Victor (Alphonse Amédée) DUMONTPALLIER
Honfleur (Calvados) 8 mars 1826 / Paris 13 janvier 1899
Médecin
français, membre de l'Académie de Médecine (1892), Chef
de file de l'École d'hypnologie de la Pitié.
Interne des hôpitaux en 1853, Dumontpallier (dont le nom est parfois orthographié
Dumont-Pallier) soutient en 1857 sa thèse de doctorat sur L'Infection
purulente et l'Infection putride à la suite de l'accouchement, honorée
du prix de la Faculté et du prix Montyon par l'Académie
de Médecine.
Chef de clinique de 1861 à 1863 à l'Hôtel-Dieu, il est nommé
médecin des hôpitaux en 1866 et prend la direction d'un service
à l'hôpital de la Pitié.
Au cours de sa carrière, Victor Dumontpallier s'occupe surtout de l'hypnotisme,
de l'action physiologique de l'aimant, « sans abandonner la gynécologie,
qu'il a pratiqué assidûment et qu'il a dotée d'un pessaire
connu sous son nom » (Larousse).
Cet intérêt pour l'hypnotisme et le magnétisme minéral
avait pris naissance lors de l'enquête menée avec ses confrères
Jean-Martin Charcot et Jules Luys sur les effets thérapeutiques supposés
de la métallothérapie de Burq. Chef de file de l'École
de la Pitié (opposée à l'École de Nancy),
il étudie les effets de l'aimant et des métaux dans l'hystérie,
et forme plusieurs élèves, dont le plus fidèle fut Edgar
Bérillon.
En 1899, il préside
le premier Congrès International de l'Hypnotisme à l'Hôtel-Dieu
de Paris, où il enseignait depuis 1886, participe aux activités
de l'École de psychologie et collabore à la Revue de l'hypnotisme
dirigée par Edgar
Bérillon.
Abusé, comme bien d'autres de ses contemporains, par les manifestations
de la Grande Hystérie, hysteria major, il découvre (ou redécouvre après Charcot) notamment le phénomène
du transfert, non pas celui qui fera la gloire de Sigmund Freud, mais
celui qui déplace d'un hémicorps à l'autre les symptômes
conversifs de ses complaisantes patientes sous l'effet de l'hypnotisme
ou de l'application de divers agents physiques (métaux, souffle, etc.).
C'est le thème de nombreuses présentations et conférences,
comme celle qui se tient en 1883 à l'Asile Sainte-Anne, introduite par
une conférence de Valentin
Magnan, médecin chef des Admissions, intitulée Des
hallucinations bilatérales à caractère différent
suivant le côté affecté, dans le délire chronique
:
«D'abord,
M. Magnan établit que les hallucinations sont bilatérales
ou unilatérales et que, dans le délire chronique, elles
se modifient parallèlement avec les idées délirantes.
Ainsi, d'abord pénibles, elles deviennent par la suite de nature
expansive, exactement comme les idées délirantes concomitantes.
Quand elles sont unilatérales au début, il arrive qu'elles
persévèrent avec leur caractère dépressif
dans le côté primitivement atteint, tandis que l'autre côté
se prend à son tour et que les hallucinations y sont de nature
orgueilleuse, expansive. |
Dumontpallier a laissé entre autres ouvrages : Conférences
cliniques de la Pitié (1876-1886), Premier Congrès international
de l'hypnotisme (1889), Traitement local de l'endométrite chronique
(1890)
Voir en particulier la thèse de médecine de Ph. Miloche, Un
méconnu de l'hystérie. Victor Dumont-Pallier (1826-1899) soutenue
à Caen en 1982.
Michel Caire, 2007-2012 |