Vient de paraître
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2024
Aliénés
CNRS Éditions, 2024; 394 p. |
« Si l’histoire de l’institution asilaire est désormais bien connue, celle des aliénés l’est beaucoup moins.
L'auteur
Anatole Le Bras est agrégé et docteur en histoire, et chercheur post-doctorant au « Center for History and Economics in Paris (CHEP) ». Ce CHEP, basé au Centre d'Histoire de Sciences Po Paris est issu d'une collaboration entre Sciences Po et le Joint Center for History and Economics de Harvard et Cambridge, et a donc jugé nécessaire ou préférable de choisir un nom en langue anglaise... |
2023
Paul Richer (1849-1933)
Brou, Oscitatio, 2023, 206 p., ill.
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« Illustrateur de la crise d'hystérie telle que son maître d'internat, Jean-Martin Charcot (1825-1893), l'a décrite, Paul Richer (1849-1933), devenu statuaire, développe tous ses talents pour enseigner la morphologie humaine à l'École des Beaux-Arts.
L'auteur
Docteur en médecine, lauréat de l'Académie nationale de médecine, créateur et administrateur du site Le bâillement Dans la même collection, du même auteur
- Jean-Martin Charcot, membre de jurys de thèses à la Faculté de Médecine (1862-1893). Oscitatio, 2020 |
Histoire de la psychanalyse en France
Éditions Points, 2023, 1285 p.
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« Dans cette fresque documentée, Élisabeth Roudinesco raconte l’histoire des hommes, des femmes et des doctrines qui ont incarné en France cette révolution de l’âme qu’est la psychanalyse. L'auteur
« Historienne, elle est l’auteure de plusieurs livres qui ont fait date, notamment sur l’histoire de la psychanalyse en France (Jacques Lacan ; Sigmund Freud, prix Décembre 2014) ou la famille. Son œuvre est traduite dans le monde entier. »
Du champ du signe au chant du cygne ?
Un chapitre consistant intitulé « Héritages » a été ajouté à l'édition précédente, qui couvre les années 1986-2022, accompagné d'une mise à jour de l'index et composé de deux sous-chapitres, Etat des lieux, pp.1193-1217 et Derniers temps, pp.1219-1254.
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La folie du suicide
BHMS éd., Collection Bibliothèque d'histoire de la médecine et de la santé, 2023, 432 p.
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« Le suicide demeure un enjeu de société majeur autour duquel un nombre d’experts – juristes, ecclésiastiques, philosophes, puis médecins et sociologues – ont débattu, inscrivant le phénomène dans un espace de savoirs complexes.
L'auteur
Eva Yampolsky, est docteure en histoire littéraire (2011) et en histoire de la médecine (2019). Ses recherches portent sur l’histoire moderne et contemporaine de la folie, sur les liens entre médecine et religion et sur les récits de malades.
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Domestiquer le corps social
Presses universitaires du Septentrion, 2023, 362 p. |
« Entre 1880 et 1911, le psychologue français Alfred Binet a massivement expérimenté sur des femmes dites « hystériques », des enfants et des aliéné?e?s qui devinrent un réservoir inépuisable de sujets d'expérience.
L'auteur
Né à Douarnenez en 1979, Loig Le Sonn vit en Bretagne et travaille dans une start-up qui participe au parcours de soin du patient en lui assurant un transport sanitaire. Ce livre est tiré de sa thèse de doctorat soutenue à l’université Paris-Descartes en 2016 sous la supervision de Bernard Andrieu.
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Une histoire de l'ergot de seigle
Paris, PUF, 2023, 239 p. |
« Bien avant les années 1960, qui ont marqué l’invasion du LSD dans les sphères artistiques et hippies, l’ergot de seigle, champignon parasite dont est issue cette puissante drogue hallucinogène, a causé des millions de morts au cours des siècles. Alors que le pain a longtemps constitué la base de l’alimentation, sa consommation n’a pas toujours été sans risque.
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La psychanalyse dans le monde du temps de Freud
Toulouse, Erès, coll. Entre les lignes, 2023, 480 p.
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« La présentation chronologique des grandes dates de la diffusion de la psychanalyse dans le monde du temps de la vie de Freud s'appuie sur des références aux contextes de l'histoire (guerres, révolutions, mouvements d'indépendance) durant laquelle elle vit le jour et se développa.
L'auteur
Olivier Douville est psychanalyste, maître de conférences en psychologie clinique à Paris X, membre d’Espace analytique, de l’Association française des anthropologues. Il dirige la revue Psychologie clinique et les Cahiers de l’enfance et de l’adolescence. Il figure dans les comités scientifiques de nombreuses revues françaises ou étrangères.
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Constance Pascal (1877-1937)
Paris, éd. Des femmes - Antoinette Fouque, 2023, 340 p. |
« Constance Pascal a été l’une des premières femmes psychiatres en France, début du XXe siècle. D’origine roumaine, elle décide très jeune de prendre son destin en main et débute des études de médecine en France.
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'Mon cher confrère...'
Paris, CNRS Editions, 2023, 178 p. |
« "Mon cher confrère", "mon cher ami" : ces formules de courtoisie commencent les lettres ici rassemblées, dans lesquelles le Docteur H.?P., installé dans le nord-ouest de la France au milieu du XXe?siècle, remercie des médecins de lui avoir adressé un patient ou une patiente en consultation.
Les auteurs
Ph. Artières est directeur de recherche au CNRS
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Thomas W. Salmon, médecin des sans-voix et des soldats (1876-1927)
Paris, Odile Jacob, 2023, 300 p.
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« Thomas Salmon fut un médecin visionnaire, précurseur de l’idée de trouble post-traumatique et de la prise en charge des névroses de guerre et du stress.
L'auteur
Sophie Delaporte, historienne spécialiste de la médecine de guerre, est maître de conférences (HDR) et chercheuse au Centre d’histoire des sociétés, des sciences et des conflits à l’université de Picardie-Jules-Verne.
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Marie Bonaparte : la conquête du plaisir
Tallandier, coll. Libre A Elles, 2023; 352 p. |
« « Princesse anticonformiste, Marie Bonaparte (1882-1962) défie son milieu par son audace en explorant un sujet tabou : le plaisir féminin.
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Psychanalyse du reste du monde
La Découverte, 2023, 736 p. |
« Reprenant l'invitation de Jacques Derrida à renverser la formule " The West and the Rest " et à ne pas considérer la psychanalyse comme un pur produit de la civilisation occidentale, cet ouvrage collectif en présente une géo-histoire alternative.
Les auteurs
Sophie Mendelsohn, psychanalyste, a publié de nombreux articles dans des revues, notamment Critique, Essaim et Psychanalyse. Elle est à l'initiative de la constitution du Collectif de Pantin, qui réunit psychologues, psychanalystes, psychiatres, philosophes et anthropologues autour des questions de race, afin d'engager la psychanalyse sur la voie d'un examen approfondi de l'énigme du racisme et du legs postcolonial.
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"Écoute les murs parler"
Éditions L'iconoclaste, 2023, 228 p. |
L'auteur
Journaliste documentariste, Ixchel Delaporte, fille du philosophe et épistémologue François Delaporte, enrichit ses observations de réflexions issues de ses lectures, comme ici 'Le Normal et le Pathologique', de Georges Canguilhem.
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2022
Une bourde en France au 20ème siècle
Montceau-lès-Meaux, Editions Fiacre, 2022, 227 p.
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« Malgré la résistance des psychiatres français du début du 20ème siècle, la doctrine psychanalytique s'imposa dans le milieu intellectuel et après la guerre elle occupa une position hégémonique au sein de la nouvelle spécialité de pédopsychiatrie.
Les auteurs
Michel Caire, Psychiatre honoraire des hôpitaux, docteur en histoire à l'École Pratique des Hautes Études (Paris-Sorbonne), créateur et administrateur du site Histoire de la psychiatrie en France.
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Histoires insolites de la psychiatrie
Ellipses, 2022, 536 p.
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« Cette histoire de la psychologie et de la psychiatrie propose une approche originale de ces disciplines :
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Maladies mentales et sociétés XIXe-XXIe siècle
Editions de la Découverte, coll. Repères, 2022, 128 p.
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« Avant son Histoire de la folie à l'âge classique, Michel Foucault avait écrit Maladie mentale et psychologie. Depuis, de très nombreux travaux historiques et sociologiques ont été consacrés aux rapports entre les maladies mentales et les sociétés. Ce livre en offre une synthèse actualisée.
Les sciences humaines et la psychiatrie ont longtemps donné des maladies mentales une image de radicale altérité. Celles-ci ont pourtant joué un rôle constitutif dans les sociétés européennes contemporaines, à la fois expression d'une série de vulnérabilités médicales et sociales et représentation associée au génie et au crime, part honteuse de la famille bourgeoise et révélateur des désordres et des grands bouleversements sociaux. Cet ouvrage est à la fois une introduction à l'histoire des rapports de nos sociétés aux maladies mentales au cours des XIXe et XXe siècles et une synthèse des acquis historiographiques des quarante dernières années sur cette question, de l'histoire sociale et culturelle aux science and technology studies, en passant par l'histoire d'en bas et l'histoire matérielle. Organisé autour de quatre dimensions - espaces, savoirs, pratiques et expériences -, il montre comment les maladies mentales et leur traitement social ont été à la fois un reflet et un moteur de certaines des transformations de nos sociétés. » Les auteurs
Nicoles Henckes est sociologue et chercheur au CNRS. Ses recherches portent depuis une vingtaine d'années sur les transformations de la psychiatrie depuis les années 1950. Il a publié de nombreux articles sur la question.
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2021
Faire parler les corps
Rennes, P.U.R. coll. Histoire, 2021, 302 p.
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« Dans le legs naturaliste des Lumières, François-Emmanuel Fodéré (1764-1835) incarne la figure du "précurseur" de la médecine légale moderne.
Ce livre est le premier à lui être dédié. Il cadre le "moment Fodéré" où la médecine légale se certifie comme science des maux de la société. Faire parler les corps évoque Fodéré en sa formation, ses saillies épistémologiques et sa réception notamment italienne. Parmi une vaste production livresque, son projet ressort de sa somme médico-légale : Les Lois éclairées par les sciences physiques, ou Traité de médecine légale et d'hygiène publique (Paris, an VII); Traité de médecine légale et d'hygiène publique ou de police de santé : adapté aux codes de l'Empire français et aux connaissances actuelles (Paris, 1813). Le savant prône l'alliance du droit et de la médecine, la salubrité sociale et la régulation étatique. Il dénigre les savoirs disséminés sous l'Ancien Régime pour un savoir médico-légal comme science positive. Elle greffera la modernité institutionnelle au positivisme pénal, au progrès scientifique, à la laïcisation des sociétés. Pour "toutes les classes sans exception de privilèges", elle escorte la gouvernance de l'Etat libéral. Suicide, crime, infanticide, folie, épidémie, hygiène publique : ces objets mènent Fodéré à la science investigatrice de l'anomie sociale pour en prévenir la causalité. Surveiller et guérir : tel est son credo positiviste ! » [Note de l'éditeur] François-Emmanuel Fodéré, né à Saint-Jean de Maurienne le 8 janvier 1874, est également un des premiers aliénistes. A l'âge de trente ans, en 1804, il est médecin de l'asile d'aliénés de Marseille. Dix ans plus tard, il est professeur de médecine à Strasbourg. Promoteur de la médecine légale, Fodéré peut également être à bon droit considéré comme « un pionnier de la psychiatrie scientifique », ainsi que le porte le titre de la communication de Joseph Alliez, présentée à la séance du 12 mai 1974 de la Société de psychiatrie de Marseille et du Sud-Est méditérranéen. Fodéré s'est en effet intéressé tout au long de sa vie professionnelle à la pathologie mentale et à divers de ses aspects, étiologique, psychopathologique, institutionnel et médico-légal. En 1799, il publie un Traité du goître et du crétinisme, et la première édition de son important Traité de médecine légale et d'hygiène publique dont le chapitre IV traite « Des motifs d'interdiction et de presque interdiction. De la folie habituelle et périodique. De la folie temporaire. Du suicide. Des sourds et muets. Des somnambules. De l'ivresse. Des qualités des testateurs et témoins. ». Et en 1816 et 1817 les deux volumes de son Traité du Délire, appliqué à la Médecine, à la Morale, et à la Législation, où il présente notamment sa position sur le Traitement moral, qu'il propose d'appeler Traitement sentimental, et sur plusieurs moyens thérapeutiques en usage au début du XIXe siècle, tels que l'électricité, le cautère, la flagellation, l'antimoine, le crachat de lune, la belladone et la mandragore et bien d'autres évoqués dans notre livre Soigner les fous. Les auteurs
Frédéric Chauvaud, Professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Poitiers, codirecteur de la collection « Histoire » des P.U.R. et directeur de la série « Justice et déviance ».
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Aix-Marseille Université, Presse Universitaires de Provence, coll. Le temps de l'histoire, 2020; 202 p.
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« L'ouvrage retrace l'histoire de l'asile où Vincent Van Gogh fut interné.
En 1807, à Saint-Rémy-de-Provence, le docteur Louis Mercurin achète l'ancien couvent Saint-Paul-de-Mausole. La petite maison de force tenue avant la Révolution par des moines devient un asile privé laïque dirigé de main de maître par le médecin. Pendant les décennies qui suivent sa mort en 1845, ses trois petits-enfants, un temps associé dans la propriété de l'établissement, président à sa destinée. Venus pour la plupart du quart Sud-Est de la France, des malades mentaux des deux sexes sont séquestrés à Saint-Paul. Vincent Van Gogh y a vécu un an, de mai 1889 à mai 1890, séjour au cours duquel il a réalisé une part importante de son œuvre. Une autre célébrité, Marie Lafarge, condamnée pour le meurtre de son mari, l'avait précédé. D'abord effroyables, les conditions de vie des pensionnaires s'humanisent ; grâce à la vigilance des inspecteurs de la préfecture des Bouches-du-Rhône, les maltraitances les plus criantes sont supprimées. Mais les préoccupations de rentabilité et les problèmes de pouvoir entre propriétaires, directeurs, médecins et religieuses relèguent au second plan la question de la guérison alors aléatoire de la folie. L'histoire de Saint-Paul est aussi celle de sa féminisation : au départ majoritairement masculin, l'asile s'organise peu à peu autour des sœurs de Saint-Joseph et des malades femmes. » [Note de l'éditeur] La Maison de Santé St-Paul de Mausole, Route des Baux, à Saint-Rémy de Provence (Bouches-du-Rhône), ancienne et superbe maison, est toujours en activité. On y visite un charmant musée d'histoire de la psychiatrie, au sein du Cloître Saint-Paul (centre culturel avec galerie d'art). L'auteur Evelyne Duret, conservatrice honoraire du patrimoine, agrégée de géographie. Après avoir participé à la création du musée d'histoire de Marseille, elle a dirigé le musée de la Camargue. Elle s'est ensuite installée à Saint-Rémy-de-Provence où elle s'est consacrée à l'agrandissement et au réaménagement du musée des Alpilles. |
Une galerie de portraits à l'asile du Rhône
Impr. de l'ESAT de Villeurbanne [Association Lyonnaise de Gestion d'Établissements pour personnes déficientes, 69300 Caluire], 2021 ; 357 pages, 123 figures
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« Ce livre débute par la découverte fortuite en 2012, d’une valise oubliée dans un débarras, remplie de plaques de verre photographiques datant du début du XXe siècle. En 2018, l’auteur effectue une première recherche et découvre que de nombreux clichés ont été pris à l’Asile de Bron, actuel Centre Hospitalier Spécialisé du Vinatier.
Le photographe amateur, Hippolyte Laurent, arrière-grand-père de l’épouse de l’auteur, y fut infirmier puis chef de quartier, dès 1903. Ce fonds iconographique exceptionnel de 423 plaques, dont 270 prises à l’asile, a été déposé aux Archives Départementales du Rhône au printemps 2019 sous le nom de fonds Hippolyte Laurent (HL). Les photos, belles et détaillées, ont servi de point d’entrée à une recherche d’identification des lieux, dates et personnages. L’auteur a inséré cette démarche dans une contextualisation historique. Comment ces images et les archives permettant de les comprendre, s’inscrivent-elles dans leur époque et de quelles évolutions témoignent-elles ? Les pathologies des malades des asiles différaient alors de celles d’aujourd’hui, et la mortalité y était très importante en raison des maladies infectieuses, la paralysie générale syphilitique en premier lieu. Les photographies sont essentiellement des portraits d’infirmiers, d’infirmières, d’employés et de patients. La profession infirmière était en pleine évolution avant la Grande Guerre, loin du simple métier de gardien, encore proche du statut de domestique mais en voie de professionnalisation. Le service continu auquel le personnel infirmier était astreint les maintenait dans leurs divisions 24h/24, les obligeant au célibat jusqu’en 1906. Un train de réformes entre 1906 et 1913, notamment la mise en place précoce d’un brevet de formation infirmière, se trouve interrompu par la Grande Guerre. Plus de 300 personnages gravitent dans ce récit. L’auteur, comme lors d’une pêche à la palangrotte, s’est efforcé de reconstruire les liens et les parcours des membres de la famille, des médecins, employés, préposés, membres de la commission de surveillance, infirmiers, et même d’une malade. L’auteur questionne le regard rétrospectif et critique porté sur l’asile, comme lieu d’oubli, de surmortalité, et d’inefficacité thérapeutique. Les témoignages de la fin des années 30 dressaient un tableau catastrophique de surpopulation et de médiocrité des soins. L’influence d’Édouard Herriot, qui considérait les malades mentaux comme des « déchets sociaux », n’a sans doute pas été heureuse y compris sur les budgets de l’Entre-deux-guerres affectés à l’asile. Les images du fonds HL et les archives du début du XXe siècle, démontrent plutôt une situation évolutive qui va à l’encontre des idées reçues. Les équipements à disposition des infirmiers et des malades, les services de soins, mais aussi le niveau scolaire et de formation des personnels nuancent notre vision de l’aliénation en 1900. Par exemple, l’illettrisme du personnel infirmier, évoqué rétrospectivement, est complètement infirmé. En parallèle, cette recherche conduit à remettre en cause quantités de stéréotypes sur l’asile, notamment sur l’enfermement, ses modalités, la chronicité et la normalisation forcée. Ce livre original est donc à la fois une enquête « policière », un ouvrage de photographies et un essai de micro-histoire qui éclaire d’un nouveau jour une période souvent négligée, renvoyant à la problématique contemporaine du traitement de la « folie » et témoignant d'une surprenante modernité. » Une série de documents exceptionnels, par leur rareté et leur qualité, qui illustrent un savant ouvrage sur l'histoire de l'asile de Bron, aujourd'hui Le Vinatier, l'un des établissements psychiatriques français les plus célèbres, mais qui n'avait pas encore fait l'objet d'une étude aussi originale. L'auteur
Philippe Cialdella est médecin psychiatre à Lyon. Il a pratiqué en milieu hospitalier psychiatrique. Il a publié une vingtaine d'articles scientifiques. Depuis 1995, il exerce en libéral. Il est passionné d'histoire et de photographie. Il travaille actuellement à une biographie du Pr Jean Lépine.
galerieportraitsasilerhone@gmail.com |
Philippe Paumelle, un psychiatre dans la cité
John Libbey Eurotext éd., Coll. L'Offre de soins en psychiatrie, 2021 ; XV-238 pages
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« Quarante mille malades mentaux sont morts dans les hôpitaux psychiatriques pendant la seconde guerre mondiale, et dès la Libération un petit groupe de psychiatres exige la transformation de cette psychiatrie jugée inadaptée et indigne pour les malades comme pour leurs soignants.
Encore interne, Philippe Paumelle participe au combat de ces aînés. Mais dès sa thèse, il comprend que les hôpitaux psychiatriques ne peuvent pas être changés, qu’il faut soigner ailleurs et autrement. Ce jeune psychiatre quitte l’hôpital, et réussit à développer, dans un quartier populaire, l’Association de Santé Mentale du 13ème arrondissement de Paris, qui devient en peu d’années un modèle pour la psychiatrie publique : celle-ci passe du séjour souvent très prolongé en asile psychiatrique à des soins implantés dans la cité. C’est un regard nouveau sur les malades psychiques et leurs soins qui a permis ce basculement. Philippe Paumelle soutiendra la diffusion progressive de ces nouvelles pratiques et la reconnaissance de la psychiatrie comme discipline à part entière. Cet ouvrage suit pas à pas le parcours extraordinairement engagé et créatif de Philippe Paumelle, et la place fondatrice qu’il a dans l’histoire de la psychiatrie malgré sa disparition précoce. Sa démarche conçoit le soin comme une figure fondamentale de l’humanité ; ses idées, très novatrices, sont toujours actives et présentes dans les débats sur la santé mentale. « Le grand mérite de ce livre, dit son préfacier, est de nous présenter de cette trajectoire un panorama documenté comme une étude savante et passionnant comme un roman d’aventures ». Dr Serge Gauthier, Psychiatre, ancien responsable médical dans l’ASM 13, président de l’Institut Philippe Paumelle de documentation et d’études psychiatriques (IPPdep) Dr Bernard Durand, Psychiatre des hôpitaux honoraire, président d’honneur de Santé Mentale France Dr Vassilis Kapsambelis, Psychiatre, psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de Paris, directeur du Centre de psychanalyse de l’Association de santé mentale dans le 13e arrondissement de Paris (ASM 13) Philippe Meyer, Docteur en sociologie, journaliste et écrivain. Les auteurs Serge Gauthier, Patrick Kamoun, Bernard Durand, Dominique Deyon, Bernard Odier, François Mousson |
2020
Benjamin Ball (1834–1893), premier titulaire de la chaire des maladies mentales
Annales médico-psychologiques, 2021, 179, 1 ; 107-112
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Résumé
Benjamin Ball ne doit sa notoriété posthume qu’au fait d’avoir été choisi en 1877 pour être le premier titulaire d’une nouvelle chaire, créée en 1875 à la Faculté de Médecine de Paris, la Chaire des Maladies mentales et de l’Encéphale. Sa formation, hors des asiles mais auprès de maîtres en médecine mentale, Jacques Moreau de Tours et Charles Lasègue, lui a permis d’exercer pleinement sa fonction d’enseignant, apprécié par ses nombreux élèves pour sa compétence et sa verve. Sa rencontre fortuite, en 1858, au cours de son internat, avec le tout jeune Jean-Martin Charcot, l’a conduit à rédiger une thèse novatrice consacrée à la thrombose veineuse des membres et à l’embolie pulmonaire qui aurait dû contribuer davantage à son renom. Abstract
Benjamin Ball’s posthumous fame is due solely to his being chosen in 1877 to become the first holder of a new chair created in 1875 at the Faculté de Médecine in Paris, the Chair of Mental and Brain Diseases. His training, outside of asylums but with two prominent professors of mental illness, Jacques Moreau de Tours and Charles Lasègue, enabled him to have a full career as a teacher, appreciated by his numerous students for his expertise and verve. His chance meeting in 1858, during his time as a resident, with the then young Jean-Martin Charcot led him to write an innovative thesis, on venous thrombosis in the limbs and pulmonary embolism, which should have contributed more to his fame. Du même auteur, il convient de signaler, parmi ses nombreuses publications savantes, particulièrement bien documentées et originales, quelques-unes des plus récentes : « Gustave Étoc–Demazy (1806–1893) : l’aliéniste manceau élève de Guillaume Ferrus » [Gustave Étoc–Demazy (1806–1893): The alienist of Le Mans, pupil of Guillaume Ferrus]. Annales médico-psychologiques 2020, 10; 1016-1021 « Armand Trousseau (1801-1867), neurologue avant la neurologie » [Armand Trousseau (1801-1867), a neurologist before neurology]. Revue Neurologique 2020, 176; 531-542 [avec Bogousslavsky J.] « Charcot, Janet, and French Models of Psychopathology ». European Neurology 2020, 83 (3); 333-340. [avec Brigo F, Lattanzi S, Martini M, Bragazzi N, Nardone R] « "Spreading the word of the master": the contribution of Italian physicians in the early dissemination of Jean-Martin Charcot's theories » [published online ahead of print, 2020 Jul 25]. Neurol Sci. 2020;10.1007 [avec Teive H, Ferreira MG, Camargo CHF, Munhoz RP] « The Duels of Pierre Marie and Jules Dejerine » [published online ahead of print, 2020 Jul 20]. European Neurology 2020;1-5 « Histoire de l'individualisation nosographique des paraplégies spastiques familiales » [A historical approach to hereditary spastic paraplegia] Revue Neurologique (Paris) 2020,176 (4); 223-298 « Jean-Charles Chatelin (1884-1948). Un Juste, victime de l'injustice mémorielle » [Jean-Charles Chatelin (1884-1948), counted among the "Righteous", but forgotten as a neurologist]. Revue neurologique 2020 « The concepts of heredity and degeneration in the work of Jean-Martin Charcot » [Les concepts d'hérédité et dégénérescence dans l'oeuvre de Jean-Martin Charcot]. Journal of the History of the Neurosciences 2020 La plupart de ces travaux, et bien d'autres, sont consultables sur le site de l'auteur : Le bâillement |
De l'autisme en cascades
Journal de la psychanalyse de l'enfant
2020/2 vol.10, pp.189-233
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Résumé
L’histoire de l’autisme connaît une actualité brûlante qui requiert l’attention partagée du clinicien.
Summary
History of autism takes us to a burning issue which requires a strong attention from clinicians.
Un article remarquable d'érudition et d'intelligence. |
Quand les aliénistes ouvraient les corps
Éditions Glyphe, coll. Société, histoire et médecine, 2020 ; 281 p.
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« Tout commença quand les premiers aliénistes, héritiers de Pinel et formés à l’anatomie après la réforme des études médicales voulue par la Révolution française, crurent que l’ouverture des corps (essentiellement des crânes) allait leur livrer les causes de la folie.
S’ensuivit une longue oscillation théorique, dont l’ouvrage retrace les étapes, entre organicisme et spiritualisme. L’ouverture des corps fut abandonnée en raison de l’échec de l’entreprise (dû aux insuffisances de la méthode) et de la découverte de la psychogénèse par Charcot, c’est-à-dire de l’origine psychologique de ce que Freud nomma la « conversion hystérique ». À partir de ce modèle fut appliquée – et même aux maladies mentales les plus graves – une « psychiatrie des causes et des traitements psychologiques » qui s’épanouit en France pendant la deuxième partie du xxe siècle et culmina avec l’acceptation officielle d’un traitement psychanalytique pour l’autisme infantile. L’effort des premiers aliénistes n’avait pas été vain, ils jetèrent les bases de la neurologie et d’une discipline, abolie après mai 1968 mais qui renaît de ses cendres, la neuropsychiatrie. » (Note de l'éditeur)
Illustration de couverture :
De gauche à droite : Les auteurs
Jean-François Allilaire, Professeur de psychiatrie à la Salpêtrière, Secrétaire perpétuel de l'Académie de médecine
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2019
Soigner les fous
Nouveau Monde éd., Coll. Histoire des Sciences, 2019 ; 480 p.
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« Le mot de « psychiatrie », la « médecine de l’âme », ne date que du début du XIXe siècle. Il recouvre toutefois un ensemble d’observations et de pratiques remontant à la plus haute Antiquité, dont Hippocrate et Gallien ont réalisé une vaste synthèse en fondant la théorie des humeurs, base d’une approche nouvelle, prescrivant aux médecins de rétablir un équilibre corrompu chez leurs malades.
Aux traitements médicaux, exercices physiques, diète, bains, purgations a longtemps été associé le recours à Dieu et à ses saints, dans le cadre de pèlerinages et de séances d’exorcisme. Et si la médecine reconnaît ensuite que la folie est curable, elle recourt à des traitements d’immersion, de secousse, d’électrisation, à des prescriptions visant à traiter le mal par le mal, à des machines rotatoires qui, pour avoir souvent été expérimentés par les praticiens eux-mêmes, n’ont souvent rien à envier aux méthodes des périodes antérieures. À cette époque aussi, la sexualité peut constituer un dérèglement psychiatrique... comme un traitement. Après la période des traitements de choc et de la chirurgie du cerveau, ce n’est qu’au milieu du XXe siècle qu’apparaissent les psychothérapies, les physiothérapies et les médicaments psychotropes efficaces... bien qu’ils ne soient pas tous sans dangers ! Des remèdes ancestraux les plus insolites aux médications récentes, l’auteur nous offre un panorama inédit et fascinant de la psychiatrie à travers l’Histoire.. » (Note de l'éditeur) |
Un village pour aliénés tranquilles
Fayard, 2019 ; 311 p.
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« Dans ce récit sensible, Juliette Rigondet restitue le quotidien d'une petite ville du Cher, Dun-sur-Auron, lieu depuis le XIXe siècle d'une expérience psychiatrique innovante désignée sous le nom de "colonie familiale pour aliénés". Pour la première fois en France était tentée une solution alternative à l'enfermement des malades mentaux, qui aujourd'hui encore divise les plus grands spécialistes.
À la fin du xixe siècle, face à la faillite de l’asile où l’on retient, plus qu’on soigne, les « aliénés » dans des établissements surpeuplés, des psychiatres réfléchissent à une solution alternative. Pourquoi ne pas faire sortir de ces hôpitaux les « incurables tranquilles » en les installant, contre rétribution, dans des familles, à la campagne ? Le conseil général de la Seine décide, en 1891, de tenter l’expérience. Un an plus tard, la petite ville de Dun-sur-Auron, dans le Cher, est choisie pour accueillir, « à titre d’essai », la première « colonie familiale pour aliénés » en France. L’essai est si concluant que le nombre de familles prêtes à héberger des patients augmente de façon exponentielle. En 1913, la colonie de Dun compte plus de 1 000 malades mentaux pour environ 4 000 habitants. Appelé aujourd’hui « Accueil familial thérapeutique », ce mode de soins existe toujours à Dun, même si les patients y sont moins nombreux qu’autrefois. En s’appuyant sur les archives hospitalières et sur des témoignages de patients, de familles d’accueil, de villageois, Juliette Rigondet raconte l’histoire de ce lieu à part dans la psychiatrie française et reconstitue l’existence de ces hommes et de ces femmes qui ont fait partie, jusqu’à leur mort, de la vie quotidienne des Dunois. Elle nourrit ainsi la réflexion sur ce que notre société fait des « fous » et de l’Autre. Juliette Rigondet est journaliste, auteure (Le Soin de la terre, Tallandier, 2016) et anime des ateliers d’écriture littéraire. Elle a passé son enfance, en grande partie, à Dun-sur-Auron. »
Une étude originale et approfondie sur une expérience qui a marqué l’histoire de la prise en charge des malades de l’esprit en France.
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Le Bagne des Fous
La manufacture de livres, 2019 ; 436 p.
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« Un « quartier de sûreté, réservé aux aliénés criminels, vicieux, difficiles, habitués des asiles », a ouvert au sein de l'asile de Villejuif le 3 mars 1910. Plus de 2 500 hommes y ont été internés entre 1910 et 1960.
Regroupés sous le qualificatif d'aliénés difficiles par commodité et par euphémisme, l'internement de ces hommes dénote de l'appréhension médico-judiciaire d'individus reconnus aliénés. D'aucuns de ses médecins-chefs qualifiaient la section de première réalisation en France d'une « idée grandiose », soit « l'alliance de la criminologie et de la médecine », révélant la porosité entre ces deux domaines. Délinquants multirécidivistes, criminels d'occasion, simulateurs de troubles mentaux, collaborateurs, fils de bonne famille dévoyés, mais encore désaffiliés au ban de la société se sont ainsi côtoyés dans cet espace à la fois établissement de défense sociale à la française, infirmerie pénitentiaire et survivance de l'Hôpital général. L'histoire de la 3e section de l'asile de Villejuif, surnommée « le bagne des fous » dans la presse - puis baptisée section Henri-Colin en l'honneur de son concepteur - permet de dévoiler un pan méconnu de l'histoire de la prise en charge psychiatrique dans un espace où mandat sécuritaire et mission hospitalière ont rivalisé. » Véronique Fau-Vincenti est docteure en histoire, elle travaille sur l'histoire de la psychiatrie médico-légale et sur l'imprégnation sociétale de l'aliénisme. |
Georges Gilles de la Tourette
Oxford University Press, 2019 ; 490 p.
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« The 19th Century brought many medical advances and discoveries in neurology, with the famed Parisian La Salpêtrière hospital at its center.
Medical giants such as Jean-Martin Charcot, Joseph Babinski, and even for a short time Sigmund Freud, walked these halls, so it is a wonder that, an equal among these men, very little exists in the literature on Georges Gilles de la Tourette. This biography is the first comprehensive volume to delve into the life, scholarship, writing, and hobbies of the famed doctor. In Part One, we learn Georges' family history, follow his schooling and mentorship under Charcot, travel to the Worlds Fair of 1900, evade an attempted assassination, all before succumbing to death by syphilis. Part Two provides an in-depth analysis of his neurological and psychiatric works, notably the epynomous neurological disorder that will forever remain "Tourette's Syndrome". Part Three looks at the lighter side of Georges, inspecting his favorite past-times as poet, historian, and art critic. Part Four brings an extensive bibliography of Georges' complete body of work. Author Olivier Walusinski pulls together unpublished family archives, Georges' correspondence with the Parisian journalist Georges Montorgueil, journal articles, and police archives to shed an original light on the famed doctor's life and lasting legacy. These archives have never before been studied or made available to the public, making this one of the first and most comprehensive biographies available and a must-have for any medical library. » Remarquable bio-bibliographie illustrée de l'un des plus grands neurologues français, dans une très belle édition. |
2018
Philosophie de la folie (1860)
EPEL, 2018 ; 175 p.
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« Une nuit, après des semaines de souffrances épouvantables, désespéré, une horrible pulsion me saisit, m'ordonnant de détruire celle qui, par-dessus tous les êtres vivants, méritait le plus mon amour. Je m'enterrai sous les draps et luttai contre cette pulsion démoniaque jusqu'à ce que le lit se mette à trembler. Mais elle gagnait toujours en force. C'était incontrôlable. J'ai fermé les yeux et baissé la tête, par peur de la voir, et je me suis précipité hors de la maison. Pieds nus et sans vêtements, excepté une chemise de nuit, j'ai couru dans les rues jusqu'au commissariat de police et je les ai implorés de m'enfermer. » |
Du moyen âge à nos jours, expériences et représentations de
Parigramme, octobre 2018 ; 126 p.
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Philosophie et histoire de la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
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Les Moreau de Tours
Paris, Glyphe éd., 2018 ; 250 p.
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L'affaire Jean Lemoine (1867-1938)
Chicoutimi, Les Classiques des sciences sociales, Collection « Les sciences sociales contemporaines », 2018 ; 300 p.
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Contribution à l'histoire de l'asile d'aliénés d’Évreux
Paris, L'Harmattan, Collection Médecine à travers les siècles, 2018 ; 116 p. et 230 p.
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Jean Garrabé
Psychiatre honoraire des hôpitaux, ancien interne des hôpitaux psychiatriques de la Seine (1958), médecin des hôpitaux psychiatriques (1964), président d’honneur de L’Évolution psychiatrique, ancien président de la Société médico-psychologique, membre à titre personnel de l’Association mondiale de psychiatrie (2002).
Freddy Seidel
Psychiatre en exercice libéral, professeur titulaire du département de Santé mentale de l’Université de Carabobo (Venezuela 1972-1995), médecin assistant étranger à la Clinique des Maladies mentales et de l’encéphale (1976-1977), doctorat en philosophie et épistémologie à l’Université Paris XII Val-de-Marne (2000), premier prix « Confrontations psychiatriques » (2000).
L'invention du discernement.
Paris, L’Harmattan, 2015 ; 70 p. |
« Quand aucune connaissance particulière ne permettait de séparer visions et hallucinations, le nombre des visionnaires allait croissant et l’Église ne voyait plus comment contenir le déferlement des apparitions miraculeuses.
SOMMAIRE
Statut de la femme en Occident aux temps médiévaux
Denis Morin est pédopsychiatre, docteur en psychologie, et l'un des plus fidèles contributeurs de notre séminaire, à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes puis à la B.I.U.M. (Paris). Intéressé par l’histoire des sciences médicales, il a cherché à savoir comment étaient reçues les apparitions miraculeuses avant que la clinique psychiatrique n’ait identifié les délires mystiques. Il propose ici une présentation et une analyse du cas d'Ermine de Reims, en référence aux travaux de Jean Charlier dit de Gerson, et en particulier à son De distinctione verarum revelationum a falsis. L'ouvrage est en vente ou peut être commandé à : L'Harmattan - Sciences Humaines 21, rue des Ecoles 75005 - Paris tél. 01 46 34 13 71 |
L’impossible conciliation ou la vie héroïque du Dr Claude-François Michéa
Paris, Quintes-Feuilles, 2015; 284 p. |
« Le médecin aliéniste Claude-François Michéa est souvent cité par les érudits comme l’auteur d’un fameux article sur Les déviations maladives de l’appétit vénérien (1849).
Il y a quelques années, son nom a été trouvé dans un registre de « pédérastes » conservé dans les archives de la Préfecture de police de Paris. Dès lors, il importait d’effectuer une enquête afin de répondre aux questions soulevées par cette surprenante découverte. Le résultat des recherches poursuivies en différentes directions va bien au-delà des réponses à ces questions. Nous découvrons en effet que Michéa fut un défenseur de la cause homosexuelle, précédant d’une décennie les pionniers des « mouvements de libération » que furent K. H. Ulrichs (1825-1895) et K. M. Kertbeny (1824-1882). Mais ce livre n’a pas pour objet l’examen du seul volet « sexologique » de l’œuvre de Michéa. Il fait revivre les préoccupations scientifiques et philosophiques qui furent les siennes comme celles de quelques-uns de ses plus éminents collègues. Membre fondateur de la Société médico-psychologique, une société savante qui existe toujours et qui fut le pivot d’un âge d’or de la psychiatrie française, Claude-François Michéa méritait amplement une étude consacrée à sa vie et à son œuvre. » [note de l’éditeur] |
2014
Actes du GTPSI, vol. 1
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Quatorze rencontres du Groupe de travail de psychothérapie et de sociothérapie institutionnelles (GTPSI) ont eu lieu de 1960 à 1966.
Parmi ses membres, Jean Ayme, Michel Baudry, Brivette Buchanan, Hélène Chaigneau, Jean Colmin, Roger Gentis, Félix Guattari, Nicole Guillet, Philippe Koechlin, Josée Manenti, Ginette Michaud, Robert Millon, Jean Oury, Gisela Pankow, Maurice Paillot, Jean Perrin, Jean-Claude Polack, Claude Poncin, Yves Racine, Philippe Rappard, Denise Rothberg, Jacques Schotte, Horace Torrubia, François Tosquelles, Henri Vermorel… Les Actes du GTPSI restituent l'intégralité de leurs échanges, qui sont autant de récits - mais au présent de l'indicatif, et à la première personne - de l'histoire de la psychothérapie institutionnelle en train de se faire. Ils sont des outils, des ressources pour « des rencontres et des dialogues efficaces » quels que soient leurs champs d'intervention. Fondés sur les archives de La Borde, les Actes du GTPSI en restituent les discussions, en 11 volumes thématiques, selon la chronologie. Les deux premiers volumes sont parus : il s'agit de L'établissement psychiatrique comme ensemble signifiant et de L'argent à l'hôpital psychiatrique, qui correspondent aux deux premières séances. L'établissement psychiatrique comme ensemble signifiant : Ayme, Colmin, Gentis, Oury, Paillot, Racine, Torrubia et Tosquelles se réunissent les 4 et 5 juin 1960 à Saint-Alban pour travailler à la constitution d'un groupe sur une base commune à définir : les premiers membres du GTPSI ont pour but de forger des outils pour faire de l'hôpital un milieu soignant. L'argent à l'hôpital psychiatrique : Ayme, Baudry, Chaigneau, Colmin, Gentis, Koechlin, Millon, Oury, Racine et Tosquelles se retrouvent les 3 et 4 décembre 1960 à Villers-Cotterêts. Cette rencontre est l'occasion d'un véritable état des lieux d'analyse institutionnelle sur le thème de l'argent à l'hôpital psychiatrique : sa circulation, ses usages thérapeutiques, sa signification dans un établissement voué au soin.
Voir le site du Groupe de travail de psychothérapie et de sociothérapie institutionnelles et en particulier un film de la première rencontre du GTPSI (01:08) :
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La folie à Rome
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« C'est en s'inspirant des Grecs que les Romains vont inventer une "psychiatrie" moderne, où, pour la première fois dans l'Antiquité, l'origine des maladies de l'âme ne viendrait pas des dieux.
Deux courants cliniques vont s'opposer : une "psychiatrie" organique où on prend en compte uniquement une somatisation ; et une "psychiatrie" psychologique où les maladies de l'âme proviennent de l'entourage, de l'environnement du patient. C'est à partir de cette perspective que Freud, grand connaisseur de l'Antiquité, inventera la psychanalyse... .» [note de l’éditeur] Un livre atypique d’un psychanalyste qui ne l’est pas moins Ainsi qu'il se présente sur son blog, R. Brunner est psychanalyste et membre fondateur du Groupe de Recherche Appliquée sur l'Accompagnement des Managers (G.R.A.A.M.) et de la SFCoach, Vice président de l'Institut Psychanalyse et management (IPM). Intervenant à HEC, à Telecom Management, à Université Provence et à Paris VIII. Accompagnement de dirigeants et supervision de coachs. Il forme également à la psychopathologie des coachs, DRH, Consultants, Médecins et psychologues du travail. Auteur de : "Le psychanalyste et l'entreprise", Syros, 1995, de "La psychanalyse expliquée aux managers", 2004 (2è ed. Eyrolles, 2011) et de "Psychanalyse des passions dans l'entreprise", Eyrolles, 2009. Une analyse pertinente et érudite de l'ouvrage, signée par Pierre-Henri Ortiz, et résumée : "Un diaporama orientaliste des idées romaines sur la « folie » doublé d’un jugement peu informé de leurs auteurs", est à lire sur le site nonfiction.fr, le quotidien des livres et des idées. Parmi les ouvrages de référence sur la question :
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Lommelet
« Créé en 1825 par les Frères Saint-Jean de Dieu, l’hôpital de Lommelet a fusionné, en 1998, avec celui d’Ulysse Trélat situé à proximité, spécialisé, comme lui, dans les soins aux personnes souffrant de troubles mentaux. L’Etablissement Public de Santé Mentale de l’agglomération lilloise était né. Il a semblé nécessaire de mettre en perspective cette histoire du site historique de l’EPSM au moment où de nombreux chantiers se sont achevés : Hôpital Bonnafé et Clinique du Nouveau monde à Roubaix, Clinique de l’adolescent à Wasquehal, Centre Psychiatrique d’Accueil et d’Admission à Lille… et à l’heure où la restructuration du site fondateur commence, avec la mise en service en 2013 des Cliniques de psychiatrie et d'addictologie de Lille. Cette publication a été réalisée à l’occasion de l'inauguration officielle des nouveaux bâtiments le vendredi 22 novembre 2013. Elle témoigne de l’éclectisme du site de Lommelet comme de l’évolution de la conception de la santé mentale sur presque deux siècles, de la maison de santé isolée accueillant des patients masculins originaires du Pas-de-Calais au site Lommelet aujourd’hui situé en pleine ville et siège social d’un établissement rayonnant avec plus d’une soixantaine de structures sur l’agglomération lilloise.»
Cette jolie plaquette présentant un ensemble de textes érudits et d’illustrations originales est téléchargeable sur le site de l’établissement
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CHARCOT, UNE VIE AVEC L'IMAGE
Eglise Saint-Louis, Hôpital Univesitaire de la Pitié-Salpêtrière
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Commissaire de l’exposition : Docteur Catherine Bouchara, auteur de Charcot, une vie avec l’image. Editions Philippe Rey Production : Professeur David Cohen, chef de service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à la Pitié-Salpêtrière. Scénographie : Philippe Pumain, architecte
Présentation de l'exposition sur le site de la revue
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LES "FOLLES DE BAILLEUL"
Sophie Richelle
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« Paroles de femmes, paroles de folles… Cet ouvrage, qui reprend le texte d’un mémoire présenté en vue de l’obtention du titre de Master en histoire primé par l’Université des Femmes en 2013, explore le destin de certaines femmes enfermées à l’asile de Bailleul entre 1880 et 1914.
Résumé de l'auteur :
Un documentaire-fiction radiophonique a été réalisé sur la base de ce travail.
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L'INVENTION DE L'HYSTÉRIE AU TEMPS DES LUMIÈRES (1670-1820)
Sabine Arnaud
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«L’invention de l’hystérie nous porte au 18e siècle, lors de l’élaboration des maladies nerveuses frappant les gens du monde, hommes et femmes, et les lettrés en particulier. Qu’est ce qui se joue dans l’écriture de ce diagnostic ? À travers des textes de médecins, de patients, d’écrivains, Sabine Arnaud déchiffre toute une société.
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2013
CHARCOT, UNE VIE AVEC L'IMAGE
Paris, Ed. Philippe Rey, 2013 ; 240 p.
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« L’art et la médecine, c’est entre ces deux pôles que la rencontre se fait avec Jean-Martin Charcot (1825-1893).
Grand médecin de la Salpêtrière où Freud fut son élève, inscrit dans le monde des idées et des sciences, il occupe la première chaire de neurologie en 1882 et nous entraine vers l’inconnu de l’hystérie et de l’hypnose jusqu’aux portes de l’inconscient. L’observation du corps et de ses pathologies appartient à son travail clinique. Qu’il soit à l’hôpital, dans son cabinet, ou en voyage à travers le monde, il examine et pense crayon à la main ; ses dessins révèlent une connaissance profonde de l’humain, un diagnostic averti des anomalies anatomiques ainsi qu’un talent indéniable sous l’inspiration d’artistes romantiques tels que Delacroix ou Ingres. Dans une époque située juste avant l’arrivée du cinématographe, l’image dans toutes ses dimensions – dessins, tableaux graphiques, croquis, planches d’instantanés – soutient ses diagnostics et appuie son regard clinique face à ses élèves et confrères venus du monde entier écouter le maître. En outre Charcot décelait dans la culture des peuples et par l’étude de tableaux de grands peintres, en partie reproduits ici, les caractéristiques de certains troubles psychiques. Tout l’objet de ce livre, richement illustré, est de montrer – à travers le dessin, la peinture ou la photographie – le lien étroit qui unit l’image du corps et la psychiatrie. » (présentation de l'éditeur). Une approche originale, un livre passionnant et magnifiquement illustré, avec de très nombreux inédits |
« Cerveaux fous et sexes faibles (Grande-Bretagne, 1860-1900) »
Aude Fauvel
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[Résumé : La psychiatrie est souvent présentée comme la science sexiste par excellence, les experts du psychisme ayant non seulement nourri les discours sur l’infériorité du "sexe faible", mais aussi très concrètement contribué à l’exclusion des femmes en acceptant "d’hospitaliser" celles qui refusaient de se conformer aux désirs masculins.
Publications d'Aude Fauvel (extrait)
Le crime de Clermont et la remise en cause des asiles en 1880 , Revue dhistoire moderne et contemporaine, n°49-1, janvier-mars 2002; 195-216.
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L'ASILE DES PHOTOGRAPHIES
Mathieu Pernot, Philippe Artières
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« Le photographe Mathieu Pernot et l'historien Philippe Artières ont travaillé trois ans à l'hôpital psychiatrique de Picauville / Fondation Bon-Sauveur (Manche).
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De la psychiatrie à la psychanalyse.
Madeleine Vermorel, Henri Vermorel
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« Madeleine Vermorel et Henri Vermorel ont commencé dans les années 50 leur carrière d'internes puis de médecins dans les hôpitaux psychiatriques qui gardaient bien souvent les stigmates de l'asile d'antan.
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24 textes fondateurs de la psychiatrie introduits et commentés par la Société médico-psychologique
Marc Masson, dir., Jean-François Allilaire, préf.
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« Cet ouvrage d’une conception originale rassemble des textes fondateurs de la psychiatrie, introduits et commentés par les meilleurs spécialistes à la lumière des connaissances actuelles.
Les auteurs
Jean-François ALLILAIRE, Professeur de psychiatrie, membre de l'Académie nationale de médecine, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris. Rédacteur en chef des Annales Médico-Psychologiques. Références des 24 textes
Texte 1 : Baillarger J. Pathologie. Maladies mentales de l'état désigné chez les aliénés sous le nom de stupidité. Ann Méd Psychol 1843; 1 : 76-103. |
Du front à l’asile 1914-1918
Stéphane Tison et Hervé Guillemain
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« Depuis que je suis parti de la maison de santé mon état ne s’est pas amélioré. J’ai essayé toutes choses : travail, exercices divers, repos, ce travail du cerveau est toujours là, élancement, persécutions, craquements, coups, ronflements, insomnies m’enlevant l’aptitude au travail...
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Constance Pascal (1877–1937) : Authority, Femininity and Feminism in French Psychiatry
Felicia Gordon
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« Constance Pascal’s career in French psychiatry from 1908 to 1937 exemplifies the opportunities open to women in the French Third Republic as well as the prejudices they encountered.
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Une avant garde psychiatrique.
Olivier Apprill. Préface de Franck Chaumon. Postface de Jean Oury
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« Le Groupe de Travail de Psychothérapie et de Sociothérapie Institutionnelles (GTPSI) rassemble quelques acteurs majeurs de la psychiatrie, liés à l’hôpital de Saint-Alban et à la clinique de La Borde, hauts lieux de la psychothérapie institutionnelle.
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Expériences de la folie.
Laurence Guignard, Hervé Guillemain, Stéphane Tison (dir.)
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À partir de trois situations institutionnelles différentes (judiciaire, militaire, hospitalière) exposées dans leur contexte historique des XIXe et XXe siècles, ce volume saisit les trajectoires singulières des patients dans leurs interactions avec les configurations institutionnelles de la psychiatrie et les catégories médicales qui définissent la maladie mentale. Il s’y dessine une autre histoire de la folie dans laquelle les médecins sont acteurs au même titre que les juges, les militaires ou les patients.
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2012
L’abandon à la mort... de 76 000 fous par le régime de Vichy
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[Présentation de l'éditeur] « Sous le régime de Vichy (1940-1945), 76 000 malades mentaux sont morts dans les hôpitaux psychiatriques français.
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L’hôpital en France - Histoire et architecture
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« Comment est-on passé de la salle commune à la chambre individuelle ?
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Pulsions(s) |
« Fol, insensé, forsené, dervé… Les mots sont nombreux pour nommer la «folie» mais quelle réalité recouvrent-t-ils ?
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Nouvelle histoire de la psychiatrie
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« A une époque où la psychiatrie est en pleine mutation, où ses cadres nosographiques s'effondrent, où ses institutions thérapeutiques les plus diverses (de l'asile au " secteur ") sont toutes remises en question, il devenait particulièrement utile de se pencher sur son passé.
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Invention de l'hystérie
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« Publié la première fois en 1982, l'Invention de l'hystérie était épuisé depuis plusieurs années. Les Éditions Macula sont heureuses de vous annoncer la parution de cette nouvelle édition, revue, corrigée et enrichie d’une postface de Georges Didi-Huberman, « Des images et des maux », de 40 pages.
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La vie et l’œuvre pionnière de Louis-Victor Marcé
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« Louis-Victor Marcé (1828-1864) a été l’un des aliénistes les plus productifs de sa génération.
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Le Bon Sauveur
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« Regards croisés sur trois cents ans d’histoire, c’est l’histoire d’une femme – Élisabeth de Surville – l’histoire d’une fondation enracinée dans le contexte social et religieux du XVIIe siècle, l’histoire enfin d’une communauté religieuse qui fait face aux aléas de l’Histoire.
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Préalables à toute clinique des psychoses
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« Créateur de la clinique de La Borde, Jean Oury a consacré sa vie à prendre soin de personnes psychotiques.
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Grandeur de la folie : Itinéraire d'un psychiatre iconoclaste
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« La folie est un mystère planté au cœur de l'être humain. Universelle, elle touche 1% de la population aux quatre coins de la planète. L'île, le pays lointain, le régime politique qui ne connaît pas de fous n'a pas été découvert à ce jour et ne le sera jamais.
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FREUD EN FRANÇAIS
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« Cette bibliographie des écrits de Sigmund Freud traduits et publiés en français a été réalisée sur le modèle de la classification établie par Ingeborg Meyer-Palmedo et Gerhard Fichtner en 1989 et rééditée en 1999. Il s’agit d’une classification chronologique de tous les textes de Sigmund Freud en allemand, précisant la date de première publication et la date d’écriture.
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2011
L’Hôpital Pasteur de Poitiers. 300 ans au service des malades
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« Les hôpitaux de Poitiers tournent une page importante de leur histoire en 2011, avec le déménagement des derniers patients de l'hôpital Louis-Pasteur vers la Milétrie.
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Aktion T4 - Le secret d'Etat des nazis : l'extermination des handicapés physiques et mentaux
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« Considérés par Hitler et ses proches comme des poids morts dans l’économie de guerre, les handicapés physiques et mentaux furent décrits auprès de l’opinion publique comme des êtres dont « la vie ne vaut pas d’être vécue ». De 1939 à 1943, le IIIe Reich mena à leur encontre une vaste entreprise de mise à mort.
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« Les dépôts de mendicité sous l'Ancien Régime et les débuts de l'assistance aux malades mentaux (1764-1790) »
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Christine Peny, Maître de Conférences de l'Université Paul Cézanne d'Aix- Marseille, appartient au Laboratoire Interdisciplinaire de Droit des Médias et des Mutations Sociales (LID2MS). Elle est également avocate et dirige le Diplôme d'Université "Coopération juridique et commerciale avec le monde arabe. |
L'homme qui se prenait pour Napoléon
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« Au lendemain du retour des cendres de Napoléon Ier, en 1840, le directeur de Bicêtre voit arriver dans son asile quatorze nouveaux « empereurs ». Tous les fous, dit-on, se prennent pour Napoléon. Que disent les archives ? Et pourquoi Napoléon, mieux que Louis XIV ?
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Genèses
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Lisa Roscioni, « Soin et/ou enfermement ? Hôpitaux et folie sous l'ancien régime » (pp.31-51)
RÉSUMÉ : On ne pourrait véritablement parler de « médicalisation de la folie » avant la naissance de la psychiatrie et des asiles, c’est-à-dire pas avant le tournant des XVIIIe-XIXe siècles. Pourtant, certaines recherches récentes soulignent le caractère précoce d’un discours et d’une pratique médicale développée dans des institutions réservées aux fous, qui apparaissent à partir du XVIe siècle. Psychiatre et asile ne sont donc pas apparus à l’improviste, mais constituent au contraire le produit d’un processus de longue durée dont l’origine n’est nullement à rechercher dans un « enfermement », mais bien dans l’ambiguïté constitutive des plus anciennes expériences d’internement et de prise en charge des fous. « Care and/or Confinement ? Hospitals and Insanity under the Old Regime » We cannot really speak of the «medicalisation of insanity» prior to the birth of psychiatry and asylums, that is, before the turn of the 18th century. Yet recent research emphasises the pre-cocious nature of a discourse and medical practice, developed in institutions reserved for the insane, which arose in the 16th century. Thus, psychiatry and asylums did not appear out of the blue, but were instead the product of a long-term process in no way derived from «institutional confinement», but rather from the ambiguity of older experiences of internment and care of the insane. Lisa Roscioni, historienne, enseigne l’histoire moderne à l’Université de Parme. Les recherches qu’elle mène depuis de nombreuses années sur l’histoire de la folie portent aussi bien la sur la période d’Ancien Régime (voir en particulier Il governo della follia. Ospedali, medici e pazzi nell’Età moderna, Milan, Bruno Mondadori, 2003), que sur l’époque contemporaine (Lo smemorato di Collegno. Storia italiana di un’ identità contesa, Turin, Einaudi, 2007) lisa.roscioni@fastwebnet.it Isabelle von Bueltzingsloewen, « Réalité et perspectives de la médicalisation de la folie dans la France de l'entre-deux-guerres » (pp.52-74) RÉSUMÉ : Depuis le vote de la loi de juin 1838 organisant l’assistance aux aliénés, la médicalisation de la folie se confond avec l’internement. Dans l’entre-deux-guerres, les aliénistes imaginent de nouveaux dispositifs de prise en charge. Ceux-ci devront permettre de faire face à la croissance du nombre des internements, interprétée comme une recrudescence des maladies mentales, mais aussi de traiter des malades atteints de troubles légers. Autrement dit de déplacer les frontières de la folie. Freiné par les départements, ce projet médicalisateur ne voit le jour qu’après la Seconde Guerre mondiale. « Reality and Viewpoints on the Medicalisation of Insanity in France during the Interwar Period » Since the law of June 1938 organising assistance to the insane, the medicalisation of insanity has coincided with internment. During the interwar period, psychiatrists conceived of new systems for the care of the insane. They were intended to cope with the growing number of people confined to institutions, interpreted as a recrudescence of mental illness, but also to treat patients suffering from mild disorders. In other words, to shift the boundary lines of insanity. This medicalisation project, which was impeded in the provinces, did not come into being until after the Second World War. Isabelle von Bueltzingsloewen, historienne, enseigne l’histoire et la sociologie de la santé à l’Université de Lyon (Lumière-Lyon II). Ses recherches, conduites dans le cadre du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes, portent sur l’histoire de la santé publique et plus particulièrement sur l’histoire de la psychiatrie contemporaine. Elle a publié en 2009 L’Hécatombe des fous. La famine dans les hôpitaux psychiatriques français sous l’Occupation, Paris, Flammarion isabelle.vonb@univ-lyon2.fr HORS-DOSSIER Benoît Majerus, « La baignoire, le lit et la porte. La vie sociale des objets de la psychiatrie » (pp. 95-119) RÉSUMÉ : À travers la baignoire, un objet évident du traitement, le lit, un objet hospitalier ordinaire, et la porte, artefact passant le plus souvent inaperçu, l’article essaie de porter un nouveau regard sur l’histoire de la psychiatrie au XXe siècle. Prenant en compte la « biographie » des objets, de leur conception à leur pratique, l’article souligne l’interdépendance entre des objets qui déterminent la pratique psychiatrique quotidienne, et la psychiatrie qui transforme ces mêmes objets. « The Bathtub, the Bed and the Door. The Social Life of the Objects of Psychiatry » This articles attempts to take a different look at 20th century psychiatry by focusing on the bathtub, an obvious object of treatment, an ordinary hospital bed and the door, an artefact that usually goes unnoticed. Taking into account the «biography» of the objects from their design to their use, the articles emphasises the interdependence between objects that determine every- day psychiatric practice and psychiatry, which transforms these same objects. Benoît Majerus, historien, enseigne à l’Université du Luxembourg. Il travaille actuellement sur une histoire européenne de la psychiatrie au xxe siècle. Il vient de publier Inventing Luxembourg. Representations of the Past, Space and Language from the Nineteenth to the Twenty-first Century, Amsterdam, Brill, 2010, et « Mapping antipsychiatry. Elemente für die Geschichte einer transnationalen Bewegung », Themenportal Europäische Geschichte, 2010 : http://www.europa.clio-online.de/2010/Article=440 benoit.majerus@gmail.com |
Les frontières du délire : écrivains et fous au temps des avants-gardes
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« La folie, comprise comme un fantasme culturel modelé par la psychiatrie comme par la littérature, a été fondatrice dans les discours et les pratiques textuelles des écrivains d'avant-garde.
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2010
LA PSYCHIATRIE MÉDIÉVALE PERSANE
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« La maladie mentale, au sens large, se manifestant à bas bruit ou par une symptomatologie lourde, a été analysée de manière spécifique par la Scolastique de l'Iran médiéval.
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« La folie selon Esquirol. Observations médicales et conceptions de l’aliénisme à Charenton entre 1825 et 1840 »
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Résumé
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DANS LE QUARTIER DES AGITÉS
Jacques CÔTÉ
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« Paris, juillet 1889
À vingt-sept ans, Georges Villeneuve a terminé ses études en médecine. Désireux de se spécialiser en médecine légale des aliénés, il quitte le Québec pour se rendre à Paris où il aura la chance détudier avec les plus grands aliénistes de lépoque, Valentin Magnan à lasile Sainte-Anne et Jean-Martin Charcot à la Salpêtrière. Le jeune Montréalais en profitera aussi pour assister aux cours réputés de Brouardel, à la morgue de Paris, et pour suivre une formation avec Mégnin, le pionnier de lentomologie judiciaire. Mais dès la première journée du Congrès international de médecine mentale de Paris, qui se tient à lasile Sainte-Anne, Villeneuve est témoin de ladmission dramatique dun patient atteint dune sévère intoxication à labsinthe. Quand Magnan apprend que la police croit ce malade dangereux et veut sen emparer pour laccuser de meurtre ce serait le fameux « coupeur de nattes » dont la presse parle tant depuis des mois , il demande à son jeune élève de veiller sur lui, mais aussi de mener sa propre enquête. Or, les recherches de Villeneuve lamènent très vite sur une tout autre piste, celle dun étrange dandy au passé trouble et qui entretenait de bien curieuses accointances avec son patient . » (note de l'éditeur) Georges Villeneuve fut surintendant de lasile Saint-Jean-de-Dieu / Longue Pointe Lunatic Asylum, médecin expert à la morgue de Montréal, professeur de la chaire de médecine légale de lUniversité de Montréal, membre de la Société des aliénistes de Paris, de lAssociation médico-psychologique américaine et de la Société de médecine légale de New York, contemporain de Magnan et Charcot dont ce roman historique fort bien documenté met en scène la rencontre. Feuilletez l'ouvrage |
IMAGES DE LA FOLIE
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« Aucune maladie n'a été plus porteuse d'iconographie que la folie. Le mot lui-même a toujours été ambivalent, signifiant à la fois absence de sagesse et perte de la raison au sens médical du mot. Les artistes se sont engouffrés dans la brèche en jouant sur les deux tableaux. Des pures allégories de la folie comme La Nef des fous, on a cependant tôt fait d'arriver à des représentations où la pathologie a déjà sa place. C'est néanmoins avec la naissance de la psychiatrie, à l'orée du XIXe siècle, que les images de la folie se multiplient : peintures édifiantes, types d'aliénés, scènes de la vie asilaire... L'asile, voulu comme un instrument de guérison, se transforme en vision d'épouvante à travers les images-reportages de ses cours et de ses dortoirs, de ses médications et de ses appareils de contention.
Un livre magnifique, présentant des documents iconographiques rares, et pour certains à notre connaissance inédits. |
Il cimitero dei pazzi
introduzione di Michel Bénézech; conclusioni di Angelo Lallo
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« Aquitania. Cadillac sur Garonne. Un paese di poco più di duemila anime ospita dagli inizi del Novecento un cimitero in cui riposano quattromila alienati, malati di mente, quasi tutti senza identità.
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Chronique de la psychiatrie ordinaire en Sarthe
Hervé Guillemain
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uvre de Hervé Guillemain et d'une équipe d'étudiants en master recherche d'histoire de l'Université du Maine (Marie Lesage, Florimond Givaudan-Bourlès et Pauline Vallienne) travaillant sous sa direction, cet ouvrage est un modèle du genre : textes bien écrits, denses et précis, argumentés et parfaitement référencés, d'une lecture agréable, une iconographie variée et rare.
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L'AFFAIRE ROUY
Paris, Tallandier éd., 2010; 297 p. |
Bibliographie de Yannick Ripa (extrait)
Contribution à une histoire des femmes, des médecins et de la Folie à l'âge d'or de l'aliénisme français. 1838-1860. Thèse de doctorat IIIème cycle Histoire et civilisation, Paris VII, 1983; 2 tomes (518 et CLXXVIII p.)
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Scènes de la psychiatrie ordinaire en Sarthe
Exposition réalisée par lUniversité du Maine, le Centre hospitalier spécialisé de la Sarthe, les Archives départementales de la Sarthe et les Médiathèques du Mans
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Une version virtuelle de lexposition est présentée sur le site Folie & psychiatrie en Sarthe, XIXe - XXIe siècle.
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Augustin Jacob Landré-Beauvais (1772-1840)
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Le Dictionnaire biographique par des membres de la Société médicopsychologique s'enrichit d'un article sur un disciple très peu connu de Philippe Pinel (on se reportera à la page Histoire de la psychiatrie. Revues françaises. Annales médico-psychologiques de notre site pour les références des biographies déjà parues).
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2009 |
Pratique & pensée médicales à la Renaissance
51e Colloque international d'études humanistes, Tours, 2-6 juillet 2007
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Ce Colloque s'est tenu au Centre dÉtudes Supérieures de la Renaissance (CNRS Université François Rabelais de Tours). L'auteur de ce site y a présenté « Quelques documents sur la prise en charge des aliénés desprit à lHôtel-Dieu de Paris à la Renaissance » (pp.99-110) conservés aux Archives de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris et aux Archives Nationales : extraits d'Inventaires et Distributions et surtout de Comptes du Maître de l'Hôtel-Dieu, de la Prieuse et du Temporel. |
HP, Tome 1 : L'asile d'aliénés : de 1968 à 1973 souvenirs d'infirmiers
L'Association, 2009, 84 p. |
« Voilà plusieurs années que Lisa Mandel et L’Association ont ce grand projet en gestation. Voici enfin le premier volume d’une série qui en comportera trois : HP est une grande fresque ayant pour sujet le milieu de la psychiatrie en France depuis les années soixante à aujourd’hui.
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Fabuleux hasards. Histoire de la découverte de médicaments
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« Les chemins qui mènent à la découverte de médicaments ne sont pas tous gravés dans le marbre de la science ou de l'orthodoxie des procédures, loin s'en faut : un fabuleux hasard est souvent intervenu, servi par l'intuition ou l'attention de chercheurs ; l'étude et l'exploitation de ce hasard a donné naissance à la «sérendipité», science initiée par les anglo-saxons.
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DE LA GILQUINIERE A PERRAY-VAUCLUSE
Les Amis de l'Histoire de Sainte-Geneviève-de-Bois et ses environs, novembre 2009; 156 p., ill. |
L'histoire de Perray-Vaucluse, de ses origines à nos jours, bien documentée et très richement illustrée.
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Interné d'office... Du camp de Beaune-la-Rolande à l'hôpital psychiatrique de Fleury-les-Aubrais. Les cahiers d'Abraham Zoltobroda
Traduction du yiddish par Batia Baum
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« Paradoxe de l'histoire, les hôpitaux psychiatriques français, devenus des mouroirs sous le régime de Vichy, ont aussi abrité des victimes des persécutions nazies. Abraham Zoltobroda est de ceux-là.
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Je t'aime ma fille, je t'abandonne
Ariéla PALACZ
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«Ça alors ! s'exclame Boris Cyrulnik, je pensais lire l'autobiographie dAriela Palacz et je découvre avec stupéfaction que cest la mienne qu'elle a écrite !
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Histoire de la folie
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« Aussitôt qu'est évoquée la folie dans une perspective historique, le nom de Michel Foucault revient, tel un repère inamovible, un horizon indépassable.
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Voir aussi l'entretien de Claude Quétel intitulé : « On a toujours peur du grand méchant fou ! »
publié sur le site de scienceshumaines.com (propos recueillis par Jean-François Marmion), où l'auteur prend le contrepied de Michel Foucault, «doctrinaire et de mauvaise foi», et tire un bilan extrêmement critique de la psychiatrie : «Quand on compte, comme moi, les coûts et les coups de la psychiatrie, le bilan est d'ailleurs extrêmement négatif. Toutes les sciences avancent, sauf celle-ci. Mon livre en est une condamnation sans appel».
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Extrait du dialogue de l'auteur avec Patrice Gélinet sur France Inter le 3 septembre 2009, dans l'émission "2000 ans dhistoire" intitulée « Histoire de la folie », où le journaliste montre une grande insistance à faire valoir la thèse foucaldienne de l'indifférenciation, du mélange des différentes populations reçues à l'Hôpital Général de 1656, insistance qui semble trahir une certaine déception devant la réponse de l'historien, qui met à mal ce qui lui paraissait une certitude :
- On croit comprendre à la lecture de cette transcription que, pour Quétel, l'admission des fous à l'Hôpital Général a lieu sans formalité légale, tandis que l'internement en maison de force ne peut s'effectuer que par lettre de cachet. Deux propositions erronées.
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Arthaud de Lyon, aliéniste missionnaire
Préface de Jacques Hochmann.
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« Joseph Arthaud (1813-1883), issu dune famille catholique lyonnaise, consacre sa thèse de médecine à lanatomopathologie de laliénation mentale, à une époque où laliénisme est une discipline naissante.
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La mortalité des malades mentaux hospitalisés en France pendant la deuxième guerre mondiale : étude démographique
L'Encéphale, Volume 35, n° 2; 121-128 (avril 2009) |
Résumé
Voir sur le présent site nos pages sur L'hécatombe par carence, et notamment :
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L'Hôpital Psychiatrique de Maison-Blanche sous l'Occupation
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2008
De l'asile de la Demi-Lune
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« Créé en 1938 en tant qu'hôpital départemental pour malades mentaux, l'Hôpital Psychiatrique de Lannemezan ou, comme il est dit de manière locale « la Demi-Lune », a évolué au cours de ces 70 années. Il est devenu depuis 1991 « Les Hôpitaux de Lannemezan ».
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Les hôpitaux dans la guerre
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«De la Première Guerre mondiale à la guerre d'Indochine, les hôpitaux et leurs personnels soignants se sont retrouvés au cœur des conflits.
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Hôpitaux d'hier et d'aujourd'hui.
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« L'auteur, ancien professeur de Faculté de Médecine, a passé la plus grande partie de sa vie dans des hôpitaux très divers.
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Actes du 6e congrès de lAssociation Européenne pour lHistoire de la Psychiatrie publiés sous la direction de Jacques Arveiller. Collection Symposia. Presses Universitaires de Caen, 2008, 478 p. |
Ce volume, rassemblant des contributions au 6e congrès de lAssociation européenne pour lhistoire de la psychiatrie (Paris, septembre 2005), aborde de façon très variée comment la psychopathologie et la psychiatrie se sont incarnées et déployées dans diverses périodes de lhistoire, de lAntiquité à la période contemporaine, et dans des zones géographiques elles aussi variées (les pays dEurope, mais aussi ceux dAmérique du Nord et du Sud).
Sommaire
Jacques Arveiller : Présentation
Parmi les contributions figure celle de l'auteur de ce site, pp.211-221 :
Les Aquarelles de Sainte-Anne
La bibliothèque Henri Ey du Centre Hospitalier Sainte-Anne (Paris) présente dans sa salle de lecture dix peintures figurant de curieux moyens de contrainte et quelques méthodes de traitement baroques : bains de surprise, machines rotatoires, roue creuse, chaînes et fers, casaque, lit et horloge de force, boite en osier. L'auteur en propose la présentation, assortie de commentaires sur la réalité de leur usage, les dates et quelques établissements européens où ils ont été employés. Les photographies de ces aquarelles sont visibles
sur le site personnel de l'auteur.
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Les querelles du cerveau.
Céline Cherici, Jean-Claude Dupont (sous la direction de)
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Cet ouvrage comble une lacune historiographique dans le domaine des sciences du cerveau, qui correspond à la période antérieure aux travaux de Fritsch et Hitzig, de Broca, et à la formulation de la première théorie neuronale par Cajal, à la fin du XIXème siècle : au cours de cette longue période de gestation et de querelles, se signalent entre bien d'autres Thomas Willis, Monro, Baglivi, Soemmering, Vicq d'Azyr, Antonio Scarpa, Reil et Franz Gall, Magendie, Burdach, Bell, Flourens, &c. &c.
Table des matières
Introduction (Céline Cherici & Jean-Claude Dupont)
Présentation de léditeur
« Avant la formulation de la théorie du neurone par Cajal dans les années 1880, on ne trouve guère de traces dune véritable histoire des sciences du cerveau. Pourtant la neurophysiologie existait bel et bien. Ce livre voudrait réparer cet oubli touchant les pionniers de lâge classique, période riche de découvertes et davancées dans la compréhension du fonctionnement cérébral aussi bien que dans le traitement des maladies cérébrales comme la rage.
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Les murs de la folie : utopies asilaires et architectures psychiatriques Dossier publié dans la Revue de la Société Française d'Histoire des Hôpitaux (Fédération Hospitalière de France - Fédération Internationale des Hôpitaux), n°130 - Septembre 2008; 27-66 |
Des articles de deux des meilleurs spécialistes de l'architecture asilaire -avec Jean-Michel Leniaud- :
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La maison de Charenton du XVIIe au XXe siècle : construction du discours sur l'asile
Revue d'histoire de la protection sociale [Comité d'histoire de la sécurité sociale ; directeur de la publication Jean-Louis Deroussen]. - N° 1 (décembre 2008); 18-35 |
L'auteur, doctorante à l'Université de Paris I - Sorbonne, a soutenu en 2007 un mémoire de master à l'Université Paris X - Nanterre intitulé La maison de Charenton sous la direction de Jean-Etienne Dominique Esquirol. Entre Mythe et Réalité. |
Romantisme n° 141, novembre 2008Le XIXe siècle est partout vu comme le siècle de « lapothéose » de la médecine, le moment fondateur où les aliénistes sont consacrés experts de la folie et imposent peu à peu leur vision de lintériorité psychique à lensemble du corps social. Sans pour autant remettre en cause la richesse des travaux précédents, lhistoriographie récente sest interrogée sur les non-dits de lhistoire officielle, sur ce dont les psychiatres ne parlent pas ou peu : les résistances, les concurrences, la façon dont ils ont été marqués par des discours et des pratiques ne leur appartenant pas. Dautres que les médecins ont joué sur la construction du champ de la maladie mentale : les juges, les familles, le politique, lÉglise, le personnel infirmier , tous porteurs de cultures et dexpériences différentes. Sefforçant de reconsidérer lhistoire de la psychiatrie dans le sens dune plus grande pluralité de témoins, cest ainsi une image beaucoup plus complexe des relations entre patients, société et médecine qui se dessine aujourdhui. Le présent recueil propose donc de donner un aperçu de ce renouvellement des perspectives sur lhistoire de la folie. |
La religion de lasile (1830-1870)
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Si lempreinte chrétienne de la proto-psychiatrie du premier XIX e siècle est bien connue (Foucault, Goldstein), elle est souvent considérée comme une dette progressivement effacée par la mise en place du pouvoir psychiatrique. Pourtant les décennies qui suivent marquent une forme dapogée de linfluence cléricale. À partir de la critique certalienne de Foucault, on se propose ici de décrire lasile des années 1830-1870 en rappelant cette donnée historique. Le salut des fous existe hors de lasile. La parole des malades et le discours des médecins sinscrivent dans une anthropologie chrétienne qui saccorde fort bien avec le traitement moral. Loin de décliner, la religion se fait plus présente dans lasile laïc et public du Second Empire.
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Les lectures de lintériorité devant la justice pénale au XIXe siècle
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La question de létat de démence des criminels devient au cours du XIX e siècle une question centrale et problématique pour les juristes et les magistrats. Il faut chercher lorigine de ce nouveau questionnement bien sûr dans lessor de la psychiatrie et lextension du champ de laliénation mentale dont elle est porteuse, mais aussi dans lévolution spécifique du système judiciaire. À partir du début du XIX e siècle, de nouvelles notions simposent qui favorisent une individualisation des peines désormais indexée sur la personnalité des accusés. L intention du crime, lintensité de la volonté qua montré le criminel dans son action, le degré de conscience dont il a fait preuve, acquièrent en justice une importance capitale. Cette « moralité de lacte », fondamentale dans la définition de la culpabilité, produit une nouvelle lecture de lâme des criminels, qui élargit le rôle de la psychiatrie en justice et favorise lémergence dune conception psychique du sujet.
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Le placement familial des aliénés en France. Le baron Mundy et lExposition universelle de 1867
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Dans les années 1860, la médecine aliéniste et le système asilaire furent violemment pris à partie. À lasile fermé traditionnel, mouroir sinistre où létat des patients empirait au lieu de saméliorer, les réformateurs opposèrent un nouveau modèle : celui de la « colonisation familiale ». Le système belge de la petite ville de Gheel, où les aliénés étaient pris en charge dans des familles sous la supervision dune équipe médicale et sous la surveillance des autorités administratives, devint alors un symbole « danti-asile ». Les patients y étaient libres, ils contribuaient au bien commun : il sagissait, en somme, dun système dintégration et non dexclusion de la folie. Dans ce combat entre tenants de la doctrine de lasile et de « lisolement thérapeutique » et partisans du placement familial, un individu joua un rôle prépondérant : le baron Jaromir von Mundy. Médecin militaire de formation, membre la haute société et polyglotte, Mundy se fit le propagandiste infatigable de la « colonisation familiale », modèle quil contribua à faire connaître dans toute lEurope. Cet article cherchera à comprendre les raisons de cet engagement, et sattachera ensuite à retracer plus particulièrement linfluence que Mundy eut sur la scène psychiatrique française, éclairant ainsi un épisode méconnu de lhistoire psychiatrique du XIX e siècle.
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La voix des fous. Hector Malot et les « romans dasile »
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Hector Malot est aujourdhui surtout connu pour ses livres destinés aux enfants. Pourtant ce nest pas là ce qui lavait rendu célèbre en son temps, mais plutôt Un beau-frère, une de ses premières oeuvres qui, défrayant la chronique en 1868, le fit alors apparaître comme le porte-parole de la cause des fous. Avec ce livre, véritable roman-charge contre linstitution asilaire, Malot se signala comme le premier auteur « anti-aliéniste » de sa génération, initiant une veine littéraire nouvelle, celle du « roman dasile ». Il fut aussi le premier écrivain « aliéniste amateur » que de parfaits inconnus venaient consulter pour lui demander de juger de létat mental dun proche. Cet article offre donc de redécouvrir cet aspect méconnu de loeuvre de Malot et, en suivant le fil de son engagement en faveur des fous, daborder la culture « anti-aliéniste » de la fin du XIX e siècle, époque où lon se demanda soudain qui du fou ou du psychiatre était le plus dangereux.
Nowadays, Hector Malot is mainly known for his books for children. However, that was not what made him famous in the 19 th century, a time when he was much more notorious for Un beau-frère (A stepbrother). In this novel, first published in 1868, Malot gave a dreadful depiction of the French asylum system. It was a great success and the controversy was such that from this time on Malot was considered as a defender of the insane. Malot was thus the first anti-alienist author of his time, and he created a new kind of literary genre, which I called asylum novels. He was also the first writer to be seen as an amateur psychiatrist : people would come to consult him, ask him to examine their mental state or request that he visited a confined relative. By studying this forgotten aspect of Malots work and life, this article aims to shed light on the anti-alienist culture of the fin de siècle, a time when people wonder who was the most dangerous, the mad or their psychiatrists. |
De laliénisme à la littérature davant-garde ou les ambiguïtés dune consécration : petite histoire des écrits de fous
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Durant lentre-deux guerres, les mouvements davant-garde, et notamment les surréalistes, semparèrent des textes de fous du XIX e siècle, déclarant quil y avait une parenté étroite entre art et folie, les aliénés étant finalement les premiers à sêtre « libérés » du carcan des normes de lécriture et de la société. Puisant leur inspiration dans le corpus psychiatrique, ces écrivains prétendirent alors donner un statut doeuvres à des écrits que lon considérait auparavant uniquement comme du matériau pathologique. En retraçant les chemins par lesquels les écrits de malades du XIX e siècle ont traversé les barrières disciplinaires, cet article entend nuancer la position de rupture que lavant-garde sest ainsi attribuée. Dès le XIX e siècle les aliénistes ont en effet été sensibles à la beauté de ces textes et ont interrogé les liens entre folie et création. Or en niant cette filiation avec le discours médical, dont ils perpétuent les pratiques, les surréalistes ont laissé de côté un problème sous-jacent : que signifie de dire des fous quils sont artistes, sans pour autant leur reconnaître le statut dauteurs. |
Gogol, les moralistes et la psychiatrie du XIXe siècle
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En 1847, Nicolas Gogol (1809-1852) publia les Extraits choisis de ma correspondance avec des amis , un livre qui tranchait avec ce quil avait précédemment écrit. Le peintre satiriste des Âmes mortes , dénonciateur des travers de la société russe et des pesanteurs de lappareil bureaucratique tsariste, semblait sy être métamorphosé en conservateur dévot. Devenu adepte dune forme dascétisme, Gogol brûla en outre le manuscrit de la seconde partie des Âmes mortes , avant de mourir dépuisement en 1852. La fin de son existence donna lieu à de nombreux commentaires. Du côté des critiques littéraires russes, on considéra quun auteur qui changeait ainsi et refusait de tenir jusquau bout son engagement en faveur de la réforme sociale, était forcément malade. Les psychiatres, Bajenoff et Chizh notamment, apportèrent bientôt leur caution scientifique à cette interprétation morale et pathologique. Mais après 1905 et le changement de contexte politique, la situation changea. Rejetant les théories de leurs prédécesseurs, les médecins de la nouvelle génération sen prirent à leur perception de Gogol, qui nétait pas pour eux un malade, mais bien plutôt un homme de génie, brillant exemple dune nouvelle étape du développement humain. Étudiant les diverses interprétations auxquelles lexistence de Gogol a successivement donné lieu, cet article interroge les liens que le XIX e siècle, russe en particulier, a tissés entre génie et folie, et montre combien il est difficile de séparer létude des catégories psychiatriques de celles du politique et du jugement moral.
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La folie des mères.
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Résumé
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L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine
Histoire des Sciences médicales (Organe officiel de la Société Française d'Histoire de la Médecine), tome XLII, 2008 n°4, pp.349-358 |
L'auteur présente l'état actuel de ses recherches sur cette question jusqu'ici peu étudiée, dans un département dont les spécificités doivent être prises en compte. L'étude d'une cinquantaine de dossiers médicaux et divers documents inédits permet de préciser les conditions dans lesquelles les personnes persécutées en raison des lois raciales et hospitalisées en psychiatrie ont été protégées. Pour ce qui concerne leurs biens, il apparaît que le système destiné à protéger les malades mentaux au cours de leur placement en hôpital psychiatrique a été détourné, et utilisé pour spolier les malades «se disant Juifs ou supposés tels».
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Ville-Evrard. Murs, destins et histoire dun hôpital psychiatrique Edition L'Harmattan, 2008; 501 p., ill. |
Présentation de léditeur
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2007
Les maux & les soins. Médecins et malades dans les hôpitaux parisiens au XIXe siècle.
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Ce très bel ouvrage -comme tous ceux de cette collection- a été publié à l'occasion de l'exposition réalisée par l'Action artistique de la Ville de Paris et présentée à la mairie du 4e arrondissement du 19 juillet au 26 août 2007.
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DANS LE NUIT DE BICÊTRE
Ed. Gallimard / L'un et l'autre, 2006, 182 p.
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« Taciturne, secret, toujours obscur (l'histoire officielle ne s'étant pas privée de t'effacer simplement de ses étagères glorieuses allant jusqu'à écorcher souvent l'orthographe de ton nom), j'ai guetté la trace en apparence la plus insignifiante de ta vie.
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ELÉMENTS POUR UNE HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE OCCIDENTALE
Edition L'Harmattan, Psychanalyse et civilisations - Trouvailles et Retrouvailles, novembre 2007; 352 pages |
Cet ouvrage rassemble une quinzaine de contributions à l'histoire de la psychiatrie par un de ses meilleurs spécialistes.
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Lombre portée de François Tosquelles
Edition ÉRÈS, 2007; 381 pages |
« François Tosquelles, psychiatre ou plutôt " psychiste ", comme il aimait à le dire, ne fut pas seulement révolutionnaire politiquement parlant, il le fut aussi dans le champ de la psychiatrie, étant à l'origine d'un mouvement, dit de " psychothérapie institutionnelle ", dont la caractéristique essentielle pourrait être justement celle d'être un mouvement.
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2006
« Quand elles sappliquent à la souffrance des âmes, médecine et religion sopposent-elles ? Lhistoire de la folie pourrait sécrire en retraçant la lente marche vers une « laïcisation de lesprit » : le prêtre progressivement dépossédé de son pouvoir guérisseur par le médecin, lâme qui tend à se fondre dans lunivers neurologique, linconscient qui surgit avec la psychanalyse au début du XXe siècle.
« Jacques Lesage de La Haye, après avoir passé onze ans et demi en prison, a été psychologue au CHS de Ville-Evrard et chargé de cours à luniversité de Paris VIII. Et ici, là et ailleurs, il na cessé de dénoncer toutes les formes denfermement.
« Tout au long du XXème siècle, les psychiatres tentèrent de mettre au point des traitements efficaces dans le cadre des thérapies des maladies mentales. Première investigation historique de grande ampleur sur le sujet en langue française, cet ouvrage, ponctué de témoignages de praticiens et d'extraits de dossiers médicaux, aide à comprendre l'évolution de la médecine psychiatrique. Une histoire vivante, claire, passionnante, originale et inédite de la psychiatrie biologique au XXème siècle » (présentation de l'éditeur).
Table des matières
Introduction : L'empirisme thérapeutique de la psychiatrie.
Brief presentation
A doctor and philosopher, Jean-Noël Missa is Professor of the History and Philosophy of Biomedical Science at the Free University in Brussels, and researcher for the Fonds national belge de la recherche scientifique.
Au début du XIXe siècle, la folie est reconnue comme une affection spécifique que l'on peut et doit traiter. En l'absence de pharmacopée efficace, c'est le lieu même où séjournent les aliénés qui doit agir sur eux comme thérapeutique, venant compléter le traitement moral défini par Philippe Pinel. Ainsi les médecins aliénistes, au premier rang desquels figure Maximilien Parchappe, sont-ils à l'origine d'une architecture asilaire nouvelle, traduction de leur idéal thérapeutique. Mais la réalisation matérielle des asiles ainsi conçus se heurte à de multiples obstacles. La persistance au sein du corps social d'une volonté d'enfermement systématique de tous les inadaptés, l'insuffisance des crédits consacrés à la construction d'asiles nouveaux, le poids de la centralisation constituent autant de freins à la mise en oeuvre effective du programme de construction défini par les médecins aliénistes. Minée par ce contexte, l'architecture psychiatrique française du XIXe siècle ne parvient pas dans les faits à atteindre les objectifs thérapeutiques et humanitaires que les aliénistes lui avaient fixés. L'utopie a été dévoyée.
« Datant de 1660, l’ancien palais des évêques, devenu l’hôpital psychiatrique de Saint-Lizier, fut l’un de ces lieux d’accueil et d’enfermement des malades atteints de folie, et donc, le témoin et l’acteur de la mutation extraordinaire que vécut la psychiatrie.
« Le 26 mars 1944, Maurice Dide, ancien directeur-médecin de l'asile de Braqueville à Toulouse, chef de réseau du mouvement Combat, arrêté et déporté au camp de concentration de Buchenwald, meurt à soixante-dix ans, en secourant un codétenu.
Michel Caire, 2006-2024 |