Docteur régent (1570) de la Faculté de médecine de Paris
dont il sera quelques temps doyen (en 1580-1581), Guillaume de Baillou fut un
élève de Jean
Fernel et comme lui médecin du roi (Henri II pour l'un, Henri IV
pour l'autre).
Surnommé le "fléau des bacheliers" (flagellum majus
Baccalaureorum) pour sa façon d'interroger les candidats, surnommé
aussi "l'Hippocrate français", Baillou s'affirmera comme l'un
des grands maîtres de la médecine clinique en général
et de la pathologie infectieuse en particulier. Il est resté célèbre
pour avoir différencié rougeole et variole, décrit la coqueluche
(Tussis quintina) en 1578 et inventé le terme de rhumatisme.
Novateur, Baillou n'en est pas moins également le défenseur d'un
hippocratisme orthodoxe. Il porte aussi un intérêt certain, et
c'est en celà qu'il a sa place dans nos notices, aux affections mentales.
On trouvera dans son Opera omnia (recueil factice et posthume de ses
écrits) divers passages où il traite de la frénésie,
de la manie et de la mélancolie, de l'hypochondrie et de l'hystérie,
ainsi que de "l'amour insane", nous hésiterions aujourd'hui
entre l'amour fou et l'érotomanie.
Ses principes étiologiques et thérapeutiques rendent parfaitement compte de
ce qu'il tient pour un accord parfait entre le corps et l'esprit, et de leurs
relations intimes et réciproques.
Autre portrait
Plusieurs de ses ouvrages sont disponibles en ligne sur le site de la Bibliothèque
Inter-Universitaire de Médecine (Paris) :
- Consiliorum
medicinalium libri II. Tomus primus. Parisiis, Iacobum Quesnel, 1635
- Consiliorum
medicinalium liber secundus. Tomus secundus. Parisiis, Iacobum Quesnel,
1649
- Consiliorum
medicinalium liber III. et postremus. Parisiis, Iacobum Quesnel, 1649
- Epidemiorum
et ephemeridum libri duo. Parisiis, Apud Iacobum Quesnel, 1640
Michel Caire, 2008 |