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Vincenzo CHIARUGI

Empoli (Italie) 20 février 1759 / Florence (Italie) 20 décembre 1820

« Toujours suivre les routes battues (note : Della Pazzia en generale ed in Spezie, Trattato Medico-Analitico; con una centuria di osservazioni di V. Chiarugi, D. M. Professor di Med. et Chirurg. Firenze, 1794), parler de la folie en général d'un ton dogmatique, considérer ensuite la folie en particulier et revenir encore à cet ancien ordre scolastique de causes, de diagnostic, de pronostic, d'indications à remplir, c'est là la tâche qu'a remplie Chiarugi. L'esprit de recherches ne se montre guères dans son ouvrage que dans une centurie d'observations qu'il a publiées, encore même très peu d'entre elles peuvent donner lieu à des inductions concluantes. »

Philippe Pinel, Traité médico-philosophique sur l'aliénation mentale ou la manie, an IX (1800), Introduction, p.XLI (texte repris dans l'introduction de la Seconde édition du Traité (1809), p.XXV-XXVI).

Philippe Pinel avait-il vraiment lu l'ouvrage de Chiarugi pour porter sur lui un jugement aussi sévère et injuste ?

Chiarugi, qui a étudié la médecine à Pise, est nommé en 1788 dans le service des aliénés de l'hospice Saint-Boniface de Florence.

En Toscane règne alors le Grand Duc Léopold, qui a promulgué en 1774 une loi libérale sur les aliénés, en avance sur son temps.

Une centaine d'observations faites dans le manicome florentin sont publiées dans son ouvrage Della pazzia in genere, e in specie. Trattato medico-analitico con una centuria di osservazioni (L. Carlieri, 1793-1794, 3  t. en 1 vol., réédité à Rome, Vecchirelli, en 1991). De nombreux comptes-rendus d'autopsies étayent une théorie considérant la folie comme due à un déséquilibre vital lié à une atteinte organique du cerveau.

Promoteur de la médicalisation de leurs lieux de séquestration, Chiarugi prône le respect des insensés, la lutte contre les abus de la contention, la suppression des chaînes, l'organisation d'activités divertissantes.

Ses principes se rapprochent de ceux d'un autre défenseur des méthodes humanitaires, son contemporain et compatriote Joseph Daquin, pour sa part totalement ignoré du grand Pinel.

Sur Chiarugi, voir E. Padovani, Pinel e il rinnovamento dell'assistenza degli alienati i suoi precursori. I predecessori italiani : Guiseppe Daquin e Vincenzo Chiarugi. 1927

Michel Caire, 2008-2016
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