Médecin
aliéniste et homme politique.
Elève d'Esquirol à la Salpêtrière, de Royer-Collard
à Charenton, Trélat soutient sa thèse en 1821. Il est nommé
au concours de 1840 médecin des quartiers d'aliénés des
hospices, et occupe le poste de médecin en chef du quartier d'aliénées
de la Salpêtrière jusqu'en 1876.
Il fut également membre du Conseil de Salubrité, créé
en 1802 à Paris sous l'égide de la Préfecture de Police,
ainsi que le premier médecin spécial de l'Infirmerie Spéciale
du Dépôt de cette même Préfecture en 1845.
Parmi les quelques ouvrages qu'il a publié, signalons ses Recherches
historiques sur la folie (1827, réédité en 1839
chez J.-B. Baillière) et La
folie lucide étudiée et considérée au point de vue
de la famille et de la société (Paris, A. Delahaye, 1861).
Mais Trélat est plus connu par son engagement politique, d'abord au sein
de la Charbonnerie et la Franc Maçonnerie : Loge des Amis de la Vérité
en 1820, Compagnie franche des Ecoles, Charbonnerie française
(1821).
A ce titre, il participe activement au complot du Général Berton
et des «Quatre sergents de la Rochelle». Il crée la loge
Aide-toi le Ciel t'aidera en 1827.
En 1830, il fait le coup de feu aux côtés de Raspail et Littré
au cours des Trois Glorieuses. Retiré un temps à Clermont-Ferrand
où il prend la direction d'un journal antimonarchiste, Le Patriote du
Puy de Dôme, Trélat connaît par la suite de graves ennuis
judiciaires : il est traduit devant les Assises pour complot en avril 1831.
Acquitté, il y est de nouveau traduit en 1832 dans le «Procès
des Quinze». Il fait office de défenseur des insurgés d'avril
1834, ce qui lui vaut d'être condamné lors du «Procès
des défenseurs» (mai-juin 1835) à 10.000 francs d'amende
et trois ans d'emprisonnement.
Incarcéré à Clairvaux, puis à Troyes où il
est transféré grâce à l'intervention de son ami et
collègue François Leuret et de Béranger, Trélat
bénéficie d'une libération sur parole avant d'être
amnistié.
Après avoir abandonné la politique quelques années et avoir
pris ses fonctions à la Salpêtrière, il est élu en
1848 représentant du Peuple par les électeurs du Puy-de-Dôme.
Nommé le 11 mai Ministre du commerce et des Travaux Publics, il démissionne
quelques jours avant l'insurrection, durement réprimée, des Ateliers
Nationaux, en partie causée par ses propres décisions.
Les nombreuses inscriptions portées sur sa tombe du Père-Lachaise
se rapportent plus à ses activités politiques qu'à sa carrière
médico-hospitalière:
«DOC. MED. PARIS / CONCs HOPIT / CONSl SALUBR / CONSl HOPIT / SALPETRIERE
/ MAIRIE DU XIIe ARROND / CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS / CONSTITUANTE 1848 / MINISTERE
DES TRAVAUX PUBLICS / CAMPes 1814-1815 / CHARBONNERIE / 27 28 29 JUILLET 1830
/ LE PATRIOTE DU PUY DE DOME / PROCES POLITIQes / PARIS St FLOUR MOULINS RIOM
/ COUR DES PAIRS / CLAIRVAUX / LE NATIONAL»
Ulysse Trélat a laissé son nom à une rue du XIIIème
arrondissement de Paris, et à un établissement hospitalier à
Saint-André les Lille (Nord). Son fils (1828-1890), homonyme, fut médecin,
chirurgien, membre de l'Académie.
Voir aussi la thèse de médecine de Raymonde Amelot, Ulysse
Trélat : sa vie, son uvre, sa contribution à la médecine
du travail (Paris VII Lariboisière-Saint-Louis, 1983).
Michel Caire, 2008-2010 |