Henri LEGRAND DU SAULLE
Dijon 16 avril 1830 / Paris 5 mai 1886
Après avoir été interne à l'asile de La Chartreuse
à Dijon puis à Saint-Yon dans le service de Bénédict
Morel, Legrand du Saulle est nommé interne à Charenton à
la fin de 1852. Il succède à Prosper
Lucas à Bicêtre en 1867 et à Delasiauve
à la Salpêtrière en 1878. Quelques années plus tard,
il est également nommé médecin en chef du Dépôt
(1883).
Fin clinicien, expert judiciaire de renom, on doit à Legrand du Saulle
une uvre considérable, dont: La monomanie incendiaire (sa
thèse de doctorat), La
Folie devant les tribunaux (Paris, F. Savy, 1864), Le délire
des persécutions, La Folie héréditaire, La
Folie du doute, L'Etude médico-légale sur les épileptiques,
L'Etude clinique sur la peur des espaces, Les Signes physiques des
folies raisonnantes, les Etudes
médico-légales sur les testaments contestés pour cause
de folie (Paris, V.-A. Delahaye, 1879) et l'interdiction des aliénés,
etc., ainsi qu'un important Traité de médecine légale
et de jurisprudence médicale (1874) en collaboration avec G. Pouchet,
et son gendre Georges Berryer pour la partie judiciaire.
Le texte de son ouvrage paru en 1883, Les
hystériques : état physique et état mental; actes insolites,
délictueux et criminels , est également consultable sur
le site de la B.N.F.<
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En 1871, pendant la Commune, il dirige le Dépôt de la Préfecture
de Police, en l'absence de Lasègue
dont il est l'adjoint -depuis 1868- et sera le successeur : le médecin
se doit, déclarait-il selon Semelaigne, de «constamment rester
en dehors des discussions de parti, des petitesses gouvernementales, des passions
factieuses, des trames insurrectionnelles, et ne jamais descendre dans ces brûlantes
arènes où les hommes débutent par des discours et finissent
par des forfaits.»
Il fut aussi un collaborateur assidu des Annales médico-psychologiques,
ainsi que de la Gazette des hôpitaux où l'on peut lire notamment
son dernier texte, paru le lendemain de sa disparition, «La politique
et la folie», ainsi qu'un Hommage à sa mémoire, le
1er avril 1924, à l'occasion du baptême de la rue qui porte depuis
son nom à Dijon, sa ville natale.
Legrand du Saulle repose au cimetière de Clamart, auprès de son
épouse Cécile Marie, née Vallot, rappelée à
Dieu le 1er août 1912 à l'âge de 84 ans, et de leurs
enfants Jean Pierre Henri, décédé en 1855, et Alice, épouse
Berryer, décédée en 1955.
La plaque qui était apposée sur la façade de l'immeuble
où il vécut et mourut Quai de Montebello (Paris, Ve arrondissement),
a récemment disparu...
Michel Caire, 2008-2010 |