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(Célestin Louis) Maxime DUBUISSON
Saint-Tricat (Pas-de-Calais) 11 mars 1851 / Figeac (Lot) 24 janvier 1928

Médecin aliéniste, grand-père du docteur Lucien Bonnafé lui-même né à Figeac le 15 octobre 1912.

Fils de Louis Maxime, tonnelier, et d'Augustine Pochet, Maxime Dubuisson est reçu bachelier ès lettres et ès sciences, avant d'entreprendre ses études de médecine.

De 1876 à 1878, il travaille comme attaché au bureau de statistique de la Préfecture de la Seine, avant de soutenir devant la Faculté de médecine de Paris une thèse de doctorat dont le sujet n'annonce pas la suite de sa carrière : Essai sur les altérations du premier métatarsien (1878, Impr. A. Parent, 64 p.).

Le 7 mars 1879, Dubuisson rejoint l'asile de Saint-Yon, près de Rouen, où il est nommé interne en médecine. Le 25 janvier 1880, il passe à l'asile de Quatre-Mares, la Maison de Santé Départementale de la Seine-Inférieure, pour occuper un poste de médecin adjoint intérimaire, avant d'exercer en la même qualité, mais comme titulaire, à La Roche-sur-Yon (asile de la Mayenne) à partir du 19 juillet.

Après avoir obtenu une mise en disponibilité, il remplace en octobre de la même année le docteur Bonnefous comme médecin chef de l'asile privé de Leyme.

En août 1888, il réintègre les asiles publics en retrouvant son poste de médecin adjoint à l'asile de Quatre-Mares.

Trois ans plus tard, en juin 1891, Dubuisson fait l'installation de l'important établissement de Dury (Somme) dont il devient le directeur médecin en chef.

En avril 1894, il mute à l'asile de Braqueville où succède au docteur Adrien Bouteille (qui en fut le deuxième directeur médecin après Gérard Marchant).

Admis à faire valoir ses droits à la retraite le 1er mai 1909 et nommé Directeur honoraire des asiles publics d’aliénés, Maxime Dubuisson se retire à Figeac.

Mais, en 1914, suite à la mobilisation de nombreux médecins chefs et directeurs médecins, il est fait appel aux médecins aliénistes retraités.

Et Dubuisson est ainsi amené à devoir reprendre ses fonctions à l'asile de Saint Alban (Lozère) le 6 octobre 1914, en tant que directeur médecin à titre intérimaire, en remplacement du docteur Joseph Charpentier fait prisonnier en septembre 1914 et alors en captivité en Allemagne.

Pendant la courte période (octobre 1914-août 1915) où il fut le directeur médecin chef intérimaire de l'asile de la Lozère, Dubuisson s'est intéressé à un aliéné du nom d'Auguste Forestier, considéré de nos jours comme un éminent représentant de l’art brut.

Interné à Saint-Alban de 1906 à 1912 et de 1914 à sa mort en 1958, Forestier a beaucoup produit, et ses médecins successifs, de Maxime Dubuisson à François Tosquelles et Lucien Bonnafé, ont eu la sagesse de recueillir ses œuvres, des dessins (notamment un Emmanuel, roi d’Italie) et surtout de formidables sculptures en bois, dont une bête du Gévaudan, un personnage à profil d’aigle et un bateau, que Tosquelles brandit à bout de bras sur une photographie.

Onze dessins d'Auguste Forestier, préservés par Dubuisson avec des œuvres d'autres malades de l'asile, ont été rassemblés dans deux albums. Ceux-ci sont depuis 2007 conservés dans la collection du LaM (Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de Lille Métropole) parmi d’autres productions d’art brut, dont plusieurs sculptures de Forestier collectées par Bonnafé.

En septembre 1915, Maxime Dubuisson retrouve Braqueville, l'établissement qu'il avait dirigé quinze ans, où il est nommé "pour la durée de la guerre" en remplacement du docteur Louis Arsimoles, mobilisé.

Le docteur Maurice Dide qui lui a succédé comme directeur médecin de l'asile étant sous les drapeaux, Dubuisson reprend son ancien poste. Il assume en outre les fonctions de médecin en chef de l’hospice bénévole 5bis, un quartier d’observation de 40 lits pour militaires mentaux organisé dans une dépendance de l’asile.

Le 15 février 1918, il est mis fin à sa mission à Braqueville, pour raison de santé. Maxime Dubuisson peut alors retourner vivre à Figeac avec son gendre, sa fille et ses cinq petits-enfants.

le 26 juillet 1926, la croix de Chevalier de l'Ordre de la Légion d’honneur lui est remise par le docteur Estève, médecin chef de l’hôpital de la ville (dossier LH/818/36 consultable sur le site des Archives nationales).

Michel Caire, 2012-2016
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