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avec l'aimable autorisation de la BIUM

Ulysse TRÉLAT
Montargis 13 novembre 1795 / Menton 29 janvier 1879

Médecin aliéniste et homme politique.

Elève d'Esquirol à la Salpêtrière, de Royer-Collard à Charenton, Trélat soutient sa thèse en 1821. Il est nommé au concours de 1840 médecin des quartiers d'aliénés des hospices, et occupe le poste de médecin en chef du quartier d'aliénées de la Salpêtrière jusqu'en 1876.

Il fut également membre du Conseil de Salubrité, créé en 1802 à Paris sous l'égide de la Préfecture de Police, ainsi que le premier médecin spécial de l'Infirmerie Spéciale du Dépôt de cette même Préfecture en 1845.

Parmi les quelques ouvrages qu'il a publié, signalons ses
Recherches historiques sur la folie (1827, réédité en 1839 chez J.-B. Baillière) et La folie lucide étudiée et considérée au point de vue de la famille et de la société (Paris, A. Delahaye, 1861).

Mais Trélat est plus connu par son engagement politique, d'abord au sein de la Charbonnerie et la Franc Maçonnerie : Loge des Amis de la Vérité en 1820, Compagnie franche des Ecoles, Charbonnerie française (1821).
A ce titre, il participe activement au complot du Général Berton et des «Quatre sergents de la Rochelle». Il crée la loge Aide-toi le Ciel t'aidera en 1827.

En 1830, il fait le coup de feu aux côtés de Raspail et Littré au cours des Trois Glorieuses. Retiré un temps à Clermont-Ferrand où il prend la direction d'un journal antimonarchiste, Le Patriote du Puy de Dôme, Trélat connaît par la suite de graves ennuis judiciaires : il est traduit devant les Assises pour complot en avril 1831.

Acquitté, il y est de nouveau traduit en 1832 dans le «Procès des Quinze». Il fait office de défenseur des insurgés d'avril 1834, ce qui lui vaut d'être condamné lors du «Procès des défenseurs» (mai-juin 1835) à 10.000 francs d'amende et trois ans d'emprisonnement.
Incarcéré à Clairvaux, puis à Troyes où il est transféré grâce à l'intervention de son ami et collègue François Leuret et de Béranger, Trélat bénéficie d'une libération sur parole avant d'être amnistié.

Après avoir abandonné la politique quelques années et avoir pris ses fonctions à la Salpêtrière, il est élu en 1848 représentant du Peuple par les électeurs du Puy-de-Dôme.
Nommé le 11 mai Ministre du commerce et des Travaux Publics, il démissionne quelques jours avant l'insurrection, durement réprimée, des Ateliers Nationaux, en partie causée par ses propres décisions.

Les nombreuses inscriptions portées sur sa tombe du Père-Lachaise se rapportent plus à ses activités politiques qu'à sa carrière médico-hospitalière:

«DOC. MED. PARIS / CONCs HOPIT / CONSl SALUBR / CONSl HOPIT / SALPETRIERE / MAIRIE DU XIIe ARROND / CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS / CONSTITUANTE 1848 / MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS / CAMPes 1814-1815 / CHARBONNERIE / 27 28 29 JUILLET 1830 / LE PATRIOTE DU PUY DE DOME / PROCES POLITIQes / PARIS St FLOUR MOULINS RIOM / COUR DES PAIRS / CLAIRVAUX / LE NATIONAL»

Ulysse Trélat a laissé son nom à une rue du XIIIème arrondissement de Paris, et à un établissement hospitalier à Saint-André les Lille (Nord). Son fils (1828-1890), homonyme, fut médecin, chirurgien, membre de l'Académie.

Voir aussi la thèse de médecine de Raymonde Amelot, Ulysse Trélat : sa vie, son œuvre, sa contribution à la médecine du travail (Paris VII Lariboisière-Saint-Louis, 1983).

Michel Caire, 2008-2010
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