Georges Meunier et les traitements gothiques de la folie

Avertissement

Les peintures présentées ici (en photographies aux couleurs passées) portent la signature de Georges Meunier, le célèbre affichiste (1869-1942). Elles représentent diverses méthodes de traitement et de contention, qui ont toutes été en usage dans diverses institutions d'aliénés d'Europe occidentale.

Ces méthodes, inventées pour la plupart au début du XIXème siècle, étaient déjà abandonnées avant le milieu de ce même siècle (à l'exception du système de contention au lit, qui a subsisté bien plus longtemps).


Le panier de force


en usage à la Maison de Charenton
au début du XIXème siècle, et supprimé par Esquirol dès son entrée en fonction.

 


Intérieur d'une cellule
(le lit de pierre)


Telle que l'on peut imaginer qu'elles furent dans de nombreux hôpitaux vers la fin du XVIIIème siècle.


La camisole de force et les entraves


qui contraint le malade à la station debout et à une pénible immobilité.

Cette technique de contention associant camisole et ceps date du début du XIXe siècle et n'a jamais été utilisée en France à notre connaissance.


Le fauteuil de force

Cette autre méthode d'immobilisation fut assez répandue semble-t-il dans les établissements du nord de l'Europe.
Elle a été abandonnée dans le courant du XIXème siècle.


Aliéné enchaîné à Bedlam

William Norris, découvert ainsi enchaîné dans une cellule de l'asile londonien par une commission parlementaire en 1814.

La peinture est une copie de la gravure de A. Tardieu, publiée dans l'ouvrage d'Esquirol en 1838, elle-même inspirée du dessin d'un témoin oculaire, George Arnald.


Le manchon

relève du même principe que la camisole de force: entraver les mains.


Le fauteuil à douche

Il aurait été utilisé au début du XIXème siècle pour la douche ascendante (lavement), comme alternative au clystère.
Nous ne connaissons aucun témoignage de son utilisation en France.


La cangue d'osier

Une invention du sieur de Coulmier (1741-1818), régisseur de la maison de Charenton, visant à remplacer la camisole de force en toile.
Ce prototype semble n'avoir eu aucun succès.


Alimentation forcée
(la bouche de fer)

 

Pour vaincre l'opposition des malades refusant de s'alimenter.
La sonde gastrique souple a remplacé les divers systèmes employés dans le courant du XIXème siècle.


Le tour


Machine rotatoire en usage à l'hôpital de la Charité de Berlin dans les années 1810-1820

 


Le tambour à rotation

La machine dans laquelle était enfermé le malade, pouvait être actionnée de l'extérieur. Elle fut inventée par Heinroth et exclusivement utilisée en Allemagne, dans la première moitié du XIXème siècle.
Elle pouvait servir à la fois à enfermer le malade, et à provoquer une crise vagotonique comme la machine rotatoire ou le tourniquet à secousses.


Le tourniquet à secousses

 

Autre invention allemande, où le malade était soumis à un mouvement circulaire provoquant une crise vagotonique.


Le lit de force

où le malade, camisolé, est maintenu avec des sangles. La peinture représente un lit de contention assez antique.

Il s'agit, parmi toutes les représentations peintes par Meunier, de la seule qui soit proche de ce que l'on peut encore voir utilisé de nos jours en Europe occidentale, dans un service de psychiatrie, mais aussi dans d'autres services, tels que la chirurgie, la réanimation, etc. Et encore est-ce utilisé assez rarement, et pour des durées limitées.


Le bain forcé

ou bain de surprise, inventé par Joseph Guislain, médecin aliéniste belge, et construit dans son asile de Gand. Il provoquait un effet de choc, par la surprise et l'immersion brutale dans l'eau. la méthode était déjà abandonnée et oubliée au milieu du XIXème siècle.


L'horloge de Heinroth

 

L'un des plus invraisemblables moyens de contention jamais inventé. Le principe d'enfermer un malade dans une armoire verticale aurait été inventé par l'aliéniste saxon Heinroth au début du XIXème siècle. Nous n'avons pas connaissance de témoignages de son utilisation en France.