctorat soutenue à l’University of Edinburgh est intitulée Psychiatric halfway house – et s’est également intéressé aux traitements biologiques. Il a ainsi expérimenté la carbonarcose ou Carbon dioxide therapy dans les psychonévroses, inventée par von Meduna : « Carbon dioxide therapy of the neuroses ». British Journal of Psychiatry 1954, 100 ; 722-726
[Soigner les fous, page 37, Chapitre Les mélanges oxycarbonés]

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Sir Thomas Smith Clouston
1840-1915 (Ecosse)
Né le 22 avril 1840 à Harray, Orkney, décédé le 19 avril 1915 à Edimbourg, T.S. Clouston fait ses études à l’Aberdeen Grammar School puis à l’Université d’Edimbourg. Après s’être formé auprès de David Skae, Superintendent du Royal Edinburgh Asylum, Clouston est nommé en 1863 Superintendent du Cumberland and Westmoreland Lunatic Asylum à Carlisle et succède en 1873 à son premier maître.
En 1879, il est de surcroit nommé the first ever Lecturer on Mental Diseases de l’Université d’Edimbourg, et devient un enseignant de réputation internationale, notamment en ce qui concerne les troubles mentaux de l'adolescence. En 1894, il crée une extension de l’asile sur Easter Craiglockhart Hill, appelée the Craig House, et qui sera rebaptisée the Thomas Clouston Clinic en 1972.
Il publie de nombreux ouvrages, dont les deux principaux sont ses Clinical Lectures on Mental Diseases, à Londres, 1883 et Unsoundness of Mind en 1911.
En 1888, Clouston est élu président de la Medico-Psychological Association. Il était alors depuis plusieurs années Fellow de la Royal Society of Edinburgh, et sera nommé en 1904 président du Royal College of Physicians of Edinburgh. Il a pris sa retraite en 1908 et fut anobli trois ans plus tard.
Dans son article « Tuberculosis and insanity », il est l’un des premiers à avoir développé l’hypothèse d’un lien entre aliénation mentale, phtisie pulmonaire et présence de tubercules dans le cerveau et autres viscères [The Journal of Mental Science 1863-1864, 9, 57 : « La tuberculisation et l’aliénation mentale ». Traduction par M. le Docteur Dumesnil. Annales médico-psychologiques 1864, I ; 317-338 et II ; 67-91 et « Illustration of phthisical insanity ». The Journal of Mental Science 1864, July, 50]. De là viendra l’idée d’employer des sels d’or [chrysothérapie], qui sont des anti-infectieux, de préférence en association avec le soufre [traitement sulfo-aurique] dans le traitement des psychoses.
Par ailleurs, dans un article publié en 1870 sur l'emploi de l'opium, du bromure de potassium et du chanvre indien, il en rapporte de bons résultats, au moins au début non seulement dans la manie aigüe et chronique, mais aussi dans la folie puerpérale, la paralysie générale, la mélancolie.
On relèvera en particulier ce cas de manie sénile « traité avec succès, à domicile, par le mélange de bromure de potassium et de teinture de chanvre indien, ce qui dispensa d’envoyer la malade dans un asile. Il semble probable que dans quelques circonstances analogues et que pour certains malades avec de courtes attaques de manie, de pareilles médications pourraient être essayées à domicile, tandis qu’aujourd’hui, à défaut d’un sédatif aussi sûr et aussi puissant, la seule ressource est le placement dans un asile. » [voir Observations et expériences sur l'emploi de l'opium, du bromure de potassium et du chanvre indien dans la folie spécialement en vue des effets des deux derniers médicaments administrés séparément. Par le Dr T. S. Clouston, médecin superintendant de l’asile de Cumberland-et-Westmoreland. Analyse par le Dr E. Dumesnil. Annales médico-psychologiques 1872, II ; 36-51].
La combinaison de bromure de potassium et de teinture de chanvre indien avait produit un effet tel chez le premier malade qui l’expérimenta que Clouston crut « avoir rencontré une véritable panacée contre certaines formes de désordres cérébraux », commente Dumesnil qui ajoute : « Sans doute, comme il s’empresse de le déclarer, il constata ultérieurement que son imagination avait vu les choses trop en beau, mais, après tout, les succès qu’il a obtenus ont été tels qu’aucun sédatif ne lui inspire aujourd’hui une pareille confiance. » [ibid. ; 51].
Enfin, Clouston est l’un des nombreux aliénistes britanniques qui, comme Rayner, David Yellowlees, Andriezen, Savage ont émis les plus grandes réserves vis-à-vis de la clinothérapie ou alitement continu [Clinical lectures on mental diseases], certains d’entre eux allant même jusqu’à ranger la méthode parmi les moyens de contrainte, ce qui semble toutefois quelque peu exagéré.
[Soigner les fous, page 164, Chapitre L'huile soufrée et les sels d'or]
[Soigner les fous, page 305, Chapitre Le traitement cannabique de la manie et de la schizophrénie]

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Arthur Coga
XVIIe siècle (né en 1640 ?)
Le Martir de la Société Royale
Le 15 juin 1667, après avoir expérimenté la méthode sur de petits chiens, un médecin de l’Hôtel-Dieu de Paris du nom de Jean-Baptiste Denis, docteur de Montpellier, aidé par Paul Emmerez, chirurgien, effectue une transfusion en ‘infusant’ du sang d'un agneau chez un garçon de 15 ou 16 ans atteint d'une fièvre opiniâtre et violente : il s’agit de la plus ancienne transfusion sanguine connue et documentée. Après la transfusion, l’état du malade est très satisfaisant, et ce succès encourage Denis à pratiquer une deuxième transfusion quelques jours après.
Le 23 novembre de cette même année 1667, à Londres, sans doute inspiré par les essais parisiens, Richard Lower et Edmund King pratiquent une transfusion du sang d’un agneau à un homme du nom d’Arthur Coga, ancien étudiant en théologie de l’Université de Cambridge, a little frantic [Richard Lower, « An Account of the Experiment of Transfusion, Practiced upon a Man in London ». Philosophical Transactions 1665-1678, II, 30 ; 557-559 : 9 december 1667].
En présence de nombreux médecins, universitaires et parlementaires, Coga reçoit huit ou neuf onces de sang [Dans son bel ouvrage où elle parle longuement de Coga, Mary de Young, qui p.53 attribue l’article à « Coga A. », parvient dans son chapitre Blood Transfusion, pp.57-59, à ne pas citer Jean-Baptiste Denis].
Une semaine après, Coga aurait déclaré à la Royal Society of Medicine qu’il se sentait beaucoup mieux, et lorsqu’on lui demanda pourquoi il pensait que le sang d’agneau avait eu un effet salutaire, il répondit : « Sanguis ovis symbolicam quandam facultatem habet cum sanguine Christi ; quia Christus est agnus Dei ». Cependant, et malgré une deuxième perfusion un mois plus tard, le répit, ou la rémission fut de courte durée.
Une lettre adressée à la Society et signée « Agnus Coga » décrivait la « forfeit of his nerves » et la « loss of his own wool », et demandait une autre transfusion pour le transformer « without as well as within ». Ce qui lui fut refusé.
Il s’agit sans doute de cet « homme très-robuste » que « M. du Hamel » rencontre à Londres en 1669, « sur qui on avoit fait la Transfusion, pour le guerir de la folie. Il n’en étoit pas moins fou, & n’en couroit pas moins les ruës qu’auparavant ; & ce qu’il avoit de plus raisonnable, c’est qu’il se nommoit lui-même le Martir de la Société Royale. » [« Anatomie ». Histoire de l’Académie royale des sciences, depuis son Etablissemt en 1666 jusqu’à 1686. Paris, 1733, I ; 39].
[Soigner les fous, page 63, Chapitre La transfusion comme traitement de la folie]

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John Conolly
1794-1866
Né le 27 mai 1794 à Market Rasen, Lincolnshire, décédé le 5 mars 1866 à Hanwell, J. Connoly débuta une carrière militaire, servant pendant quatre années comme ensign in the Cambridgeshire militia. Après son mariage, il vit un an en France, avant d’entreprendre dans son pays des études de médecine qui se concluent par la soutenance de sa thèse de doctorat portant sur la folie.
Il exerce à Lewes et Chichester puis s'installe à Stratford-on-Avon, commune dont il sera élu deux fois mayor. Cinq ans plus tard, en 1827, il déménage à Londres et obtient une chaire de médecine à l'University College l'année suivante.
En 1830, il publie un ouvrage intéressant, Indications of Insanity et retourne dans les Midlands, à Warwick. Durant cette période, il est Inspecting physician to the county asylums, un poste qu'il avait auparavant occupé à Stratford.
Il écrit plusieurs articles pour la Cyclopaedia of Practical Medicine et fonde avec Hastings et Forbes la Provincial Medical and Surgical Association, devenue plus tard la British Medical Association.
Et c’est en 1839 qu’il rejoint le Middlesex County Asylum à Hanwell, d’abord comme resident physician, puis de 1845 à 1852 comme visiting physician. C’est là qu’il mettra en pratique le système du non-restraint (ou no-restraint), souvent associé à son nom bien qu’ayant été inventé par William Tuke [1732-1822] et déjà appliqué par Edward Parker Charlesworth [1783-1853] et Robert Gardiner Hill [1811-1878] au Lincoln Lunatic Asylum, qui consiste en la prohibition de toute contrainte mécanique dans les asiles d’aliénés.
Ce qui a été à juste titre considéré en Grande Bretagne comme une révolution dans les soins aux aliénés, peut être comparé à la réforme initiée par Philippe Pinel et Jean-Baptiste Pussin en France à la fin du siècle précédent : insanity came to be studied as a disease and not as a crime. Dans les dernières années de son exercice, Conolly fonde un petit établissement privé dans le village de Hanwell.
Voir la notice rédigée par G. H. Brown, en référénce à : « Lancet, 1866; Sir James Clark, Memoir, 1869; B.M.J., 1866; D.N.B., xii, 26 ».
Outre ses Indications of Insanity de 1830, on lui doit :
- On the Construction and Government of Lunatic Asylums. London, 1847
- The Treatment of the Insane without Mechanical Restraints. London, 1856; 380 p., traduit en allemand par C.M. Brosius, Die Behandlung der Irren ohne mechanischen Zwang. Lahr, 1860
[p.33, à propos de son prédécesseur à l’asile de Hanwell : « No mercy, no pity, no decent regard for affliction, for age, or for sex, existed. Old and young, men and women, the frantic and the melancholy, were treated worse, and more neglected, then the beasts of the field. The asylum resembled the dens of a squalid menagerie : the straw was raked out, and the food was thrown in through the bars; and exhibitions of madness were witnessed which are longer to be foud, because they were not the simple product of malady, but of malady aggravated by mismanagement. »
Dans ce même ouvrage, John Conolly recommande, et il est le premier à le faire, la clinothérapie ou alitement continu dans les états maniaques et les autres formes morbides avec excitation, bien avant que le Bettbehandlung der Irren soit systématiquement appliqué au traitement des psychoses aiguës avec l'Allemand Ludwig Meyer vers 1860.
De Conolly, signalons aussi cet article, parmi bien d’autres : « Diet of the insane ; its influence on recovery, and on the mortality of asylums ». Lancet 1846, 2 ; 167-170
[Soigner les fous, page 124, Chapitre La clinothérapie ou séjour prolongé au lit]

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Leslie Colin Cook
1901-1984
Né en 1901, mort le 25 décembre 1984 au Zimbabwe, Leslie Cook a fait ses études au Clifton College puis au Caius College, à Cambridge, enfin à St Thomas. Sa thèse de médecine porte sur la microcéphalie.
Medical Superintendent du Bexley Hospital de 1937 jusqu’à sa retraite en 1958, donc neuropsychiatre, Leslie C. Cook, « Bexley Hospital, Dartford Heath, Kent », a été le président pour 1958 de la Royal Medico-Psychological Association.
Il s’est intéressé tout au long de sa vie professionnelle aux traitements biologiques, auxquels il a consacré l’un de ses tout derniers articles, « The place of physical treatments in psychiatry » [Journal of mental Science October 1958, 104(437), 933-942] : chimio- et électroconvulsivothérapies, psychochirurgie, psychopharmacologie. Il est l’un des principaux pionniers de la convulsivothérapie, et en particulier de la cardiazolthérapie dont il avait appris la technique à Budapest en 1937 auprès de son inventeur, Ladislas von Meduna. Il adoptera l’électrochoc dès son invention, et sera par ailleurs l’un des médecins britanniques qui ont tôt pratiqué la psychochirurgie.
Il a consacré divers articles à ces sujets, dont les princiaux sont à notre connaissance :
- L.C. Cook, « Cardiazol Convulsion Therapy in Schizophrenia ». (Section of Psychiatry). Proceeding of the Royal Society of Medicine, avril 1938, 31(6), pp.567-577
- L. C. Cook, W. Ogden, « Cardiazol Convulsion Therapy in non-schizophrenic reaction states ». The Lancet, 15 octobre 1938, 232(6007), pp.885-887
- L.C. Cook, « The Range of Mental Reaction States Influenced by Cardiazol Convulsions ». The British Journal of Psychiatry 1938, 84(352), pp.664-671.
- L.C. Cook, « Has fear any therapeutic significance in convulsion therapy ? » The British Journal of Psychiatry 1940, 86(362), pp.484-90.
- L. C. Cook, D. E. Sands, Spinal injuries in convulsion therapy, Journal of Mental Science, avril 1941, 87(367), pp.230-240
- L.C. Cook, « Convulsion therapy ». Journal of Mental Science, janvier 1944, 90(378), pp.435-464], où Cook a de nouveau développé l’idée selon laquelle l'ECT et la lobotomie partagent un effet commun, la destruction ou l'inactivation des cellules cérébrales. En 1950 encore, il recommande en 1950 l’électroconvulsivothérapie intensive dans les états d’excitation avec épuisement.
Enfin, avec G.F. Vaughan et D.M. Leiberman, « L.C. Cook M.D. Camb., D.P.M. (Physician-Superintendent, Bexley Hospital, Associate Physician, Department of Psychological Medicine, Guy’s Hospital) » est l’auteur de « Chlorpromazine in psychiatry ». The Lancet, 28 mai 1955, 265(6874), pp.1083-1087
[Soigner les fous, page 208, Chapitre Les convulsivothérapies. La méthode d'anéantissement]

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Sir James Crichton-Browne
1840-1938 (Ecosse)
Né le 29 novembre 1840 à Edimbourg, décédé le 31 janvier 1938 à Dumfries, Crichton-Browne est le fils de William A.F. Browne, phrénologiste membre de l’Edinburgh Phrenological Society, médecin-directeur (medical superintendent) du Crichton Royal Hospital à Dumfries où James a passé une partie de son enfance.
Lui-même exercera les plus hautes responsabilités au West Riding Lunatic Asylum à Wakefield. Docteur à Edimbourg en 1862 avec une thèse sur les hallucinations, il entreprend un voyage d’études qui le conduit en particulier à Paris, à la Salpêtrière.
Il reste comme un éminent neuropsychiatre écossais, aux intérêts multiples et étendus, en particulier en matière neuroanatomophysiologiques, et dans les domaines eugéniste et d’hygiène mentale.
Sur sa biographie détaillée, nous renvoyons au très complet article de Wikipédia
C’est le docteur J. Crichton-Browne qui semble avoir été le premier à utiliser l’ergot de seigle ou seigle ergoté aussi appelé seigle niellé, dans les états d’excitation morbide. En 1871, il rend compte d’une expérience de six années et le dit « extraordinairement utile » dans certaines variétés de manie récurrente, de manie chronique avec intervalles lucides et de manie épileptique [The Practitionner, LXXXI, juin 1871]. Ce que confirment de nombreux autres praticiens dans les années suivantes.
Il s’est par ailleurs et parmi d’autres comme Weir Mitchell aux effets du nitrite d’amyle, et en particulier son emploi sous forme de solution d’amylnitrite en inhalation dans l’épilepsie.
Il a encore prescrit le bromure de potassium, notamment pour ses vertus supposées et inconstantes dans l’éréthisme sexuel, son action anaphrodisiaque qu’il appelle ‘antigénésique’.
[Soigner les fous, page 316, Chapitre L'ergot de seigle]
[Soigner les fous, page 348, Chapitre Le nitrite d'amyle dans la mélancolie et l'épilepsie]
[Soigner les fous, page 356, Chapitre Les bromures]

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William Cullen
1710-1790
Né
[Soigner les fous, page 30, Chapitre Les rubéfiants]
[Soigner les fous, page 57, Chapitre La cryothérapie locale]
[Soigner les fous, page 192, Chapitre Les premières convulsivothérapies chimiques : le camphre]

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Daniel John Cunningham
1850-1909 (Ecosse)
Né le 15 avril 1850 à Crieff, décédé le 23 juillet 1909 à Edimbourg, Cunningham est un médecin, zoologiste et anatomiste écossais qui a enseigné au Trinity College de Dublin et à l’Université d’Édimbourg. Il est surtout connu pour deux ouvrages, le Cunningham's Text-book of Anatomy et le Cunningham's Manual of Practical Anatomy.
Dans la préface de son Texte-book of anatomy, qui est un ouvrage classique de médecine -sa troisième édition date de 1909-, il note que le formol, agent durcissant et conservateur, vient d’être introduit dans la pratique anatomique.
Au temps où il était professeur d'anatomie à Dublin, D. J. Cunningham publie The brain of the Microcephalic idiot, dans les 'Scientific transctions' of the Royal Dublin Society 1895 (vol. V, série II) où il se prononce contre la craniotomie en tant que ‘traitement’ de l’idiotie microcéphalique défendu et pratiqué par le Français Lannelongue.
[Soigner les fous, page 239, Chapitre La craniotomie des microcéphales idiots]

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Gerald R. Daniel
20e siècle
Gerald R. Daniel, Medical Director, E.R. Squibb and Sons Limited, Regal House, Twickenham est l’introducteur du premier neuroleptique injectable à action prolongée appelée aussi « neuroleptique-retard » : l’œnanthate ou énanthate de fluphénazine est mis sur le marché en 1966 aux Etats-Unis puis en Grande-Bretagne.
La dénomination commerciale française est le Moditen Retard® (le Modecate® est le décanoate de fluphénazine). Les NAP ont l’avantage d’administrer des doses moindres pour un même effet thérapeutique et de mieux garantir l’observance du traitement.
G.R. Daniel a publié en 1968 avec Hugh L. Freeman : The Treatment of Mental Disorders in the Community.
[Soigner les fous, page 395, Chapitre Les neuroleptiques. Des "NAP" aux "APAP"]

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Erasmus Darwin
1731-1802
Né
[Soigner les fous, pages 101, 102, 103, 104, 105 , Chapitre Les machines rotatoires et oscillatoires]

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Francis Pritchard Davies
1844-1908
Né à Birmingham en 1844, Francis fait ses études de médecine au Sydenham College de Birmingham et à l’Université d’Edimbourg, où il est reçu docteur et devient membre de l’Edinburgh Royal Medical Society. Après avoir pratiqué quelques années la médecine générale, il s’intéresse à l’aliénation mentale et obtient un poste au Criminal Asylum de Broadmoor. Il fera l’essentiel de sa carrière d’aliéniste comme Medical Superintendent of Kent County Lunatic Asylum, Maidstone, England. Il meurt le 3 décembre 1908 à Holmfield, Ewell, Surrey, à l’âge de 64 ans.
Au cours de ses activités professionnelles, F. Pritchard Davies a mis en pratique une modalité de traitement très originale, la chromothérapie, qu’il appelle le ‘traitement photochromatique’ : après avoir placé, c’est-à-dire isolé des maniaques, entendons des patients agités, dans une chambre bleue et des mélancoliques dans une chambre rouge : « Ces derniers n’ont éprouvé aucun bon effet du séjour dans la chambre rouge ; mais il n’en est pas de même des maniaques qu’on a enfermés dans la chambre bleue. A côté de nombreux insuccès, on a enregistré quelques guérisons ». Le praticien anglais conclut que le traitement est indiqué « dans l’hystérie, la folie morale, la manie aiguë, et même dans les cas anciens, où il existe des intervalles lucides. Dans les affections chroniques, lorsque la détérioration des facultés est très avancée, son emploi n’est d’aucune utilité. ».
Le mémoire de Davies, « The Photochromatic Treatment of Insanity », paru dans The Journal of Mental Science en octobre 1877, contient quatre belles observations, traduites dans les Annales médico-psychologiques 1880, II ; 127-129.
Pritchard Davies a par ailleurs rapporté en 1881 une intéressante expérimentation qui confirme l’effet dit placebo, et annonce certains essais thérapeutiques modernes : pour lutter contre l’agitation des aliénés de l’asile du comté de Kent qu’il dirige, sans employer le ‘restraint chimique’ avec les calmants et les hypnotiques, chloral, morphine et autre hyosciamine, il réduit puis supprime la ration de bière dans les quartiers en la rempaçant par de l’eau pure : les agités reçoivent une potion d’eau aromatisée munie d’une étiquette trompeuse, « et le personnel a cru leur faire prendre le calmant réclamé par l’usage » [« Chemical Restraint and Alcohol ». The Journal of Mental Science 1881, 26 ; 526-530, article analysé dans les Annales médico-psychologiques 1884, II ; 158-159]
[Soigner les fous, page 141, Chapitre La chromothérapie]
[Soigner les fous, page 274, Chapitre Le placebo et son effet]

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Humphry Davy
1778-1829
Né le 17 décembre 1778 à Penzance, Cornouailles, décédé le 29 mai 1829 à Genève, Suisse, H. Davy est un poète, chimiste et physicien, qui, le premier, a isolé le sodium, le potassium, le strontium, le calcium et le magnésium par le procédé le l’électrolyse.
Il est aussi l’un de ceux qui, avec Edmund Gurney, William Ramsay, William James, a conduit de savantes recherches sur le protoxyde d’azote qui permettront d’établir l’importance de ses effets sur le fonctionnement psychique. Leurs expériences présentent cet intérêt particulier d’être des auto-expérimentations.
Humphry Davy en a fait le récit [Researches, chemical and philosophical, chiefly concerning Nitrous Oxide, or Dephlogisticated Nitrous Air, and its respiration. London, 1800] ainsi traduit par Moreau de Tours :
« Je sentis, dit le grand chimiste, ‘se relâcher et se rompre tous les liens qui m’attachaient au monde extérieur’. Des bouffées d’images distinctes et vivantes (trains of vivid, visible images) traversèrent rapidement mon esprit…. Une autre fois, je sentis avec un plaisir indicible le sens du toucher s’accroître dans mes pieds et dans mes mains ; des perspectives éblouissantes fascinaient ma vue. J’entendais distinctement les plus perceptibles bruits qui s’élevaient dans la cloche, et aucun phénomène de mon état ne pouvait m’échapper. Peu à peu, la crise devenant intense, je fus absolument ravi au sentiment ordinaire de nos perceptions naturelles. J’éprouvais comme un détachement physique et involontaire qui l’enlevait des nœuds terrestres, et me faisait passer, par des transitions pleines de volupté, dans un milieu de sensations déliées qui m’étaient, humainement parlant, tout à fait inconnues… Il semblait que, dans mon intelligence privilégiée, tout s’exécutait ‘par instinct et spontanément’. Le temps, en un mot, n’existait pas pour ma mémoire, et les traditions les plus lointaines s’y perpétuaient d’un seul coup avec la splendeur et l’instantanéité d’un éclair » [Moreau (de Tours), Du hachisch et de l’aliénation mentale. Etudes psychologiques. Paris, 1845 ; 184-185].
Et Moreau ajoute :
« Davy ne perdit pas un seul instant la conscience de son état. Cependant, voulant rendre compte de ce qu’il avait éprouvé, après que « son imagination fut à peu près revenue, comme une mer apaisée dans son état normal, il éprouve la même anxiété mélancolique que l’homme qui s’éveille après un songe charmant (l’état de rêve après l’excitation), et qui cherche à réunir les traits effacés de cette illusion fugitive ».
[Soigner les fous, page 341, Chapitre Les anesthésiques : protoxyde d'azote, éther, chloroforme]

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John M. Diarmid
19e siècle (Ecosse)
John M. Diarmid ou John McDiarmid, Medical Superintendent, est le successeur au Murray’s Royal Asylum dans le district de Perth à Murthly de William C. McInstosh, l’un des premiers à expérimenter la morphine par voie hypodermique et l'employer dans des indications psychiatriques, avec des résultats jugés prometteurs.
Diarmid obtient lui aussi des résultats remarquables chez les mélancoliques, ainsi que chez un maniaque « intraitable » et amené « à résipiscence », devenu docile après une seule injection. Et lorsque plus tard, ce malade « avait des velléités de révolte, la seule vue de la seringue suffisait pour le faire rentrer dans l’ordre ».
J.M. Diarmid est l'auteur de : « The Hypodermic Injection of Morphia in Insanity ». The Journal of Mental Science 1876, april, 22, 97 ; 18-42.
[Soigner les fous, page 332, Chapitre Les alcaloïdes de l'opium. La morphine et ses sels]

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Andrew Duncan
1744-1828 (Ecosse)
Né
[Soigner les fous, page 315, Chapitre La digitale]

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Charles Cromhall Easterbrook
1867-1949 (Ecosse)
Né
[Soigner les fous, page 143, Chapitre L'héliothérapie à l'asile]

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Henry Havelock Ellis
1859-1939
Né
[Soigner les fous, page 222, Chapitre La castration chez l'homme]
[Soigner les fous, page 273, Chapitre Le placebo et son effet]

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Charles Théodore Ewart
1854-1917
Né en 1854 à Kingston, Jamaïque où son père fut Judge of High Court, Ewart est mort le 21 juin 1917 à l'âge de 63 ans en son domicile de Claybury des suites d'une appendicite.
Diplômé de l'Aberdeen University, il a été pendant seize ans le Senior assistant medical officer de l'asile d'aliénés du comté de Londres [London County Lunatic Asylum, Claybury, Woodford Bridge, Essex], et en septembre 1916, il a été nommé Medical Superintendent de ce même asile.
En 1890, C. Théodore Ewart, alors Assistant Medical Officer at the Leavesden Asylum, near Watford, dans le Hertfordshire, a établi les avantages que les aliénés peuvent retirer du cyclisme [« Cycling for the Insane ». The Journal of Mental Science 1890, 36, 154 ; 317-325].
Soucieux d'assurer à ses malades une bonne hygiène physique, tout autant qu'un bonne hygiène mentale, Ewart « took the greatest interest in physical drill for mental patients, many of whom in asylums need some encouragement to perform muscular movements, especially those of a general, orderly, and sustained kind, and he was a firm believer in the maxim, Mens sana in corpore sano. » [« Charles Theodore Ewart », Journal of Mental Science, Vol. 63, Issue 262, July 1917, pp.457-458
Parmi d'autres articles, C. T. Ewart a également publié : « Amenorrhoeal Insanity ». Journal of Mental Science, 58 (1912), 76–83
Voir aussi : « Charles Theodore Ewart ». The Aberdeen University Review, V(1), 1 november 1918, p.85
[Soigner les fous, page 149, Chapitre La mécanothérapie physiologique. Les bienfaits du bicycle]

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Michael Faraday
1791-1867
Né
[Soigner les fous, page 71, Chapitre L'électrothérapie]
[Soigner les fous, page 269, Chapitre L'électrostimulation cérébrale externe]

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Wilhelm Siegmund Feldberg
1900-1993
Wilhelm Feldberg est né à Hambourg (Allemagne) le 19 novembre 1900, et décédé le 22 octobre 1993.
Après avoir obtenu son diplôme en 1925, Feldberg travaille à Cambridge avec J.N. Langley sur la physiologie nerveuse et, à la mort de Langley avec Sir Henry Dale au M.R.C. de Hampstead. De retour en Allemagne, il travaille à l'Institut de physiologie de Berlin où il développe avec Dale, la préparation de l'eserinised-leech qui a joué un rôle déterminant dans les grandes études sur la neurotransmission.
L'avènement du régime nazi et de sa politique antisémite conduit à son éviction de l'institut. Dale ayant anticipé une telle éventualité obtint, grâce à la Fondation Rockefeller, de faire venir Feldberg à Londres. Il obtient un poste de reader in physiology à Cambridge, et en 1949, Feldberg retourne à Hampstead, et devient le chef de la division de physiologie et de pharmacologie du National Institute for Medical Research. Les travaux qu'il mène avec ses collaborateurs établissent que la neurotransmission se fait par libération chimique et non par courant électrique. Il a étudié tout particulièrement l'acétylcholine et le rôle de l'histamine dans l'allergie.
A partir de 1953, il utilise une technique d'injection intra-cérébrale directe de diverses substances, et étudie leurs effets physiologiques, sur les états de conscience, la température corporelle, la glycémie. Retraité en 1966, il continue à travailler au N.I.M.R. pendant 23 ans.
Voir : W. Feldberg, « Recent experiments with injections of drugs into the ventricular system of the brain ». Proceedings of the Royal Society of Medicine, Section of Psychiatry, octobre 1955, 48, 10 ; 853-864
Notice: D A Pyke, Wilhelm Siegmund Feldberg, Royal College of Physicians, en référence à : The Independent, 25 Nov 1993; The Times, 8 & 13 Nov 1993;The Daily Telegraph, 18 Nov 1993; MRC News, Winter 1994, p.34
[Soigner les fous, page 244, Chapitre Les injections intracérébrales pharmacologiques]

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John Ferriar
1761-1815 (Ecosse)
Né près de Jedburgh, Roxburghshire, décédé à Manchester, Lancashire le 4 février 1815, John Ferriar est un médecin et poète écossais. Reçu docteur en médecine à l'Université d'Édimbourg en 1781, il exercera à partir de 1789 et jusqu’à sa mort comme médecin puis médecin-chef de l'infirmerie de Manchester.
Il apparaît dans notre livre à propos de l’usage du camphre et du quinquina dans des indications psychiatriques : ainsi, dans son ouvrage de 1795, Medical Histories and reflexions, .il se montre très sceptique, comme l’était Cullen quelques années plus tôt, quant à l’effet du camphre dans la manie, et au contraire favorable à l’emploi du quinquina dans certaines formes de mélancolie : le quinquina, Cinchona officinalis aussi dénommé écorce du Pérou dont on tire la quinine est non seulement fébrifuge mais aussi tonique, fortifiant.
C’est ce qui peut expliquer l’intérêt qu’il lui a porté dans le traitement de la mélancolie, et à sa suite Philippe Pinel qui, tout en affirmant sa préférence pour le traitement moral, n’en rejettait pas pour autant les secours de la pharmacopée [Pinel, 1800; 271 note 1].
[Soigner les fous, page 192, Chapitre Les premières convulsivothérapies chimiques : le camphre]
[Soigner les fous, page 324, Chapitre Le quinquina et la kola]

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Sir David Ferrier
1843-1928 (Ecosse)
Né
[Soigner les fous, page 247, Chapitre Lobotomies et leucotomies]

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Isaac Frost
1898-1981
Né le 15 mars 1898, décédé à Bolton, Lancashire le 21 juillet 1981, Frost est diplômé du King's College, London et du St Bartholomew's Hospital. En 1921, il est nommé professeur de biochimie au Madras medical college, et débute sa carrière de psychiatre en 1925, qui le conduit au London Cournty Council's mental hospital service jusqu'en 1941. En 1949, il devient consultant psychiatrist à Chester, dans ce qui deviendra le West Cheshire Hospital. Il exercera par ailleurs à la child guidance de Liverpool.
Psychiatre du West Cheshire Hospital ou Deva Hospital à Chester, I. Frost est considéré comme l'inventeur de l'unilateral electric convulsion therapy. Il est l'auteur de « Unilateral Electro-shok ». Lancet, 1957 (19 january), 269, 6860; 157-158 et avec Neville Peel Lancaster et Reuben Ralph Steinert de « Unilateral Electro-Convulsive Therapy ». Journal of mental Science, january 1958, 104, 434; 221-227.
Par ailleurs, Isaac Frost rapporte au Congrès International de Psychiatrie de Zurich en septembre 1957 avoir obtenu la guérison ou une amélioration suffisante pour permettre la sortie de 45 de ses 60 malades traités par le Carbutamide : tout en surveillant les effets secondaires potentiels, leucopénie et thrombocytopénie, et après avoir apprécié sa tolérance, le produit est administré trois jours par semaines pendant un mois en association avec des produits hydrocarbonés, l’effet hypoglycémiant devant être annulé pendant le traitement [« Carbutamide in Treatment of Schizophrenia ». British Medical Journal, 15 février 1958, 5067, 1 ; 381-383].
Notice nécrologique in : British Medical Journal, vol.283, 5 september 1981, p.678
[Soigner les fous, page 189, Chapitre Le carbutamide, un hypoglycémiant antipsychotique ?]

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Alfred Baring Garrod
1819-1907
Né
[Soigner les fous, page 397, Chapitre Le lithium et ses sels]

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William Gilbert
1544-1603
Né
[Soigner les fous, page 90, Chapitre Magnétothérapie et métallothérapie. Des couronnes et des casques]

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Frederick Lucien Golla
1877-1968
Né
[Soigner les fous, page 251, Chapitre La leucotomie frontale transorbitaire de Fiamberti et la lobotomie transorbitale de Freeman]

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Stephen Gray
1666-1736
Né
[Soigner les fous, page 71, Chapitre L'électrothérapie]

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Sir William Withey Gull
1816-1890
Né
[Soigner les fous, page 287, Chapitre L'opothérapie thyroïdienne]

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Edmund Gurney
1847-1888
Né
[Soigner les fous, page 341, Chapitre Les anesthésiques : protoxyde d'azote, éther, chloroforme]

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Frederick Guthrie
1833-1886
Né
[Soigner les fous, page 347, Chapitre Le nitrite d'amyle dans la mélancolie et l'épilepsie]

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Walter Baugh Hadden
1856-1893
Né
[Soigner les fous, page 287, Chapitre L'opothérapie thyroïdienne]

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William Saunders Hallaran
1765-1825 (Irlande)
Né
[Soigner les fous, page 103, Chapitre Les machines rotatoires et oscillatoires]
[Soigner les fous, page 107, Chapitre Le lit mobile, le hamac et le berceau oscillatoire]

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William Hamilton
ca1783-1856
Né
[Soigner les fous, page 300, Chapitre Du sédatif nervin au traitement de la manie. les calmans, soporifiques et narcotiques stupéfiants]

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Geoffrey Philip Hartigan
20e siècle
Né
[Soigner les fous, page 401, Chapitre Le lithium]

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John Haslam
1764–1844
Né
[Soigner les fous, page 275, Chapitre Le régime alimentaire et hygiénique]

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Oscar Hasse
1837-1898
Né
[Soigner les fous, page 66, Chapitre Le traitement de l'aliénation mentale par la transfusion sanguine]

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Jonathan Robert Hawkings
20e siècle
J. Robert Hawkings est né
[Soigner les fous, page 38, Chapitre Les mélanges oxycarbonés]
[Soigner les fous, page 389, Chapitre Le Frenquel, un espoir déçu]

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David Healy
1954-
Né
[Soigner les fous, page 395, Chapitre Les neuroleptiques. Des NAP aux APAP]

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Robert E. Hemphill
20e siècle
Né
[Soigner les fous, page 203, Chapitre L'électrochoc chez l'enfant et l'adolescent]

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George Nesse Hill
1766-1831
G. N. Hill, d'Alcaston Manor, Chester, Cheshire, a été medical surgeon à Chester, et en particulier to the benevolent institution for the delivery of poor married women de la ville. Il est considéré comme le chef de file de l’aliénisme brunonien, c’est-à-dire du Brunonian system apprliqué à la médecine mentale, une théorie liée aux travaux du médecin écossais John Brown [1735-1788] dans laquelle les troubles sont causés par une stimulation déficiente ou excessive (surstimulation), d’où découle la thérapeutique.
L’éther, qui sera plus tard utilisé en inhalation dans l’anesthésie a été administré en friction et en ‘douche’, au goutte à goutte, pour son effet réfrigérant local : « C’est dans ces vues que MM. Hill et Mason-Cox conseillent de laisser tomber sur le sommet de la tête des gouttes d’éther qu’on laisse évaporer. J’ai essayé ce moyen, qui effectivement produit un grand refroidissement local ; mais il faut qu’il soit employé en plein air, autrement l’éther en s’évaporant agit fortement sur les nerfs olfactifs, et devient cause d’excitation temporaire de l’encéphale », écrit J.-R. Jacquelin-Dubuisson dans Des vésanies ou maladies mentales. Paris, 1816, p.225, en référence à Joseph Mason-Cox [1762-1822], Practical Observations on Insanity, et à George N. Hill, An Essay on the Prevention and Cure of Insanity. London, 1814 (1re éd.) ; 136.
Ces affusions éthérées sont l’une des modalités de la cryothérapie ou réfrigération cérébrale.
An Essay on the Prevention and Cure of Insanity ; with observations on the rules for the detection of pretenders to madness comprend une annexe présentant 29 cas personnels. Comme le titre l'indique, il a insisté sur les aspects préventifs et curatifs, et aborde la question de la simulation de la folie. Son intérêt pour l’Insanity aurait été éveillé par la lecture des travaux du docteur James Maddocks, du London Hospital.
Dans son essai, Hill, l'un des premiers, mentionne les syphilitic lunatics, et annonce la general paralysis of the insane ou Paralysie Générale progressive lorsqu’il relève que les Youthful Syphilitics « are in advanced life frequent victims to melancholia with peculiar brainular mischief ».
[Soigner les fous, page 57, Chapitre La cryothérapie locale]

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Horace Bryden Hill
1879-1955
Horace Hill, de Salisbury, Wiltshire, Angleterre, est MB. [Medicinæ Baccalaureus ou Medical Bachelor], B.S. Lond. [Bachelor of Surgery, London], M.R.C.P. [Member of the Royal Colleges of Physicians], Medical Officer puis Medical Superintendent, Laverstock House (ce Private Mental Home for ladies and gentlemen, dont Hill sera propriétaire, a fermé ses portes en 1955 et a été démoli en 1966).
Il apparaît dans notre livre pour ses travaux sur l’histamine.
L’histamine avait été isolée en 1910 à partir de l’ergot de seigle, puis que le rôle de ce médiateur chimique est établi dans les manifestations allergiques, en particulier dans le choc anaphylactique. H. Hill est l’un des praticiens anglo-saxons qui ont expérimenté à partir des années 1930 l’histamine elle-même dans le traitement de la schizophrénie et de la psychose maniaco-dépressive.
Relevons que dans ces études, l’histamine est souvent associée à la convulsivothérapie et surtout à l'insulinothérapie, que les effets favorables sont passagers et que les meilleurs résultats sont obtenus dans les cas les plus récents. Une dixaine d’années plus tard, ce sont les anti-histaminiques de synthèse qui se révèleront efficaces dans les états d’agitation et autres troubles psychotiques.
H. Hill, a notamment publié :
- « Histamin? and insulin in mental treatment ». The British Medical Journal, 3 august 1940, 2, n°4152 ; 168
- « The histamin? and insulin treatment of schizophrenia and other mental diseases ». Journal of Mental Science, 84, n° 350-351, mai 1938, pp. 581-588
[Soigner les fous, page 377, Chapitre Les phénothiazines antihistaminiques sédatives]

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William Charles Hills
1828-1902
Né le 25 février 1828 à Londres, Hills obtient en 1850 ses diplômes de membre du Royal College of Surgeons (MRCS) et de Licentiate de la Society of Apothecaries (LSA). Il exerce jusqu’en 1854 comme House-Surgeon au Surrey Dispensary, puis jusqu’en 1861 comme Medical Officer au Kent County Asylum (Barming Heath). C’est au cours de cette période, en 1859, qu’il obtient son doctorat en médecine à l’Aberdeen University. A partir de 1861 et jusqu’en 1887, il est le Resident Medical Superintendent du Norfolk County Asylum.
En 1874 encore, le docteur W. C. Hills emploie cette très renommée substance végétale qu’est l’hellébore vert, « à l’exemple de quelques praticiens américains », et il s’en est bien trouvé, entendons : ses patients du Norfolk Lunatic Asylum. Mais Hills n’en fait pas une innovation, et il rend à Hippocrate ce qui lui appartient
[« On the Use of Veratrum Viride in Certain Forms of Insanity ». The Journal of Mental Science 1874, 20, 91 ; 421-422]
Nous avons par ailleurs relevé mention de deux articles de Hills dont le résumé a été publié en leur temps dans des journaux médicaux français :
- « Castration et mutilation démontrant l'immunité des fous pour le traumatisme ». Gazette médicale de Paris 1861, n°16; 132, qui traite de l’autocastration et de l’automutilation, et
- « Cas de brûlures. Mort consécutive le quatrième jour. Ulcération du duodénum ». Journal of mental Science, janvier 1881. Archives générales de médecine 1881, n°7; 481-483
Pour une biographie complète et une histoire de l’asile du comté de Norfolk, voir Dr Hill’s Casebook. William Charles Hills and the Norfolk County Asylum 1861 to 1887. An Aide-Mémoire, de Richard Johnsio, April 2020
[Soigner les fous, page 19, Chapitre L'ellébore]

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Robert Hooper
1773-1835
Né à Londres en 1772, mort à Bentinck-street, Manchester-square, le 6 mai 1835, R. Hooper fait ses études de médecine à Londres et devient apothicaire à la Parochial infirmary de Marylebone. Peu de temps après, il s'inscrit au Pembroke College d'Oxford, ce qui lui permet d’obtenir son A.B. en 1803, son A.M. et son M.B. [Medicinæ Baccalaureus] l’année suivante. En décembre 1805, il est reçu docteur en médecine à l’Université de St. Andrews, et Licentiate du College of Physicians. Après quoi il s’installe à Savile-row, où il donnera des cours de médecine et d’anatomie pathologique. Il exerce son art à la Marylebone infirmary jusqu’en 1829, année où il se retira à Stanmore.
On crédite à R. Hooper l’invention du sens commun actuel du mot Placebo, ou du moins d’avoir été le premier à l’employer en médecine, dans son New Medical Dictionnary de 1811, le Quincy’s Lexicon-Medicum : « Placebo. I will please : an epithet given to any medicine adapted more to please than benefit the patient » : il s’agit d’une médication destinée plus à plaire au patient qu’à lui être utile.
Rappelons que placebo signifie en latin « je plairai », et que son sens s’est étendu après Hooper à toute action qui procure l’illusion d’une thérapeutique scientifiquement admise, par le biais d’une prescriotion ayant pour objet de plaire au sujet.
Robert Hooper, M.D. of the University of Oxford, and the Royal College of Physicians of London, etc., est aussi l'auteur de trois ouvrages estimés, The Anatomist's vade mecum, The Surgeon's vade mecum, The Physician's vade mecum.
La notice que lui consacre William Munk répertorie les publications suivantes :
- Observations on the Structure and Economy of Plants. To which is added the Analogy between the Animal and Vegetable Kingdoms. Oxford, 1797
- The Hygrology, or Chemico Physiological Doctrine of the Fluids of the Human Body, from the Latin of J. J. Plenck. London, 1797
- A Compendious Medical Dictionary. London 1798 (plusieurs fois réédité)
- The Anatomist’s Vade Mecum, containing the Anatomy, Physiology, and Morbid Appearances of the Human Body. London, 1798
- Anatomical Plates of the Bones and Muscles reduced from Albinus for the use of Students and Artists. London, 1802
- Observations on the Epidemical Diseases now prevailing in London. London, 1803
- The London Dissector. London, 1804
- Examinations in Anatomy and Physiology. London, 1807, 2 v.
- The Physician’s Vade Mecum, containing the Symptoms, Causes, Diagnosis, Prognosis and Treatment of Diseases. London
- The Surgeon’s Vade Mecum. London
- The Morbid Anatomy of the Human Brain, being illustrations of the most frequent and important Organic Diseases to which that Viscus is subject. London, 1826
- The Morbid Anatomy of the Human Uterus and its Appendages: with illustrations of the most frequent and important Organic Diseases to which those Viscera are subject. London, 1832
[Soigner les fous, page 272, Chapitre Le placebo et son effet]

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John Stephen Horsley
1905-1986
Né le 6 février 1905 à Tonbridge, Kent, décédé le 3 avril 1986 à Sheffield, Yorkshire, J. S. Horsley est un psychiatre anglais à qui l'on doit le terme de narco-analyse.
Diplômé au London Hospital en 1932, J. Stephen Horsley exerce au Kent County Mental Hospital où il est chargé du traitement des paralytiques généraux par la malariathérapie. En 1935, il est nommé Senior Assistant, Medical Officer at the Dorset County Mental Hospital. En 1943, il est nommé medical director of the Dorset child guidance service où est pratiquée ce que l'on appellera plus tard la family therapy. Après avoir pris sa retraite officielle en 1970, il poursuit une activité professionnelle comme Consultant Psychiatrist, Child Guidance Clinic, Bradford, Yorkshire. J.S. Horsley est l'un des membres fondateurs du Royal College of Psychiatrists.
Les premiers travaux de J. S. Horsley ont montré la facilité d’usage du pentothal sodique en injection. Il a inventé le terme de narco-analyse, donné ensuite à toutes les analyses psychologiques sous hypnose barbiturique. Il a révélé sa méthode dans : « Narco-analysis » [The Lancet, 1936 (January 4); 227(5862): 55-56] et l'a développée dans son principal ouvrage : Narco-Analysis. New York and London: Oxford University Press, 1943.
Mini nécrologie in : Bulletin of the Royal College of Psychiatrists, vol.10, september 1986, p.255
[Soigner les fous, page 362, Chapitre La narco-analyse]

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Sir Victor Alexander Haden Horsley
1857-1916
Né
[Soigner les fous, page 238, Chapitre La craniectomie des microcéphales idiots]
[Soigner les fous, page 287, Chapitre L'opothérapie thyroïdienne]

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George Murray Humphry
1820-1896
Né
[Soigner les fous, page 239, Chapitre La craniectomie des microcéphales idiots]

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William Hunter
1861-1937
Né
[Soigner les fous, page 227, Chapitre La clitoridectomie]

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John Torrie Hutchinson
1920-1984
Né
[Soigner les fous, page 214, Chapitre Le choc acétylcholinique]

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Aldous Huxley
1894-1963
Aldous Huxley a été interviewé en français par Hubert Aquin, en 1960. Radio-Canada archives [Source : Premier Plan, 12 juin 1960 Journaliste : Hubert Aquin Animateur : Raymond Charette] : Rencontre exceptionnelle avec Aldous Huxley qui parle de ses débuts comme écrivain, des auteurs littéraires qui l'ont influencé, de son expérience de la drogue et des effets de celle-ci sur l'esprit, de son intérêt pour la psychiatrie et de ses projets littéraires. Il commente son volume, "Le Meilleur des mondes ", et donne son opinion sur la technologie moderne, la télévision et la surpopulation.
[Soigner les fous, page 411, Chapitre La psilocybine et la mescaline]

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Jan Ingenhousz
1730-1799
D'origine néerlandaise
[Soigner les fous, page 72, Chapitre L'électrothérapie]

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HJohn Hughlings Jackson
1835-1911
Né
[Soigner les fous, page 191, Chapitre Les convulsivothérapies]

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Robert James
1703-1776
Né
[Soigner les fous, page 23, Chapitre La saignée]
[Soigner les fous, page 55, Chapitre La douche froide]
[Soigner les fous, page 65, Chapitre La transfusion]
[Soigner les fous, page 166, Chapitre L'inoculation de la gale]

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Raymond Leslie Jillett
20e siècle
Né
[Soigner les fous, page 208, Chapitre Les électrochocs. La méthode d'anéantissement]

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Edmund King
1629–1709
Né
[Soigner les fous, page 63, Chapitre La transfusion comme traitement de la folie]

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David Bayne Kinneir
18e siècle
Né
[Soigner les fous, page 192, 194, Chapitre Les premières convulsivothérapies chimiques : le camphre]

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Geoffrey Cureton Knight
1906-1994
Né
[Soigner les fous, page 251, Chapitre La leucotomie frontale transorbitaire]

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H. Adolph Kunz
20e siècle
Né
[Soigner les fous, page 402, Chapitre Les anticonvulsivants thymorégulateurs]

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Robert Lawson
1846-1896
Né
[Soigner les fous, page 338, Chapitre Les alcaloïdes des solanées. L'hyoscyamine]

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Sir Aubrey Julian Lewis
1900-1975
Né
[Soigner les fous, page 395, Chapitre Les neuroleptiques. Des NAP aux APAP]
[Soigner les fous, page 401, Chapitre Le lithium]

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William Ley
19e siècle
En 1842 et 1843, W. Ley, de la Royal Medico-Botanical Society publie ses résultats dans les affections nerveuses, en particulier le tétanos, et l’intérêt du cannabis indica dans l’asthme et la chorée ainsi qu’on l’a établi à Calcutta :
- « A Case of Tetanus, Treated with Indian Hemp ». Provincial Medical Journal and Retrospect of the Medical Sciences, Vol. 6, n°149 (August 5, 1843): 386-387
- « On the Efficacy of Hemp in Some Convulsive Disorders ». Provincial Medical Journal and Retrospect of the Medical Sciences, Vol. 4, n°20 (August 20, 1842): 407-409
- « The medicinal properties of Indian Hemp. The Lancet », 27 avril 1844, vol.43, issue 1078, p.153.
[Soigner les fous, page 303, Chapitre Le hachisch dans les "maladies nerveuses"]

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Sir Charles Locock
1799-1875
Né le 21 avril 1799 à Northampton, Charles est le fils de Henry Locock, M.D. Il est décédé le 23 juillet 1875.
Charles Locock, Bart., M.D., D.C.L. a étudié la médecine à Londres sous la direction de Benjamin Brodie, qui l’engage à se spécialiser dans le domaine de l’obstétrique. Il se rend à Édimbourg, où il obtient son diplôme de docteur en médecine le 1er août 1821 (D.M.I. de Cordis Palpitatione), et s'installe ensuite à Londres.
En 1825, le Dr Gooch, pour des raisons de santé, le choisit comme successeur, et le Dr Locock devient ainsi l’un des accoucheurs londoniens des plus réputés. En 1840, il est nommé first physician accoucheur to the queen et à ce titre, assiste à la naissance de tous les enfants de la souveraine. En reconnaissance de ses services, il est créé baronnet en 1857.
Sir Charles a été admis au College of Physicians le 24 mars 1823, dont il est devenu membre titulaire le 9 juillet 1836 et conseiller en 1840, 1841, 1842. Il fut pendant de nombreuses années médecin du Westminster General Lying-in hospital.
Sir Charles a contribué à la Cyclopaedia of Practical Medicine et à la Library of Medicine. Il était par ailleurs docteur en droit civil d'Oxford.
On doit à Locock la découverte en 1857 de l'efficacité du bromure de potassium dans le traitement de l’hystérie et de l’hystéro-épilepsie : la découverte du brome par Balard en 1826 avait ouvert une voie de recherches fécondes, avec la synthèse de divers bromures dont le plus intéressant en thérapeutique est le bromure de potassium, dont Charles Locock a donc conduit les premiers essais. Son action sédative rapide et constante.lui valut un succès immédiat et durable.
Voir la notice biographique que lui a consacré William Munk.
[Soigner les fous, page 356, Chapitre Les bromures]

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Richard Lower
1631-1691
Né
[Soigner les fous, page 61, 63, Chapitre La transfusion sanguine]

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Ivy Mac Kenzie
1877-1959 (Ecosse)
Né
[Soigner les fous, page 180, Chapitre L'impaludation. Les voies arachnoïdienne et intracrânienne]

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Neil Macleod
19-20e siècle (Ecosse)
Né le 15 janvier 1847 à Woolwich, près de Londres, Neil Macleod est mort le 19 mai 1921 à Londres. Diplômé de l’Université d’Edimbourg, reçu docteur en médecine en 1880, il exerce à Shanghaï, en Chine.
C’est dans le sevrage morphinique qu’il propose en 1897 la ‘Macleod’s bromide therapy’, c’est-à-dire une cure de sommeil de plusieurs jours induit par des doses élevées de bromure :
« The Bromide Sleep. A new departure in the treatment of acute mania ». The British Medical Journal. 20 janvier 1900, Vol.1, n°2038; 134-136.
[Soigner les fous, page 365, Chapitre La narcothérapie de Wolff]

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John Macpherson
1857-1942 (Ecosse)
Né le 17 novembre 1857 à Dores, Inverness-shire, Scotland, décédé le 14 août 1942 à l’âge de 85 ans, sans doute à Cleeve, Somerset, England, où il s’est retiré à son retour d’Australie.
John Macpherson, docteur de l’Université d’Edimbourg, est nommé en 1883 assistant medical officer du Stirling District Lunatic Asylum à Larbert dans le Falkirk, en Écosse, puis senior medical physician du Edinburgh Royal Asylum dirigé par Thomas Clouston.
En 1889, il revient au Stirling District Lunatic Asylum comme superintendent, et il y conduit diverses réformes visant à améliorer le sort des malades [voir l’article de wikipedia consacré à cet asile ensuite appelé le Bellsdyke Hospital].
En 1899, il remplace John Sibbald comme Commissioner in Lunacy for Scotland.
La nomination du professeur John Macpherson à la nouvelle chaire de psychiatrie créée à l'université de Sydney en Australie est annoncée dans le numéro du 5 juin 1922, p.7 du Sydney Morning Herald :
« Il a obtenu son diplôme de M.B. à l'université d'Édimbourg en 1882. Il a obtenu son doctorat en médecine en 1896. En 1889, il a été nommé medical superintendent de l'asile du district de Stirling, poste qu'il a occupé pendant dix ans. De 1899 à 1917, il a été Commissioner of the Scottish Board of Control, et Inspector of hospitals In Scotland. Sir John a été président de la Medico-Psychological Association of Great Britain and Ireland de 1910 à 1911 et est membre associé de la Société clinique de médecine mentale, Paris. Il a publié des ouvrages sur les affections mentales et a contribué à de nombreux articles dans l'Encyclopaedia Britannica et dans diverses revues médicales.
Les fonctions attachées au nouveau titulaire de la chaire de psychiatrie comprendront la responsabilité médicale du Broughton Hall, qui est rattaché au Callan Park Mental Hospital et qui servira d'hôpital pour le traitement des patients psychiatriques volontaires ou non certifiés. Le professeur de psychiatrie sera également responsable d'un service de consultation externe (psychiatrie), qui, selon les informations, sera institué au Sydney Prince Alfred Hospital. »
Se basant sur le fait qu’une purge active réussit souvent à empêcher une « attaque » aiguë, Macpherson décide d’essayer la naphtaline « avec l’idée de fournir au canal alimentaire la substance antiseptique qui lui fait défaut » : lavage d’estomac chaque jour pendant une semaine, administration de calomel le premier soir, dix grains de naphtaline trois fois par jour, augmentés petit à petit jusqu’à 60 à 80 grains par jour (un gramme correspond à 15 grains)
[« Remarks upon the influence of intestinal disinfection in some forms of acute insanity ». The Journal of Mental Science 1893, january ; 37].
Comme son collègue de la Société médico-psychologique anglaise, le docteur Claye Shaw du St. Bartholomew’s Hospital, Macpherson, avec Wallace, considère que « la trépanation est un bienfait pour les aliénés » dont on suppose que les troubles sont dûs à une compression cérébrale, d’autant que l’opération du trépan est « éminemment inoffensive » [J. Macpherson and David Wallace, « Remarks on the surgical treatment of general paralysis of the insane ». Transactions of the Medico-Chirurgical Society of Edinburgh 1891-1892, II ; 167-183].
Parmi d’autres publications, il est l’auteur de
- « On the dissolution of the functions of the nervous system in insanity ». American Journal of Insanity, 18!9
- « The Hospital Treatment of the Insane in Asylums ». Journal of mental Science, 1896, 42
- Mental affections. An introduction to the study of insanity. 1899
[Soigner les fous, page 14, Chapitre Les purgatifs. La méthode d'Aschner]
[Soigner les fous, page 237, Chapitre La trépanation au XIXe siècle en neuropsychiatrie]

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Joseph Mason Cox
1762-1822
Né
[Soigner les fous, page 57, Chapitre La cryothérapie locale]
[Soigner les fous, pages 101, 102, 103, Chapitre Les machines rotatoires et oscillatoires]
[Soigner les fous, page 107, Chapitre Le lit mobile, le hamac et le berceau oscillatoire]
[Soigner les fous, page 115, Chapitre La table résonnante de Bechterew et la harpe d'Éole]
[Soigner les fous, page 141, Chapitre La chromothérapie]
[Soigner les fous, page 315, Chapitre La digitale]

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Henry Maudsley
1835-1918
Né
[Soigner les fous, page 16, Chapitre De quelques purgatifs employés dans le traitement de la folie]
[Soigner les fous, page 134, Chapitre Le drap mouillé, moyen de traitement de l'aliénation mentale]
[Soigner les fous, page 337, Chapitre L'hyoscine, la camisole de force du cerveau]
[Soigner les fous, page 414, Chapitre Les boissons alcoolisées]

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Wilhelm Mayer-Gross
1889-1961
Né
[Soigner les fous, page 188, Chapitre Limites et déclin de la cure de Sakel]

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John D. McGavin
ou Mac-Gavin
ca1820-1893 (Ecosse)
John McGavin est né à Catrine, dans le comté d’Ayr [East Ayrshire], en Ecosse, et décède en mai 1893 à Paris. Il fait ses études à l’Académie d’Ayr puis à l’Université de Glasgow où il suit pendant quatre ans les cours de la Faculté de lettres et philosophie, et commence ses études médicales.
Il obtient le poste d’interne du Glasgow Royal Asylum, qui serait le premier poste d’interne à avoir été créé dans un asile britannique, et il y devient aide médecin. Puis, après avoir été reçu docteur en médecine à l'Université de Glasgow en 1844, il est nommé l’année suivante, sur concours, medical superintendent du Montrose lunatic asylum, qui deviendra par la suite le Sunnyside Asylum ou Sunnyside Royal Hospital. Avec son confrère William Hutcheson [1807-1863], de Glasgow, il rédige le rapport annuel de l’hôpital royal. McGavin y applique des réformes qui font écrire dans la revue française Le Panthéon de l'industrie qu’il y a inauguré « le système du docteur Pinel ».
C’est dans cet asile écossais qu’il fut l’un des tout premiers à utiliser dans une indication psychiatrique le puissant narcotique qu’est le chloroforme : en 1848, il relate dans le ‘Report of the Montrose lunatic asylum’ les bons résultats de l’inhalation de l’anesthésique dans le traitement de l’agitation avec insomnie, et il en apprécie particulièrement sa rapidité d’action. Le chloroforme n’avait été utilisé pour la première fois qu’en novembre de l’année précédente, lors d’un accouchement.
Les journaux français qui rapportent ces fameuses expériences sur les effets des inhalations prolongées de chloroforme dans le traitement de la manie furieuse, et les ouvrages qui l’évoquent, orthographient « Mac Gavin » le nom du praticien :
- « Chloroforme (Sur l’emploi du) dans l’aliénation mentale ». Bulletin général de thérapeutique 1848, T.XXXV, p.517-518, en référence au Report of the Montrose lunatic asylum, 1848
- Traité théorique et pratique de la méthode anesthésique appliquée à la chirurgie et aux différentes branches de l'art de guérir, par É.-F. Bouisson, 1850, p.510
Il y est fait aussi référence dans le Tome XVI du Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales publié sous la direction de Raige-Delorme et A. Dechambre, 1874, p.677 et dans le Tome II du Traité de thérapeutique et de matière médicale d’A. Trousseau et H. Pidoux, 1875, p.428
Dans les Mémoires de la Section de médecine de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier, 1858, pp.57-58, on peut lire :
« … M. Mac-Gavin cite deux expériences faites sur deux aliénés les plus bruyants et les plus agités de l'établissement. L'un était affecté de manie aiguë; l'autre, mélancolique.
Chez le premier, on avait employé, depuis deux ou trois jours, tous les moyens ordinairement mis en usage pour calmer l'excitation, mais sans grand résultat. On songea alors au chloroforme. Il fallut d'abord s'assurer du malade, ce qui n'était pas facile. Enfin, on y réussit et les inhalations commencèrent. Les premières inspirations produisirent une espèce de mouvement convulsif, mais qui était dû aux craintes du malade. Après quelques inspirations, il se plaignit de maux de coeur, et en moins d'une minute et demie les fonctions cérébrales furent complètement suspendues. Il resta dans un état comateux, pendant une ou deux minutes après la cessation des inhalations. Lorsqu'il revint à lui, son regard avait quelque chose d'égaré; et, lorsqu'il marchait, il ressemblait à un homme ivre. Bientôt ces symptômes immédiats du chloroforme disparurent; mais l'effet calmant persista pendant toute ia journée. Ce malade s'assoupit, dormit quelques heures et fut ensuite moins excité, moins absorbé et plus raisonnable qu'il n'avait été depuis son entrée. Le chloroforme fut administré depuis lors de temps en temps; chaque fois on en a obtenu du sommeil. Le malade a guéri.
Le second malade était une femme affectée d'une monomanie suicide, qui poussait, jour et nuit, des cris sans interruption. Depuis plus de soixante-douze heures elle n'avait pas fermé t'œii, lorsqu'on lui fit respirer le chloroforme. Bientôt elle perdit connaissance. Lorsqu'elle revint à elle, elle se plaignit de maux de coeur et eut des vomissements; après quoi elle demanda à être mise au lit, et y dormit d'un sommeil très-calme pendant plus de trois heures. La malade fut si reconnaissante du bien qu'elle avait obtenu des inhalations de chloroforme, que chaque fois qu'elle était agitée elle demandait eHe-même qu'on lui renouvelât les inhalations, et toujours elle en éprouvait du calme. »
En 1849, il quitte l’asile de Montrose. En 1862, il est agrégé au Collège royal des médecins d’Edimbourg. C’est alors, peut-on lire dans l’article élogieux que L. Bourne lui consacre dans Le Panthéon de l'industrie. Revue hebdomadaire internationale illustrée des expositions et des concours [26 mars 1882, p.1-2, portr.]
qu’il « sentit vivement le désir de voyager pour compléter ses études et ses observations médicales. Une magnifique occasion s’offrit à lui : une riche famille écossaise dont le fils, atteint d’une maladie très grave, voyageait pour sa santé, offrit au docteur de s’attacher au malade, avec promessede lui servir, sa vie durant, s’il parvenait à guérir le jeune homme, une magnifique pension. »
Le docteur accepta l’offre, le malade guérit et le docteur toucha la pension promise. Mais « l’amour de la science (ne) pouvait s’accomoder d’une vie oisive » : après avoir suivi les cours des Universités de Berlin et de Vienne et parcouru « une grande partie du globe », il décide de se fixer à Paris et obtient l’autorisation d’exercer, ce que la loi refusait ordinairement aux médecins des facultés étrangères. Il s’y fait vite une clientèle riche et nombreuse de Français, d’Anglais et d’Américains, et devient le médecin en titre de l’ambassade américaine, mais aussi le médecin lors de leurs séjours en France de la grande duchesse de Hesse, fille de la reine Victoria et de ses enfants, dont Alice, future impératrice de Russie. En 1876, il est installé 10, rue des Saussaies dans le 8e arrondissement. Il collabore en outre à la fondation de la station balnéaire d’Houlgate, dans le Calvados.
Plusieurs de ses écrits sont publiés dans le Medical Times et la Gazette de Londres, où il résume les leçons de Claude Bernard au Collège de France (1864). Ses lettres relatant les expériences faites à la Charité par un charlatan célèbre, le docteur Noir, ont été publiées dans un ouvrage du docteur Spencer Well [1818–1897], de Londres, sous le titre Charlatans et guérisseurs de cancers.
Dans le Manitowoc Pilot du 18 mai 1893, p. 4, on peut lire : « Le docteur John D. McGavin de Paris est décédé récemment à l'âge de 72 ans. Le docteur était le frère aîné de Robert McGavin de cette ville et était célèbre comme médecin. Il avait un très grand cabinet et comptait parmi les personnes les plus riches de cette ville à la mode. Il avait la réputation d'être très riche et est mort célibataire. M. Vilas, alors qu'il résidait à Paris, connaissait très bien le docteur et dit que ses services étaient recherchés par ceux qui étaient des nobles à l'époque de l'empire. »
[Soigner les fous, page 346, Chapitre Le chloroforme]

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William Carmichael McInstosh
1838-1931 (Ecosse)
Médecin et zoologiste, William C. McInstosh est né le 10 octobre 1838 et décédé le 1er avril 1931 à St. Andrews.
Lorsqu’il était Assistant Physician du Murray’s Royal Asylum for Lunatics, en Écosse, W. C. McInstosh est en 1861 l’un des tout premiers médecins à expérimenter la morphine par voie hypodermique, dont il établit le pouvoir sédatif dans la fureur comme dans la dépression. Son successeur comme Physician-Superintendent de cet asile de Perth à Murthly, John M. Diarmid, en obtiendra lui aussi des résultats remarquables [Journal of Mental Science, 1876, 22, 97 ; 18-42].
W. Carmichael McIntosh, de l’University of Glasgow est l’auteur de
- « On the Diagnosis and Treatment of Morbid Impulse ». Medical Critic and Psychological Journal, 1863, 3, 9 ; 123- and 10 ; 305-320
- « Asylum Notes on Typhoid Fever ». Journal of Mental Science, 9, 45, april 1863 ; 24-36
[Soigner les fous, page 332, Chapitre Les alcaloïdes de l'opium. La morphine et ses sels]

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Sir Wylie McKissock
1906-1994
Né le 27 octobre 1906 à Staines, Surrey, décédé le 3 mai 1994, W. McKissock étudie la médecine au King's College de Londres et à la St George's Hospital Medical School de Londres. Docteur en 1930, il exerce au St George's Hospital, au Maida Vale Hospital for Nervous Diseases -où il commence sa carrière de neurochirurgien- et au Great Ormond Street Hospital. En 1936, il se rend à Stockholm dans le service d’Herbert Olivecrona, neurochirurgien suédois, puis un an aux États-Unis et au Canada.
Au début de la dernière guerre mondiale, il est affecté comme neurochirurgien au Leavesden Hospital puis au Atkinson Morley Hospital, Wimbledon, à Londres, où il crée l'unité de neurochirurgie. Ses services lui valent d’être nommé en 1946 Officier de l'Ordre de l'Empire britannique (OBE).
Après guerre, Il est consultant au St George's Hospital et pratique au National Hospital for Neurology and Neurosurgery in Queen Square, à Londres. Il dirige le Atkinson Morley Hospital jusqu’à sa retraite en 1971, et y pratique de très nombreuses interventions, en particulier psychochirurgicales, et opère dans les hôpitaux psychiatriques du sud de l'Angleterre, du Pays de Galles et des Midlands. Cet eminent neurosurgeon semble avoir été longtemps adepte de la leucotomie classique de Freeman et Watts, avant de mettre au point une autre technique, la leucotomie rostrale. A la fin des années 1950, il avait réalisé environ 3.000 lobotomies, ce qui en fait l’un des psychochirurgiens les plus actifs de Grande-Bretagne.
En 1966, Wylie McKissock, M.S. London, F.R.C.S., Neurological Surgeon to an Emergency Hospital, E.M.S., est élu président de la Society of British Neurological Surgeons, et anobli en 1971.
Parmi, d’autres publications :
- Gerald W. T. H. Fleming and W. McKissock, « Prefrontal leucotomy. A further contribution ». The Lancet, II, 1943 ; 361-
- McKissock, « The Technique of pre-frontal leucotomy ». Journal of Mental Science, 89, 375, april 1943 ; 194-201
[Soigner les fous, page 251, Chapitre La leucotomie frontale transorbitaire]

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William Liddel Milligan
1918-2005 (Ecosse)
W. Liddell Milligan est un psychiatre né le 24 mai 1918 à Old Kilpatrick, West Dunbartonshire, Scotland et décédé le 5 juin 2005 Portsmouth, Hampshire, England.
À l'hôpital St James de Portsmouth, William Liddell Milligan et son collègue A. Spencer Paterson pratiquent des électrochocs à des patients névrosés jusqu'à quatre fois par jour, une méthode proche de celle de Frostig : on fait monter le courant de 0 à 200 milliampères en l’espace de 2 secondes, on le laisse agir pendant 30 secondes après quoi on le ramène progressivement à 70 milliampères en 15 secondes. Le spasme tonique dure ainsi cette trentaine de secondes pendant laquelle agit le courant de 200 milliampères [« The technique and application of electronarcosis ». Proceedings of the Royal Society of Medicine, sept. 1948, 41 ; 575-586].
Au St George’s Hospital, Morpeth, W. Liddell Milligan emploie une technique de carbonarcose proche de celle qui avait été peu auparavant mise au point par Ladislas von Meduna, où les concentrations en C02 sont croissantes, sans perte de conscience, puis décroissantes, et dosées individuellement : les sentiments refoulés se font jour, la parole se libère, suivie d’une véritable décharge émotionnelle. Pour l’auteur, l’avantage sur la méthode de Meduna et la narco-analyse classique tient à l’absence d’effets secondaires, ce qui en fait un traitement ambulatoire [« Treatment of psychoneurosis modified CO2 abreactive technique ». British Medical Journal 1951 ; 1426-1428].
[Soigner les fous, page 37, Chapitre Les mélanges oxycarbonés]
[Soigner les fous, page 209, Chapitre L'électronarcose de Frostig et l'électrochoc contrôlé de Paterson]

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John Gideon Millingen
1782–1862
Né à Westminster le 8 septembre 1782 de parents originaires de Hollande et décédé à Londres en 1862, , Millingen a fait ses études de médecine à Paris où il a été reçu docteur. Devenu chirurgien adjoint dans l'armée britannique en 1802, il sert en Egypte et pendant la guerre d'Espagne. Sa conduite à la bataille de Waterloo et à la reddition de Paris où il sert comme principal surgeon of cavalry lui vaut d’être décoré.
Ayant obtenu sa retraite de l’armée en 1823, il est nommé médecin du Military Lunatic Asylum de Chatham et à la suite de la démission de Sir William Ellis du Hanwell Lunatic Asylum ou Middlesex Pauper Lunatic Asylum, il en est nommé resident physician en 1837. Il en aurait démissionné moins de deux ans plus tard, et ouvert un asile d'aliénés privé à Kensington.
La compression des ovaires
À la Salpêtrière, le professeur Charcot avait observé que, dans la plupart des crises d’hysteria major, il existe une aura ayant son point de départ dans l’un des ovaires, parfois dans les deux. Pour suspendre la crise, il convient donc d’exercer une forte pression sur l’ovaire, siège de l’aura. Mais bien avant lui, J. G. Millingen, entre autres praticiens, avait eu l’idée de recourir à la compression manuelle pratiquée par une infirmière, et même en s’asseyant sur l’abdomen de la patiente. Mais il est difficile et fatigant de maintenir la compression et délicat de s’asseoir sur la malade, et Charcot aura recours au compresseur mécanique. Pour exercer une pression suffisamment prolongée et faire ainsi avorter la crise, M. Charcot emploie, une sorte de tourniquet » [Gazette médicale de Paris, 1875, 4; 63].
L'asphyxie thérapeutique
Caleb Hillier Parry avait déjà recommandé au tout début du siècle précédent la compression des carotides comme traitement symptomatique de la folie, attribuée à une irritation du cerveau due à un afflux excessif de sang. La technique a séduit son compatriote John G. Millingen, qii l’a employé à l’asile du Comté de Middlesex.
[Aphorisms on the Treatment and Management of the Insane, with Considerations on Public and Private Lunatic Asylums, pointing out the Errors in the present System]. London, John Churchill, 1840
Du même Millingen, qui a laissé aussi divers ouvrages littéraires, on a également :
- Curiosities of Medical Experience, a laborious compilation, similar in design to Disraeli's Curiosities of Literature. London, Richard Bentley, 1837 (2e éd. 1839).
- Popular View of the Homœopathic Doctrine. London, 1837
- Mind and Matter, illustrated by Considerations on Hereditary Insanity. London, 1847
[Soigner les fous, page 149, Chapitre La compression des ovaires et des testicules]
[Soigner les fous, page 342, Chapitre L'asphyxie thérapeutique]

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Joanna Moncrieff
1966-
Née le 21 janvier 1966, diplômée à l’Université de Newcastel en 1989 et docteur en médecine à Londres en 2001, J. Moncrieff est une psychiatre, professeur de psychiatrie critique et sociale à l'University College de Londres, membre fondatrice et coprésidente du Critical Psychiatry Network.
Elle est l’une des principales opposantes au modèle psychopharmacologique des troubles mentaux, et au recours aux médications psychotropes -et pas seulement à leur utilisation abusive-, que ce soient les antidépresseurs, les neuroloeptiques (antipsychotiques), et même le lithium en tant qu’anti-maniaque et thymorégulateur dans les troubles bipolaires.
Ses trois principales publications :
- The Myth of Chemical Cure. A critique of psychiatric drug treatment, 2008
- A Straight Talking Introduction to Psychiatric Drugs, 2009
- The Bitterest Pills. The Troubling Story of Antipsychotic drugs, 2013
Sur le docteur Joanna Moncrieff, lire l'article de Wikipedia
[Soigner les fous, page 395, Chapitre Les neuroleptiques. Des NAP aux APAP]

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Joseph Mortimer-Grandville
1833-1900
Né à Devonport, Plymouth, décédé le 23 novembre 1900 à Londres, le docteur Mortimer-Grandville, de Londres, est l’inventeur d’un instrument qui porte son nom, le marteau de Granville.
Boudet de Pâris, électricien, avait lui-même inventé une tige vibrante expérimentée avec succès en 1880 dans le service de Charcot à la Salpêtrière : l’efficacité sur les douleurs migraineuses est radicale.
La publication de ces résultats est immédiatement suivie d’une réclamation de priorité de Joseph Mortimer-Grandville [lettre du Dr Jennings, Le Progrès médical, 19 février 1881 ; 149] : depuis 4 ans, il applique la même méthode pour la guérison de la douleur, à l’aide d’un instrument spécial de son invention, le « clokwork percuteur », ou « marteau de Granville », considéré aujourd’hui comme le prototype du vibromasseur. Le percuteur avait bien en effet été expérimenté en 1878 dans un service de l’hôpital Laënnec à Paris par le docteur Ball, mais avec un succès très relatif.
Grandville publiera peu après un article intitulé « Nerve Vibration as a therapeutic agent », The Lancet, 1882, 119 ; 949-951 et en 1883 un ouvrage : ‘Nerve vibration and excitation as agents in the treatment of functionnal disorder and organic disease’. London, 1883, 128 p., fig.
Il est également l’auteur de The care and cure of the insane. London, Hardwicke and Bogue, 1877.
[Soigner les fous, page 111, Chapitre La tige vibrante de Boudet de Pâris et le percuteur de Mortimer-Grandville]

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William Musgrave
1655-1721
Né le 4 novembre 1655 à Carlton-Musgrave, comté de Somerset, décédé le 23 décembre 1721 à Exeter, W. Musgrave fait ses études à Winchester puis au New College d'Oxford. Il entre à la faculté de médecine de Leyde le 28 mars 1680 et, de retour à Oxford, obtient le baccalauréat en droit civil le 14 juin 1682. Il s'installe à Londres avant même d'avoir obtenu son diplôme de médecine et il est élu membre de la Royal Society, dont il est nommé secrétaire en 1684 et, à ce titre, édite les « Philosophical Transactions » du n°167 au n°178. De retour à Oxford, il y exerce un temps et y obtient son doctorat en médecine le 6 juillet 1689. Le 30 septembre 1692, il est admis membre du College of Physicians. En 1691, il s'installe à Exeter, où il exercera pendant trente ans.
Le Dr Musgrave est l’auteur d’un traité de Arthritide symptomatica, 1703, 8 vol. ; de Arthritide anomala, en 1707 ; de Legionibus epistola ; de Aquilis romanis epistola, 1713 ; Geta britannicus, accedit domus severianæ synopsis chronologica et de icuncula quondam M Regis Ælfridi dissertatio, 1715 ; et surtout : Antiquitates belgicæ, præcipue romanæ, figuris illustratæ, Exeter in 1711, 1716, 1719, 1720.
Il a par ailleurs publié plusieurs articles dans les Philosophical Transactions. Et laissé un important traité manuscrit, De Arthritide primigenia et regulari, qui ne sera publié qu’en 1776.
Voir la notice que William Munk consacre à la vie et l'œuvre de Musgrave.
Guilhelmus Musgrave, dans le chapitre VII intitulé ‘De Melancholia Arthritica’ de sa De arthritide anomala sive interna dissertatio [Exoniae, P. Bishop, 1707] établit un lien entre goutte et folie. La notion de « goutte mélancolique », Arthritis melancholia, est reprise par le Français Boissier de Sauvages dans sa Nosologie méthodique, et après lui Anne-Charles Lorry, Philippe Pinel, Antoine-Laurent-Jessé Bayle, &c. &c.
La goutte étant due à un excès d’acide urique, elle peut être traitée par les sels de lithium, comme l’aliénation mentale qui en résulte. C’est là la première justification d’employer la lithine dans une indication psychiatrique.
[Soigner les fous, page 397, Chapitre Le lithium et ses sels]

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Arthur Thomas Myers
1851-1894
Né le 16 avril 1851 à Keswick, décédé le 10 janvier 1894, A.T. Myers fait ses études à Cheltenham et au Trinity College de Cambridge. Il effectue sa formation clinique à l’hôpital St. George, où il obtient le titre de L.S.A. en 1879, puis y occupe un poste de médecin interne. Mais il souffrait d’épilepsie, ce qui l’a empêché de faire une carrière hospitalière et universitaire.
Arthur T. Myers a néanmoins exercé comme médecin de l’hôpital pour enfants de Belgrave à Londres.
C’est là qu’il conduira des essais de traitement de ses malades par l’hypnose – un intérêt sans doute né lors de sa rencontre avec Charcot en 1881-, dont il publiera les résultats, très décevants, avec son compatriote et collègue R. Percy Smith, médecin de l’hôpital de Bethlem : « On the Treatment of Insanity by Hypnotism ». The Journal of Mental Science 1890, 36 ; 191-213. L’article cosigné par Arthur Myers est présenté dans les Annales de psychiatrie et d’hypnologie 1891, 1 ; 302-311 sous le titre « Du traitement de la folie par l’hypnotisme ».
Sur Myers, voir l’article de G. H. Brown dans le British Medical Journal, 1894
[Soigner les fous, page 98, Chapitre L'hypnose dans les asiles]

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William Oliver
18e siècle
En 1785, le docteur William Oliver, médecin britannique, rapporte un cas de manie efficacement traitée par le camphre : « Account of the Effects of Camphor in a Case of Insanity ». London Medical Journal, 1785, 6 ; 120–130.
Dans cet article souvent cité, l’auteur relate l’effet d’une forte dose administrée à un homme atteint de manie, dans le but de le calmer. Le camphre déclenche une convulsion, suite à quoi les symptômes régressent.
C’est là sans doute la plus ancienne pharmacoconvulsivothérapie d’un trouble mental, dont le résultat fut favorable.
Mais, curieusement -lorsqu’on sait que ce type de sismothérapie est avant tout efficace dans la dépression-, le même traitement prescrit par W. Oliver lors d’une rechute dépressive deux ans après, n’eut aucun effet.
Nous ignorons si ‘notre’ Oliver est le fils de William Oliver [1695-1764], de Bath, Somerset, inventeur en 1750 des biscuits qui portent son nom, les Bath Oliver biscuits. À sa mort, W. Oliver légue à son cocher, M. Atkins, la recette du biscuit, ainsi que 100 £ et dix sacs de la meilleure farine de blé. Sir John Pringle [1707-1782], médecin, épouse une de ses filles en 1752. Les biographies ne font pas allusion à un fils médecin.
[Soigner les fous, page 193, 194, Chapitre Les premières convulsivothérapies chimiques : le camphre]

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William Miller Ord
1834-1902
William est né le 23 septembre 1834 à Brixton Hill, et décédé le 14 mai 1902 à Salisbury, Wiltshire. Son père, George Ord, était Fellowship of the Royal Colleges of Surgeons [F.R.C.S.]
Il suit une formation en lettres classiques à la King's College School, puis des études de médecine au St. Thomas’s Hospital. Il obtient son diplôme de doctorat en 1855 et s’installe à St. Thomas, puis s’associe à son père.
En 1870, il est nommé professeur d'anatomie comparée à la faculté de Guy's , enseigne la la physiologie et la médecine et occupe un poste de médecin adjoint en 1871, puis de médecin en titre.
W. Ord a été associé à William Gull dans ses recherches sur le myxoedema et lui a donné son nom : c’est ce dont il traite dans sa Bradshaw Lecture au Royal College of Physicians en 1898. On lui doit aussi un important article sur The Influence of Colloids on Crystalline Form (1879). Il est président de la Medical Society of London pour 1885.
Voir la notice de G. H. Brown, qui évoque ses multiples talents, sa grande culture littéraire et en histoire militaire, son intérêt pour la botanique, la géologie et le folklore, en référence à : Lancet, 1902; B.M.J., 1902; Parsons, iii, 227; D.N.B., 2nd Suppl., iii, 52
Le syndrome causé par la suppression des fonctions de la glande thyroïde, et dont le nom proposé par William Miller Ord, myxœdème, s’est imposé, était auparavant dénommé ‘idiotie crétinoïde’ par Désiré-Magloire Bourneville [1840-1909], ‘état crétinoïde’ par William Gull [1816-1890], ainsi que cachexie strumiprive ou cachexie pachydermique par Gilbert Ballet [1853-1916], Walter Baugh Hadden [1856-1893] et Paul Thaon [1875-1916].
[Soigner les fous, page 287, Chapitre L'opothérapie thyroïdienne]

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Sir William Brooke O’Shaughnessy
1808-1889
Né le 31 octobre 1809 à Limerick, Irlande, décédé le 8 janvier 1889 à Southsea, Portsmouth, W. B. O’Shaughnessy est reçu docteur en médecine en 1829 à l’Université d’Edimbourg. Après avoir rejoint la Compagnie des Indes orientales en 1833, il s’installe à Calcutta et, en dehors de quelques séjours en Angleterre, fera l’essentiel de sa carrière dans les Indes anglaises.
Il y traite par le haschich ou chanvre indien des malades atteints de choléra, une affection dont on ignorait encore la cause. Mais pas plus que dans les autres formes de cholera morbus, comme d’ailleurs dans le tétanos, la rage et la peste qui en sont alors pour certains praticiens d’autres indications, le choléra indien n’est sensible au cannabis.
O’Shaughnessy lui-même considérait que si la mort survenait, elle arriverait « dépouillée des horreurs qui l’accompagnent » (Aubanel, Bulletin Général de thérapeutique médicale et chirurgicale 1847, 33 ; 479].
Plus généralement, il emploie le cannabis en tant qu’antalgique et antispasmodique dans de nombreuses autres affections, aussi bien dans les rhumatismes que dans les convulsions infantiles et le tétanos.
O’Shaughnessy fut anobli en 1856 par la reine Victoria, non pour ses travaux pharmacologiques, mais pour ses activités dans le domaine des télégraphes en Inde, et sera nommé Director-General of Telegraphs.
[Soigner les fous, page 303, Chapitre Le hachisch dans les "maladies nerveuses"]

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Sir William Osler
1849-1919
Né le 12 juillet 1849 à Bond Heat, Canada, décédé le 29 décembre 1919 à Oxford, Angleterre, Osler, reçu docteur en médecine en 1872 à l’Université McGill, Montréal, a exercé la médecine successivement au Calada, aux États-Unis et en Angleterre.
Après avoir enseigné une dizaine d’années à McGill, il occupe la chaire de médecine clinique à l’Université de Pennsylvanie, Philadelphie de 1884 à 1889, puis les fonctions de médecin chef du Johns Hopkins Hospital jusqu’en 1905, année où il est nommé doyen de l’Université d’Oxford.
Enseignant, clinicien et chercheur, Osler a publié de nombreux travaux sur des sujets très divers, dont certains ont conduit à attriuber son nom à plusieurs affections (les nodules d’Osler, la Maladie de Rendu-Osler, le syndrome d’Osler-Libman-Sachs, la Maladie d’Osler-Vaquez plus couramment appelée Polyglobulie de Vaquez, la triade d’Osler, &c. &c.)
Son nom est mentionné dans notre livre pour ses expérimentations sur la nitroglycérine ou trinitrine : comme l’amylnitrite, cette substance a été testée dans l’épilepsie, et les premières études avaient donné des résultats qui paraissaient prometteurs. Les études ultérieures sur cette substance puissamment vaso-dilatatrice n’ont pas confirmé son intérêt dans cette indication, contrairement à l’angine de poitrine dont il est un traitement essentiel.
William Osler, « Note on Nitro-Glycerine in Epilepsy ». The Journal of nervous and mental disease, janvier 1888, 15 ; 38-39
[Soigner les fous, page 348, Chapitre La nitroglycérine ou trinitrine]

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Humphry Fortescue Osmond
1917-2004
Humphrey ou Humphry F. Osmond est né le 1er juillet 1917 dans le Surrey, et décédé le 6 février 2004 à Appleton, Wisconsin, Etats-Unis d’Amérique.
Après avoir exercé quelques années à l’hôpital Saint-Georges de Londres, Osmond rejoint une institution psychiatrique à Weyburn, dans la province de Saskatchevan, Canada, où il entreprend des recherches avec le psychiatre canadien Abram Hoffer, non seulement sur les hallucinogènes, mais aussi sur les effets thérapeutiques de la vitamine B3 dans la schizophrénie [A. Hoffer, H. Osmond, M. J. Callbeck & I. Kahan, « Treatment of Schizophrenia with Nicotinic Acid and Nicotinamide ». Journal of Clinical & Experimental Psychopathology 1957, 18 ; 131-158 ; Abram Hoffer & Humphrey Osmond, « Treatment of schizophrenia with nicotinic acid. A ten year follow-up ». Acta Psychiatrica Scandinavica 1964 ; 40, 2 ; 171-189]
Puis Osmond prend avec Nolan D.C. Lewis la co-direction du New Jersey Neuropsychiatric Institute de Skillman, qui comporte un département de neuropharmacologie qui étudie les substances psychotropes et hallucinogènes.
Humphry Osmond est l’un des plus connus des psychiatres ayant conduit des recherches sur l’acide lysergique [L.S.D.] et l’avoir employé en thérapeutique pour ses effets psychodysleptiques et psychomimétiques dans le cadre de sa psychedelic therapy : ce mot « psychédélique » dont il est l’inventeur connaîtra un succès mondial et durable.
[Soigner les fous, page 408, Chapitre La kétamine]
[Soigner les fous, page 413, Chapitre Le L.S.D.]

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Lewis G. Page
20e siècle
Lewis G. M. Page est Member of the Royal College of Surgeons of England [M.R.C.S.] et deputy medical superintendent du Three Counties Hospital, Arlesey, Beds (connu auparavant sous le nom de The Three Counties Asylum in Bedfordshire) lorsqu’en 1953, il publie avec ses collègues Russell et Jillett un article qui présente une méthode d’électroconvulsivothérapie intensive, « The Page-Russell technique » appliquée à plus de 3.800 patients. Dans le protocole thérapeutique suivi, le nombre des séances quotidiennes d’électrochocs est porté à neuf
R.J. Russell, L.G.M. Page, R.L. Jillett, « Intensified Electroconvulsant Therapy. Review of five years' experience ». Lancet, December 5, 1953, 265(6797) : 1177-1179
[Soigner les fous, page 208, Chapitre L'électronarcose de Frostig et l'électrochoc contrôlé de Paterson]

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Cyril Stansfeld Parker
20e siècle
En 1940 et en 1945, C. S. Parker, M.D., Ch.B., D.P.M., est based at Whittingham County Mental Hospital, Lancashire, England, et il est membre de la Royal Medico-Psychological Association. En 1950, il est Senior Assistant Medical Officer, en ce même Whittingham Mental Hospital.
Après Debbie A. Pond en 1948, Cyril S. Parker et Fred Wrigley, publient une étude infirmant les résultats obtenus en 1947 par G. Tayleur Stockings avec le Synhexyl, un dérivé du cannabis, comme traitement antidépresseur [Parker et Wrigley, « Synthetic Cannabis Preparations in Psychiatry : (1) Synhexil ». Journal of Mental Science, january 1950, vol. 96, Issue 402; 276-279]. Ils avaient précédemment publié tous deux « Effects of Cannabis » dans le Lancet, vol. 250, Issue 6467, P223, August 9, 1947.
Parker est aujourd'hui surtout connu comme ayant fabriqué dans les années 1950 avec Charles Breakall, l'un des premiers appareils à électroencéphalographie (EEG), qu’ils emploient chez les patients psychiatriques du Whittingham Hospital. Ces études pionnières ont été rapportées dans le Lancet.
[Soigner les fous, page 319, Chapitre L'opium et le hachisch]

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James Parkinson
1755-1824
Né le 11 avril 1755 dans le quartier londonien de Hoxton et mort le 21 décembre 1824 dans cette même ville de Londres, J. Parkinson est un éminent médecin qui s’est également beacoup intéressé à la politique, à la géologie et à la paléontologie.
Il est mondialement connu pour avoir décrit en 1817 dans son Essay on Shaking Palsy une nouvelle maladie sous le nom de paralysis agitans (Paralysie agitante) et qui porte le sien depuis qu’elle a été renommée en son honneur par Jean-Martin Charcot.
On sait moins qu’en 1805, dans un ouvrage consacré à la goutte, Parkinson avait émis l’idée d’une diathèse urique chez l’aliéné, c’est-à-dire d’une disposition de son organisme à produire de l’acide urique en quantité, une idée qui conduisait à assimiler certaines aliénations mentales à une forme cérébrale de goutte.
Ce qui fut à l’origine des premières prescriptions de la « lithine » ou lithium : les sels de lithium ont la faculté de dissoudre les dépôts d’urate ou acide urique, dont les cristaux sont présents dans les calculs urinaires et les concrétions articulaires des malades.
Après une très longue éclipse, le lithium réintègrera au milieu du siècle dernier la pharmacopée psychiatrique, dans des indications cependant bien différentes de celles que Parkinson avait envisagé.
[Soigner les fous, page 397, Chapitre Le lithium et ses sels]

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Caleb Hillier Parry
1755-1822
Né le 21 octobre 1755 à Cirencester, décédé le 9 mars 1822 à Bath, C. H. Parry fait ses études dans sa ville natale avant de passer trois ans at the dissenters’ academy de Warrington. En 1773, il entreprend des études de médecine à Édimbourg et y obtient son diplôme de docteur en médecine en 1778 avec une thèse intitulée de Rabie Contagiosa, vulgo Canina.
De retour d’un voyage en Hollande, en Belgique et en France, il s'installe à Bath en novembre 1779. Il exerça ses talents comme médecin, mais aussi comme écrivain et comme agronome et d’horticulteur, dont il a présenté le résulat de ses recherches devant the Bath and West of England Society of Agriculture, Arts, Manufactures, and Commerce.
Parry, qui fut admis au College of Physicians le 30 septembre 1788, a été pendant de nombreuses années médecin du Bath General hospital. Il était membre de la Royal Society, vice-président de la Bath and West of England Society of Agriculture, membre de la Society of Natural History of Göttingen et membre honoraire de la Farming Society of Ireland. En 1816, un accident vasculaire cérébral mit fin à ses activités publiques.
Son monument funéraire porte l’inscription : Caleb Hillier Parry, M.D., R.S.S. Vir probus, Cultor Dei pius, Medicus sagax. […]
Le Dr Caleb Parry a contribué à la rédaction des « Philosophical Transactions to the Memoirs of the London Medical Society » et à plusieurs revues, magazines et journaux. Il a publié :
- An Address to the Medical Society of Edinburgh. Edinburgh 1778.
- An Inquiry into the Symptoms and Causes of the Syncope Anginosa, commonly called Angina Pectoris, illustrated by Dissections. Bath 1799.
- Facts and Observations tending to show the Practicability and Advantage of producing, in the British Isles, Clothing Wool equal to that of Spain; together with some Hints towards the Management of Fine-woolled Sheep. London 1800.
- Elements of Pathology and Therapeutics. Bath 1815.
- Cases of Tetanus and Rabies Contagiosa, or Canine Hydrophobia. Bath 1814.
- An Experimental Inquiry into the Nature, Causes, and Varieties of the Arterial Pulse, and into certain other properties of the large Arteries in Animals with Warm Blood. Bath 1816
Voir l’article que lui a consacré William Munk.
Caleb H. Parry apparait dans notre livre pour avoir recommandé au tout début du XIXe siècle l’anoxie cérébrale comme traitement symptomatique de la folie, qu’il obtient d’une façon bien singulière : c’est par la compression des carotides que le médecin anglais a proposé de lutter contre la ‘permanent insanity’ attribuée à une irritation du cerveau due à un afflux excessif de sang [C.H. Parry, Elements of pathology therapeutics… Bath, 1815].
[Soigner les fous, page 341, Chapitre L'asphyxie thérapeutique]

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Arthur Spencer Paterson
1900-1983
A. S. Paterson, Physician in Psychological Medicine, est né le 22 février 1900 à Aberdeen, Ecosse, et décédé le 27 décembre 1983.
Il fait ses études secondaires au Fettes College d’Edimbourg puis au Oriel College d’Oxford. Ses études de médecine se déroulent à Edimbourg où il est reçu M.B., Ch.B. [Medicinæ Baccalaureus, Chirurgiæ Baccalaureus, c’est-à-dire bachelier en médecine et bachelier en chirurgie] en 1928, et diplômé M.D. [Doctor of Medicine] en 1934. Il est élu M.R.C.P. Ed. [Member of the Royal Colleges of Physicians, Edinburgh] en 1930 et il en devient membre en novembre 1933. En 1935, il est élu M.R.C.P. de Londres.
Il entreprend une spécialisation en psychiatrie peu après avoir été reçu au doctorat, obtient une bourse de voyage Rockefeller pour le Johns Hopkins de Baltimore, où il travaille avec le docteur Curt Paul Richter, et poursuit ses recherches postuniversitaires à Munich. De retour en Angleterre, il exerce dans les hôpitaux de Maudsley, Cassel et Middlesex, et en 1946, est nommé Consultant Psychiatrist au West London Hospital, poste qu'il occupe jusqu'à son départ en retraite en 1966 [West London Hospital Medical School, Dan Mason Research Foundation].
A la suite de sa rencontre à Rome avec Ugo Cerletti, l’inventeur des électrochocs, Paterson contribu activement à leur introduction au Royaume-Uni. En 1945, il fait fabriquer un sismothère (Electroconvulsive therapy machine) qui a porté son nom, la Spencer Paterson Mark lV, en collaboration avec l’Electronic engineering company Ferranti Limited.
Il s’est distingué par deux apports originaux :
- L‘electronarcosis’ sans convulsion : avec W. Liddel Milligan, Paterson a proposé sous le nom de ‘électrochoc contrôlé’ une méthode d’électrochocthérapie proche de l’électro-narcose de Frostig [« The technique and application of electronarcosis ». Proceedings of the Royal Society of Medicine, sept. 1948, 41 ; 575-586] : on fait monter le courant de 0 à 200 milliampères en l’espace de 2 secondes, on le laisse agir pendant 30 secondes après quoi on le ramène progressivement à 70 milliampères en 15 secondes. Le spasme tonique dure ainsi cette trentaine de secondes pendant laquelle agit le courant de 200 milliampères. C’est ce que Jean-Jacques Rondepierre, qui dit avoir pu la voir pratiquer durant le Congrès de Londres par le Dr Paterson dans son service, considère une « fausse électro-narcose », qui serait plutôt un « électrochoc prolongé ».
- Paterson est aussi l’un des rares psychiatres a avoir pratiqué ce qui a été appelé le pseudo-électrochoc, qui consiste en l’application d’une électrisation non convulsivante. Voir à ce sujet deux publications avec Torquato Gualtierotti, de l’Istituto di Fisiologia dell'Università di Milano :
- « Electrical stimulation of the unexposed cerebral cortex ». The Journal of physiology, 27 août 1954, 125, 2; 278-291
- The physiological effects of non-convulsive bitemporal stimulation in the baboon & man. Confinia neurologica 1956
Il est en outre l’auteur de Electrical and Drug Treatments in Psychiatry. Elsevier Publishing Company, 1963, 248 p.
Il s’est également intéressé à la thérapie comportementale, au traitement de l’alcoolisme, et surtout à l’hypnose, dont il était une autorité reconnue : Paterson est l’auteur d’une Histoire de l'hypnose en Angleterre [voir Société Moreau de Tours, séance du 19 mars 1972, signalée in AMP 1972, II, p.162, avec les travaux d'Elliotson 1791-1878, de Braid, de Sir George Savage, de Bramwell et de McDongall, d'Oxford]. On a aussi de lui : « Hypnosis as an Adjunct to the Treatment of Alcoholics and Drug Addicts”. International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, vol.18, Issue 1, p.40
[Soigner les fous, pages 207, 208, 209, Chapitre L'électrochoc. La méthode d'anéantissement. L'électrochoc contrôlé de Paterson]
[Soigner les fous, page 212, Chapitre Les pseudoélectrochocs et la peur du traitement]

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William Drummond Macdonald Paton
1917-1993
Né le 5 Mai 1917 à Hendon, près de Londres, décédé le 17 octobre 1993 à Oxford, William D. M. Paton est un pharmacologue de renommée mondiale, co-inventeur avec Eleanor J. Zaïmis des ganglioplégiques.
Bill Paton fait ses premières études à la Winchester House de Brackley, puis au Repton College et au New College d'Oxford. À Oxford, il obtient une licence en physiologie animale et remporte la bourse Theodore Williams en physiologie. Une médaille d'or de l'University College de Londres lui est décernée en 1939, et il étudie la médecine à l'University College Hospital. C'est l'époque de la Seconde Guerre mondiale, il se qualifie et prend un poste de médecin interniste à l'unité médicale de l'UCH, avant de prendre un poste de pathologiste dans un sanatorium pour tuberculeux, puis un poste au National Institute for Medical Research, à Hampstead, où débute sa carrière de pharmacologue.
Pendant huit ans, il y mène des recherches, décrivant la libération d'histamine par voie chimique et approfondissant les études pharmacologiques sur l'acétylcholine, dont l’application en médecine et en chirurgie ont été très importantes, en particulier dans le traitement de l’hypertension artérielle.
Les recherches sur les ganglion blockers menées avec Zaimis leur ont valu plusieurs distinctions : il a reçu le prix Benque 1952 et a partagé avec Zaimis le prix Cameron en 1956 et le prix de la Fondation Gardiner en 1959.
En 1952, William Paton est nommé maître de conférences en pharmacologie appliquée dans son ancien hôpital, l'U.C.H., où il conduit des recherches sur la physiologie sous-marine et les effets convulsifs de la pression à laquelle sont soumis les plongeurs. La découverte avec son collègue E. B. Smith, de la capacité de la haute pression d'inverser l'effet anesthésiant des anesthésiques gazeux est à l’origine de la mise au point d’un mélange gazeux qui a permis aux plongeurs de travailler à de très grandes profondeurs. De 1954 à 1959, Paton est professeur de pharmacologie au Royal College of Surgeons of England, avant d’être nommé à l'Université d'Oxford, où il poursuit ses travaux sur le syndrome neurologique de haute pression.
Il est l’auteur de Man and mouse : animals in medical research. Oxford, OUP, 1984, qui est une contribution à la défense de l'expérimentation animale (Wikipedia en fait un vivisection activist).
Pour en savoir plus long sur les travaux, les réflexions théoriques et la personnalité de ce grand savant, voir la notice de D. G. Grahame-Smith.
[Soigner les fous, page 383, Chapitre Neuroplégique,ganglioplégique ou neuroleptique ?]

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Richard Morgan Phillips
1920-2001
Né à Londres en 1920, décédé le 25 août 2001, R.M. Phillips a été reçu docteur en médecine à Londres en 1951.
Après avoir servi en tant que Surgeon Lieutenant dans la Royal Navy de 1944 à 1949, il exerce pendant un an au Shenley Hospital, Hertfordshire puis au St Thomas's Hospital sous la direction du Dr Will Sargant, et où, comme le précisent Edward Myers, Rosalind Phillips, Kenneth Cowan [The British Medical Journal, 12 janvier 2002, 324:116], il a acquis une certaine notoriété en conduisant son Austin Seven dans le couloir principal de l'hôpital.
Nommé psychiatre consultant du General Hospital de la ville de Stoke-on-Trent dans le North Staffordshire en 1955, il transforme les anciens services de soins psychiatriques en une unité psychiatrique moderne. Il a été l'un des premiers à pratiquer ce que l'on appelle la psychiatrie de liaison. Il fut medical member of the Lord Chancellor's Mental Health Review Tribunal, avant et après sa retraite de l’hôpital en 1983.
Phillips a publié avec son collègue John Torrie Hutchinson, du Department of Psychological Medicine au St. Thomas's Hospital, un article rendant compte de leur expérience de l’acétylcholinothérapie, ou choc acétylcholique : « Intravenous acetylcholine in treatment of the neuroses ». The British Medical Journal 1954, 4877 ; 1468-1470.
[Soigner les fous, page 214, Chapitre Le choc acétylcholinique]

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Debbie A. Pond
20e siècle
D. A. Pond, de l’Institute of Psychiatry, Maudsley Hospital, London, a publié dans le Journal of Neurology, Neuro-Surgery & Neuropsychiatry, 1948, 11, No. 4, 271-9 sur les « Psychological effects in depressive patients of the marijuana homologue synhexil ».
Ses résultats n’ont pas confirmé ceux de son compatriote londonien Stockings, qui présentait ce cannabinoïde comme un intéressant traitement de la dépression.
A leur tour, Cyril Stansfeld Parker et Fred Wrigley, en 1950, publieront des conclusions rejoignant celles de Pond : le Synhexil, aussi appelé Pyrahexyl ne présente pas l’effet antidépresseur supposé par Stockings.
[Soigner les fous, page 319, Chapitre L'opium et le hachisch]

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Thomas Power
ca1801-1873
Aliéniste et botaniste.
Membre de la Medico-psychological Association
Après avoir été reçu docteur à l’Edinburgh University en 1823 avec une Dissertatio inauguralis, De gonorrhœa virulenta, il étudie trois ans à Paris, sous la direction de Dupuytren, Laennec, Velpeau, etc.
Le Traité de Laennec, De l’auscultation médiale publié en 1819, a été traduit en anglais dès 1821 par Sir John Forbes [1787-1861], et cette traduction a eu un tel succès qu'il a été réédité trois fois, en 1827, 1829 et 1834. Son auteur a acquis une grande renommée outre-Manche et a attiré de nombreux étudiants. À son cours clinique tenu à Paris à l'hôpital de la Charité à partir de 1824, « le noyau principal » de ses élèves étrangers est formé par des Ecossais et Irlandais, « docteurs de l’Ecole de Médecine d’Edinburgh » parmi lesquels T. Power, qui « a travaillé pendant un an dans le service de Laennec », en 1825-1826.
[Pierre Huard, « Les élèves étrangers de Laennec ». Revue d’histoire des sciences, 1973, 26, 4 ; 315-337]
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De retour au Royaume-Uni, Thomas Power s'installe en Irlande, à Cork, où il fut nommé professeur de botanique à l'École de médecine. Il est à ce titre l'auteur en 1845 d'une Flore du County Cork [The botanist’s guide to the County of Cork, in Contributions towards a Fauna and Flora of the County of Cork. Cork Cuvierian Society. John Van Voorst, London and George Purcell and Co., Cork, 1845].
Le 1er août 1845, il débute sa carrière d'aliéniste à l’ancien Cork District Hospital for the Insane comme Resident Physician (l’asile disposait également d’un Resident Surgeon, du nom de Samuel Hobart). L'Eglinton Asylum déménage en 1852, et T. Power en est le Resident Medical Superintendent. Il exerce au Cork District Lunatic Asylum jusqu’à sa mort le 17 avri 1873, à l’âge de 72 ans.
Avec le docteur Power qui les nomme « Turkish bath », les bains de vapeur sont largement employés dans son asile d'aliénés. Ces bains turcs ont été construits à Cork sur les directives du docteur Barter et mis en fonction en février 1861.
Appelés aussi « bains russes », ils sont, comme à l’hôpital des aliénés de Saint-Pétersbourg, préférés aux bains d’eau et prescrits non seulement à titre hygiénique, comme moyen de propreté, mais aussi dans des indications générales telles que scrofule et rhumatismes ainsi que dans des indications psychiatriques, mélancolie et acute mania.
Selon Power, la moitié de ses patients étaient améliorés ou guéris après avoir utilisé le bain.
voir
- Report on first employment of Turkish Bath as a remedy in insanity
- Report on the effects of the Turkish bath in the treatment of insanity, for the Board of Governors. Cork (Ireland), 1865].
- « The turkish bath as a cure for insanity ». Daily Southern Cross 17 november 1862, XVIII, p.1661
et ci-dessous, sous le même titre : The Mercury, 1er novembre 1862, p.3
THE TURKISH BATHS AS A CURE FOR INSANITY
Doctor Power, resident physician of the Cork District Lunatic Asylum, states his experience of the Turkish bath in the institution over which he presided, as follows : -" I must beg your attention to a short statement of the curative and beneficial effects of that safe and powerful agent, in the treatment of the insane, in which I have had rather extensive experience, for the last year and a half, in the Cork District Lunatic Asylum.
Reflecting on one very general and striking sympton of insanity, it occurred to me that the Turkish bath, as established at St. Anne's Hill by Dr. Barter, would be likely to remove that sympton, and with it the maturing cause which gave origin to it, and that such a result could not fail in having a beneficial effect on the original disease, and possibly in removing it altogether.
I tried medicine, hot water baths, and out door exercise for those symptoms, but all were ineffectual. Having reflected deeply on these points, and turned them over and over in my mind for a considerable period, I eventually thought it incumbent on me to state them to the board of governors, and to propose the erection of a Turkish bath for the benefit of the institution, which, after much discussion and opposition, was finally acceded to. The bath was constructed under Dr. Barter's directions, and declared fit for use in February, 1861. The first persons submitted, to its influence were much pleased with it, and were anxious to go again. Once in the week was the time appointed at first for its use, which was gradually made more frequent, and, after about four months' use of it, 1 found that seventeen persons had been perfectly cured by it, and sent home to their friends. The cases to which I now allude were a long time in the house, and classified with the incurables.
After some months' further experience of its beneficial action, new arangements were made which enabled me to use it more generally and more frequently and since then from fifty to eighty patients are daily submitted to its influence ; many for its remedial action, but the greater number for motives of cleanliness ; eventhese latter arewonderfully improved in appearance by its use, and have acquired the ruddy glow of health, instead of the pale and sickly look of invalids. Of course out of more than 500 patients in the institution, all were not expected to recover, nor were they all under treatment for the purpose ; but the best way of showing the effects of the bath would be by statistics. It was only fair to conclude that if the proportion of cures had been greater since the introduction of the Turkish bath than before it, this bath must have had some influence in producing that desirable result. I see by my notes that for the year ending March'61, the cures were fifty-nine per cent. ; but for the nine months ending 31st Dec. last, during which period the bath had been in use, the per centage of cures was 76, that is, 74 had been cured out of ninety-six entered. That was more than double the number of cases produced in any asylum in England.
When the bath was not in being, in 1860, the deaths were 48 ; in the nine months ending 31st December, 1861, 28, or 24 at the same rate for the twelve months, that is exactly one-half the number.
The patients, after the first few baths, all seemed to be much pleased with it, and were always longing for the time when it was to be administered. Those who had suffered a relapse, after having been sent out cured, showed no unwillingness to return to the asylum, and even asked to be taken there at once, in order that they might get the bath, as they considered that nothing else would cure them. I have never seen any ill effects from the bath, except a little nausea and a slight fainting in a few instances, but after a bath or two those ill effects disappeared. Up to that time I have used it in more than 900 cases, and since March, 1861, thirty idiotic patients have been removed to a higher class and rendered capable of enjoyment, and of doing work about the establishment.
I would recommend the introductions, of the Turkish bath into all public institutions, and I am firmly convinced that it has as beneficial an influence on the system as air and exercise.
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[Soigner les fous, page 46, Chapitre Le bain de vapeur et de fumigation]

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Joseph Priestley
1733-1804
Né le 13 mars 1733 à Birstall, West Yorkshire et décédé le 6 février 1804 à Northumberland (Pennsylvanie), J. Priestley est un pasteur, théologien, philosophe et pédagogue, mais aussi un physicien et un chimiste.
Il est surtout présenté et connu comme the discoverer of oxygen en 1774, dont l’identification et le nom lui-même d’oxygène sont dûs au Français Antoine Lavoisier [1743-1794]. On crédite par ailleurs à Priestley d’avoir isolé du nitrous oxyde gaz, connu aujourd’hui sous le nom de protoxyde d’azote, précurseur de l’éther et du chloroforme dans le domaine de l’anesthésie chirurgicale.
Il est cité dans notre livre comme l’un des Anglais qui, après Benjamin Franklin [1706-1790] et Jan Ingenhousz [1730-1799], et avec John Wesley [1704-1791] et John Birch [1749-1815] expérimentent l’électrothérapie voltaïque et placent parfois leurs électrodes sur la tête de patients mélancoliques et aliénés : il s’agit d’agir au plus près du lieu où la maladie prend naissance, la tête, le cerveau, un organe qui, s’il n’en est pas le siège, est indispensable à la pensée.
[Soigner les fous, page 77, Chapitre L'électricité dans les asiles]

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Sir William Ramsay
1852-1916 (Ecosse)
Né à Glasgow (Ecosse) le 2 octobre 1852, mort à High Wycombe (Buckinghamshire, Angleterre) le 23 juillet 1916, William Ramsay est un chimiste lauréat 1904 du prix nobel de chimie pour son rôle dans la découverte de divers gaz, dont le xénon et avec Lord John Rayleigh le joliment nommé argon.
Ramsay apparaît dans notre livre comme l’un des expérimentateurs -et auto-expérimentateurs- avec ses compatriotes britanniques Humphry Davy et Edmund Gurney du protoxyde d’azote, un gaz isolé par Joseph Priestley et plus connu sous le nom de gaz hilarant. Ces expériences permettront d’établir l’importance et de mieux connaître ses effets sur le fonctionnement psychique.
[Soigner les fous, page 341, Chapitre Les anesthésiques : protoxyde d’azote, éther, chloroforme]

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Alexander Robertson
1834-1908 (Ecosse)
Né à Rutherglen, Lanarkshire, Alexander Robertson, M.D., Fellow of the Faculty of Physicians and Surgeons of Glasgow [F.F.P.S.G.], Physician to the Royal Infirmary, and Professor of medicine, St. Mungo’s College, Glasgow,
est surtout connu pour ses travaux pionniers sur le contexte anatomique de l'aphasie (1867) et les mécanismes de l'épileptogenèse focale (1869).
Il est aussi l’un des premiers médecins à prescrire des extraits de cerveau d’origine animale, per os, à titre de médication nerveuse et mentale. Mais les résultats dans le traitement de mélancoliques, maniaques et démences organiques sont très mitigés, même avec l’extrait concentré que Robertson appelle Cerebrinin. Cet extrait était « aromatisé à la cannelle, coloré en rouge avec de la cochenille et appelée myéline » pour éviter que les patients ne se révoltent s'ils se rendent compte qu’il s’agit de cerveau de mouton (Mary de Young ; 256]. Il s’agissait de fournir au système nerveux les éléments de réparation et de stimulation qu’exige la maladie nerveuse ou mentale.
A. Robertson inspirera les travaux de W. Maule Smith (voir ce nom).
[« A discussion on the treatment of mental and nervous diseases by animal extracts ». The British Medical Journal 1896, 2 ; 800-802].
Il s’est également intéressé à bien d’autres approches thérapeutiques des troubles mentaux, ainsi que ses publications en témoignent : thermothérapie, électrothérapie (galvanisme), hypnotisme…
Sur Alexander Robertson, voir : Mervyn Eadie, « Alexander Robertson (1834-1908) : Glasgow's pioneer aphasiologist and epileptologist ». Journal of the history of the neurosciences, 2015; 24(3) :292-302
On jugera par les quelques travaux recensés ci-après de l’étendue et de la variété des sujets neuro-psychiatriques ayant fait l’objet de publications par Alexander Robertson :
- « On induration of the brain ». Glasgow Medical Journal, IX, 1861 ; 308-314
- « Cases of reflex paralysis, with observations ». The Medical Times and Gazette, may 1865 ; 544-546
- « Observations on brain softening, hemiplegia, &c ». Glasgow Medical Journal, 1866 ; 132-145 (discussion 163-167)
- « The pathology of aphasia ». Journal of Mental Sciences, XII, january 1867 ; 503-521
- « Case of recovery from aphasia, with observations ». Glasgow Medical Journal, II, 1868 ; 133-137
- « Notes of a visit to American asylums ». Journal of Mental Science, april 1869 ; 49-89
- « Notes of a visit to Canadian asylums ». Glasgow Medical Journal, I, 1869 ; 482-489
- « On unilateral convulsions, localisation, etc. » Edinburgh Medical Journal, XV, 1869 ; 513-523
- « Influence of mental shock in insanity ». The British Medical Journal, 1871, I ; 610-611
- « On a regulated temperature in the treatment of disease ». The British Medical Journal, 1871, II ; 607-609, 638-640 and 664-666
- « French medico-psychological littérature ». Glasgow Medical Journal, V, 1873 ; 223-238
- « On the unilateral phenomena of mental and nervous disorders », read before BMA meeting in Edinburgh, aug. 1875. Glasgow Medical Journal, VII, 1875 ; 496-516
- « Haematoma auris ». Glasgow Medical Journal, VII, 1875 ; 308-312
- « French medico-psychological litterature ». Glasgow Medical Journal, 1876 ; 524-533
- « Unilateral hallucinations of hearing ». The British Medical Journal, 1877, I ; 775-776
- « Case of unconscious automatic acts in an epileptic ». The British Medical Journal, I, 1877 ; 479-480
- « Case of partial convulsions (Jacksonian Epilepsy), with observations on percussion of the skull in diagnostic ». The British Medical Journal, I, 1878 ; 707-708
- « Observations on some points in cerebral pathology, and on percussion of the skull ». Journal of Mental Sciences, july 1878 ; 224-228
- « On insanity », in : James Finlayson, Clinical Manual for the Study of Medical Cases. London, Smith, Elder and Co, 1878
- « On some of the pathological and physiological relations of brain, mind, and higher nerve function ». Glasgow Medical Journal, XII, 1879 ; 401-421
- « The brain of a dog which had been the subject of epilepsy and peculiar case of epilepsy ». The British Medical Journal, I, 1879 ; 22 and 227-228 ; II ; 92-93
- « A case of epilepsy ». The Lancet, II, 1883 ; 492-494
- « Recovery from insanity if seven years standing, treatment by electricity ». Journal of Mental Science, july 1883 ; 318-319
- « On catalepsy, with cases. Treatment by high temperature and galvanism to head ». Journal of Mental Science, july 1887 ; 259-267
- « Patient suffering from Jacksonian Epilepsy with sensory defect ». Glasgow Medical Journal, XII, 1894 ; 450-453
- « Case of murder during temporary insanity induced by drinking. Epilepsy Acquittal on the ground of insanity ». Journal of Mental Science, october 1883 ; 382-387
- « On catalepsy, with cases. Treatment by high temperature and galvanism to head ». Journal of Mental Scince, july 1887 ; 259-267
- « The Town’s Hospital ». Glasgow Medical Journal, XXX, 1888 ; 15-17
- « Case of acute dementia treated by heat and electricity applied to the head ». Proc of Path and Clin Soc., review in Glasgow Medical Journal, V, XXXIV, 1890 ; 308-310
- « Glasgow Royal Infirmary : case of acute dementia. Treatment by heat and cold to head, electricity, general massage, etc. : Recovery ». Journal of Mental Science, january 1891 ; 92-94
- « On the differentiating Action of Alcohol in the Nervous System ; with Observations on its Toxic Symptoms ». The International Journal of the Medical Sciences, december 1892, n°248, pp.643-655
- « Observations on the action of the brain of the sheep in diseases of the central nervous system ». The British Medical Journal, 1893 ; 1319-1320
- « Cases of functional paralysis : treatment by hypnotism, myelin, &c. Recovery ». Glasgow Medical Journal, XLIV, 1895 ; 258-264
- « Disease of floor of fourth ventricle, etc. Treatment by continuous current through medulla oblongata ». Glasgow Medical Journal, XLV, 1896 ; 374-377
- « Illustrations of hydropathy in practice ». Edinburgh Medical Journal, N.S., II, 1897 ; 46-53
- « Some new methods of treatment in diseases of the central nervous system ». 12th International Medical Congress, 1897. Review in The Lancet, september 1897 ; 634
- « Unilateral hallucinations : their relative frequency, associations and pathology ». Journal of Mental Science, april 1901
- « General hospitals and pulmonary consumption ». The British Medical Journal, 22 février 1902, n°2147, pp. 445-447
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[Soigner les fous, page 294, Chapitre L'opothérapie cérébrale. La transfusion nerveuse]

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Charles Alexander Lockhart Robertson
1825-1897 (Ecosse)
Né le 4 avril 1825 à Edimbourg, décédé le 18 mai 1897 à Exmouth, Angleterre, Lockhart Robertson est le fils de John Argyll Robertson, président du Royal College of Surgeons d'Édimbourg, et le frère d’Argyll Robertson, éminent ophtalmologue dont le signe, connu de tous les médecins, n’est plus observé depuis la quasi-disparition de la neurosyphilis.
Diplômé à Édimbourg en 1845, Lockhart s'engage dans l'armée en 1846 et devient chirurgien adjoint du Yarmouth Army Lunatic Asylum. En 1850, il démissionne et reprend ses études de médecine au Caius College de Cambridge, où il obtient le diplôme de M.B. en 1856. Il s'installe à Londres, il devient secrétaire de la nouvelle Medico-Psychological Association et rédacteur en chef du Journal of Mental Science.
A partir de 1859 et durant onze années, il occupe le poste de Medical Superintendent du Sussex County Asylum ou Sussex Lunatic Asylum, où il met en œuvre le système du non-restraint, qui lui aurait valu de nombreuses visites d’aliénistes de l'Europe entière. Son dernier poste, de 1870 à 1896, fut celui de Lord Chancellor’s visitor in lunacy.
On a de lui The care and Treatment of the Insane Poor. London, J.E. Adlard, 1867 ; 26 p.
Grand défenseur du no-restraint, Charles Lockhart Robertson a aussi recommandé et eu largement recours à l’enveloppement dans un drap mouillé, suivant la coutume hydropathique « dans le traitement des manies sthéniques » [C. L. Robertson, « On the sedative action of the cold sheet in the treatment of recent mania ». British Journal of Psychiatry 1861, 7 ; 265-277].
Après son collègue John Macpherson, il a par ailleurs pris parti pour la trépanation décompressive chez certains aliénés, une intervention utile même si elle est « purement expérimentale et empirique ».
Enfin, le nom de C. Lockhart Robertson apparaît dans notre livre comme ayant publié ses résultats avantageux de l’emploi de la digitale dans les manies aiguës : s’il n’a pas de pouvoir curatif, il est un remarquable calmant de l’excitation, et « grâce à elle une maison de bruit et de tumulte peut être transformée en un milieu relativement paisible » [« Cases illustrating the use of Digitalis in the Treatment of Mania ». The Mental Science 1864 ; 547-557].
[Soigner les fous, page 134, Chapitre Le drap mouillé, moyen de traitement de l'aliéntion mentale]
[Soigner les fous, page 237, Chapitre La trépanation au XIXe siècle en neuropsychiatrie]
[Soigner les fous, page 315, Chapitre La digitale]

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George Matthew Robertson
1864-1932
George M. Robertson, alors médecin-directeur de l’asile de Murthly, Perthshire, et futur responsable du Morningside Asylum ou Royal Edinburgh Hospital, a abrégé des accès maniaques et amélioré des hypocondriaques grâce à l’hypnose. Mais c’est en améliorant le sommeil des uns et l’état nutritionnel des autres, et en évitant à la fois le « restraint mécanique » et le « restraint chimique » qu'il a obtenu ce résultat [« The use of Hypnotism among the Insane ». The Journal of Mental Sciences, January 1893].
L'aliéniste écossais avait publié l'année précédente le récit de sa visite chez Charcot et Bernheim : « Hypnotism at Paris and Nancy. Notes of a Visit ». The Journal of Mental Science 1892, 38 ; 494-531].
[Soigner les fous, page 98, Chapitre L'hypnose]
George Matthew Robertson 1864-1932
[René Semelaigne, Annales médico-psychologiques 1932, I, pp.495-496]
« George Robertson, dont la mort prématurée vient d’attrister les nombreux amis, était un homme d’une haute valeur scientifique et d’une rare bonté. Simple et cordial, il savait, de prime abord, conquérir la sympathie.
Fils d’un brillant officier de l’armée des Indes, il naquit à Simba le 15 mai 1864, et commença ses études à Madras pour les poursuivre à Edimbourg. Sa mère était française, et je l’ai souvent entendue parler de l’époque heureuse des vacances passées dans la maison familiale, aux environs de Colmar. C’est à l’asile de Morningside qu’il s’initia à l’étude des affections mentales, comme assistant de Thomas Clouston, savant médecin dont les travaux, et surtout l’ouvrage intitulé ‘Unsoundness of mind’, sont toujours appréciés à leur juste valeur.
Nommé en 1892 médecin-directeur de l’asile de Murthly, il passait, sept ans après, à l’asile de Larbert, et remplaçait Clouston en 1908. L’asile royal de Morningside a été inauguré au début du siècle dernier, mais c’est en 1792 qu’une réunion provoquée par le président du Collège des médecins d’Edimbourg et le Lord Prévôt de la cité avait prévue la création d’un établissement spécialement réservé aux aliénés. Robertson ne manquait pas de faire remarquer que cette réunion avait précédé de quelques jours celle où William Tuke proposa à la Société des Amis la fondation de la maison qui devait s’appeler la Retraite d’York. Après la terminaison des guerres napoléoniennes, trois jeunes médecins écossais se rendaient en France, attirés par la renommée de l’Ecole de Paris. L’un d’eux était Morison, dont le livre sur la physionomie des aliénés, avec ses quatre-vingt-quinze planches, reste un document précieux.
De nombreuses visites à la Salpêtrière leur laissèrent une impression inoubliable. Devenus plus tard administrateurs de l’asile d’Edimbourg, ils contribuères à son agrnadissement, firent appliquer les réformes nécessaires, et placer le buste de Pinel devant la porte d’entrée. "Il est intéressant de noter, nous dit Robertson, que ce fut le premier monument consacré à la mémoire de Pinel." Malheureusement, à la suite de modifications diverses, l’ancienne façade devint la partie postérieure de l’asile ; mais, grâce à l’active intervention de Robertson, un nouveau buste orne aujourd’hui l’entrée principale et rappelle à ceux qui passent le nom du grand philanthrope, libérateur des aliénés.
Morison, qui avait suivi avec assiduité les leçons d’Esquirol, résolut de répandre à son tour la bonne parole, et il obtint du maître des conseils et des notes, avec l’autorisation de reproduire quelques dessins. De retour à Edimbourg, il réussit, malgré les obstacles et les résistances, à inaugurer l’enseignement des maladies mentales en 1823. Aussi quand Robertson succéda à Clouston comme chargé de cours à l’Université, l’esprit de la Salpêtrière y revivait encore.
En 1920, il était appelé à occuper la chaire de psychiatrie. "Il faut, disait Esquirol, aimer les aliénés pour être digne et capable de les servir." Cette maxime fut, au cours de sa vie, le guide de Robertson. Estimant nécessaire une intervention précoce et prompte, il fit créer une clinique mentale pour enfants et adolescents. Tout malade put être admis librement et sans formalités dans des locaux psécialement aménagés, des consultations externes furent organisées, ainsi qu’un service d’assistance à domicile. L’hôpital Jordanburn reçoit les personnes présentant un état nerveux ou de légers troubles mentaux, et n’ayant que des ressources modiques ; elles paient suivant leurs moyens, et les indigents sont admis gratuitement.
Il avait soutenu une thèse, pour laquelle une médaille d’or lui était décernées, sur le diagnostic précoce de la paralysie générale, sa prophylaxie, ses symptômes et son traitement ; et ce sujet l’intéressa toujours. Il reconnaissait que Bayle le premier, s’il n’avait pas, au sens exact du mot, découvert la paralysie générale, avait su l’isoler et inscrire au cadre nosologique une maladie nouvelle. Le fait lui semblait digne d’être commémoré, et il en soumit l’idée à Henri Colin. C’est ainsi qu’il fut décidé de célébrer en 1922 le centenaire de la thèse de Bayle. A la séance inaugurale, Robertson était, par acclamation, nommé vice-président. Le même jour, il se rendait aux Invalides pour revoir le tombeau de l’Empereur sous les ordres de qui avait servi son grand-père, aide de camp du général Rapp.
Cinq ans après nous étions heureux de le retrover parmi nous, et il nous rappelait que Pinel, dont on célébrait le centenaire, avait publié en 1785 une traduction des Institutions de médecine pratique de Cullen, maintenant ainsi les traditions séculaires qui unissent la France et l’Ecosse. Au cours de l’année dernière, sa santé, jusqu’alors robuste, s’altérait, et il ressentait chaque soir des poussées fébriles. Un séjour à Madère ne produisit aucune amélioration, et il mourait le 28 mars 1932. Je connassais George Robertson depuis quarante-trois ans. C’est à l’asile Sainte-Anne, au service de la Clinique, que je le vis pour la première fois. Depuis cette époque nous sommes restés en rapports constants. Toujours soucieux d’acquérir des connaissances nouvelles, il m’écrivait souvent pour obtenir des renseignements plus précis sur la vie et l’œuvre de Pinel, ou l’histoire de la psychiatrie française. C’est en vyant peu à peu disparaître les vieux amis qu’on se rend vraiment compte de la fuite des ans. »
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Thomas Newton Rudd
1906-1995
Thomas N. Rudd est né à Londres le 15 novembre 1906, et décédé le 3 septembre 1995.
Reçu docteur et membre du Royal College of Physicians of London, il occupe un poste d’interne au London Hospital avant d’ouvrir un cabinet de médecine générale à Tiverton puis d’exercer au London Fever Hospital Service.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est Medical Specialist and Officer-in-Charge of the Medical Division of British Military Hospitals en Angleterre, en Algérie et en Normandie. Il restera membre de la Royal Army Reserve of Officers. De retour dans le Devonshire, il y exerce comme médecin gériatre. Affecté au Tiverton Hospital et à son annexe le Belmont Hospital, il réforme l’organisation des soins pour le plus grand bien des personnes âgées hospitalisées, et il organise un enseignement en médecine gérontologique. En 1957, il est nommé Consultant Physician et Medical Director of the Department of Geriatric aux hôpitaux de Southampton. Il a participé à la création au Knowle Hospital d’un service de psychogériatrie : « Southampton was one of the first places to appoint a psychiatrist specializing in the elderly ».
Parmi de nombreuses publications, on lui doit deux livres, un manuel intitulé The Nursing of the Elderly Sick, a practical handbook of geriatric nursing (London, Faber, 1953) et Human Relations in Old Age (London, Faber, 1967) destine aux professionnels de santé et aux travailleurs sociaux.
Erudit et lettré, il s’est aussi intéressé à l’histoire médiévale, et après avoir pris sa retraite en 1971, il est devenu guide at Winchester Cathedral.
Voir le petit article qui lui est consacré dans le Suid-Afrikaanse Mediese Tydskrif de la Mediese Vereniging van Suid-Afrika [Medical Association of South Africa], Januarie 1971, p.45, à propos d’une communication au 48th Medical Congress tenu à bord du Reina del Mar.
et la notice nécrologique publiée par R E Irvine dans le British medical Journal, 1995, 311, 1296
Tom Rudd apparaît dans notre livre pour sa sympathique recommandation -mais aujourd’hui tout à fait déconseillée- d’employer l’alcool comme sédatif dans les cas d’agitation légère chez le vieillard : « une bonne dose d’alcool, sous forme d’un double whisky, de rhum ou de gin » [T.N. Rudd, « The choice of sedatives in old age ». The Practitioner 1956, 176 ; 218-220].
[Soigner les fous, page 415, Chapitre Les boissons alcoolisées]

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Gerald de Montjoie Rudolf
1897-1971
Gerald de Montjoie Rudolf ou Gerald Richmond Anderdon de Mountjoie Rudolf est né le 23 février 1897 à Chislehurst, Greater London, et décédé le 8 septembre 1971 à Bristol.
Il apparait dans diverses publications comme M.R.C.S., L.R.C.P. Lond., D.P.H., D.P.M. Assistant Medical Officer, Cane Hill Mental Hospital, Coulsdon, c'est-à-dire comme Member of the Royal College of Surgeons of England, Licentiate of the Royal College of Physicians of London, Diploma in Public Health, Diploma in Psychological Medicine. En 1940, de M. Rudolf sert dans le Royal Army Medical Corps comme Captain G. R. A.
G. de M. Rudolf est l’auteur de
- [La courbe de la température dans le paludisme inoculé artificiellement]. The Journal of Tropical medicine and hygiene, n° 19, t. XXVII, 1er octobre 1924, p. 259
- Erythrocytosis in Artificially-Inoculated Malaria. J C Ramsay Publication, 1925.
- Some Aspects of Therapeutic Malaria. The Journal of the Royal Society of Medicine, May 13, 1926, vol. 19
- Therapeutic Malaria. London, Humphrey Milford, Oxford University Press, 1927, 223 p., 55 fig., 11 pl.
- The treatment of a cretin with anterior pituitary extract. Endocrinology, Vol. 23, Issue 3, 1 September 1938, pp.364-366
- The arm reflexes. Journal of neurology and psychiatry, II, n°1, Janvier 1939, 7-12, 9 tabl.
- The effect of amphetamine on fatigue and depression. The British Journal of Addiction, July 1947, 71-
- An Experiment in Group Therapy with Mental Defectives. The International Journal of Social Psychiatry, vol.I, n°1, Summer 1955, pp. 49-53
- Crime and Mental Subnormality. Mental Health (London), 1966, 25(1):45-46
- A Conscious Immobility. Bristol, John Wright and Sons Ltd., 1969
A la suite des travaux de Ruth F. Harrell en 1946 et de M. Vianna Dias en 1947, G. de M. Rudolf propose d'utiliser la thiamine ou aneurine [Vitamine B1] comme traitement des déficiences mentales, et, malgré des résultats médiocres et discutables, il le juge supérieur aux autres thérapeutiques [G. de M. Rudolf, Hortham Colony, Almondsbury, near Bristol, Bristol Clinic for Functional Nervous Disorders, « The Treatment of Mental Defectives with Thiamine ». The Journal of Mental Science 1949, 95 ; 910-919 et 1950, 402 ; 265].
[Soigner les fous, page 354, Chapitre La vitaminothérapie]

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Russel [de Eye]
18e siècle
Une longue période d’abandon avait suivi les malheureux essais de xénotransfusion effectués par Jean-Baptiste Denis à Paris au XVIIe siècle. Russel, médecin anglais de Eye, Comté de Suffolk, Angleterre, est l’un des très rares médecins, sinon le seul, à avoir tenté le renouvellement de l’expérience au siècle suivant : il transfuse du sang d’agneau à une jeune garçon de 16 ans présumé atteint de la rage (hydrophobie) après l’avoir saigné, et qui survécut non seulement à la morsure du chien, mais aussi à l’opération [Historical Magazine, may 1792, §167; 43].
[Soigner les fous, page 65, Chapitre Le traitement de l'aliénation mentale par la transfusion sanguine]

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Robert J. Russell
20e siècle
L’électroconvulsivothérapie intensive, qui consiste en la répétition des chocs électriques dans un laps de temps limité, est notamment recommandée par le Britannique Robert Russell et ses collègues Page et Jillett, du Three Counties Hospital. Arlesey, Bedfordshire.
Les résultats thérapeutiques de la Page-Russell technique, qui consistait en l’administration d’une ou deux séances d'ECT par jour, avec plusieurs chocs électriques supplémentaires pendant la convulsion. Ils porteront le nombre de séances quotidiennes à neuf. Cette méthode somme toute assez rude - doit-on ajouter ‘choquante’ - n’a guère convaincu la plupart des praticiens.
J. Russell, M.R.G.S., Senior Assistant Medical Officer, a créé une société, Ectron Ltd, pour fabriquer des sismothères applelés ‘Ectron machines’ qui à l’époque, ont équipé presque tous les hôpitaux du Royaume-Uni.
- Robert J. Russell, L.G.M. Page, R.L. Jillett, « Intensified Electroconvulsant Therapy. Review of five years' experience ». The Lancet, December 5, 1953, 265 (6797) : 1177-1179
- G. M. Page, R.J. Russell, « Intensified electrical convulsion therapy in the treatment of mental disorders ». The Lancet, 1948 April 17, 1, 6503 ; 597
[Soigner les fous, page 208, Chapitre L'électroconvulsivothérapie. La méthode d'anéantissement]

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Ronald Arthur Sandison
1916-2010
Né le 1er avril 1916 dans les Îles Shetland, décédé le 18 juin 2010 à Ledbury, Ronald A. Sandison entreprend des études de médecine en 1934 et sert pendant la guerre 1939-1945 dans la Royal Air Force, étudiant en particulier les effets de la haute altitude sur les pilotes de bombardiers. A la fin du conflit, il exerce comme psychiatre au Warlingham Park Hospital, Surrey, où naît son intérêt pour la psychologie jungienne.
En 1951, il prend un poste au Powick Hospital, Worcestershire. Lors d’un séjour en Suisse, il découvre le diéthylamide de l’acide lysergique et en revient avec des flacons de Delysid (L.S.D. 25) que lui a offert Albert Hoffmann. Il est ainsi le premier médecin à introduire la substance psychodysleptique au Royaume-Uni. Là, il entreprit de l’utiliser dans le cadre de séances de psychothérapie psychanalytique, qu’il dénommera la « thérapie psycholytique ».
On pourra lire des précisions sur la méthodologie suivie par Sandison et sur ses travaux ultérieurs dans l’article nécrologique qui lui est consacrée sur le site de la MAPS [Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies]
Avec H. Osmond et H. A. Abramson aux Etats-Unis, comme Jan Bastiaan en Hollande, Ronald A. Sandison est donc l’un des principaux pionniers de l’utilisation du L.S.D. à des fins psychothérapeutiques.
[Soigner les fous, page 413, Chapitre Le L.S.D.]

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William Walters Sargant
1907-1988
Né à Highgate le 24 avril 1907, le docteur Sargant est décédé le 27 août 1988.
‘Will’ fait ses études à la St Wilfred’s School, Seaford puis au Leys College, Cambridge, et ses études de médecine au St John’s College, Cambridge University.
Avant de se consacrer à la psychiatrie, il exerce comme chirurgien interne au service chirurgical de St Mary’s, puis comme médecin assistant, et fut le plus jeune medical superintendent de St Mary’s. Il fut atteint par la tuberculose, qui allait à nouveau l'affecter en 1954.
Il travaille ensuite comme remplaçant au Hanwell Mental Hospital, puis au Maudsley Hospital grâce à Edward Mapother, qui devint son mentor.
Son intérêt pour la thérapeutique biologique l’amène à employer des amphétamines pour traiter la dépression en 1936, l'insuline pour traiter la schizophrénie en 1938, l’électroconvulsivothérapie pour la dépression sévère. Il contribua à l'élimination progressive des bromures au profit des barbituriques pour la sédation et fit des recherches sur l'anorexie mentale et les bases physiologiques de la dépression.
En 1938, Will Sargant reçut une bourse Rockefeller pour Harvard. Il retourna en Angleterre à la déclaration de guerre pour travailler dans le service psychiatrique du Maudsley Hospital, du Sutton Emergency Hospital, le futur Belmont Hospital, avec Eliot Slater.
Il y a traité des milliers de soldats traumatisés, employant le pentothal et l’amytal et l’éther pour provoquer une abréaction. Il a publié en 1944 avec Eliot Slater An Introduction to physical methods of treatment in psychiatry [Edinburgh and London, E&S Livingstone], important ouvrage qui a connu cinq éditions, cinq traductions et cinq réimpressions.
Affecté par une pneumonie compliquée d'une hépatite infectieuse, il interrompt ses activités et rédige l’un des ses principaux ouvrages, The Battle for the Mind, publié à Londres chez Heinemann en 1957.
Il est considéré comme l’un des plus influents et des plus éminents psychiatres anglo-saxons de son temps.
Will a laissé un texte autobiographique intitulé The Unquiet Mind, London, Heinemann, 1967.
Voir l’article biographique de Desmond Kelly, en reference à : The Times, 31 Aug 1988; The Independent, 5 Sept 1988; The Guardian, 2 Sept 1988; Brit.med.J., 1988,297,789-90; Lancet, 1988,2,695-6,859; St Thomas's Hospital Gazette, Spring 1967,65,No.l; World Medicine, 18 June 1975.
Il apparaît dans notre livre à propos :
- du penthotal, qu'il emploie donc pendant la guerre par Wilde et Eliot Slater dans le dépistage de la simulation, mais aussi dans le traitement des traumatismes émotionnels de combat, et plus généralement de la ‘névrose traumatique’.
Voir :
- (avec Eliot Slater) "Acute War Neuroses." The Lancet 236, no. 6097 (1940): 1–2.
- (avec Gilbert Debenham, Denis Hill et Eliot Slater) "Treatment of war neurosis"
- du gaz carbonique, qu'il utilise dans l’immédiat après-guerre, après avoir initialement recouru aux barbituriques intraveineux : W. Sargant et E. Slater, Lancet 1940, 2 ; 1. W. Sargant, British Medical Journal 1942, 2 ; 574] : son expérience est très limitée et les résultats décevants la font rapidement abandonner. Il l’emploie en particulier en association avec l’électrisation cérébrale.
- Par ailleurs, Sargant est l’un des premiers Anglais à faire pratiquer des interventions psychochirurgicales.
[Soigner les fous, page 37, Chapitre Les mélanges oxycarbonés]
[Soigner les fous, page 349, Chapitre Les amphétamines]
[Soigner les fous, page 362, Chapitre La narco-analyse]

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Sir George Henry Savage
1842-1921
Fils d’un chimiste, George Savage est né à Brighton le 12 novembre 1842 et décédé à Londres le 5 juillet 1921.
Il fait ses études dans sa ville natale, puis sa formation médicale au Sussex County Hospital et au Guy’s Hospital, où il remporte la Treasurer’s gold medal. Après avoir été reçu docteur en 1864 et avoir occupé un poste de résident au Guy’s Hospital et au Bethlem Royal Hospital, il exerce quelques années en médecine générale à Alston Moor, Cumberland avant de revenir au Bethlem Hospital en 1872 en tant qu’assistant medical officer. Six ans après, il y accède au poste de resident physician, qu’il conserve jusqu’en 1888. Il fut également médecin consultant à la Royal Institution for the Mentally Deficient, à Earlswood, pendant vingt ans et maître de conférences sur les maladies mentales à Guy's. Il fut élu à la présidence de la Medico-Psychological Association en 1886, et un temps coéditeur avec Hack Tuke du Journal of Mental Science.
Son principal ouvrage est un manuel ayant pour titre Insanity and Allied Neuroses, publié en 1884, réédité en 1894 et 1907. Il fut anobli en 1912.
Voir la notice biographique que lui a consacré G. H. Brown, en référence au Lancet, 1921; B.M.J., 1921.
Il s’est par ailleurs intéressé à l’hypnose médicale, après Elliotson 1791-1878 et James Braid 1795-1860, et comme, entre autres, John Milne Bramwell 1852-1925. Signalons également ses réserves, à l’instar de Rayner, David Yellowlees, Andriezen, ou encore de l’Ecossais Thomas Smith Clouston, envers un traitement qui connu alors un immense succès en Europe, à l’exception notable du Royaume-Uni : la clinothérapie ou alitement continu.
George Savage est cité dans notre ouvrage pour les essais qu’il a pratiqué au Bethlem hospital avec un alcaloïde des solanées, l’hyoscyamine, un produit sédatif et narcotique qui connut une grande vogue à la fin du XIXe siècle.
[Soigner les fous, page 338, Chapitre L'hyoscyamine]

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Lewis Shapter 19e siècle
[1848-1890] (Ecosse)
Né le 26 juillet 1848 à Exeter (Devon), décédé le 13 novembre 1890, Shapter fait ses études de médecine à Cambridge où il est reçu docteur en 1872. Puis il exerce à Exeter, reprenant plusieurs des fonctions occupées par son père, le professeur Thomas Shapter [1809-1902].
En particulier, il succède en mars 1876 à son père, démissionnaire, comme médecin de l'asile d'Exeter.
En 1879, L. Shapter est M.D. Cantab., Physician to the Devon and Exeter Hospital (Wonford), and Consulting Physician to the Wonford House Hospital for the Insane.
Il est par ailleurs membre du Royal College of Physicians of London (1884).
Dans un article publié en 1879, Lewis Shapter traite de la valeur thérapeutique du citrate de caféine comme sédatif général, comme anodin, au sens étymologique d’antalgique [anodynos, de an et odynê], qui calme, qui apaise la douleur, et comme diurétique. Le médecin anglais avait constaté les heureux résultats de l’association du citrate de caféine à la digitale dans le traitement des hydropisies, et propose d’étendre l’indication à d’autres affections qu’il estime avoir des analogies pathogéniques : mélancolie, fatigue cérébrale, insomnie, dépression des buveurs, empoisonnements par l’opium et l’aconit « et les formes de manie aiguë que Gubler a qualifiées d’asthéniques »
[« The use of citrate of caffein as a diuretic in cardiac dropsy ». The Practitioner, january 1879 ; 23-30]
[« The therapeutic value of citrate of caffein as a general sedative, anodyne, and diuretic ». The Practitioner, october 1879 ; 357-363]
[Soigner les fous, page 330, Chapitre La caféine]

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Thomas Claye Shaw
1841-1927
Fils d’un chimiste, Claye Shaw est né à Stockport en 1841, et décédé le 14 janvier 1927.
Il fait ses études au King’s College de Londres, où il obtient sa licence [B.A. degree] en 1860, sa qualification en 1864 et son diplôme de M.B. deux ans plus tard, il s’oriente vers la médecine mentale et obtient un junior post au Colney Hatch Asylum.
Il devint ensuite medical superintendent, d'abord d'un hôpital temporaire pour les fièvres récurrentes à Hampstead, puis du Metropolitan Asylum, Leavesden, et enfin du Middlesex County Asylum à Banstead. Sa réputation devint telle que l’on fit appel à lui comme principal conseiller pour la construction du nouvel asile de Claybury et que l’on suivit son avis de nommer Robert Armstrong-Jones comme premier directeur.
Il a enseigné la psychologie médicale à l’hôpital St. Bartholomew, et la psychiatrie clinique à l’hôpital St. Luke.
T. C. Shaw avait une vision progressiste des réformes à apporter au dispositif de lutte contre les maladies mentales, préconisant la création de services de psychiatrie dans les hôpitaux généraux et le développement des soins ambulatoires en post-cure.
Parmi ses publications, on relèvera ses Ex-Cathedra Essays on Insanity (1904)
Voir la notice signée G. H ; Brown, en référence à : Lancet, 1927; B.M.J., 1927; Lyle, 159; Presidential Address to R.C.P., 1927, 40.
Le docteur T. Claye Shaw du St. Bartholomew’s Hospital, a recommandé la trépanation crânienne dans les cas d’aliénation mentale où une « compression de l’organe cérébral » du malade est postulée : dans ces cas, « le médecin a le droit de soumettre le malade à une opération qui pourra le sauver d’une démence incurable ». La trépanation est donc « utile dans le traitement des aliénés, non seulement dans la paralysie générale, mais dans les maladies mentales ordinaires », puisqu’elle peut non seulement diminuer la pression intracrânienne en donnant plus d’espace au cerveau, mais aussi modifier le système de nutrition du cerveau en offrant un canal d’élimination à ses déchets.
- « The surgical treatment of insanity ». The British Medical Journal 1889, II ; 1090-1091
- (avec Harrison Cripps) « On the surgical treatment of general paralysis. With notes of a case in which Trephining was performed ». The British Medical Journal 1890, I ; 1364 [Annales médico-psychologiques 1897, I ; 117-118]
[Soigner les fous, page 237, Chapitre La trépanation]

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Isaac Michael Shepherd
1923-1995
Né le 30 juillet 1923 à Swansea, décédé le 21 août 1995, Michael fait ses études secondaires au Pays de Galles, puis à partir de 1941 ses études de médecine à Oxford, où il suit en particulier l’enseignement de John Ryle, professeur de médecine sociale.
Après obtention de son doctorat, il décide se spécialiser en psychiatrie, entre au Maudsley Hospital et travaille avec Sir Aubrey Lewis qui aura sur lui une influence déterminante. Après l’obtention de son diplôme de psychological medicine, il fait son service dans la RAF et sert comme neuropsychiatre dans une base aérienne près d'Aylesbury. Pendant cette période, il fréquente le St John's Hospital voisin, où il étudie dans les dossiers l'évolution des maladies mentales, avant et après l'introduction de divers traitements.
En 1952, le docteur Aubrey Lewis obtient qu’il entre à l'Institute of Psychiatry du Maudsley Hospital où il est désormais Senior registrar. Il approfondit alors ses connaissances dans le domaine de l’épidémiologie et de l’histoire de la médecine, fréquentant lors d’un séjour au Johns Hopkins l’Institute of Medical History et l’historien Owvei Temkin.
De retour au Maudsley, il poursuit ses recherches en épidémiologie et médecine sociale, ainsi qu’en psychopharmacologie.
Shepherd est l’auteur de « Les neuroleptiques et l’effet Œdipe » [traduit et publié par C. Koupernik dans : Nervure 1991, IV, 6 ; 34-37]. Il a bien décrit le contexte de l’apparition des premiers psychotropes, et en particulier des neuroleptiques ou antipsychotiques, qui explique la large adhésion qu’ils ont rencontrés initialement. Ce pionnier de la psychopharmacologie britannique s’est aussi montré très réservé vis-à-vis de l’emploi du lithium, du fait de sa toxicité.
Pour en savoir plus sur Michael Shepherd, psychiatre, enseignant, chercheur, historien de la médecine, fondateur et rédacteur de la revue Psychological Medicine, et auteur d’un curieux ouvrage antifreudien, Sherlock Holmes and the case of Dr Freud (London, Tavistock Publications, 1985), lire l’article de M. G. Gelder, en référence à : Brit.med.J., 1995,311,868; The Lancet, 1995,346,694; The Times, 13 Sept 1995; The Independent, 30 Aug 1995; The Daily Telegraph, 12 Sept 1995.
[Soigner les fous, page 395, Chapitre Les neuroleptiques. Des NAP aux APAP]
[Soigner les fous, page 401, Chapitre Le lithium]

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Edgar Sheppard
1819-1897
Né en 1819 à Worcester et décédé le 29 octobre 1897 à West Worthing, E. Sheppard étudie à la Bridgenorth Grammar School et au King’s College de Londres puis à l’University of St Andrews School of Medicine où il est reçu docteur en 1855.
Membre du Royal College of physicians de Londres et du Royal College of Surgeons of England, professeur de psychologie médicale au King’s College de Londres en 1871, expert médico-légal apprécié, il exerce comme medical superintendent du Male Department au Middlesex County Lunatic Asylum de Colney Hatch ou Colney Hatch Lunatic Asylum à partir de 1861.
Grand partisan des bains de vapeur appelés bains turcs, Edgar Sheppard les considère comme un précieux auxiliaire thérapeutique dans la plupart des troubles mentaux, et surtout les formes dépressives avec impulsion au suicide.
Voir
- son treatise on the Turkish bath : Bathing : How to Do it, When to Do it, and Where to Do it. London, 1865 [Reprinted from the Journal of Mental Science, July 1865] (2e éd, Londres, 1866; 3e éd, 1869).
- « Cases treated by Turkish bath ». The Journal of Mental Science 1866, 12 ; 74-83
- « The turkish bath in the treatment of the insane ». The Lancet 1871, 25 february, 97, 2478 ; 287
Parmi ses principales autres publications :
- Translation of Gilbert's Special Diseases of the Skin. London, 1845.
- A Fallen Faith : Being a Historical, Religious, and Socio-political Sketch of the Society of Friends. London, 1860 [sur le Quakerism]
- On Some of the Modern Teachings of Insanity. Lewes, 1872
- Lectures on Madness in its Medical, Legal and Social Aspects. London, 1873.
- Cremation and Cholera. London, 1884
[Soigner les fous, page 46, Chapitre Le bain de vapeur et de fumigation]

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Stephen L. Sherwood
XXe siècle
Neurochirurgien britannique, Stephen Sherwood, qui fut Clinical Associate Professor of Neuropsychiatry de l’Université de l’Illinois, est l’un des promoteurs du traitement de certaines psychoses schizophréniques par injection intra-ventriculaire [dans le système ventriculaire du cerveau] d’adrénaline, de sérotonine, de cholinestérase, mais aussi de sulfate d’atropine, de banthine et de probanthine, de hyaluronidase.
Il rapporte ainsi une série de 366 injections, effectuées après avoir mis en place une canule dont l’extrémité atteint le ventricule latéral et y reste quelque fois pendant plus d’un an sans inconvénient particulier. La cholinestérase et la sérotonine ont amélioré quelques schizophrènes, mais les résultats n’ont pas permis d’en tirer des conclusions solides.
Il a publié en 1951 avec Warren McCulloch, Ellen Ridley un article intitulé « Effects of Intraventricular Acetylcholine and Cholinesterase and Related Compounds in Normal and Catatonic cats », en 1952 « Intraventricular medication in catatonic stupor (preliminary communication) » et avec Ellen Ridley et Warren S. Mcculloch « Effects of intraventricular Acetylcholine, Cholinesterase, and related compouds in normal and ‘catatonic’ cats », en 1955 avec W.S. Feldberg « Injections of bulbocapnine into the cerebral ventricles of cats », en 1957 avec W.H. Mosberg « Catatonic patients treated with intraventricular cholinesterase »
S. L. Sherwood a par ailleurs pratiqué de 1940 à 1950 de nombreuses leucotomies à l'hôpital de Manyls, un hôpital psychiatrique de Colchester, Angleterre.
Voir :
- Wilhelm Feldberg, « Recent experiments with injections of drugs into the ventricular system of the brain ». Proceedings of the Royal Society of Medicine, Section of Psychiatry, octobre 1955, 48, 10 ; 853-864
- « Expériences récentes avec les injections de produits dans le système ventriculaire cérébral. Expériences chez le chat ». Annales médico-psychologiques 1956, II, 5 ; 927-928
Sherwood est l’époux de Marion Cecilia Smith [1915-1988], du Medical Research Council des National Hospitals for Nervous Diseases à Queen Square, qui a apporté d'importantes contributions à l'anatomie et à la pathologie du système nerveux humain, et aux méthodes histologiques d'étude de ce système.
[Soigner les fous, page 244, Chapitre Les injections intracérébrales pharmacologiques]

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George Edward Shuttleworth
1842-1928
Né le 16 novembre 1842 à Edgbaston, Warwickshire et décédé le 28 mai 1928 à Hampstead, Shuttleworth est l’un des pionniers, avec Edouard Seguin en France et Montessori en Italie, de l’assistance psycho-éducative des enfants déficients dits alors anormaux, faisant évoluer la législation et le dispositif de prise en charge en faisant la promotion d’écoles spéciales.
Il étudie au King's College de Londres, où il obtint son diplôme, puis à Heidelberg où il est reçu docteur en médecine. Il devient ensuite Superintendent of the Royal Albert Asylum, à Lancaster de 1870 à 1893.
Pour des compléments bio-bibliographiques, voir l’article qui lui est consacré sur le site The Kings Candle Sticks
Le Dr. G.-E. Shuttleworth s’est intéressé au traitement de l’idiotie, notamment chirurgical, et signale dans un article intitulé « The Surgical Treatment of Idiocy » et publié dans The Journal of Mental Science 1896, 42 ; 54-62 une opération de craniectomie effectuée en 1878 par le docteur Fuller, de Montréal, qui enlève par le trépan des morceaux d'os du crâne d’un idiot de deux ans pour permettre l’expansion de son cerveau [Le Progrès Médical 1878, VI ; 929].
L’aliéniste prend position, à l’instar de plusieurs de ses collègues dont Telford Telford-Smith, George Humphry, Daniel John Cunningham, contre une telle opération dangereuse et non justifiée puisqu'inefficace.
[Soigner les fous, page 239, Chapitre La craniectomie des microcéphales idiots]

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Walter Knowsley Sibley
1863-1944
Né en 1863 à St James, City of Westminster, Greater London, décédé le 9 août 1944 à St Pancras, London, W. Knowsley Sibley est un dermatologue anglais, qui a publié en 1912 The treatment of diseases of the skin.
Il apparaît dans notre ouvrage comme auteur de travaux ayant inspiré, avec ceux du médecin danois Niels Ryberg Finsen, prix Nobel 1903 de physiologie, Paul Joire dans ses recherches de l’action de la lumière sur l’organisme et de son emploi en thérapeutique [Congrès des médecins aliénistes et neurologistes de France et des pays de langue française, Bruxelles, 1903, II ; 288-300].
[Soigner les fous, page 142, Chapitre La luminothérapie ou photothérapie]

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Eliot Trevor Oakeshott Slater
1904-1983
Eliot Slater est né le 28 août 1904 et décédé le 15 mai 1983.
Il fait ses études à la Leighton Park School, Cambridge University, et au St George’s Hospital de Londres. Il exerce et enseigne ensuite au National Hospital at the Maudsley, où il rencontre Alfred Meyer, Willy Mayer-Gross et Eric Guttmann qui ont fui le régime nazi.
Comme psychiatre, E. Slater porte un intérêt particulier à la psychobiologique et à la génétique. La constitution névrotique, l'hystérie, la schizophrénie, l'hérédité dans les troubles mentaux, la méthodologie de la recherche en psychiatrie, la pathographie des musiciens de génie et les questions médico-légales feront l’objet de ses savantes recherches.
Il a soutenu une thèse intitulée The Problem of "The Reign of King Edward III (1596)": A Statistical Approach, publiée par la Cambridge University Press. Il fut par ailleurs le rédacteur en chef du British Journal of Psychiatry pendant onze années.
Avec J. F. Wilde et William Sargant, Eliot Slater, M.D. Camb., M.R.C.P., D.P.M., a employé le pentothal sodique pendant la guerre dans le dépistage de la simulation, et surtout, avec Grinker, dans le traitement des traumatismes émotionnels de combat, et plus généralement de la ‘névrose traumatique’
Voir :
- William Sargant and E. Slater, "Acute War Neuroses." The Lancet 236, no. 6097 (1940): 1–2.
- Gilbert Debenham, Denis Hill, William Sargant and Eliot Slater, "Treatment of war neurosis". The Lancet, 25 janvier 1941, p.107-109 [à propos de plus de 1500 cas de névroses et psychoses traitées depuis le début de la guerre]
- (avec William Sargant) An Introduction to Physical Methods of Treatment in Psychiatry. Edinburgh 1944 (2e edition 1948, 3e edition 1954, 4e edition 1963, 5e edition 1972. Publié à Baltimore, Etats-Unis d’Amérique en 1944 sous le titre : An introduction to somatic methods of treatment in psychiatry.
- (avec Wilhelm Mayer-Gross et Martin Roth) Clinical Psychiatry (1960)
- (avec Valerie Cowie) The Genetics of Mental Disorders (1971)
Sur Eliot Slater, voir :
- ETOS Eliot Slater Archives
- la notice rédigée par Sir Martin Roth pour le British medical Journal en 1983
[Soigner les fous, page 362, Chapitre La narco-analyse]

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Robert Percy Smith
1853-1941
R. Percy Smith est né à Clapham le 24 octobre 1853 et décédé le 4 juin 1941.
Il fait de brillantes études au St. Thomas’s Hospital, où il est diplômé en 1879. Après y avoir exercé quelques années et fait un voyage d’étude à Vienne, il est nommé resident assistant physician en 1883, puis en 1888 assistant medical officer au Bethlem Royal Hospital, London sous la direction de George Savage, auquel il succède trois ans plus tard comme superintendent.
Dix ans après, en 1898, il démissionne et ouvre un cabinet privé, mais continue à enseigner en tant que physician for mental diseases puis comme conférencier au St. Thomas’s Hospital jusqu’en 1915.
Smith a dirigé la revue Brain de 1901 à 1905, et fut le président de la Medico-Psychological Association pour 1904.
Ses principales publications portent sur la psychiatrie légale, notamment The Insane and the Law en 1895, écrit en collaboration avec le juge Hawke et G. Pitt Lewis, Q.C.
Avec Arthur T. Myers, médecin de l’hôpital d’enfants de Belgrave à Londres, R. Percy Smith étudie l’application de l’hypnose appliquée au traitement des maladies mentales et publie des réflexions méthodologiques et ses plus grandes réserves quant aux avantages à en espérer [« On the Treatment of Insanity by Hypnotism ». The Journal of Mental Science 1890, 36 ; 191-213].
Voir la notice rédigée à sa mort par G H Brown.
[Soigner les fous, page 98, Chapitre L'hypnose dans les asiles]

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William Maule Smith
20e siècle
William M. Smith fait ses études médicales à Edimbourg et à Dundee. En 1897, il est diplômé M.B., Ch.B., M.R.C.P. en 1900, reçu docteur en médecine en 1906, F.R.C.P. en 1919. Il exerce au West Riding Asylum, Wakefield (Polton) et au Barnsley Hall Asylum dans le Worcestershire, puis il devient Medical Superintendent of the West Bromwich Infirmary et medical officer de la Wigmore Schools et de la Hallam Street Infirmary en 1914.
Sir W. M. Smith est par ailleurs membre de la British Medical Association. Il décède à West Bromwich le 6 juillet 1925 à l’âge de 51 ans
Inspiré par les travaux d’Alexander Robertson sur la Cerebrinin, Smith conduit des recherches semblant montrer l’intérêt de l’opothérapie cérébrale dans les cas récents d’aliénation mentale, quelqu’en soit la forme [« On the use of brain extract in the treatment of various forms of insanity ». British Medical Journal 1912, 2 ; 1451-1454].
Voici ce qu’en dit le docteur Auguste Marie, éminent chef de service de l’asile d’aliénés de Villejuif, sur l’utilisation thérapeutique des extraits de cerveaux d’animaux :
Cérébrophagie et Folie. Une toute nouvelle méthode thérapeutique
Dr Auguste Marie
Un médecin anglais, sir William Maule Smith, au meeting de la British medical association, tenu le mois dernier à Liverpool, vient de faire une communication annonçant la cure de la folie par une méthode opothérapique nouvelle.
Je rentre d’Angleterre, où j’ai suivi le Congrès Eugénique de Londres, et j'ai laissé à mon éminent maître et ami, le professeur Abrams, de San Francisco, le soin de communiquer, avec ses belles recherches réflexo-thérapiques, les modestes contributions poursuivies à Paris, à son instigation, dans le même sens, avec laworski (Acad. de médecine de Paris).
Je sais donc par les journaux seulement la méthode thérapeutique nouvelle de sir William Maule Smith pour les maladies mentales : méthode basée sur l’administration d’extraits de substances nerveuses animales, (cérébrine et dérivés). Cependant, je ne crois pas un instant qu’ii y ait là une solution possible à la grave question de l’accroissement de la folie dont je me suis occupé récemment
ici même.
La question d'ailleurs n’est pas tellement neuve comme on va le voir, et la méthode paraît à priori des plus sujettes à réserves prudentes. Comme toute méthode opothérapique, elle constitue une arme à double tranchant pouvant être au moins aussi dangereuse qu’utile, si ce n’est plus ; voici pourquoi : les substances nerveuses ou cérébrales sont des composés extremement complexes et différents, selon les espèces, selon les âges, selon les cas, l'état de santé ou de maladie, etc...
Vouloir donner de la cervelle à qui en manque est trop simple : nous en avons tous plus ou moins et à poids ou volume égal ; il s’en faut que deux individus vaillent autant eérêbralement parlant. Il y a la manière de s’en servir el puis les variantes de constitution bio-chimiques.
Le cerveau vivant est un tissu tout comme les autres ; il subit les mille vicissitudes que les fluctuations vitales de la santé et de l’évolution individuelle commandent. Mon illustre maître Metchnikoff a soutenu que nous prenons par autophagie en quelque sorte, parce que nos cellules s’entremangent ; le cerveau n'échapperait pas à cette loi. Quand son intelligence et sa vitalité s’en vont et que les neurônes qui le constituent sont dévorés par les cellules voisines ou par les neuronophages venus de la circulation.
Pour défendre ces neurônes précieux, armée active des cellules de notre intelligence, que faire ? Absorber des neurônes empruntés aux animaux, en aliments ou en extraits médicamenteux, en pilules ou en solution injectable ?... Telle n’a pas été le sens des études de Metchnikoff qui voyait plus loin et cherchait la cause même des phénomènes pour la combattre. Si les neurônes s’altèrent et sont la proie des neuronophages, c’est qu’ils sont en moindre résistance et que leurs adversaires ont acquis une agressivité inquiétante.
Aussi, attribuant aux cultures intestinales plus purulentes la cause première de cette aggressivilé intempestive, a-t-il proposé dans ses essais optimistes d’assagir nos cultures intérieures et de les assainir en immunisant les cellules nerveuses contre les poisons venus du dehors et du dedans.
Les neurônes sont, en effet, des fixateurs puissants, des poisons nocifs : Roux et Sakaki ont montré in vitro qu’une émulsion de substance nerveuse, très réduite, peut fixer des quantités formidables de poisons.
Vivant, le tissu nerveux fait mieux encore ; mais si forte que soit sa puissance, à force de se gorger des poisons à neutraliser il atteint sa limite de possibilité fixatrice. Alors, il a du plomb dans l’aile ; il est mûr pour les résorbtions neuronophagiques; c’est un moribond que les cellules migratrices achèvent et résorbent comme les balayeurs emportent les détri lus. Pour le remplacer, il serait vain de faire manger de la cervelle au malade : il est trop tard. Les déments paralytiques qui sont foule dans nos grandes villes, comme Londres et Paris, seraient en vain soumis au traitement du docteur Sir William Maule Smith, il ne les sauverait pas de la fonte cérébrale et de la mort prochaine. Leur cerveau esi brûlé ; mais, dira-t-on, en intervenant plus tôt, et en tonifiant les neurônes d’une part et détruisant les ferments adverses d’autre part, on eut réussi peut-être ; mais il oui fallu agir à une époque antérieure à la démence : pour ce qui concerne l’extrait de cerveau et la cérébrale, leur administration senait-elle vraiment à celte date précoce, la panacée victorieuse et le salut ? Certainement non !
On a déjà préconisé les extraits cérébraux, sinon pour les états graves de démence et de folie, du moins pour certains états neurasthéniques ou psychasthéniques. M. le docteur Page, de Bellevue, en a fait l’objet naguère d’une intéressante étude à l’Académie ; mais, remarquez qu’il s’agissait seulement de troubles fonctionnels, relativement légers. Et ici, je ferai des réserves expresses en ce qui concerne les toxicités variées des divers composants de la matière cérébrale ; l’extrait de cerveau contient au premier chef des substances eonvulsivantes très actives, le cerveau secrète lui-même des toxiques, et on risque, à donner des extraits cérébraux complexes, d'empoisonner encore les malades dont les neurônes atteints sont gorgés de toxiques ; voilà le double tranchant à éviter. Les recherches faites à l’Institut Pasteur ont montré qu’on peut produire des accès convulsifs expérimentaux à volonté sur l’animal, en lui administrant la substance cérébrale pure. Le médicament devient alors cause de maladie ; c’est un véritable épileptisant (Travaux de A. Marie, de l'Institut Pasteur). Charrin, expérimentant sur des femelles de petits animaux pleines el leur traumatisant le cerveau sans entraîner la mort, observait sur les petits de la portée des atrophies cérébrales, avec crises épileptiques, traduisant héréditairement la maladie maternelle provoquée au cerveau par le traumatisme expérimental. Le cerveau altéré de la mère avait donc par résorbtion des neurônes lésés, empoisonné les enfants et retenti sur leur propre cerveau.
J’ai cru pouvoir réunir dans un chapitre du traité international de psychopathologie d’Alcan quelques recherches sur le chimisme de la substance cérébrale à l’état sain ou malade ; il est des plus complexes et variables ; les dosages en sont particulièrement délicats et il faut tenir compte de l’âge, du poids relatif, des volumes, de l’hydratation, etc., etc.
A l’état vivant, j’ai montré qu'on assiste à des aliénations typiques, des liquides céphalo-rachidiens, reflétant avec des fluctuation» infinies, l’état des actions et réactions d’attaque ou bien de défense des centres nerveux (réactions de Wasserman variables).
Dans une toute récente communication, mon très illustre homonyme, Pierre Marie, exposait à l'Académie la possibilité de faire vivre ou plutôt survivre des tissus nerveux hors de l’organisme ; mais quand il s’agit de substances nerveuses faisant corps avec l’organisme tout entier et noyées dans les humeurs et tissus divers, partageant leurs vicissitudes, comment porter secours à travers les échanges innombrables intermédiaires de tissus à tissus. La chirurgie le peut à la rigueur pour dégager les tissus cérébraux malades de certaines compressions, tumeurs ou abcès ; mais y prétendre par l’administration d’extraits de cerveau étranger, c’est trop simple pour une question aussi complexe. Le principe général de l’opothérapie a été posée par Brown Séquard : l’opothérapie cérébrale y rentre, bien entendu, mais il y a loin de là à une thérapeutique pratique résolvant par la cérébrine ou les lipo-lécithinés le grave problème de la folie grandissante et de son assistance coûteuse.
A ce point de vue même nous n’avons pas encore tellement gagné de terrain sur l’homme primitif dont les survivants attardés sous la forme de sauvages apprécient spécialement la cervelle humaine. Ils croyaient et croient encore en mangeant le cerveau des chefs ennemis les plus intelligents, en absorber à leur profit l’intelligence elle-même. C’est de l’opothérapie simpliste : évitons de tomber dans une errueur analogue en prétendant sauver le cerveau humain déchu par la consommation des cervaelles de nos animaux domestiques. »
La France, 27 septembre 1912, p.1-2
[Soigner les fous, page 295, Chapitre L'opothérapie cérébrale. La transfusion nerveuse]

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[Soigner les fous, page 295, Chapitre L'opothérapie cérébrale. La transfusion nerveuse]

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James Carmichaël Smyth
1742-1831 (Ecosse)
Né le 23 février 1742 à Fife dans le Perthshire, J.C. Smith est décédé à Sunbury le 18 juin 1821.
Il fait ses études à Édimbourg, où il obtint le diplôme de docteur en médecine le 29 octobre 1764 (D.M.I. de Paralysi). Après avoir parcouru l’Europe continentale et donné des conférences dans différentes facultés de médecine en France, en Italie et en Hollande, il s'installe à Londres en 1768. Il est admis au College of Physicians de Londres le 25 juin 1770 et il est nommé physician to the Middlesex hospital le 4 mai 1775. Il entre à la Royal Society le 13 mai 1779.
En 1780, il est nommé par le gouvernement responsable de la prison et l'hôpital de Winchester, où un typhus malin fait rage et cause une mortalité effroyable. Il y met fin grâce au recours au nitrous acid, beaucoup plus efficace que les moyens employés précédemment. Ce dont il fut récompensé par une somme de 5.000 livres et le titre de physician extraordinary to the king. Vers la fin de sa vie, Smith s'établit à East Acton puis à Sunbury, où il finit ses jours.
Il a publié :
- An Account of the Effects of Swinging employed as a Remedy in Pulmonary Consumption. London 1787.
- The Works of the late Dr. William Stark. London 1788.
- A Description of the Jail Distemper, as it appeared among the Spanish prisoners at Winchester, in the year 1780; with an Account of the Means employed for Curing that Fever and for Destroying the Contagion which gave rise to it. London 1795.
- The Effects of the Nitrous Vapour in Preventing and Destroying Contagion, ascertained from a variety of trials, &c., &c. London 1799.
- Letter to William Wilberforce, Esquire, containing Remarks on a Pamphlet entitled " An Account of the Discovery of the Power of the Mineral Acid Vapours to destroy Contagion, by John Johnstone, M.D." London 1805.
- Remarks on a " Report of M. Chaptal," with an Examination of the Claim of M. Guyton de Morveau to the Discovery of the Power of Mineral Acid Gases to destroy Contagion. London 1805.
- A Treatise on Hydrencephalus, or Dropsy of the Brain. London 1814.
Voir la notice rédigée par William Munk [qui le fit naître en 1741]
L’invention des machines rotatoires, qui firent les beaux jours de quelques rares asiles d’aliénés européens dans le premier quart du XIXe siècle, a été créditée à James Carmichaël Smyth et à Erasmus Darwin, le grand-père de Charles. Notons que parmi leurs inventeurs putatifs sont également cités le Français Pierre-Louis Moreau de Maupertuis [1698-1759] et un médecin danois nommé Christian-Gottlieb Kratzenstein [1723-1793].
Smith les avaient préconisées dans le traitement de la consomption pulmonaire (tuberculose). Erasmus Darwin, qui cite Smyth dans la 2e édition de son principal ouvrage, Zoonomia; or, the Laws of Organic Life [1796, I; 292] suggère un appareil plus efficace que celui que Smyth avait conçu.
[Soigner les fous, page 101, Chapitre Les machines rotatoires et oscillatoires]

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George Tayleur Stockings
1911-1968
G.T. Stockings, né à Londres le 13 décembre 1911 et décédé à Saskatoon (Canada) le 2 mai 1968, a fait ses études de médecine au King’s College Hospital, où il a obtenu son M.B., B.S. en 1936 et son conjoint diploma la même année.
Après avoir occupé un poste de résident au St. John’s Hospital de Lewisham et au St. Gile’s Hospital de Londres, il entreprend un troisième cycle à l’hôpital psychiatrique d’Oakhurst et obtient son doctorat en médecine en 1939, suite à quoi il est nommé assistant medical officer au Warlingham Park Hospital.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint le Royal Army Medical Corps [R.A.M.C.] en tant que spécialiste en psychiatrie. Après sa démobilisation avec le grade de major, il est nommé directeur deputy medical superintendent au Winson Green Hospital de Birmingham, avant d'émigrer en Australie où il ouvre en cabinet privé à Rockhampton, dans le Queensland.
En 1961, il quitte l’Australie pour le Canada, où il exerce comme medical practitioner à Govan, en Saskatchewan, jusqu'en 1964, date à laquelle il déménage à Saskatoon, où il continue d’exercer la médecine générale jusqu'à sa mort.
G. Tayleur Stockings avait expérimenté la mescaline dans les années 1930 et appelle « Condensed psychoanalysis » le fameux choc mescalinique supposé libérer le matériel psychique inconscient et donner lieu à son « analyse ».
Dans l‘immédiat après-guerre, il était à la recherche de substances euphorisantes pour le traitement de troubles qu’il rapportait à un « syndrome thalamique » correspondant à un dysfonctionnement thalamo-hypothalamique, et propose l’emploi d’un nouveau dérivé du cannabis.
En juin 1947, il teste un cannabinoïde synthétisé par R. Adams pour le laboratoire Roche dans le traitement de la mélancolie et des dépressions névrotiques chez 50 patients avec de très bons résultats, bien que l’action favorable ne dure que ce que dure l’administration du médicament. Les effets prometteurs de cette substance analogue au cannabis et qui sera appelée Synhexyl ou Pyrahexyl ne seront pas confirmés par les études menées ultérieurement.
- « A Clinical Study of the Mescaline Psychosis, with Special Reference to the Mechanism of the Genesis of Schizophenic and Other Psychotic States ». British Journal of Psychiatry 1940, 86, 29-47
- « A new euphoriant for depressive mental states ». British medical Journal 1947, 1 ; 918-922
Voir la petite notice nécrologique qui lui est consacré dans le British Medical Journal, 21 décembre 1968, p.779
[Soigner les fous, page 319, Chapitre L'opium et le hachisch]
[Soigner les fous, page 411, Chapitre La psilocybine et la mescaline]

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Rolf Ström-Olsen
1902–1986
Psychiatre d’origine norvégienne, Rolf Ström-Olsen avait 32 ans lorsqu’il fut nommé Physician Superintendent of Runwell Hospital for Nervous and Mental Disorders, à Wickford, Essex. Il y exercera jusqu’en 1964.
Dans le traitement des malades mentaux de cet établissement, Ström-Olsen a eu recours à l’hyoscine, alcaloïde des solanées employé plusieurs décennies en milieu psychiatrique comme sédatif sous forme de chlorhydrate en injection. Il a mérité le surnom de camisole de force du cerveau, par son effet radical, intéressant dans les pathologies nécessitant une sédation rapide et massive.
Pour Rolf Ström-Olsen, l'hyoscine reste en 1951 « le meilleur médicament » dans les cas d’urgence où « le praticien est appelé auprès d’un malade agité et excité » [« Pharmacotherapy in psychiatry ». Practitioner 1951, 167 ; 140-146 et Ars Medici 1952 ; 685-690]
Ström-Olsen est par ailleurs connu comme l’un des premiers Britanniques à avoir fait pratiquer des lobotomies [R. Strom-Olsen, 1946, Discussion : prefrontal leucotomy with reference to indications and results. Proceedings of the Royal Society of Medicine 34: 451–453].
Quelques années plus tard, il publie dans le Lancet un article faisant le point sur l’insulinothérapie [« Insulin Therapy ». The Lancet, Vol.279, Issue 7219, P47, January 06, 1962]
[Soigner les fous, page 337, Chapitre L'hyoscine]

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Cornelius Suckling
ca1832-ca1901
Cornelius W. Suckling est né à Birmingham, où il décède le 30 juin 1935 dans le quartier d’Edgbaston, à l’âge de 81 ans.
Il fait ses études au Queen’s College de sa ville natale, et obtient son diplôme de médecine à Londres en 1880, devient M.D. en 1882, M.R.C.P. à Londres l’année suivante. Il enseigne au Queen’s College et au Collège de Birmingham, d’où est issue l’université. Il occupe d'autres postes de médecin, à l'hôpital pour enfants et au Birmingham Orthopaedic and Spinal Hospital, et après la fusion du Queen's College avec le Mason College, il est nommé professeur de médecine.
Le docteur Suckling, médecin du Queen's Hospital s'est intéressé dès le début de sa pratique aux problèmes neurologiques, et publié de nombreux articles dans Brain, l'International Medical Journal, The Lancet et dans la Birmingham Medical Review, sur la migraine et l'épilepsie. Ceux qu’il a consacré au rein mobile n'ont pas rencontré une grande adhésion dans le milieu médical.
Sur ce dernier sujet, il est l’auteur de plusieurs brochures, dont : Movable, or dropped, kidney ; its relations to diseases of the nervous system. London, 1903 ; Movable kidney, a cause of insanity. London, 1905 ; Insanity cured by a new treatment. Details of twenty-one cases. Birmingham, 1907, où il expose ses résultats chez des aliénés atteints de rein mobile, et apparamment guéris de leur folie après avoir subi l’opération de la fixation du rein.
L’hypothèse du praticien est que leurs troubles nerveux et mentaux résultaient d’une auto-intoxication dûe au trouble des fonctions rénales d’élimination causé par la flexion de l’uretère.
[Soigner les fous, page 229, Chapitre La néphropexie]

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Robert Symmer
ca1707-1763 (Ecosse)
Né vers 1707 à Galloway et décédé le 19 juin 1763 à Londres, R. Symmer est diplômé de l’université d’Edimbourg en 1735.
Philosophe et médecin, membre de la Royal Society, il est le défenseur d’une théorie aujourd’hui obsolète sur l’électricité, dite des deux fluides. Dans un mémoire publié dans les Philosophical Transactions of the Royal Society intitulé « New Experiments and Observations concerning Electricity », il affirme que, contrairement à ce qu’ont établi Benjamin Franklin et Giambatista Beccaria, l'électricité est composée non pas d’une mais de deux forces opposées, positive et négative, provenant de deux liquides distincts, ce en quoi il reprend la théorie de Charles du Fay sur les deux fluides composant l’électricité, l’électricité vitreuse et l’électricité résineuse.
Par ailleurs, sa propre expérience, ainsi que celles de l'abbé Pierre Bertholon [1741-1800] à Paris et de Giovanni-Francesco Cygna [1734-1790] à Turin prouvent qu’il y a dans la manie une quantité de fluide électrique positif plus grande que la quantité ordinaire et naturelle, et que l’application sur la tête de l’électricité négative est très avantageuse dans cette maladie : en dissipant l’excès de ce fluide, elle détruit la cause du mal.
[Soigner les fous, page 72, Chapitre L'électrothérapie]

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Silvanus Phillips Thomson
1851-1916
Silvanus Thompson est né à York le 19 juin 1851 et décédé à Londres le 12 juin 1916.
Ingénieur électricien, il est l’auteur en 1910 de The Life of William Thomson. Joseph Ballard Murdock a publié en 1884 des Notes on electricity and magnetism. Designed as a companion to Silvanus P. Thomson's Elementary lessons [New York, Macmillan & Company, 139 p.]
Silvanus P. Thomson est l’un de ceux qui ont employé la « cage » de d’Arsonval pour le traitement de la neurasthénie et de l’hystérie [Marc Lévêque et Sandrine Cabut, La chirurgie de l’âme. De la lobotomie à la stimulation cérébrale profonde, soigner ou contrôler notre cerveau. Paris, J.C. Lattès, 2017 ; 318 p. : 250, en référence à J. Brunelin, A. Galinowski, D. Januel et E. Poulet, Stimulation magnétique transcrânienne. Principes et applications en psychiatrie. Solal, 2009].
[Soigner les fous, page 75, Chapitre Le traitement électrique de la neurasthénie]

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Randal W. Tibbetts
20e siècle
La carbonarcose ou Carbon dioxide therapy avait été mise au point dans les années 1940 par Ladislav von Meduna, qui est surtout connu comme l’inventeur de la première méthode de convulsivothérapie, la Cardiazolthérapie.
Ce traitement des psychonévroses par la carbothérapie eut un certain succès au début des années 1950.
Cependant, un doute sur la spécificité du produit naîtra d’une étude conduite par Jonathan Robert Hawkings et Randal W. Tibbetts, montrant que l’inhalation d’air comprimé procure autant d’amélioration que la carbonarcose
Mais c’est surtout l’avènement de la psychopharmacologie, avec la découverte des premiers neuroleptiques (antipsychotiques) qui sonnera le glas de cette curieuse méthode carbothérapique.
[Jonathan Robert Hawkings & Randal W. Tibbetts, « Carbon dioxide inhalation therapy in neurosis. A controlled clinical trial ». The Journal of Mental Science 1956, 102 ; 52-59].
Ajoutons que les deux auteurs ont effectué d’autres recherches sur l’Intravenous acetylcholine therapy in neurosis et les résultats d’un controlled clinical trial ont été publiés en cette même année 1956 dans le même journal.
R.W. Tibbetts est également l'auteur de
- « Leucotomy and Hypertension ». British Medical Journal 1949, 2:1452-1454 et
- « Prefrontal leucotomy ». International journal of clinical practice, 1 July 1949, Vol.3 (7), p.299-306
[Soigner les fous, page 38, Chapitre Les mélanges oxycarbonés]

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Benjamin Travers
1783-1858
Né le 3 avril 1783 à Cheapside, Londres, décédé le 6 mars 1858 Il est décédé dans sa maison de Green Street, Grosvenor Square, le 6 mars 1858, Travers est un chirurgien londonien spécialisé dans les troubles ophtalmologiques.
Les deux dernières années de sa vie, il est Medical Household, qui fait partie de la Maison royale
« Choc » est la traduction littérale du mot anglais « shock », inventé en 1826 par le chirurgien Benjamin Travers, senior surgeon to St. Thomas' Hospital à Londres de 1815 à 1841, pour décrire un état faisant suite à une commotion cérébrale. Le terme change ensuite plusieurs fois de signification.
Sur la vie, la brillante carrière et l’œuvre de B. Travers, voir l'article Wikipedia qui lui est consacré
[Soigner les fous, page 161, Chapitre Les premiers chocs. Les pyrothérapies]

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Philip Trotter
20e siècle
Philip Trotter, chirurgien dentiste, signe ses publications : « B.D.S. Birm., H.D.D. Edin., L.D.S. R.C.S. » [c’est-à-dire : Bachelor of Dental Surgery, Birmingham ; Higher Dental Diploma, Edinburgh ; Licentiate in Dental Surgery Royal College of Surgeons], Senior lecturer. School of dental surgery, King’s College Hospital, University of London.
Il est l'auteur de plusieurs articles concernant une molécule du nom de Methylpentynol qu'il a lui-même expérimenté : le N-Oblivon* (France) ou Oblivon* de la firme Schering aux Etats-Unis, appelé aussi Atemorin* du Laboratoire Wynlit en Suisse, Atempol* du Laboratoire Norgine en Angleterre et Somnesin* de B.D.H. en Angleterre est le carbamate de méthylpentynol, synthétisé en 1946.
Il est alors conseillé dans l’hyperthymie anxieuse, les états dystoniques névrotiques et dans les psychoses comme « régulateur de l’humeur et du comportement ».
L’essai conduit par P. Trotter et ses résultats sont cités par M. Henne et S. Henne dans leur communication « Résultats personnels de l’emploi du carbamate de méthyl-pentynol en psychiatrie » au Congrès des médecins aliénistes et neurologistes de France et des pays de langue française de Bordeaux en 1956, pp.497-505
- P. Trotter, « A New Type Hypnotic-sedative : Methylpentynol. A preliminary clinical evaluation of its use in dentistery ». The Dental Practitioner, august 1953, vol.III, n°12, 376-8
- P. Trotter, « The effects of methylpentynol ». The Lancet. 1954 Dec 25 ; 267 (6852) : 1302-1305
- A. H. Galley et P. Trotter, « Methylpentynol Carbamate : Pharmacological and Clinical Investigations ». The Lancet. 1958 Feb 15 ; 1 (7016) : 343-345
[Soigner les fous, page 418, Chapitre De quelques autres tranquillisants]

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Daniel Hack Tuke
1827-1895
Né le 19 avril 1827 à York, décédé le 5 mars 1895 à Falmouth, Daniel Tuke est l’un des arrière-petit-fils de William Tuke [1732-1822], qui a inauguré en 1792 la réforme du traitement des aliénés dans l’asile de la Retraite, près d’York, l'un des petit-fils d’Henry Tuke [1755-1815], co-fondateur de The Retreat, le plus jeune fils du philanthrope et aliéniste Samuel Tuke [1784-1857], et le frère de James Hack Tuke [1819-1892], qui co-dirige à son tour The Retreat.
Après s’être engagé dans une carrière juridique, Daniel s’intéresse à la folie et à ceux qui en souffrent, qu’il peut observer à The Retreat. En 1850, il est admis au St. Bartholomew’s Hospital comme étudiant et obtient son diplôme deux ans plus tard, puis entreprend la première de ses tournées à l'étranger pour y visiter les asiles. À son retour, il exerce à York et il est nommé médecin du York Dispensary et chargé de cours sur les maladies mentales à l'école de médecine. En 1858, avec son confrère londonien Bucknill, il publie un important Manual of Psychological Medicine.
Et en 1862, il est élu membre associé étranger de notre Société médico-psychologique [voir Annales médico-psychologiques 1862, pp. 624-635]. Puis il interrompt ses activités pendant une quinzaine d’années pour raisons de santé, et ne les reprend qu'en 1875 à Londres. Peu après, il est nommé governor du Bethlem Royal Hospital, examiner in psychology à l'Université de Londres.
Co-rédacteur en chef de The Journal of Mental Science en 1880, élu l’année suivante président de la Medico-Psychological Association, il enseigne les maladies mentales au Charing Cross Hospital de 1892 jusqu'à sa mort.
En 1892 paraît son Dictionary of Psychological Medicine, qui fit longtemps autorité. On crédite à Daniel Tuke l’invention du terme « Psycho-therapy » dans son ouvrage de 1872.
Hack Tuke est l’auteur de très nombreuses publications, dont :
- « On warm and cold baths in the treatment of insanity ». Journal of mental science 1858, 4 ; 532-552
- avec John Charles Bucknill, A manual of psychological medicine : containing the history, nosology, description, statistics, diagnosis, pathology, and treatment of insanity. London, J. Churchill, 1858
- Illustrations of the Influence of the Mind Upon the Body in Health and Disease, designed to elucidate the action of the imagination. London, J. & A. Churchill, 1872
Traduction française : Le Corps et l'esprit. Action du moral et de l'imagination sur le physique. Traduit de l'anglais [sur la 2e édition] par Victor Parant, précédé d'une introduction par A. Foville. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1886
[traduit également en allemand et publié à Iena sous le titre Geist und Körper]
- Chapters in the history of the insane in the British Isles. London, Kegan Paul, Trench, 1882
- The Insane in the United States and Canada. London, H.K. Lewis, 1885
- Reform in the treatment of the insane. Early history of the Retreat, York ; its objects and influence, with a report of the celebrations of its centenary. London, J. & A. Churchill, 1892
- A Dictionary of Psychological Medicine, giving the definition, etymology and synonyms of the terms used in medical psychology, with the symptoms, treatment, and pathology of insanity and the law of lunacy in Great Britain and Ireland. London, J. & A. Churchill, 1892, 2 vol. :
Volume I
et Volume II
Parmi les contributeurs, les Français
- Azam, Ed. Eugene, M.D., Professor of Surgery in the Medical Faculty of Bordeaux
- Ball, Benj., M.D., Professor in the Faculty of Medicine, Paris, Physician to the Ste-Anne Asylum, Paris
- Bernheim, H., M.D., Professor of Special Pathology and Therapeutics in the Medical Faculty of Nancy
- Blocq Paul, M.D., Chef des travaux anatomiques de la Clinique des Maladies Nerveuses à la Faculté (Paris), Lauréat de l’Institut de France
- Bouchereau Gustave, M.D., Physician and Clinical Teacher to the Ste-Anne Asylum, Paris
- Charcot, J. M., M.D., Director of the Clinique of the Salpêtrière, Professor of Neurology in the Medical Faculty, Paris
- Collin, Henri (sic), M.D. Paris
- Garnier, Paul, M.D., Médecin en chef de l’Infirmerie spéciale du dépôt de la Préfecture de Police
- Legrain, M., M.D., Médecin de la Colonie de Vaucluse, Département de la Seine
- Marie, Pierre, M.D., Prof. Agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, Médecin des Hôpitaux
- Motet, A., M.D., Médecin-directeur de la Maison de Santé, Paris
- Parant, Victor, M.D., Directeur-Médecin de la Maison de Santé, Toulouse
- Pons, Joseph, M.D., Médecin en chef, Asile Public d’aliénées, Bordeaux
- Régis, E., M.D., Ancien chef de Clinique des Maladies Mentales à la Faculté de Médecine, Paris, Médecin de la Maison de Santé de Castel d’Andorte, Bordeaux
- Ribot, Th., Editor of the Revue Philosophique
- Ritti, Ant., M.D., Médecin de la Maison Nationale de Charenton, Saint-Maurice, Sein
- Tourette, Gilles de la, Paris, Ancien chef de clinique à la Salpêtrière et préparateur de cours de médecine légale à la Faculté de Paris, Lauréat de l’Institut.
Voir l’article de G. H. Brown consacré à Daniel H. Tuke, en référence à : Lancet, 1895; B.M.J., 1895; D.N.B., lvii, 296
Ce représentant de l’illustre famille d’aliénistes anglais apparaît dans notre livre pour sa contribution intelligente à l’étude de la métalloscopie : au cours de deux visites à la Salpêtrière, il observe les expériences conduites sur l’action des métaux et des aimants sur les hystériques, et juge que l’effet des plaques métalliques relève de l’imagination plutôt que d’une action propre au métal employé, tout en relevant une difficulté : lorsqu’un morceau de carton est substitué au métal et que le transfert de l’anesthésie ne se produit pas, est-ce parce que la malade a saisi la différence des contacts, comme lorsque l’aimant est retourné, et que la malade reçoit une impression qui l’avertit du changement ? [« Metalloscopy and Expectant Attention ». The Journal of Mental Science 1879, 24 ; 598-609
[Soigner les fous, page 87, Chapitre Magnétothérapie et métallothérapie]

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Sir David Wallace
1862-1952 (Ecosse)
Né le 14 juillet 1862 à Scoonie, Fife, Écosse, décédé le 21 avril 1952 à Edinburgh, David Wallace est un chirurgien d’Édimbourg spécialisé en urologie, et qui s’est particulièrement distingué pendant la guerre des Boers en Afrique-du-Sud. Très engagé dans les activités de la Croix-Rouge britannique, il fut le président de la section d'Édimbourg pendant plus de 30 ans. En 1920, il est anobli, et l’année suivante est élu président du Royal College of Surgeons d'Édimbourg. Il est le gendre de Sir Thomas Clouston [1840-1915], psychiatre écossaise, dont il a épousé la fille Augusta Maud en 1905.
Le docteur Claye Shaw (voir ce nom) du St. Bartholomew’s Hospital, recommandait la trépanation des malades mentaux dans le cas où une compression de l’organe cérébral était postulée : « le médecin a le droit de soumettre le malade à une opération qui pourra le sauver d’une démence incurable ».
Son collègue de la Société médico-psychologique anglaise John Macpherson considèrera lui aussi que ce surgical treatment qu’est la trépanation « est un bienfait pour les aliénés », d’autant que l’opération du trépan est « éminemment inoffensive ». D. Wallace a co-signé avec J. Macpherson : « Remarks on the surgical treatment of general paralysis of the insane ». Transactions of the Medico-Chirurgical Society of Edinburgh 1891-1892, II ; 167-183.
Sur Wallace, voir l’article qui lui est consacré sur Wikipédia
[Soigner les fous, page 237, Chapitre La trépanation au XIXe siècle en neuropsychiatrie]

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John Henry Tull Walsh
1859-1932
Né le 6 juillet 1859 à Chester, Cheshire, le Lieutenant-Colonel J. H. Tull Walsh, Bengal Medical. Service (ret.), est décédé à Kingston Hill le 27 mars 1932.
Walsh étudie au Westminster Hospital de Londres, et il est reçu M.R.C.S. [Member of the Royal College of Surgeons] en 1881, M.R.C.P. Lond. [Member of the Royal Colleges of Physicians, London] en 1883, F.R.C.S. [Fellowship of the Royal Colleges of Surgeons] en 1895. Entré en avril 1884 à l'Indian Medical Service comme chirurgien en avril 1884, il exercera son art dans divers établissements psychiatriques des Indes britanniques.
À Calcutta, cet autre lieu de naissance avec Paris de l’utilisation médicale du Cannabis, Tull Walsh, Superintendent of Lunatic Asylums, publie les résultats d’une étude rétrospective sur la période 1862-1892 montrant que « chez les débiles et les névropathes », le chanvre accentue « les tendances manifestes ou latentes à la folie » :
- Surgeon-Captain J.H. Tull Walsh, « Hemp drugs and insanity ». The Journal of Mental Science, january 1894, 40 ; 21-36
- Surgeon-Captain J.H. Tull-Walsh, « On insanity produced by the abuse of ganja and other preparations of Indian hemp, with notes of cases ». Indian Medical Gazette, Calcutta, 1894, 29 ; 333-334, 369-372, 446-451].
Parmi bien d’autres publications, notamment dans l’Indian Medical Gazette :
- Surgeon-Captain J.H. Tull Walsh, I.M.S., « Notes on the Treatment of Epileptic Insanity ». Journal of Mental Science, april 1896, 42, 177 ; 321-340
- Major J.H. Tull Walsh, I.M.S., Civil Surgeon of Berhampur, and Superintendent, Berhampur Lunatic Asylum, « Major Operations on the Insane. Notes of a Case of Cataract ». Journal of Mental Sscience, january 1900, 46, 192 ; 112-113
- (avec William Moore) A manual of family medicine and hygiene for India. London, Churchill, 1903
- Major J.H. Tull Walsh, I.M.S., F.L.S., Civil Surgeon of Murshidabad, A history of Murshidabad District (Bengal) with biographies of some of its noted families. London, Jarrod & sons [1902]
- Lieut.-Col. J. H. Tull Walsh, I.M.S. (retired), « The geographical distribution of human diseases and their control ». Transactions of The Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, Volume 11, Issue 3, January 1918, Pages 105-125 [Proceedings of a Meeting of the Society held on Friday, December 21st, 1917, Chandon Street, Cavendish Square, W. 1]
- « Recent advances in the knowledge of cholera ». Tropical Diseases Bulletin, 1921, 18, 2 ; 69-77
[Soigner les fous, page 305, Chapitre Le traitement cannabique de la manie et de la schizophrénie]

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William Grey Walter
1910-1977
Né le 19 février 1910 à Kansas City (Missouri), décédé le 6 mai 1977 à Clifton, dans la banlieue de Bristol (Royaume-Uni), W.G. Walter a effectué dès l’âge de cinq ans ses études en Grande-Bretagne, à Westminster, Cambridge puis Londres. A la fin des années 1930 et jusqu’à sa retraite, il exerce au Burden Neurological Institute de Bristol.
Surtout connu pour ses travaux de robotique, comme inventeur des « tortues de Bristol », il a également conduit d’importantes recherches dans le domaine de la neurophysiologie et l'électrophysiologie. Il est en particulier l’auteur de travaux pionniers sur l'électroencéphalographie, et le découvreur des ondes « thêta » et les ondes « delta » associées au sommeil.
W. Grey Walter semble par ailleurs avoir été l’un des premiers à pratiquer l’électroconvulsivothérapie chez l’enfant : il rend compte en 1941 avec son collègue Robert E. Hemphill de l’utilisation de l’ECT chez un très jeune enfant, âgé de trois ans et épileptique [« The Treatment of Mental Disorders by Electrically Induced Convulsions ». The British Journal of Psychiatry Apr 1941, 87 ; 256-275.
Voir
- Edward Shorter et David Healy, Shock Therapy. A History of Electroconvulsive Treatment in Mental Illness. 2007 ; 382 p.
- Edward Shorter, « The History of Pediatric ECT », pp. 1-17 de Neera Ghaziuddin, Garry Walte. Electroconvulsive Therapy in Children and Adolescents. New York, Oxford University Press, 2013
[Soigner les fous, page 203, Chapitre L'électrochoc chez l'enfant et l'adolescent]

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Alderman Thomas Houghton Waters
1826-1912
Né le 5 juin 1826 à Northampton, décédé le 8 juin 1912, Houghton Waters fait ses études dans sa ville natale, à la Collegiate School de Leicester et à Lille [France]. Il suit des études de médecine à la Lane’s School of Anatomy and Medicine et au St. George’s Hospital, où il est reçu en 1852. En 1853, après avoir enseigné quelques mois à la Manchester and Salford Sanitary Association, il devient senior house surgeon à la Liverpool Royal Infirmary, puis s’installe dans le privé. Il sera plus tard nommé professeur d'anatomie à la Royal Infirmary School of Medicine et médecin-chef du North Dispensary, puis au Northern Hospital en 1860 avant de retourner onze ans plus tard à la Royal Infirmary, et d’être nommé professeur à la Medical School.
Spécialiste des maladies thoraciques, A.-T.-H. Waters, membre du Collège royal des chirurgiens de Londres, médecin de l'infirmerie royale, professeur de médecine à l'Ecole de Médecine et ancien médecin de l'hôpital du Nord à Liverpool, collabore au Dictionary of Medicine de Quain et publie en 1868 On diseases of the chest, being contributions to their clinical history, pathology and treatement et en 1887 Contributions to Clinical and Practical Medicine.
Voir l’article que lui consacre G. H. Brown, en référéence à The Lancet, 1912; B.M.J., 1912
Le docteur Waters a rapporté en 1857 de bons résultats de l’usage du chloroforme à l’hôpital de Liverpool chez trois malades atteintes de folie puerpérale. Cependant, le produit n’est pas employé pour traiter la maladie mentale mais pour vaincre le refus obstiné de s’alimenter : les femmes chloroformisées purent être facilement nourries d’un « fort bouillon par le rectum » ou dans l’estomac.
[« On the use of chloroform in the treatment of puerperal insanity ». The Journal of psychological medicine and mental pathology 1857, 13, 4 ; 341-353].
[Soigner les fous, page 347, Chapitre Le chloroforme]

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Lionel A. Weatherly
1852-1940
Le docteur Weatherly, docteur en médecine et M.R.C.S. est le fils d’un chirurgien de Portishead dans le Somerset, prénommé Frederick. Il a joué un rôle déterminant dans la création du Winsley Sanatorium, or Chest Hospital, Winsley, Bradford on Avon, Wiltshire, un établissement pour le traitement de la tuberculose dont il est le directeur jusqu'en 1907, date à laquelle il devient directeur et médecin de Bailbrook House, un établissement privé pour aliénés situé à Bath, qui n’a fermé ses portes qu’en 1971.
Il est décédé en août 1940.
L. A. Weatherly est l’auteur de nombreux livres et articles médicaux, dont :
- The Supernatural ? Bristol, London [pref. 1891], livre dédicacé à son ami Daniel Hack Tuke, qui traite des phénomènes surnaturels et des expériences paranormales, mirages, rêves prophétiques, apparitions, illusionnisme et médiumnité, « With chapter on Oriental Magis, Spiritualims, and Theosophy » rédigé par l’illusionniste John Nevil Maskelyne.
- Lectures on domestic hygiene and home nursing [1880]
- Ambulance lectures, or What to do in cases of accident or sudden illness [1880]
- The care and treatment of the insane in private dwellings [1882]
- A Plea for the insane. The cases for reform in the care and treatment of mental diseases [1918], critique constructive sur la loi de 1890 [Lunacy Act, qu’il qualifie de obnoxious] et les soins dispensés dans les asiles d’aliénés britanniques
[Voir le récent article de Claire Hilton, « A Plea fot the Insane by Lionel Weatherly ». B. J. Psych. Advances Memory Lane Articles, 29 june 2023, vol.30, Issue 1]
Avec l’hyoscine, « L’agitation est puissamment maîtrisée », a établi le docteur Weatherly, insistant non seulement sur la réduction « des désordres de la motilité », mais aussi sur « l’altération de l’état mental » qu’il produit, comme les hallucinations, le délire, etc. [« Use and Abuse of Hyoscine ». The Journal of Mental Science 1891, july, 37, 158 ; 366-372].
[Soigner les fous, page 337, Chapitre L'hyoscine, la camisole de force du cerveau]

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John Wesley
1704-1791
Wesley est l’un des médecins anglais qui, avec Joseph Priestley et plus tard John Birch, et après Franklin et Ingenhousz, expérimentent l’électrothérapie voltaïque et placent parfois leurs électrodes sur la tête de leurs patients mélancoliques et aliénés.
Voir H. Newton Malony, « John Wesley and the Eighteenth Century Therapeutic Uses of Electricity » [From Perspectives on Science and Christian Faith 45 (December 1995): 244.] ©1995 by the American Scientific Affiliation.
[Soigner les fous, page 77, Chapitre L'électricité dans les asiles]

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Robert George Ranyard West
1900-1986
Originaire de Blackheath (Londres), Ranyard West, M.D., D.P.H. [Diploma in Public Health], physician and social psychologist, est l’auteur d’importants travaux sur le curare menés à l’Oxford University department of pharmacology.
Ces travaux ont, entre autres, inspiré Abram Elting Bennett, un praticien du Nébraska (États-Unis d’Amérique) qui publie en janvier 1940 les vertus préventives du produit dans les complications traumatiques de la thérapeutique convulsivante.
Entre bien d’autres travaux, Raynard West a publié :
- « Curare in man ». Proceedings of the Royal Society of Medicine, may 1932, 25, 7 ; 1107-1116
- (avec H. Hartridge) « Note on the action of curare in tetany ». Brain, december 1931, 54, 4 ; 508-509
- « Studies in the neurological mechanism of parathyroid tetany ». Brain, march 1935, 58, 1 ; 1-20
- « Tetanus and public interest ». The Lancet, 25 may 1935, 225, 5830 ; 1242
- Raynard West, M.D., Beit Memorial Fellow, « The Pharmacology and Therapeutics of Curare and its Constituents ». Proceedings of the Royal Society of Medicine, march 1935, 28, 5 ; 41-
- Raynard West, M.D., M.R.C.P. Lond. [Member of the Royal Colleges of Physicians of London], Beit Memorial research fellow, demonstrator of pharmacology in the University of Oxford, assistant physician to the Seamen’s Hospital, Greenwich, « Intravenous curarine in the treatment of tetanus ». The Lancet, 4 january 1936, 227, 5862 ; 12-16
- Raynard West, Department of Pharmacology, Oxford, « The action of curarine on the respiratory mechanism ». The Journal of Physiology, 14 january 1938, 91 ; 437-446
- Raynard West, « Curare in anesthesia ». The Lancet, 4 august 1945, 246, 6362 ; 155-
- Raynard West, DPhil, MD, MRCP, Craignethan, Kirkcudbright, Scotland, « An excursion into pharmacology : Curare in medicine ». Medical History, 1984, 28, 4 ; 391-405
[Soigner les fous, page 205, Chapitre L'électroconvulsivothérapie. Anesthésie et curarisation]

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Robert Whytt
1714-1766 (Ecosse)
Né le 6 septembre 1714 à Edimbourg, décédé le 15 avril 1766 dans cette même ville, Robert Whytt obtient une maîtrise en 1730 à l’Université de St Andrews, et suit des études de médecine à Edimbourg puis à Londres, à Paris, à Leyde, avant d’obtenir le doctorat à Reims le 2 avril 1736 puis à St Andrews le 3 juin 1737.
Trois semaines plus tard, il entre au Royal College of Physicians de sa ville natale dont il devient membre titulaire en novembre 1738, et président de 1763 à sa mort.
En 1747, Whytt est nommé professeur à l'University of Edinburgh. En 1752, il est élu Fellow de la Royal Society of London et publie dans les Philosophical Transactions. En 1761, il est nommé premier médecin du roi George III en Écosse, poste créé spécialement pour lui.
Eminent neurophysiologique, Robert Whytt est l’auteur d’un traité sur « les maladies nerveuses, hypochondriaques et hystériques » [On Nervous, Hypochondriac, or Hysteric Diseases, to which are prefixed some Remarks on the Sympathy of the Nerves. Edinburgh, 1764, traduit en français dès 1767] a été le point de départ des travaux sur le concept de « folie sympathique », fondé sur l’influence des réactions viscérales sur le cerveau, qui connut une très grande vogue aux XVIIIème et XIXème siècles.
La traduction française de son Traité des maladies nerveuses a par ailleurs été cité par Michel Foucault dans son Histoire de la folie [pp.316-317] à propos de l’opium, de son statut de panacée et de sa prétendue valeur universelle qui tiendrait essentiellement à son effet premier : il agit sur la sensibilité nerveuse elle-même en relation sympathique avec les autres organes, il insensibilise.
[Soigner les fous, page 218, Chapitre La chirurgie corporelle des folies sympathiques]
[Soigner les fous, page 301, Chapitre L'opium]

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Joseph Wiglesworth
1854-1919
Né en 1853 ou 1854, mort le 16 mai 1919, Joseph Wiglesworth est un neuropsychiatre et ornithologue.
J. Wiglesworth étudie la médecine à Liverpool et au St. Thomas’s Hospital de Londres, où il est reçu docteur en 1876. Il a occupé un poste de résident à la Liverpool Royal Infirmary et au St. George’s Hospital pour les maladies de la peau de Liverpool, avant d’être nommé assistant medical officer à l’asile du comté de Rainhill, près de Liverpool, Lancashire, dont il devient le medical superintendent au départ du Dr Rogers. Il est par ailleurs chargé du cours de médecine mentale à l’école de médecine de l’université de Liverpool et préside en 1903 la Medico-Psychological Association. Il contribue au Tuke’s Dictionary of Psychological Medicine.
Sa retraite anticipée a été provoquée par une très violente agression perpétrée par l’un de ses patients. Par la suite, il s’installe à Springfield House, Winscombe, Somerset, et dès lors se consacre exclusivement à l’étude des oiseaux. Il est l’auteur d’un livre sur St. Kilda and its Birds. Godfrey, son fils unique, tombe en France le 8 juillet 1916 à l’âge de 21 ans, après une quinzaine de jours de service actif dans le Royal Flying Corps [R.A.F.].
Voir la notice nécrologique que lui consacre G. H. Brown en 1919
et un article du British Birds Journal signé F.L.B. [qui le fait naître en 1853], The late Dr. J. Wiglesworth, 1919, vol.XIII, 52-55, illustré d’un portrait
Joseph Wiglesworth pratique des séances d’électrothérapie d’une dizaine de minutes, avec une technique originale : ses électrodes sont deux plaques métalliques flexibles recouvertes d’une double enveloppe en peau, qu’il applique sur le front, pôle négatif et à la nuque, pôle positif. Le courant continu s’élève progressivement de trois à trente milliampères, et la durée moyenne de la séance est de dix minutes. Les résultats sont très inconstants, avec quelques réussites dans les mélancolies stuporeuses [« On the Use of Galvanism in the Treatment of Certains Forms of Insanity ». The Journal of Mental Science 1887, 107 ; 885-886].
Par ailleurs, au Rainhill County Asylum, près de Liverpool, ce sont les psychoses aiguës que Wiglesworth traite par le repos au lit (clinothérapie) et en plein air : à partir de 1904, les malades sont placés l’été sous des vérandas ou des tentes, et un certain nombre d’entre eux guérissent en réduisant au minimum l’emploi des narcotiques [« On the treatment of cases of acute insanity by rest in bed in the open air ». The Journal of Mental Science janvier 1908, 225, 54; 105-107]
[Soigner les fous, page 77, Chapitre L'électricité dans les asiles]
[Soigner les fous, page 143, Chapitre L'héliothérapie à l'asile]

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J. F. Wilde
20e siècle
J. F. Wilde, psychiatre militaire, est, avec William Sargant et Eliot Slater, l’un de ceux qui ont employé le pentothal sodique pendant la guerre dans le dépistage de la simulation.
On a de lui :
- F. Wilde, M.D., D.P.M. [Diploma in Psychological Medicine], Major, R.A.M.C., [Royal Army Medical Corps], Psychiatric Specialist, « Narco-analysis in Treatment of War Neuroses ». The British Medical Journal, 4 july 1942, 2, 4252; 4-7
- J.F. Wilde, M.D., D.P.M., Major, R.A.M.C., « Some Post-War Psychological Problems ». The Ulster Medical Journal 1943, nov 12(2) : 89-97
- J.F. Wilde, « Psychiatry in a general hospital ». Med Press 1949 feb 9; 22(6):165-9
[Soigner les fous, page 362, Chapitre La narco-analyse]

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Francis Willis
1792-1859
Né
[Soigner les fous, page 309, Chapitre Les solanées. La jusquiame]

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Thomas Willis
1621-1675
Né le 27 janvier 1621 à Great Bedwin, dans le Wiltshire, fils de Thomas Willis, de North Henxsey, près d'Abingdon, et de Rachel Howell, Thomas est décédé le 11 novembre 1675 en son domicile de St Martin’s-lane et fut enterré à l’abbaye de Westminster.
Le 8 décembre 1646, il obtint son diplôme de bachelor en médecine et exerce à Abingdon.
En 1660, il succède au docteur Joshua Cross comme Sedleian professor of natural philosophy, et le 30 octobre de cette même année 1660, il est reçu docteur en médecine. Il fut l'un des premiers membres de la Royal Society et fut élu membre honoraire du College of Physicians en décembre 1664. En 1666, invité par le docteur Sheldon, archevêque de Canterbury, il s’installe à St Martin’s-lane à Londres où il se fit une belle clientèle très lucrative, « in a very short time», dit Wood.
Il a laissé une œuvre très importante, dont:
- Diatribæ duæ Medico-philosophicæ, quarum prior agit de Fermentatione sive de motu intestino particularum in quovis corpore; altera de Febribus sive de motu earundem in sanguine animalium. Hagæ Comitis, 1659 (publié avec une annexe : Dissertatio Epistolaris de Urinis)
- Cerebri Anatome Nervorumque descriptio et usus. London, 1664. (publié avec : De Ratione Motûs Musculorum)
- Pathologiæ Cerebri et Nervosi Generis Specimen; in quo agitur de Morbis Convulsivis et de Scorbuto. Oxon, 1667
- Affectionum quæ dicuntur Hystericæ et Hypochondriacæ Pathologia Spasmodica, vindicata contra Responsionem epistolarem Nath Highmore, MD. London, 1670 (suivi de Exercitationes Medico-Physicæ duæ : 1- De Sanguinis Ascensione. 2- De Motu Musculari)
- De Animâ Brutorum, quæ Hominis vitalis ac sensitiva est, Exercitationes duæ; prior Physiologica, ejusdem naturam, partes, potentias et affectiones tradit; altera Pathologica, morbos qui ipsam et sedem ejus primariam nempe Cerebrum et Nervosum Genus afficiunt, explicat; eorumque Therapeias instituit. Oxon, 1672
- Pharmaceutice Rationalis; sive Diatriba de Medicamentorum Operationibus in Corpore Humano. Oxon, 1674. Edité à Amsterdam par Blasius, 1682
Le célèbre portrait du Dr Willis, par Vertue, a été gravé par Knapton.
Voir la notice de William Munk.
Voir aussi : Thomas Willis, the father of neurology.
[Soigner les fous, page 325, Chapitre La mélisse, la sauge et le millepertuis]

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George Robert Wilson
19-20e siècle
Né
[Soigner les fous, page 30, Chapitre Les rubéfiants]

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William Withering
1741-1799
Né le 17 mars 1741 à Wellington, Shropshire, décédé le 6 octobre 1799 à Sparkbrook, Birmingham, W. Withering étudie la médecine à l'université d'Édimbourg et prend un poste au Birmingham General Hospital en 1779.
C’est à ce très savant médecin, chimiste, géologue et botaniste que l’on doit la découverte des effets médicinaux de la digitale dans l’« hydropisie » et la « phtisie pulmonaire », et sa première utilisation psychiatrique en 1785, dans une manie furieuse, avec le plus grand succès.
Voir Andrew Duncan, Medical Commentaries for the Year MDCCLXXXIX. Decade Second, Vol. IV, 1790. Sect. II. Medical Observations ; 261, History of a Case of Insanity, cured by the use of the Digitalis Purpurea. Communicated to Dr Duncan, in a Letter from Dr Joseph Mason Cox, at Fishponds, near Bristol. Dr Withering, in the year 1785, having related several cases in which the digitalis purpurea succeded in the cure of insanity, and your commentaries for 1786 containing two more of the same kind, i was induced to try it in one occurred to me lately.
[Soigner les fous, page 315, Chapitre La digitale]

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Alexander Wood
1817-1884 (Ecosse)
Né le 10 décembre 1817 à Cupar, Fife, et mort le 26 février 1884, A. Wood fut a physician of much eminence in Edinburgh. Docteur en médecine à l’Université d’Edimbourg en 1839, il présidera le Royal College of Physicians de la ville de 1858 à 1861.
Il est l’inventeur de l’aiguille creuse adaptable à une seringue, et introducteur de la méthode endermique (injection dans la peau) d’administration des sels de morphine, dont l'action parut plus certaine, plus rapide et intense, la tolérance meilleure qu’ingérée par la voie digestive, et avantageuse chez les aliénés « agités ou capricieux ». Mais elle s’avéra d’un maniement délicat, nécessitant une surveillance attentive.
Voir : « New method of treating neuralgia by subcutaneous injection ». The Edinburgh Medical and Surgical Journal, 1855
[Soigner les fous, page 331, Chapitre Les alcaloïdes de l'opium. La morphine et ses sels]

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Fred Wrigley
20e siècle
Né
[Soigner les fous, page 319, Chapitre L'opium et le hachisch]

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Eleanor Zaïmis ou Zaimis
née Cristides
1915-1982
Mme Eleanor J. Zaïmis, dite Nora dans son cercle amical, est née le 16 Juin 1915 à Galatz, Roumanie, et décédée le 3 octobre 1982. Elle est la fille de John Cristides et d’Helen Hanoutsos, fille d'un propriétaire terrien.
Elle est la co-inventrice avec Paton des ganglioplégiques, et, après Decourt, l'une de celles qui ont établi que l'action ganglioplégique de la chlorpromazine (Largactil®) est nulle.
Après avoir obtenu son diplôme de médecine à l'université d'Athènes, Eleanor est pendant neuf ans assistante du professeur Joachimoglu, professeur de pharmacologie de cette même université. Reçue docteur en médecine, elle poursuit des études de chimie et obtient une licence en sciences à Athènes. Ayant obtenu une bourse du British Council, elle se rend en Angleterre en 1947 et, travaille comme assistante de recherche au département de pharmacologie de l'Université de Bristol, puis au National Institute for Medical Research à Hampstead, avant de rejoindre le département de pharmacologie de l'école de pharmacie de l'Université de Londres, en 1948. En 1950, elle y est nommée maître de conférences en pharmacologie.
La même année, elle est élue associate de la Physiological Society, et en 1951 membre titulaire. A partir de 1954, année où elle obtient la nationalité britannique, elle chef du département de pharmacologie à la Royal Free Hospital Medical School, professeur en 1958. Elle partage avec William Paton le prix Cameron (1956) et le prix international de la Fondation Gairdner (1958).
Parmi ses nombreuses publications :
- Un manuel d’hygiène (1948) qui lui vaut le prix de l’Académie grecque.
- Nerve Growth Factor and its Antiserum (1972)
- « Neuromuscular Junction », vol. 42 du Heffter’s Handbook of Experimental Pharmacology (1976).
Pour en savoir plus sur la personnalité et l’œuvre de cette éminente représentante de l’école britannique de pharmacologie, voir la notice qui lui est consacrée sur le site du Royal College of Physicians, par Sir William Paton, Sir Gordon Wolstenholme, Valérie Luniewska, en référence à : Brit. med. J., 1982, 285, 1280; Lancet, 1982, 2, 1940; Times, 16 Oct 1982; Notes and Records of Roy. Soc., 30, pp.245-249 (HH Dale)
[Soigner les fous, page 383, Chapitre Les neuroleptiques. Neuroplégique, ganglioplégique ou neuroleptique ?]

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