Fils
d'un cloutier, Étienne Pariset habite chez un de ses oncles à
Nantes lorsqu'il se présente à l'examen d'admission à l'Ecole
de Santé de Paris en l'an III. "D'une voix unanime", ses examinateurs
le nomment élève du district de Nantes.
Ses connaissances "au dessus de son âge" sont vite remarquées,
et lui valent le poste d'aide bibliothécaire à l'Ecole. Un de
ses amis, Jean Honoré Riouffe, écrivain et futur préfet
de la Meurthe, lui obtient un emploi de précepteur et l'introduit au
salon dAuteuil, où il fait la connaissance de Cabanis et de Pinel.
Il soutient sa thèse de médecine, Dissertation sur les hémorrhagies
utérines, le 13 thermidor an XIII.
En mai 1814, il entre à Bicêtre en qualité de médecin
de l'hospice pour succèder à Legallois, décédé,
puis il y prend la direction du service de traitement des fous à la mort
d'Hébreard,
en 1819. Il passe en janvier 1826 à la Salpêtrière, dite
alors "Hospice de la Vieillesse femmes", où il succède
à Esquirol pour le "traitement des aliénées"
Proche de la Cour -qui l'appuie lors de sa candidature à la chaire du
Collège de France laissée vacante par Laennec en 1826, et où
sera nommé Récamier, favori de l'Institut-, il obtient le poste
de censeur des journaux sous la Restauration, qui lui vaudra de durables
inimitiés.
Comme aliéniste, il est nommé en 1819 membre de la "Commission
pour l'amélioration du sort des aliénés" où
siègent entre autres Philippe
Pinel, Esquirol
et Royer-Collard,
et participe à ses travaux jusqu'à leur terme en 1822.
Pariset a joué d'autre part un rôle important dans la propagation
de la vaccination antivariolique, et dans la promulgation des lois sanitaires
de 1822 décidant le rétablissement des quarantaines en cas dépidémie
de fièvre jaune -dont il avait observé la contagiosité
à Barcelone l'année précédente-, de peste et de
choléra. En 1828, il effectue une mission en Syrie et en Egypte, où
sévit une épidémie de peste. C'est au cours de ce voyage
qu'il se lie avec Champolion. On dit aussi qu'en remerciement pour les soins
qu'il dispensa au fils du pacha du Caire, il reçut l'obélisque
de Louxor, qui se dresse aujourd'hui place de la Concorde à Paris.
Secrétaire perpétuel de l'Académie de médecine à
partir de 1822 -et logé à ce titre 8 rue de Poitiers, dans les
bâtiments de l'Académie-, il rédige et prononce de nombreux
éloges historiques, source utile aux historiens de la médecine.
On sait moins que Pariset est également l'un des fondateurs de la Société
Protectrice des Animaux (SPA) et son premier président de décembre
1845 à juillet 1847.
C'est au sein de l'Académie des Sciences, dont il avait été
nommé en 1842 membre de la section de Zoologie, que l'idée en
avait germé, vu les conditions de vie des animaux du Jardin des Plantes
et les mauvais traitements alors trop souvent infligés par les cochers
à leurs chevaux.
Sur Pariset, voir :
Frédéric Dubois - Académie royale de médecine, séance
publique annuelle du 14 décembre 1847. Éloge
de E. Pariset [Paris, Impr. de L. Martinet, 1847]
Réveillé-Parise - Galerie
médicale, n° XIX, Pariset (Etienne) [Paris, Impr. Thunot,
1850]
Georges D. Sussman, « Etienne
Pariset : A Medical Career in Government under the Restoration ».
Journal of the History of Medicine and Allied Sciences 1971 XXVI(1); 52-74
Sylvain Salzgeber, Biographie d'Etienne Pariset: médecin des aliénés
et médecin des épidémies au XIXe siècle (Thèse
médecine, Nancy, 2006) : voir la présentation sur le site professeurs-medecine-nancy.fr
Michel Caire, 2008-2011 |