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Prosper (Jean Aimé) LUCAS
Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) 4 novembre 1808 / Mennecy (Essonne) 2 avril 1885

Philosophe et aliéniste français.

Prosper, né en 1808 (et non en 1805 comme il est souvent indiqué) dans une famille de notables fortunés de Saint-Brieuc (département des Côtes-du-Nord d'alors), est le frère du jurisconsulte Charles Lucas (1803-1889), Inspecteur général des Prisons, opposant libéral sous la Restauration connu pour son combat abolitionniste.

Venu faire ses études médicales à Paris, Prosper Lucas y soutient sa thèse de doctorat en 1833 sur un sujet portant sur l'aliénation mentale : De l'imitation contagieuse, ou de la propagation sympathique des névroses et des monomanies (Paris, Didot impr., 78 p.).

Deux ans plus tôt, il avait publié un ouvrage couronné par les sociétés des méthodes de l'enseignement élémentaire, sur la liberté d'enseignement.

En 1835, il rédige pour le Nouveau Tableau de Paris d'Henri Martin un chapitre intitulé Ecole et Faculté de Médecine (T.VI, pp.207-272).

Mais c'est son volumineux -1500 pages en 2 volumes- Traité philosophique et physiologique de l'hérédité naturelle dans les états de santé et de maladie du système nerveux paru en 1847 et 1850, qui lui vaut la notoriété, et accessoirement le prix de l'Institut (Académie des sciences) : Lucas peut être à bon droit considéré comme l'inspirateur de nombreux travaux sur l'innéité et l'hérédité physiologique ou morbide, tels ceux de Moreau de Tours, de Bénédict Morel, de Théodule Ribot, de Cesare Lombroso et de Valentin Magnan, ainsi que de Charles Darwin, qui lui rendra hommage dans L'origine des espèces.

Après avoir pris une part active aux évènements de 1848, avec Ulysse Trélat dont il devient l'ami, il se présente deux fois, sans succès, aux élections législatives.

Ce n'est qu'en 1864 que débute sa carrière hospitalière avec sa nomination à Bicêtre le 1er octobre comme médecin des aliénés, en remplacement de Louis-Victor Marcé, décédé. Moins de trois ans plus tard, le 31 mars 1867, il quitte Bicêtre pour prendre les fonctions de médecin en chef de la Division des femmes de l'Asile Clinique (Sainte-Anne), qui ouvre alors ses portes.

Avec Valentin Magnan, Gustave Bouchereau et Henri Dagonet, il met en place en 1872 un enseignement clinique de la pathologie mentale, des leçons interrompues l'année suivante suite à une campagne de presse.

Retraité en 1879, il se retire définitivement à Mennecy (près de Corbeil, et alors dans le département de Seine-et-Oise), où il meurt le 2 avril 1885.

Michel Caire, 2009-2013
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