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VUE
GENERALE DE L'ASILE SAINTE-ANNE
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PLAN DE SAINTE ANNE EN 1890
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QUARTIER
ORDINAIRE DE MALADES
Détail
d'un bâtiment
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SOUS
SAINTE-ANNE
Lorsqu'en
décembre 1863, les travaux d'exploration "pour évaluer la dépense
de confortation du sous-sol destiné à recevoir les fondations des bâtiments"
de l'Asile clinique sont demandés par l'Inspecteur Général des Carrières,
on constate le mauvais état du sous-sol profondément
excavé.
Les travaux de consolidation sont évalués à 400 000 f., soit près de 10%
de la dépense des constructions de l'Asile.
Dans ce sous-sol argileux et calcaire, de nombreuses galeries avaient
été creusées depuis des siècles.
Des carrières souterraines de pierre à bâtir avaient été exploitées depuis
le XVIème siècle au moins, le calcaire de la région étant d'une qualité
renommée (Liais doux et liais férault).
L'hôpital de la Santé ou Sainte-Anne construit au XVIIIème siècle l'avait
été avec des pierres extraites de ces carrières.
Plus tard, au XVIIIème siècle, comme en témoignent les plans de l'Abbé
DELAGRIVE (1728), de ROUSSEL (1731) et de DEHARME (1763) sont ouvertes
d'autres exploitations:
Ils signalent des "mines" ou "carrières" de "charbon
de terre" en un lieu qui correspond aujourd'hui approximativement
à l'angle des rues Broussais et Cabanis.
Il s'agit d'une exploitation de lignites (charbon fossile) des bancs supérieurs
de l'argile plastique. Ces lignites étaient utilisés comme combustible;
un "marché à charbon de bois de la Santé" était installé là
où s'élève aujourd'hui la prison de la Santé (Atlas général de Th. Jacoubet,
Paris 1836).
L'argile de la couche supérieure était monté à la surface par un puits,
puis séparé des lignites et rejeté par un autre puits dans l'ancienne
carrière souterraine de calcaire (Emile Gérards "Paris souterrain",
Paris 1908).
Certaines des carrières du quartier ne furent pas seulement utilisées
pour en extraire pierre et charbon: dans ses "Nouveaux mémoires historiques
de l'Abbé d'Artiguy", Jean de Lannel cite un nommé César qui, aidé
de quelques comparses,
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aidé de
quelques comparses, d'un bouc et de gros chiens, proposait à des amateurs
crédules de leur montrer le Diable en les menant dans les galeries. Il
mourut dans un cachot de la Bastille en 1615.
Jusqu'au
début du siècle dernier, on pouvait pénétrer dans les souterrains par
une entrée à ciel ouvert au lieu-dit "la Fosse-aux-Lions", entre
le Boulevard Saint-Jacques et la rue Cabanis actuels.
Le sous-sol de l'Asile a été consolidé : les murs des bâtiments reposent
sur des arcs en maçonnerie de mllons qui relient des puits remplis
de béton de 5 à 14 mètres de profondeur.
Le comblement d'une partie des carrières a eté fait par bourrage (terre
et mllons). (1)
Actuellement existe encore sous Sainte-Anne tout un réseau de galeries
et de salles (voir le plan ci-joint). Certains se plaisent à imaginer
que des "cages à fous" y ont été installées. La plus grande
de ces salles a été transformée en salle de chirurgie durant la dernière
guerre mondiale (2).
(1) En
1885, la Commission de Surveillance des Asiles de la Seine donnait son
accord pour le comblement des carrières situées sous le terrain de la
rue d'Alésia "à la condition que le comblement ait lieu au moyen
des terres extraites des préaux avec l'aide des malades par la cavalerie
de l'asile". (séance du 5 mars)
(2) Commission du Vieux Paris: "Proposition, présentée par M.
Cyrille Pilipenko, de la préservation d'une salle souterraine du centre
hospitalier Sainte-Anne". (séance du 8 octobre 1979)
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Dessin
reproduisant les galeries souterraines et les salles
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