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avec l'aimable autorisation de la BIUM

Étienne PARISET
Grand (Vosges) 5 août 1770 / Paris 3 juillet 1847

Fils d'un cloutier, Étienne Pariset habite chez un de ses oncles à Nantes lorsqu'il se présente à l'examen d'admission à l'Ecole de Santé de Paris en l'an III. "D'une voix unanime", ses examinateurs le nomment élève du district de Nantes.

Ses connaissances "au dessus de son âge" sont vite remarquées, et lui valent le poste d'aide bibliothécaire à l'Ecole. Un de ses amis, Jean Honoré Riouffe, écrivain et futur préfet de la Meurthe, lui obtient un emploi de précepteur et l'introduit au salon d’Auteuil, où il fait la connaissance de Cabanis et de Pinel.

Il soutient sa thèse de médecine, Dissertation sur les hémorrhagies utérines, le 13 thermidor an XIII.

En mai 1814, il entre à Bicêtre en qualité de médecin de l'hospice pour succèder à Legallois, décédé, puis il y prend la direction du service de traitement des fous à la mort d'Hébreard, en 1819. Il passe en janvier 1826 à la Salpêtrière, dite alors "Hospice de la Vieillesse femmes", où il succède à Esquirol pour le "traitement des aliénées"

Proche de la Cour -qui l'appuie lors de sa candidature à la chaire du Collège de France laissée vacante par Laennec en 1826, et où sera nommé Récamier, favori de l'Institut-, il obtient le poste de censeur des journaux sous la Restauration, qui lui vaudra de durables inimitiés.

Comme aliéniste, il est nommé en 1819 membre de la "Commission pour l'amélioration du sort des aliénés" où siègent entre autres Philippe Pinel, Esquirol et Royer-Collard, et participe à ses travaux jusqu'à leur terme en 1822.

Pariset a joué d'autre part un rôle important dans la propagation de la vaccination antivariolique, et dans la promulgation des lois sanitaires de 1822 décidant le rétablissement des quarantaines en cas d’épidémie de fièvre jaune -dont il avait observé la contagiosité à Barcelone l'année précédente-, de peste et de choléra. En 1828, il effectue une mission en Syrie et en Egypte, où sévit une épidémie de peste. C'est au cours de ce voyage qu'il se lie avec Champolion. On dit aussi qu'en remerciement pour les soins qu'il dispensa au fils du pacha du Caire, il reçut l'obélisque de Louxor, qui se dresse aujourd'hui place de la Concorde à Paris.

Secrétaire perpétuel de l'Académie de médecine à partir de 1822 -et logé à ce titre 8 rue de Poitiers, dans les bâtiments de l'Académie-, il rédige et prononce de nombreux éloges historiques, source utile aux historiens de la médecine.

On sait moins que Pariset est également l'un des fondateurs de la Société Protectrice des Animaux (SPA) et son premier président de décembre 1845 à juillet 1847
. C'est au sein de l'Académie des Sciences, dont il avait été nommé en 1842 membre de la section de Zoologie, que l'idée en avait germé, vu les conditions de vie des animaux du Jardin des Plantes et les mauvais traitements alors trop souvent infligés par les cochers à leurs chevaux.


Sur Pariset, voir :

Frédéric Dubois - Académie royale de médecine, séance publique annuelle du 14 décembre 1847. Éloge de E. Pariset [Paris, Impr. de L. Martinet, 1847]

Réveillé-Parise - Galerie médicale, n° XIX, Pariset (Etienne) [Paris, Impr. Thunot, 1850]

Georges D. Sussman, « Etienne Pariset : A Medical Career in Government under the Restoration ». Journal of the History of Medicine and Allied Sciences 1971 XXVI(1); 52-74

Sylvain Salzgeber, Biographie d'Etienne Pariset: médecin des aliénés et médecin des épidémies au XIXe siècle (Thèse médecine, Nancy, 2006) : voir la présentation sur le site professeurs-medecine-nancy.fr

Michel Caire, 2008-2011
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