Henri
(Anatole) COLIN
Paris 22 septembre 1860 / Paris 19 octobre 1930
Aliéniste
français.
Nommé au concours 1884 externe des hôpitaux de Paris, Colin fréquente
les services de Cornil, Georges Hayem, Germain Sée, et surtout de Charcot,
où il passe deux ans et se lie au fils du Maître de la Salpêtrière
qui lui ouvre les portes de l'hôtel du boulevard Saint-Germain.
En 1887, il est reçu au concours de l'internat des asiles de la Seine.
En 1888, il est interne à Villejuif chez Marcel Briand, fait sa deuxième
année chez Gustave
Bouchereau à l'Asile Clinique (Sainte-Anne) et passe en 1890 à
l'Infirmerie spéciale dont Paul
Garnier est médecin en chef. La même année, il est reçu
docteur en médecine de l'Université de Paris (thèse soutenue
le 15 novembre 1890 sur l'État mental des hystériques).
En février
1891, il remplace Larrieu comme médecin adjoint de l'asile de Sainte-Gemmes,
d'où il mute en septembre de l'année suivante à l'asile
de Lafond.
Le 18 mai 1894, Colin est nommé médecin de l'asile spécial
de Gaillon (aliénés criminels). En
1898, il devient en outre médecin du détachement militaire de
Gaillon, et en 1899, médecin inspecteur de la Protection du 1er âge,
et responsable du service médical de la Colonie pénitentiaire
des Douaires (Gaillon).
C'est ce qui permet à Colin d'acquérir une notoriété
particulière dans toutes les questions qui touchent au traitement des
aliénés criminels.
Ainsi, lorsque le Conseil général de la Seine, après avoir
décidé de l'organisation d'un service spécial d'aliénés
criminels et vicieux dans un asile de la Seine et de confier les études
nécessitées par cette organisation à un médecin
chef (Délibérations des 26 décembre 1900 et 10 juillet
1901), c'est à Colin qu'est confiée cette direction, et qu'il
est appelé aux fonctions de médecin en chef des asiles publics
de la Seine (Arrêté du préfet de la Seine, 30 août
1901).
Installé le 4 octobre 1901 à Villejuif, asile au sein duquel où
le quartier spécial dit des Hautes-Bruyères doit être
créé, il devra toutefois attendre son ouverture durant neuf ans.
Une longue période préparatoire, mais également d'activités
diverses appréciées par le Directeur des Affaires Départementales
en avril 1910 :
Préfecture de la Seine Médecin très distingué et très actif, M. le Docteur Colin, qui s'est spécialisé dans l'étude de la question des aliénés criminels et vicieux, a été chargé d'organiser le quartier spécial des aliénés difficiles à l'asile de Villejuif. Tout en collaborant à l'élaboration du plan et à l'installation de cette nouvelle section ouverte depuis peu, M. le Docteur Colin a fait le service des remplacements et a prêté assidûment son concours à ses collègues de l'Asile de Villejuif. Il s'est employé en outre avec intelligence et un dévouement de tous les jours à l'uvre si utile de l'école d'infirmiers et d'infirmières dont il est le secrétaire général. |
Henri
Colin est en effet très actif : continuateur de l'uvre de Bourneville
comme Secrétaire Général des Ecoles départementales
d'Infimiers et d'Infirmières du Département de la Seine, il est
aussi membre actif de deux importantes sociétés savantes, la Société
médico-psychologique et la Société Clinique de Médecine
mentale, dont il sera le secrétaire général et le rédacteur
en chef de son bulletin de 1908 à 1913. En 1921, il entre comme vice-président
au Comité de l'Association amicale des Médecins des Etablissements
publics d'aliénés, qu'il préside de mai 1924 à octobre
1925.
Il est en outre expert près le Tribunal de 1ère instance du Département
de la Seine.
Le
2 août 1914, il avait été nommé médecin de
la Section Militaire de l'Asile de Villejuif, service qu'il dirige jusqu'après
la fin des hostilités. Puis, par arrêté du 7 décembre
1921, il obtient le poste très convoité de médecin en chef
du Service de l'Admission de l'Asile Clinique (Sainte-Anne), qu'il occupe du
1er janvier 1922 à sa retraite le 1er octobre 1925.
En son hommage, le Conseil général de la Seine propose, dès
le mois de décembre 1930, que la section des aliénés difficiles
de l'asile de Villejuif porte le nom de son fondateur.
Colin a beaucoup publié, et dirigé plusieurs thèses. Parmi
ses publications, on peut signaler :
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Sur Colin, voir en particulier
- les articles nécrologiques de Paul Courbon « Henri
Colin 1860-1930 » paru dans les Annales médico-psychologiques,
1930 n°2, pp. 169-189 et de Georges Demay, paru dans l'Aliéniste
Français, 1930, n°9, pp.271-273, et surtout
- les travaux du docteur Bernadette Laverdure Cassarin : Un moment particulier
dans la psychiatrie du XXè siècle : les "aliénés
militaires" de la "section militaire" de l'asile de Villejuif
pendant la première guerre mondiale : étude de 1697 cas, d'après
les certificats d'internement en placement d'office des registres de la loi
de l'asile de Villejuif (mémoire de Psychiatrie, Caen, 1992), et
Henri Colin (1860-1930), créateur du quartier de sûreté
de Villejuif (thèse de doctorat en médecine, Caen, 1994).
« Paul Guiraud fête les 100 ans d'Henri Colin, psychiatre qui a créé la première unité en France pour malades difficiles », a-t-on pu lire fin 2010 sur le site internet de l'Hôpital Paul Guiraud. Henri Colin étant né en 1860 et décédé en 1930, c'est bien entendu de l'UMD que l'on fêta le centenaire. |
Michel
Caire, 2009-2010 |