du préfixe
para, à côté de, et du grec phrên, esprit
Forme de psychose délirante chronique, ainsi dénommée par
Kraepelin et trouvant place dans sa nosographie entre la paranoïa
et le délire paranoïde de la démence précoce
(schizophrénie)
La paraphrénie est caractérisée par un délire fantastique
luxuriant, tantôt relativement cohérent, tantôt chaotique,
mais sans dissociation ni désagrégation de la personnalité,
sans systématisation ni évolution déficitaire : un monde
fantastique se juxtapose au monde réel pour le paraphrène
qui conserve un assez bon contact avec la réalité.
C'est un délire «dont la prolifération (...) s'organise
un peu comme, en architecture, le Palais idéal du facteur Cheval»
(Jacques Postel, Dictionnaire de la Psychiatrie, Larousse, 2003, art.
Paranoïa).
Plusieurs formes cliniques en ont été décrites : fantastique,
confabulante (proches des Délires d'imagination d'Ernest
Dupré), systématique (proche de la Psychose Hallucinatoire
Chronique de Gilbert Ballet) et expansive.
Michel Caire, 2008 |