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Acroagonines

du grec aKros, suprême et agôn, lutte.

Cherchant le mécanisme d’action des électrochocs, Cerletti, inventeur de la méthode électro-sismothérapique, postule l’existence d’un groupe de substances à action sthénifiante, « de défense suprême », d’où le terme d’acroagonines.

Ces substances d’action hautement vitalisante seraient formées ou augmentées dans l’organisme et notamment dans le cerveau sous l’influence de l’électrochoc, et plus généralement chez un être confronté à une épreuve majeure, en particulier au seuil de la mort (préagonie ou agonie, l'ultime combat).

Cerletti fait préparer une suspension de cerveau de porc électrochoqué et l’expérimente sur lui-même, sur des collègues médecins, puis sur des malades.

Dans un article paru dans les Annales médico-psychologiques (1955, II, 5 ; 822-838) : « Enquête clinique sur les effets des acroagonines de Cerletti en thérapeutique psychiatrique », Ch.-L. Dell rend compte des effets comparés de cette suspension et d’une suspension de cerveau de porcs normaux (injection intra-musculaire de la suspension acqueuse + 1% d’acide phénique, 1.000 cc de suspension pour 100 g de cerveau). Lors des expérimentations chez l'homme, la préparation s'avère efficace sur l’anxiété, l’insomnie, l’excitation…

La suite n'a pas confirmé la validité de l’hypothèse de Cerletti, qui est aujourd’hui abandonnée.

Michel Caire, 2011-2012
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