(Louis) Gustave BOUCHEREAU Montrichard (Loir et Cher) 20 juin 1835 / Paris 21 février 1900
Médecin aliéniste, ami, condisciple puis collègue de Valentin Magnan à l'Asile Clinique Sainte-Anne (Paris) pendant trente-trois ans.
Originaire de la Touraine, Bouchereau suit des études classiques à
Blois, puis à Paris dans l'institution Barbet.
Elève en médecine,
il fréquente les services d'Andral et de Grisolle. Reçu en 1859
externe des hôpitaux, il est attaché aux quartiers d'aliénés
de Bicêtre et de la Salpêtrière. Nommé interne des hôpitaux
en 1863, il sera l'élève de Félix
Voisin à Bicêtre, de Jean-Pierre Falret, de Vulpian et de Charcot
à la Salpêtrière.
A l'ouverture de Sainte-Anne en 1867, Bouchereau et Magnan sont nommés
médecins du Bureau central d'examen, sous la direction du docteur Girard
de Cailleux.
Peu avant l'encerclement de la capitale par les Prussiens en 1870, Bouchereau
obtient le transfert en province d'une grande partie des malades de Sainte-Anne.
Pendant le siège, il organise une ambulance à l'asile, et
comme chirurgien de la garde nationale (136e bataillon), sera frappé d'une
balle en secourant des blessés dans le combat de Châtillon (conduite
qui lui vaut la Légion d'honneur).
Avec Magnan, Prosper
Lucas et Henri
Dagonet, il met en place en 1872 un enseignement clinique de la pathologie
mentale, des leçons brutalement interrompues l'année suivante
suite à une campagne de presse.
En 1879, Bouchereau remplace Prosper Lucas comme médecin en chef de la
Division des femmes de l'asile Sainte-Anne. Mort en activité, il est inhumé
dans son village natal.
Son uvre écrite est modeste: une thèse sur les hémiplégies
anciennes en 1866, plusieurs communications neurophysiologiques devant la
Société de Biologie, et avec Magnan deux importants mémoires
statistiques sur les malades et les alcooliques entrés au Bureau d'Admission
de Sainte-Anne sous la Commune, l'un présenté devant l'Académie de médecine,
l'autre devant la Société médico-psychologique.
Sa bonté, sa bienveillance et sa générosité étaient
appréciées de ses collègues de Sainte-Anne et de la Société
médico-psychologique, où la coutume était, rappelle Antoine
Ritti dans son discours lors des obsèques, de l'appeler le bon,
l'excellent Bouchereau.