Paul (-Émile)
GARNIER
Sérac (Charente-Maritime) 28 avril 1848 / Paris 17 mars 1905
Aliéniste,
médecin en chef de l'Infirmerie Spéciale de la Préfecture
de Police de 1886 à 1905.
Garnier fut l'élève de Valentin
Magnan à l'Asile Clinique (Sainte-Anne) et de Legrand
du Saulle, dont il est trois ans l'adjoint à lInfirmerie Spéciale
près la Préfecture de Police, avant de lui succèder comme
médecin en chef en 1886.
Il avait été auparavant nommé médecin-inspecteur
des asiles publics d'aliénés, et par ailleurs médecin-légiste
au parquet de la Seine.
Il trouva à l'Infirmerie Spéciale et dans son activité de médecine
légale matière à plusieurs communications dans des congrès
de médecine mentale et d'anthropologie criminelle et de nombreux travaux.
La
folie à Paris: étude statistique, clinique et médico-légale
(Paris, J.-B. Baillière et fils, 1890) et Les fétichistes:
pervertis et invertis sexuels (1896) connurent un certain succès.
Citons également sa thèse de doctorat sur Les idées
de grandeur dans le délire des persécutions (Paris, 1877).
Paul Garnier s'intéressa également à la thérapeutique,
publiant plusieurs articles sur l'alitement continu et le traitement du refus
d'aliment, et collaborant à un Traité de thérapeutique
des maladies mentales et nerveuses (1901). En 1898 (Paris, Rueff), il avait
publié Internement
des aliénés. Thérapeutique et législation.
Il fut l'un des premiers à préconiser la création d'asiles
de sûreté pour les aliénés criminels déclarés
irresponsables.
Chargé par la Faculté d'un cours de médecine légale
psychiatrique, il professe au tout nouvel Institut médico-légal.
Quai de l'Horloge, ses examens publics de malades, appelées les «Présentations
du vendredi», attirent un nombreux public de médecins et de juristes.
Peu avant sa mort, Paul Garnier avait été chargé par la
Cour de Vienne d'examiner la princesse de Cobourg. Son rapport d'expertise n'était
pas rédigé lorsque la mort vint le surprendre. Il laissa la réputation
d'un homme spirituel, cultivé et disert.
Michel Caire, 2008-2010 |