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(Jean-Pierre-) Casimir PINEL
Tarn 16 juillet 1800 / Neuilly-sur-Seine 5 décembre 1866

Médecin aliéniste.

Casimir est le fils de Louis Pinel, médecin à Saint-Paul Cap-de-Joux, lui-même frère cadet du grand Philippe Pinel. D'où le surnom de Casimir, "Pinel Neveu".

Après avoir fait ses humanités à Castres et Toulouse, Casimir vient à Paris et entame des études de médecine. En 1823, il participe comme Chirurgien-Major à l’Expédition d’Espagne, campagne menée par la France pour rétablir le roi Ferdinand VII sur son trône.

Et c'est dans l'illustre Faculté de Montpellier, où son oncle avait perfectionné ses connaissances en médecine dans les années 1770, qu'il soutient sa thèse le 11 juillet 1826 : Considérations sur les veines et leur inflammation ou phlébite.

Puis, comme le thème choisi pour sa thèse ne l'annonçait pas, il consacre l'essentiel de son activité médicale à l'aliénisme, dans le cadre d'une pratique exclusivement privée : il ouvre une maison de santé à Chaillot, qu'il transfère quelques années plus tard avenue de Madrid à Neuilly, dans l'ancienne Folie Saint-James.

Ces deux établissements connaissent un grand succès, et rivalisent avec la maison de santé de Blanche à Passy.
Les aliénés et autres pensionnaires libres atteints de maladies nerveuses et mentales ne sont d'ailleurs pas les seuls à fréquenter sa maison de santé : Pinel neveu accueillera également, à la fin de la Restauration et pendant la Monarchie de Juillet, des détenus politiques qui évitent ainsi la prison, tels que Paul François Dubois, gérant du Globe condamné pour incitation à la haine et au mépris du gouvernement du roi, Marrast, Charles Philippon, directeur du Charivari, et son ami le caricaturiste Daumier...

Casimir a peu écrit. On lui doit un ouvrage intitulé: Du traitement de l'aliénation mentale aiguë en général, et principalement par les bains tièdes prolongés et les arrosemens continus d'eau fraîche sur la tête. Paris, Baillière, 1856 (extrait des Mémoires de l'Académie de Médecine, T.XX), De la monomanie... sous le rapport physiologique, médical et légal, 1856, et La loi du 30 juin 1838 et ses détracteurs (extrait du Journal de Médecine Mentale), 1865.

Sa fille naturelle, Fanny Mira Pinel, épousera Armand Semelaigne, son adjoint et successeur à la maison de santé.

«D'un abord gracieux et distingué, Casimir Pinel était bienveillant, bon et généreux. Il se concilia de solides amitiés, vécut dans l'intimité de Rostan et de Ferrus, et sut toujours s'attirer la sympathique estime de ses confrères.», déclarera Legrand du Saulle, dans son discours aux obsèques de Casimir, dans le cimetière de Neuilly.

Michel Caire, 2008
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